3. Noël révélateur
Dans les jours qui
suivirent, l’excitation à l’approche de noël se faisait sentir et le temps
s’accordait parfois à la bonne humeur de tout le monde en offrant ses rayons de
soleil. Kamira ne vit pas les semaines suivantes passer et la bonne humeur de
ses amis et la sienne semblait accélérer les choses. Sauf qu’Alice et Adam
avaient recommencés, comme à leur habitude, à se disputer pour un rien. Une
fois de plus ils ne se parlaient plus. Mais leurs amis savaient que deux jours
après le début de l’histoire, ils seraient réconciliés. C’était une habitude
chez eux. Leur amitié était du type « je t’aime, moi non plus ». Un
matin Alice changeait de table pour manger avec ses amis de Signum en disant
qu’elle ne voulait plus entendre parler d’Adam et quelques jours plus tard, voir
le soir même, elle revenait, la dispute oubliée. Leur éternelles chamailleries
rythmaient les semaines et agaçaient autant qu’elles faisaient rire. Celle-ci
serait de courte durée. Les vacances débutaient le week-end suivant et avec
elles la date de la soirée d’internat se rapprochait à grands pas.
Le vendredi précédant
la soirée, Opaline était en pleine effervescence. Ce jour-là Alice déboula
comme une folle dans la cantine à l’heure du petit déjeuné. Elle attrapa un
croissant et avala un verre de jus d’orange avant de glisser un mot à l’oreille
de Kamira, Lucie, Stella. Les quatre amies sortirent rapidement de la salle
sous les regards interrogateurs de Dylan, Adam et Loïc. Arrivées à la porte
d’entrée Alice se mit face à elles les yeux brillants.
- J’ai une grande nouvelle, leur dit-elle. Un ami
styliste vient de s’installer en ville !
- Oui. Et alors ? demanda Lucie
- Et bien je vous emmène avec moi chez lui !
- Pour faire quoi ? demanda Stella
- Pour les robes bien sûr !
Toujours aussi excité, Alice
l’attrapa par le poignet et l’entraina en dehors du collège, suivit de Kamira
et Lucie. Les filles arrêtèrent tout de même leur amie. Si le parc était
maintenu à une température correcte, au-delà des limites de l’école le froid
régnait en maître. Elles rebroussèrent chemin pour prendre des vestes plus
chaudes pour les mettre sous leurs robes de Géomage. Une fois couverte elles
purent partirent pour s’adonner au loisir d’un shopping matinal.
Iridescente, était très
grande et enneigée. Alice entraina ses amies chez le styliste dont elle avait
parlé précédemment. L’homme qui les accueillit était jeune. Il avait une
vingtaine d’années, des cheveux bruns, bouclés et un immense sourire.
- Les filles, dit Alice. Je vous présente mon ami
Quentin Jiliano ; il était le styliste le plus doué de son école.
- Bonjour mesdemoiselles, les salua le jeune homme. Alice
tu en fais trop une fois de plus, rit-il. Bon, c’est pour la soirée d’Opaline
je suppose ?
Les filles opinèrent.
- Bien! Nous allons commencer par cette demoiselle,
dit-il en désignant Stella. Votre nom s’il vous plaît ?
- Je m’appelle Stella.
- Quel beau prénom. Bon les mesures. Où est mon
mètre ?
Il frappa dans ses mains.
- Où es-tu ruban ? demanda-t-il. Te voilà
coquin ! Tu te cachais !
Il parlait au mètre ruban
autour de son cou. D’un sortilège, apparemment silencieux, il anima le ruban
qui releva ce qui lui servait de tête et la hocha de haut en bas. Stella éclata
d’un de ces rires silencieux dont elle avait le secret. Le tailleur l’entraina
dans une pièce à part.
- Votre pierre est un Rubie ? demanda Quentin à
Stella
- Non c’est un Grenat.
- Magnifique ! s’exclama le tailleur. Moi j’ai
un Diamant rose et une Hématite.
Il prit les mesures de la
taille de Stella, de sa poitrine et de ses bras au niveau des aisselles. Il
passait beaucoup de temps à raconter des idioties, avec un faux accent Italien,
qui faisait rire la jeune fille. Quand il eut finit il retourna dans le hall et
s’approcha de Lucie en faisant onduler, volontairement, ses anches. Stella
éclata de rire. Mais cette fois bruyamment. Quentin sourit en l’entendant. Il
fit de même avec Lucie qu’il l’avait fait avec Stella en racontant toujours
tout un tas d’histoire hilarantes qui firent sourirent la jeune fille. Puis
vint le tour d’Alice. Malgré le fait qu’elle le connaissait depuis longtemps,
elle ne semblait pas immunisée contre les pitreries de son ami. Enfin se fut le
tour de Kamira.
- Est-ce-que mon lynx
peut rester avec moi ? demanda la jeune fille qui avait Safran collé à la
jambe
- Aucun problème,
répondit Quentin
Il la guida dans la pièce
voisine et ce n’est qu’à ce moment-là qu’il remarqua la couleur de sa robe
d’études.
