Leorina marchait vite, serrant ses livres contre elle. En retard ! Elle allait être en retard au cours de sortilèges ! Pourquoi cela devait-il arriver aussi tôt ? Elle aurait pu attendre au moins la deuxième année pour se le permettre...
Elle avait la tête baissée et regardait ses pieds, vieux réflexe de sa vie de collégienne. Son champ de vision était considérablement réduit à cause de cela, et elle relevait de temps en temps la tête pour éviter de s'écraser dans les murs de pierre.
En retard ! Mais pourquoi n'avait-elle pas pu arrêter de lire ce livre, hier soir ? Si elle avait su se contrôler, elle se serait peut-être réveillée à l'heure... Elle avait toujours compté sur son horloge interne, et celle-ci venait de lui faire faux bond.
Sans ralentir son rythme, elle s'engagea dans un couloir dont elle supposait qu'il menait à la salle. Elle ne réalisa qu'il y avait une personne devant elle qu'à l'instant où elle la percuta de plein fouet, faisant voler livres et grimoires. Elle tomba sur ses fesses, son chapeau glissant devant ses yeux. Confuse, elle balbutia en ramassant les livres :
– Je... je suis, euh, désolée, c'est ma faute, je regardais pas où j'allais, et, euh... Je suis vraiment désolée, pardonne-moi, je... euh... enfin, euh... Je suis nouvelle et... Ah, je sais, ce n'est pas une excuse ! Mais, euh, mais... Enfin, je...
Comme d'habitude, sa voix s'éteignit en même temps que son visage devenait couleur tomate mure. Elle avait presque récupéré tous ses livres, sauf un. Ah, comme elle devait avoir l'air fine, à chercher autour d'elle à quatre pattes comme ça !...
Elle finit par redresser son chapeau pour voir si la personne était encore là, et elle se retrouva avec son livre sous le nez. C'était la personne qu'elle avait bousculé qui le tenait, d'après la main sur la couverture. Elle remonta le long du bras pour en arriver au visage du propriétaire. Elle fut si surprise qu'elle en oublia de prendre le bouquin qu'il lui tendait.
C'était un garçon. Il n'y avait pourtant pas de garçons, dans cet établissement ? Si, peut-être un ou deux... Mais pas celui-là, elle se serait souvenue de ces yeux gris. Impossible de les avoir manqués. Je virai couleur cramoisi sans m'en rendre compte.
Il remua sa main chargée, agacé de ma lenteur.
– Allez, reprends-le. Je n'ai pas tout mon temps, je dois aller à l'Intendance pour me présenter. Moi aussi je suis nouveau.
Leorina attrapa l'objet, les mains tremblantes, et se releva précipitamment. Elle prit deux secondes pour détailler son visage – ses cheveux noirs qui dépassaient de sa capuche trop grande qui masquait maintenant ses yeux, sa fossette au menton et son teint pâlichon – puis repartit en courant vers le cours où elle était maintenant bien en retard, se maudissant de ne pas lui avoir plus parlé, de ne pas avoir pris plus rapidement le livre, et surtout, surtout, de ne pas lui avoir demandé son nom.
Elle réalisa un peu trop tard qu'elle s'était trompée de chemin dans sa précipitation et qu'elle était arrivée à l'extérieur.
La journée s'annonçait merveilleuse.
Elle avait la tête baissée et regardait ses pieds, vieux réflexe de sa vie de collégienne. Son champ de vision était considérablement réduit à cause de cela, et elle relevait de temps en temps la tête pour éviter de s'écraser dans les murs de pierre.
En retard ! Mais pourquoi n'avait-elle pas pu arrêter de lire ce livre, hier soir ? Si elle avait su se contrôler, elle se serait peut-être réveillée à l'heure... Elle avait toujours compté sur son horloge interne, et celle-ci venait de lui faire faux bond.
Sans ralentir son rythme, elle s'engagea dans un couloir dont elle supposait qu'il menait à la salle. Elle ne réalisa qu'il y avait une personne devant elle qu'à l'instant où elle la percuta de plein fouet, faisant voler livres et grimoires. Elle tomba sur ses fesses, son chapeau glissant devant ses yeux. Confuse, elle balbutia en ramassant les livres :
– Je... je suis, euh, désolée, c'est ma faute, je regardais pas où j'allais, et, euh... Je suis vraiment désolée, pardonne-moi, je... euh... enfin, euh... Je suis nouvelle et... Ah, je sais, ce n'est pas une excuse ! Mais, euh, mais... Enfin, je...
Comme d'habitude, sa voix s'éteignit en même temps que son visage devenait couleur tomate mure. Elle avait presque récupéré tous ses livres, sauf un. Ah, comme elle devait avoir l'air fine, à chercher autour d'elle à quatre pattes comme ça !...
Elle finit par redresser son chapeau pour voir si la personne était encore là, et elle se retrouva avec son livre sous le nez. C'était la personne qu'elle avait bousculé qui le tenait, d'après la main sur la couverture. Elle remonta le long du bras pour en arriver au visage du propriétaire. Elle fut si surprise qu'elle en oublia de prendre le bouquin qu'il lui tendait.
C'était un garçon. Il n'y avait pourtant pas de garçons, dans cet établissement ? Si, peut-être un ou deux... Mais pas celui-là, elle se serait souvenue de ces yeux gris. Impossible de les avoir manqués. Je virai couleur cramoisi sans m'en rendre compte.
Il remua sa main chargée, agacé de ma lenteur.
– Allez, reprends-le. Je n'ai pas tout mon temps, je dois aller à l'Intendance pour me présenter. Moi aussi je suis nouveau.
Leorina attrapa l'objet, les mains tremblantes, et se releva précipitamment. Elle prit deux secondes pour détailler son visage – ses cheveux noirs qui dépassaient de sa capuche trop grande qui masquait maintenant ses yeux, sa fossette au menton et son teint pâlichon – puis repartit en courant vers le cours où elle était maintenant bien en retard, se maudissant de ne pas lui avoir plus parlé, de ne pas avoir pris plus rapidement le livre, et surtout, surtout, de ne pas lui avoir demandé son nom.
Elle réalisa un peu trop tard qu'elle s'était trompée de chemin dans sa précipitation et qu'elle était arrivée à l'extérieur.
La journée s'annonçait merveilleuse.