- Si votre pierre est
une obsidienne, elle est bien sombre, fit-il
- C’est un onyx.
Quentin légèrement les sourcils
puis sourit.
- Comme cela je suis célèbre parmi les Vaïls ?
plaisanta-t-il. Je ne savais pas que mon talent avait dépassé nos frontières.
Kamira éclata de rire. Elle
savait parfaitement qu’elle l’inquiétait un peu. Les Vaïls n’avaient vraiment
pas une bonne réputation. Elle avait bien vu ses yeux s’attarder sur sa balafre
alors qui prenait ses mesures. Elle ne s’en formalisa pas et écouta ses
histoires farfelues en riant. Il semblait sociable et n’avait apparemment pas
l’habitude de juger sur une première impression.
Lorsqu’il eut finit ils
repartirent dans la pièce principale. Derrière son comptoir Quentin griffonnait
les dernières mesures. Il leva le nez de son cahier et leur sourit.
- Quel est le thème
cette année ?
- La tenue doit nous
ressembler, dit simplement Alice. Ce sera prêt pour demain soir ?
- Bien sûr ! Il
faut simplement que vous me donniez votre nom de famille et votre département.
Et comme vous êtes des étudiantes et que c’est noël, les robes ne vous
coûterons pas très chère. Par contre je vais vous demander de vous mettre
chacune votre tour dos au mur blanc là-bas. SI les robes doivent vous
ressembler j’ai besoin d’une photo.
Les filles passèrent à tour
de rôle pour la photo, Lucie n’appréciait pas du tout être prise en photo mais
là elle y était contrainte, donnèrent leurs références, l’argent et elles
sortirent dans le froid. Elles furent surprises qu’il ne leur demande pas de
choisir des tissus ou un style. Ces robes serrez de véritables surprises pour
elles. A présent il neigeait en ville. Elles remontèrent leur cols et écharpes
et partirent au pas de course vers le château, sans même prendre le temps de
s'arrêter prendre un chocolat chaud dans un café. Safran les retardaient un peu
car n’ayant jamais vu de neige il avait envie de jouer dans cette chose blanche
qui collait à ses pattes. Kamira avait apprit que les lynx étaient des animaux
vivant habituellement dans la neige, raison pour laquelle leur pelage
s’éclaircissait l’hiver. Kamira finit par l’attraper pour qu’il arrête de trainer
derrière. Elles rentrèrent à Opaline avec soulagement et arrivées dans l’entrée
elles se mirent à parler avec entrain.
- Vous savez les robes que fait Quentin sont très
particulières. Elles sont à la fois magnifiques et magiques, précisa Alice.
Le reste de la journée
se passa à une vitesse folle. La journée suivante fut pareille. Et le soir du
bal était là. Dans tous les départements, toute les filles et tous les garçons
passèrent des heures dans les salles de bain et les dortoirs à se préparer, se
coiffer, se maquiller et autre activités diverses. Certains élèves prenaient
même des cours de danses de dernières minutes.
Kamira, Lucie, Stella
et Alice venaient de recevoir leur robe. Elles furent toutes époustouflées par
la beauté des habits. Quentin leur avait même fourni les bijoux, les chaussures
qui allaient avec, ainsi qu’un hologramme leur permettant de savoir qu’elle
coiffure et quel maquillage serait le plus approprié. Il avait vraiment tout
prévu pour que leurs tenues leur ressemblent. Lorsqu’elles furent prêtent elles
quittèrent toutes leur départements respectifs pour se rejoindre à côté de la
grande porte. Adam, Dylan et Loïc les attendaient là-bas.
Stella arriva la
première. Elle portait une longue robe rouge flamboyant qui était accroché
derrière sa nuque et tombait sur ses pieds. La robe avait un dos nu et un grand
décolleté en v. Ses pieds étaient chaussés de ballerines cirées, rouges et
plates. Son cou était orné d’un collier de fils rouges avec sept chaînes en
pendentifs sur lesquels étaient accrochés des cercles rouges. Sur trois d’entre
eux était accrochée une grosse perle en vague. Elle portait à ses oreilles des
créoles rouges incrustait de petites pierres brillantes. Enfin ses cheveux
bouclés, qui tombaient sur ses épaules, étaient lâches avec une raie sur le
côté. Ses lèvres étaient rouges sang, une ombre rose ornait ses yeux et ses
ongles avaient la même teinte que sa bouche.
Lucie arriva juste
après, vêtue d’une robe bleue océan à brettelles avec un petit décolleté en v
qui mettait en valeur sa poitrine importante pour son âge. Elle lui arrivait
aux genoux et semblait déchiré. Sa taille était ornée d’une très fine ceinture
de tissu blanc et pailleté. Elle portait des sandales blanches cirés avec de
petits talons carrés. Ses cheveux étaient rassemblés en une coiffure complexe
se composant de boucles et de petites tresses très fines. Elle portait un
collier à cinq niveaux, en perles bleue, et des boucles d’oreilles assortis.
Elle avait mis du fond de teint, un trait noir soulignait ses yeux et ses
lèvres avaient une couleur café au lait.
Kamira arriva la
troisième. Elle portait une robe de salsa noire qui arrivait à ses genoux,
cintrée à la taille et à la poitrine mais très évasée et volante pour le bas.
Elle était obligée de porter un short noir et moulant en dessous. Elle
possédait de fines bretelles de satin noir et un petit décolleté en V. Pour que
la robe lui ressemble vraiment, Quentin avait fait courir un tissus brillant et
satiné d’un noir plus profond de son épaules gauche jusqu’à sa hanche droite.
Il symbolisait ainsi la cicatrice sur son visage. Il avait dut voir que la
jeune fille la portait bien. Ses pieds étaient chaussés d’escarpins en tissu
noir et à hauts talons. Ses cheveux étaient coiffés en une longue tresse lâche
mais élégante et une rose noire en ornait la pointe. Elle portait des boucles
d'oreilles en argent. C'étaient trois longues lamelles d'argent. A la pointe de
celle du milieu, un onyx était accroché. Pour le maquillage elle avait
seulement entouré ses yeux verts d’un trait noir les mettant en valeur et elle
y avait ajouté un peu de mascara. Son regard paraissait plus intense que
jamais.
Alice arriva enfin.
Lorsqu’elle descendit elle surprit toutes les personnes qui passaient par là.
Sa robe bustier en cuir jaune était très courte et sans manche. Elle lui
arrivait un peu au-dessus des genoux et était très serrée. Elle portait des
bottes en cuir noir et serré arrivant un peu en dessous de ses genoux. Les
talons étaient larges et très hauts et les bottes se fermaient grâce à un très
long lacé. Sur ses mains et ses bras s'étalaient des gants résilles sans doigts
et montant jusqu'aux coudes. Son cou était orné d'un ras-de-cou à plusieurs
niveaux très compliqués. Ses cheveux semblaient décoiffés mais de façon savante.
Elle avait des boucles d'oreilles en forme de croix en argent ouvragées,
entourées de perles noires et jaunes. Ses lèvres étaient rouges sang et une
ligne brune faisait le tour de sa bouche. Enfin ses ongles étaient vernis de
noirs et des lentilles de contact jaunes rendaient ses yeux cernés de crayon
impressionnants. Malgré son allure gothique elle était magnifique. Quentin
avait eu une bonne idée avec ces bottes à talons. Alice qui d'ordinaire était
petite, avait maintenant la taille de Loïc.
- Et bien, lança Dylan. Je ne pensais pas que ma sœur
et Lucie puissent ressembler à des filles un jour!
- Merci c'est sympa! rigola Alice. Tu en pense quoi
Adam?
Le jeune homme la regardait
les yeux ronds, un tic agitant un coin de ses lèvres. Kamira éclata de rire.
- Adam tu es ridicule! dit-elle en riant
Son frère secoua la tête et
se repris.
- Elle te... tu... c'est bizarre.
Alice haussa les sourcils.
- Je... je veux dire...ça change de d'habitude. Elle
te va très bien, on peut vraiment dire que ta tenue te ressemble.
Alice finit par éclater de
rire. Elle s'approcha d'Adam et ébouriffa ses cheveux soigneusement peignés. Le
garçon grogna. Il n'aimait pas que l'on touche à ses cheveux, et Alice le
savait parfaitement.
- Je me venge, dit-elle. Bon on y va? demanda-t-elle
aux autres.
Ils acquiescèrent et se
dirigèrent vers le réfectoire transformé pour l’occasion. Leurs Associés
avaient été obligés de rester dans les dortoirs. Sinon certains auraient semés
la panique. Les élèves se retournaient
sur leur passage. Il fallait dire qu’Alice était assez impressionnante. En
temps normal jamais une tenue pareil n'aurait était acceptée. Kamira n'était,
d'ailleurs, pas sûr que Mme Lodiza, la conseillère principale d’éducation, qui
était postée à l'entrée du réfectoir ne soit d'accord pour laisser Alice
entrer. Lorsqu'ils passèrent, la CPE les arrêta. Elle les observa un moment
puis sourit et demanda à Alice.
- Laissez-moi deviner. Quentin Jiliano, c'est cela?
- Oui.
- Vos robes sont superbes jeunes filles. La mienne
vient de chez lui, il fait vraiment un travail incroyable.
Elle désigna sa robe
mauve et argent qui était courte et bouffante. Puis elle regarda Lucie qui
était seule.
- Et bien Lucie ? Tu ne savais qu’il fallait
être accompagné ?
- Si mais je n’en avais pas envie.
La CPE haussa très haut
les sourcils en se disant que cette fille était étrange pour refuser un
cavalier. Elle leur souhaita tout de même une bonne soirée et ils entrèrent.
La salle était magnifique. De grandes banderoles de tissu bleu turquoise,
s'étalaient sur les murs. Les murs de quartz étaient d'un blanc aveuglant et la
coupole du plafond teinte en bleu nuit et piquetée d’or, de rubis et
d’émeraudes. Seul le mur de droite était exclusivement constitué de miroirs
allant du plafond au sol. La pièce semblait immense. Au fond de la salle
s'alignait une longue rangée de tables croulant sous les boissons et la
nourriture. Au milieu de la pièce, élèves et professeurs mélangés, dansaient,
riaient ou discutaient. Et sur une sorte de balcon aménagé pas loin du plafond
il y avait la sono.
- J'adore cette chanson! s'exclama soudain Alice. Tu
viens danser Adam?
- Ah non!
- Raté! Ce n'était pas une question.
Elle lui attrapa le
poignet et l'entraina dans la foule sous le rire de ses amis.
- On y va nous aussi? proposa Dylan
Pour toute réponse
Stella rougit et ils disparurent à leur tour. Kamira se tourna vers Lucie.
- Tu ne vas pas t'ennuyer?
- Non c'est bon. Allez-y, je déteste danser,
répondit-elle.
Elle alla s'assoir sur
une chaise contre le mur et la regarda en souriant. Kamira leva les yeux vers
Loïc.
- Tu veux y aller? demanda-t-elle
- Pourquoi pas.
Ils s'enfoncèrent dans
la foule.
Une heure plus tard, tout le groupe était dans le parc. Celui-ci avait
été décoré. Les sapins étaient ornés de guirlandes et de boules de noëls et le
parc tout entier, protégé par sa coupole transparente, avait une douce chaleur,
pareille à celle des dortoirs. De la neige tombait du ciel et en traversant la
coupole elle devenait chaude et se déposait un peu partout sans fondre. Ils
étaient assis dans l'herbe, un verre à la main qu'Alice et Dylan étaient allez
chercher. En voyant les boissons proposées les jumeaux avaient décidés de faire
un mélange à leur manière pour tout le monde. Septiques, leurs amis avaient d’abords
étaient méfiant devant le liquide d’un orange très prononcé, puis il s’était
avéré que c’était parfaitement comestible et même délicieux. Mais tout ne se
passa pas comme prévu…..
- Je ne sais pas vous, mais moi je m'éclate, leur dit
Alice. En plus vous avez vu la tête de Julia lorsqu'elle nous a vues, Kamira et
moi?
Le groupe éclata de
rire devant la remarque. La jeune fille avait été dégoutée. On aurait dit un
poisson hors de l'eau tellement elle roulait des yeux en observant avec convoitise,
leur robes. Les parents de Julia étaient fortunés et ils avaient payés une robe
hors de prix à leur fille mais c’était une robe que l’on pouvait qualifier de
classique par rapport aux leurs. En riant, Stella baissa les yeux vers ses
mains. Elle hoqueta soudain et son rire mourut dans sa gorge. Elle venait de
faire une grosse bêtise, son verre contenait du citron. C'était sûr. Comment
allait-elle s'expliquer? Pour l'instant personne ne la regardait, elle avait peut-être
le temps d’arranger les choses. Elle ferma les yeux et se concentra mais Lucie
l'appela.
- Stella tu te sens bien? Ton visage a une couleur
étrange.
La jeune fille pâlit de
terreur et avala bruyamment sa salive. Tous les regards étaient tournés vers
elle et elle croisa celui de Dylan. Elle sut qu'il avait compris. Il forma
silencieusement le mot "Vaïl" sur ses lèvres et elle acquiesça.
Alors, d'un coup, Dylan fit un bond et cria une formule pour la bloquer. Elle
se retrouva paralysée, la seule partie de son corps encore en mouvement était
sa tête.
- Dylan! s'exclama Alice
- J'aurais dut m'en douter, dit-il sans un sourire.
Cette fille est une vaïl.
- Quoi!? s'exclamèrent les autres.
- Alice fais apparaître une flamme!
Sa sœur s'exécuta.
Alors tout le monde pût voir sa peau argentée. Stella baissa ses yeux, d'un
rouge flamboyant, l’air abattu. Ses cheveux étaient devenus lissent et ils
avaient pris une jolie teinte caramel.
- Pourquoi tu ne me l'a pas dit? demanda Lucie
Stella releva brutalement
la tête.
- Parce que je n'ai pas le droit! dit-elle d'un ton
dur et ferme qu'ils ne lui connaissaient pas. Je suis sous serment!
- Mais je suis ta meilleure amie!
- Je sais mais ce n'est pas une raison.
- Pourquoi tu es là alors? demanda Dylan
Stella soupira.
- Dylan je suis une élève comme les autres. Je
n'allais pas aller en Varguelite juste à cause de mon ascendance!
Ils s'observèrent un
moment puis Lucie s'exclama.
- Mais alors c'est pour ça que tu savais que Kamira
serait blessée
Tout le groupe se retourna
vers Stella.
- Tu savais! s'exclama Loïc
- Pourquoi tu ne me l'a pas dit Stella? demanda Adam
- Je vous ai dit que j’étais sous serment,
soupira-t-elle.
- Je suppose que tu as aussi les griffes, la salive
venimeuse, les crocs et que tu lis dans les pensées en plus de la voyance?
demanda Dylan
- Non. J'ai seulement la voyance parce ce que je suis
à un sixième Vaïl. Je ne suis pas pure.
- Alors tu peux la lâcher Dylan. Elle n'est pas
dangereuse, dit Adam
Le garçon rompit son
sortilège mais en la regardant toujours étrangement. Stella observa ses amis de
ses yeux de rubis. Elle comprenait la méfiance de Dylan mais l'admiration que
semblaient lui portait les autres l'étonnait. Surtout Loïc.
- Mais, euh... Stella. Comment tu vas faire? demanda
Lucie
- Faire quoi?
- Et bien te débarrasser de tes yeux rouges et de ta
peau argentée?
- Oh ça! C'est facile. Regarde.
Elle ferma les yeux et
entrelaça ses doigts. Elle leva ses mains jointes au-dessus de sa tête et, tout
en soufflant, les descendit lentement. Au rythme de ses mains ses cheveux puis
sa peau reprirent des couleurs normales. Comme si on lui versait lentement un
pot de peinture sur la tête. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, ses cheveux étaient
à nouveau frisés, sa peau aussi pâle qu'à l'ordinaire et ses yeux avaient
repris leur habituelle couleur noisette. Alice lui sourit et dit.
- Alors comment ça marche ta voyance?
Stella la regarda,
poussa un soupire en levant les yeux au ciel et répondit en souriant.
- Soit je rêve comme ça m'est arrivé pour Kamira, soit je peux me
forcer à les avoir. Mais je ne suis pas encore douée pour cette manière-là.
Généralement ça me rends malade.
- Tu as rêvé de quoi la nuit dernière? demanda Loïc
- De Dylan.
- Quoi! s'exclama celui-ci.
- Oui. Tu vas te prendre un pot de fleur tout à
l'heure.
- Alors ce n'est pas grave. Je pourrais l'empêcher.
- Non. Quoi que tu fasses la vision se réalisera,
répondit Stella.
Dylan la regarda
incrédule puis Alice intervint.
- Alors je n’en reviens pas ! Qui eut cru que
nous douce petite Stella serait une terrible Vaïl ?
Puis elle regarda la
devanture de l’école sur laquelle avait était installée une horloge
holographique pour la soirée.
- Bon ce n’est pas tout ça, mais il est dix heures trente-deux.
J'aimerais bien profiter de la soirée moi. Tu viens Adam.
Elle attrapa à nouveau
le poignet du garçon et l'entraina vers la salle de dance. Adam regarda ses
amis en formant silencieusement sur ses lèvres "Au secours". Ils
rirent devant son malheur. Puis Dylan se leva s'inclina devant Stella et lui
demanda.
- Veuillez m'accorder cette dance demoiselle. Et avec
toutes mes excuses pour ce qu’il vient de passer, une danse serait un pardon.
Elle pouffa puis pris
la main qu'il lui tendait ils suivirent le même chemin qu'Adam et Alice.
Cependant le jeune homme marchait d'une drôle de façon. Il évitait les fleurs.
- Dylan! appela Lucie
Il tourna la tête en
continuant d’avancer. Mais il déviant sa trajectoire et butta dans la
jardinière devant lui. Il trébucha et se retrouva le nez par terre. Stella
éclata de son rire silencieux en se tenant le ventre.
- Je peux savoir ce que tu veux? grogna Dylan à
l'adresse de Lucie, en se relevant.
- Tu peux dire aux autres de me retrouver ici à onze
heures et demie? demanda-t-elle
- Mais oui. C'est ça.
Et ils repartir. Lucie
s'éloigna dans la nuit pour se promener dans le parc pendant que Kamira interrogeait
Loïc du regard.
- On y va? demanda-t-elle
- Pas tout de suite. Je voudrai te montrer quelque
chose.
Il l'entraina vers le
fond du parc, dans la direction opposé à celle de Lucie. Puis il se glissa sous
un sapin d'une taille impressionnante. Lorsqu'ils furent en dessous, il observa
son amie avec un grand sourire. Elle le regarda interloquée.
- Oui, et alors? demanda-t-elle
Loïc baissa les yeux,
penaud.
- Désolé je suis vraiment idiot parfois.
Elle leva les sourcils
puis sourit.
- Tu es juste timide et parfois tu oublis de
réfléchir. Bon allez crache le morceau, pourquoi tu m'as emmenée ici?
Le sourire de Loïc
s'affaissa.
- J'ai besoin de mettre les choses au clair.
Elle ne répondit pas et
s'assit. Loïc se tortilla les doigts un moment avant de s’assoir et de regarder
en direction de l’école. Kamira n’avait pas beaucoup de patience et elle savait
que si elle ne lui forçait pas la main il ne dirait jamais rien.
- Bon écoute Loïc, on va arrêter du jouer à ça.
Il reporta son regard
sur elle et la laissa continuer. Elle soupira.
- Je suis au courant de tout, et ne vas pas jouer
celui qui ne sait pas de quoi je parle, déjà que je ne suis pas amatrice de ce
genre de sujets.
Elle planta ses yeux
verts dans ceux de son ami. De son côté, Loïc se sentait défaillir. Il était
donc si peu discret qu’elle avait tout en deviné ? Les battements de son
cœur s’étaient déjà accélérés depuis un moment mais il eut l’impression que la
vitesse augmenta encore, si c’était possible. Il secoua ses longs cheveux
décolorés.
- Je suis ridicule hein ? demanda-t-il
- Non, je dirais juste que tu as la bêtise de toute
personne amoureuse, seulement……
Kamira s’arrêta, se
mordit la lèvre et lui adressa un regard doux avec un petit sourire triste.
- Je ne souhaite pas te faire de mal mais ce que tu
ressens n’est pas réciproque. Je suis vraiment désolé mais pour moi tu restes
un ami comme un autre, pas plus.
Même si une vive
douleur venait de naître dans sa poitrine il comprit qu’elle disait vrai et
qu’elle était profondément désolé. Il lui rendit son sourire.
- Ce n’est rien, de toute manière je suis tellement
timide que je ne vais pas t’embêter.
La jeune fille sourit
et attrapa sa main.
- Timide peut-être mais courageux. Tu as quand même
réussis à m’inviter, même si c’est moi qui ai fait la moitié mais bon, et là tu
as eu le cran de me faire venir ici pour me parler, même si c’est encore moi
qui ai engagé la conversation.
Il eut un petit rire.
- Qu’est-ce-que je ferais sans toi ?
plaisanta-t-il. Je serais incapable de prononcer le moindre mot.
Ils s'observèrent un
long moment en souriant puis sans crier garde Loïc demanda :
- On y retourne?
- Où?
- A la fête.
- Ah oui, si tu veux.
Ils se levèrent et se dirigèrent
vers l’école.
Les élèves étaient maintenant tous massés dans la salle. Ils dansaient
avec frénésie. Kamira et Loïc les imitèrent pendant un moment. Mais le DJ
engagé pour l’occasion annonça le moment des slows. Kamira sentit les ennuis
venir et elle esquissa un mouvement vers la porte.
- Où tu vas? demanda Loïc
- Je sors pour rejoindre les autres. Je n'aime pas
les danses trop lentes.
Elle ne voulait pas lui
donner de faux espoirs malgré leur précédentes discutions.
- Tu ne veux pas juste en faire une? demanda le garçon
- Non c'est bon. Je préfère aller dehors.
- S'il te plaît! lui dit Loïc d'un ton suppliant
Elle soupira.
Décidemment elle était trop gentille. Elle prit la main que lui tendait Loïc et
elle posa l'autre sur son épaule. Elle ne se sentait pas à sa place du tout.
Elle aurait préféré disparaitre sur le champ. Le rouge lui monta aux joues.
- Qu’est-ce-que tu as ? demanda Loïc
- Je n'aime pas ça.
- C'est normal, tu dance super mal.
- Merci c'est gentil, s'énerva-t-elle
- Non ce que je veux dire c'est que tu n'as pas la
technique. Regarde.
- Non c’est bon ça me suffit.
Kamira se détacha de
Loïc et se dirigea à grands pas vers la porte en se faufilant parmi les
différents couples. Loïc jura et parti. Il manquait vraiment de tact. Soudain
il entrevit sa robe. Il pressa le pas et tenta de lui attraper le poignet ou le
bras. Mais il y avait trop de monde alors plutôt que de la retenir il s’emmêla
les pieds dans ceux des autres danseurs et s’écroula sur elle.
- Je suis désolé, marmonna-t-il
A sa grande surprise,
elle éclata de rire. Allongée sur le sol, Kamira riait. Certain groupe les
regardaient avec curiosité. Loïc l'aida à se relever, en riant lui aussi. Ils
sortirent de la grande salle, rouges à force de rire. Loïc passa un bras autour
de ses épaules. Kamira ne broncha pas, elle ne pouvait tout de même pas lui
interdire un geste qu’il avait régulièrement avec tout le monde, elle comprise.
Ils sortirent dans l'air frais de la nuit. Ils ne riaient plus mais ils
souriaient. Il devait être onze heures et demie car leurs amis étaient déjà là.
Lucie et Stella riaient au éclats devant Dylan qui faisait des pitreries, Alice
était assise sur une jardinière de fleur, perdue dans ses pensées et Adam
flottait sur le dos à quelques centimètres du sol, sa veste pendant vers le
sol, le col de sa chemise ouvert et ses bras derrière sa tête. Lorsqu'il les
entendit arriver il brisa son sortilège et se dirigea vers eux.
- Où tu étais? demanda-t-il à sa sœur
Son regard se posa sur
le bras de Loïc. Le garçon comprit et enleva son bras, gêné. Kamira ne réagit
pas de la même manière, elle fronça les sourcils devant la soudaine inquiétude
de son frère.
- Comment ça où j’étais ? Où veux-tu que je sois
si ne n’est dans la salle ?
- Je ne sais pas moi, n’importe où ! On avait dit
onze heures et demi et il quarante-cinq.
- Non mais tu es vraiment bizarre par moments Adam,
fit remarquer Kamira. Tu joues à quoi tout d’un coup? Le grand frère
poule ?
- Mais non !
- Pourtant c’est ce que tu es en train de faire,
répliqua-t-elle en croisant les bras.
Adam répliqua. Il
criait alors que sa sœur répondait froidement. Loïc avait l'air de ne pas
savoir où se mettre. Stella, qui avait suivi avec attention la dispute, se
leva.
- .... de toute manière je ne cours aucun danger à
Opaline, s'écria Kamira
- Qui te parle de danger
« habituels » ?
Kamira eut un regard
choqué et ses bras se décroisèrent automatiquement sous l’effet de la surprise.
- Ne me dis pas que tu croyais que…..
Le regard d’Adam
confirma ses doutes.
- Mais tu es vraiment malade mon pauvre ! Tu
penses vraiment que je suis comme ça ?
Adam allait répondre
quand il sentit quelque chose l'effleurer. Il se retourna et vit Stella. Elle
lui fit un signe de tête qui signifiait qu'il devait la suivre.
- On va marcher, murmura-t-elle
Il la suivit, les mains
dans les poches. Lorsqu’ils se furent éloigné des autres Stella s'arrêta et lui
fit face.
- Qu’est-ce-que tu as? demanda-t-elle
- Rien du tout.
- Arrête Adam je le vois bien. Tu viens de t’énerver
après elle parce qu’elle a quinze minutes de retard.
- Mais elle était avec Loïc!
- Et alors! C'est son problème, non?
- Ah mais tu ne le connais pas. Loïc c'est un
dragueur né. Déjà à la primaire il adorait se servir de ça.
- Et alors ? répéta-t-elle. C’est ton meilleur
ami non ? Tu lui fais confiance ?
- Pas avec Kamira.
- Pourquoi ?
- Tu ne peux pas comprendre.
- Adam.
Il plongea ses yeux
dans les siens. Il finit par soupirer.
- Mais… Tu ne le connais vraiment pas, je m’inquiète
vraiment pour ma sœur en sachant la façon dont il la regarde.
Stella comprit soudain
et elle eut un sourire narquois.
- Alors tu connais très mal ta sœur. Tu penses
vraiment qu’elle se laisserait faire, hein ?
Il fit un grimaça
signifiant que non. Stella soupira en le regardant.
- Ecoute, il y a quelque chose que je ne vous ai pas
dit. La nuit dernière je n'ai pas seulement rêvé de Dylan et du pot de fleur.
J'ai aussi vu ta sœur. Je sais tous ce qu'elle a faits ce soir et je t'assure
qu'il ne s'est rien passé et qu'il ne se passera rien à Forcia. Par contre il faut
que tu la laisse tranquille, elle se débrouille très bien toute seule. Elle est
même parvenue à faire avouer à Loïc ses sentiments et à lui dire qu’ils n’étaient
pas réciproque, donc tu vois qu’il n’y a aucun risque.
Adam regarda son amie.
Elle qui ne parlait jamais, elle jouait maintenant les psychologues. Depuis
qu'elle avait pris sa forme de vaïl pendant quelques minutes, elle était
devenue étrange.
- Dis-moi Stella, c'est ta transformation qui te rend
comme ça?
- Oui. C'est étrange hein? Chaque fois que je deviens
vaïl je prends de l’assurance, puis ça finit par disparaitre au bout de quelques
heures.
Elle regarda par-dessus
l’épaule d’Adam et aperçu un signe d’Alice.
- Bon il est temps d'aller s'excuser de notre absence.
Ils tournèrent les talons
et rejoignirent le groupe. Kamira était encore sous le choc. Comment avait-il put
penser une chose pareil ? Elle faisait les cent pas en attendant son
retour. Elle tourna la tête vers sa droite et l'aperçut. Elle attendit
tranquillement qu’il la rejoigne. Stella lui adressa un sourire.
- Je vous laisse discuter, dit-elle simplement
Stella s'éloigna pour
rejoindre Lucie, laissant Kamira seule face à son frère.
- Je peux savoir ce qui t'es passé par la tête?
demanda-t-elle
Son frère la regarda
tristement.
- Je suis désolé. Mais Loïc a beau être mon meilleur
ami je me méfie un peu de lui.
- Il m'a simplement fait danser! Et je te rappel que
tu n’es pas ma nounou.
- Je sais. Mais tu es ma sœur et j'essaye de te
protéger. Parfois je suis excessif, comme ce soir.
La surprise de Kamira
était retombée.
- Moi aussi je suis désolé. Je n'aurais pas dû te
parler aussi brusquement, après tout tu ne fais que ton travail de frère,
dit-elle en souriant
- Ce n’est pas étonnent de toi que tu m’aies répondu
ainsi. L’un comme l’autre nous avons hérité du manque de patience de papa.
Kamira sourit et Adam
s'approcha d'elle pour la prendre dans ses bras. Elle lui rendit son étreinte.
Il n'aurait pas pu rêver mieux que cette réconciliation éclair. Au bout d'un
moment il la relâcha et ils rejoignirent le reste de leur groupe. Mais à peine
furent-ils arrivés, qu'une voix magiquement amplifiée annonçait :
- Il est maintenant minuit. Joyeux noël à tous !
Tous élèves doivent regagner leurs départements et leurs dortoirs. Personnes ne
doit se trouver dans les foyers ou la salle de repos. Seuls les élèves qui ont
eu une retenue au cours de la semaine doivent rester pour ranger et nettoyer la
salle. En vous souhaitant une bonne nuit.
- Bon je crois qu'il faut que l'on y aille, dit Dylan
d'un ton morne
Ils se levèrent et se
dirigèrent vers leur département respectif. Kamira et Loïc croisèrent, en
chemin, madame Boudeau accompagnée de madame Lodiza. Quand elles virent Kamira
et Loïc elles les interpellèrent.
- Mais vous n'êtes pas encore au lit vous deux ?
demanda la CPE
- Non madame, répondit Loïc. Nous sommes de Forcia et
notre département est à l'autre bout du palais.
- Ah oui c’est vrai. Allez dépêchez-vous quand même,
ne trainez pas dans les couloirs. Bonne nuit.
Kamira et Loïc
continuèrent leur route, laissant leurs professeurs
- Elle est sympa comme prof, remarqua Loïc
- C'est parce qu'elle est jeune, lui répondit Kamira.
Elle a vingt-neuf ans je crois, Boudeau en a au moins quarante.
Loïc hocha la tête, il
était vrai que les professeurs les plus jeunes étaient souvent les plus
agréables.
Lorsqu'ils arrivèrent à Forcia ils se dirent au revoir et rejoignirent
leur dortoir respectif. Dans le dortoir 3 des filles il y régnait une agitation
impressionnante. Les filles étaient excitées. Elles avaient jetés un sortilège
d'insonorisation sur la porte. Certaines dansaient, d'autres riaient, certaines
étaient encore en robe de soirée et d'autres en pyjama. Le dortoir comprenait vingt-cinq
filles à l'ordinaire. Là elles n'étaient que quinze en comptant Kamira. Mais la
petite fête improvisée ne dura pas longtemps car les plus fatiguées ne mirent
que peu de temps avant de se manifester. Les lumières furent éteintes et tout
le monde se coucha. Safran sauta sur les pieds de Kamira et se coucha à côté de
sa hanche pour se faire gratter entre les oreilles. Il était maintenant trop
grand pour dormir sur elle. Certaines filles chuchotaient encore. Soudain une
fille dans le lit en face de celui de Kamira se mit à rire trop fort :
- Et tu te rends compte qu'il m'a embrassée! dit
celle-ci
- C'est pas vrai! dit son amie, encore plus fort
Un concert de
"chut" agacés s'éleva bientôt. La fille et son amie baissèrent
aussitôt le ton.
- J'ai un rencard avec, demain matin! continua la
première
- Il embrasse bien? demanda la seconde
- Tu n’imagines pas à quel point il est...
- Sa suffit Lauda! cria Margaux la fille rousse à
côté de Kamira. Si tu continues je te jette un sort de silence!
- Tu ne sais même pas le faire, la défia Ladra
- Tu veux parier? répondit Margaux en attrapant son
bracelet
- C'est bon Ladra. Laisse tomber tu me raconteras
tout demain.
- Oui mais quand même Val'.
- Laisse tombé je te dis. Tu vas...
Une porte s'ouvrit
brusquement faisant apparaître un rectangle de lumière.
- C'est quoi ce bazar ici? cria la voix de la
directrice du dortoir. Vous voulaient une retenue Valentine et Ladra.
- Non Lucile, répondirent les deux filles d'une même
voix
- Bon alors plus un mot. C'est clair?
- Oui.
Lucile tourna les
talons et retourna dans sa chambre. Lucile était la petite amie de Paul
Dargaud, mais aussi la directrice du dortoir 3. Elle était en terminale comme
Paul. Kamira se tourna sur le côté et s'endormie son lynx roulé en boule contre
son ventre.