L'Univers du Fantastique
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Bienvenue sur l'Univers du Fantastique! Amusez-vous bien!

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

Un texte de concours

+2
Tessa Nolastraosvinsky
Kamira Manliot
6 participants

Aller à la page : 1, 2  Suivant

Aller en bas  Message [Page 1 sur 2]

1Un texte de concours Empty Un texte de concours Ven 28 Déc 2012 - 17:59

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année

Cette année je participe de nouveau aux Plumes de Duruy, le concours de nouvelles de mon lycée. Je post ici mon texte pour avoir vos avis et critiques afin de l'améliorer si nécessaire. Ouais ouais, je sais, vous me servez de cobayes mais bon, c'est plus facile pour moi de vous le faire lire qu'à mes parents u_u
Je vous remercie d'avance pour les commentaires que vous pourrez apporter et surtout n'ayez pas peur d'être franc. Si vous n'aimez pas ou si c'est trop compliqué, faites-le savoir ^^

Ah et j'oubliais, je ne trouve pas de titre T_T




A travers la vitre, j’observais toute la scène.

Cape noire, nuit noire ; lune d’argent, lame d’argent ; éclat rouge, sanglant.
Elle se fige, genoux pliés très bas, main gauche levée devant elle au niveau des yeux, doigts serrés, bras droit tendu à l’arrière, jointures blanchies tant elle sert le manche de son poignard. Le fil de la lame brille sous la lumière blafarde d’une pleine lune qui nimbe tout d’argent. Le sang a éclaboussé l’herbe verte en bordure de la forêt. Sous mes yeux, le cadavre disparait lentement, comme s'il se fondait dans le sol. La silhouette se redresse et abaisse son bras d’arme.

Mouvement furtif, geste rapide ; ombre soudaine, coup brusque ; combat silencieux, brutal.

J’étais simplement venue contempler la pleine lune de cette soirée d’août. J’ai la chance de vivre sur un plateau en montagne où, malgré la forêt toute proche, j’ai la plus belle des vues ; loin de toute pollution la voie lactée éclate dans toute sa splendeur. Rien ne trouble ce fabuleux spectacle inconnu des citadins, sauf…
Alors que je m’affalais dans le confortable fauteuil suspendu de ma véranda de verre, l’odeur du lys m’enveloppant de toutes parts, une ombre massive et gauche a surgit d’entre les arbres. Dans un silence improbable, une seconde s’est détachée de la masse sombre de bois et de feuilles. Au contraire de la première, celle-ci était souple et féline. Rapide elle a frappée. La première s’est retournée, pataude mais puissante. Cinq griffes luisantes ont fendues l’air. La seconde n’était déjà plus là. Brusquement, elle est réapparue, un éclat métallique éclatant dans l’obscurité, éclat devenu éclaboussure écarlate.

La lune est faite d’argent pur mais rien ne vaut celui de la longue chevelure lisse qui cascade soudain du capuchon noir abaissé de la cape. Sans que j’aie pu voir ou comprendre quoi que ce soit, la lame avait disparue. La silhouette détend ses épaules en les bougeant légèrement. Même là, derrière la vitre, je sens à quel point ces muscles fins dissimulent une force peut être supérieure à celle d’un boxeur. Une brise nocturne s’élève, agitant doucement la flamme argentée que forment ses cheveux. Cette silhouette, cette femme si puissante, me semble être une douce chandelle luisant dans l’obscurité, une chandelle sur fond de velours noir piqué de diamants. Soudain, un nuage couvre la lune, poussé par ce même souffle qui donnait vie à ma flamme irréelle et maintenant la tue. Il me tue en même temps. En la voyant s’éteindre, mon cœur rate un battement, il me semble mourir. Je m’affole, mon cerveau tourne à toute vitesse, mes pensées se chevauchent ; je suis brusquement prise d’une agitation mêlée de terreur, si cette flamme s’éteins, si sa lueur disparait je crois que je n’y survivrais pas. Je me lève en hâte. Vêtue d’un pyjama blanc satiné, pieds nus, je me rue sur la porte et me jette à l’extérieur. L’air nocturne de la montagne picote mes joues brûlantes d’agitation. Je la cherche, je refuse de la perdre pas maintenant. Comme s’il avait entendu mes pensées, le vent éloigne les nuages, laissant la lune reprendre ses droits. Elle réapparait, ronde et lumineuse. Je m’aperçois alors que nous sommes face à face.

Elle est moi, je suis elle ; nous sommes deux, nous ne sommes qu’une. Cœurs égaux ; alter-égo.

Ce qui m’a semblé chandelle tout à l’heure m’apparait maintenant comme un feu irradiant dans l’obscurité. Elle m’observe, un léger sourire aux lèvres qui me rend mon calme en une fraction de seconde. Elle ne semble pas surprise de me voir, et contre toute attente, moi non plus. Je fais une tête de moins qu’elle, pourtant nous sommes au même niveau. Ses pupilles sont celles d’un chat, pourtant nous avons le même regard. Le vent, léger, se lève de nouveau, dévoilant une oreille pointue jusque-là dissimulée par ses cheveux. Tout nous oppose et pourtant je sens que l’on se ressemble. Physiquement nous sommes comme le diamant et l’onyx. Elle est le diamant, je suis l’onyx ; elle, aux multiples facettes travaillées, moi, surface plane et uniforme. Mes cheveux, boucles d’ébènes, s’opposent à l’argent lisse des siens. Ses yeux sont de cristal, les miens de pierre noire. Je suis vêtue de satin blanc, elle d’un tissu souple d’un noir profond. Nous sommes le ying et le yang ; opposées mais si semblables au fond ; aucune n’existe sans l’autre. Elle est moi, je suis elle. Plus que des âmes sœurs, un seul et même cœur ; nous nous complétons.

Deux voix, deux langages ; deux cœur, un seul battement. Paroles du cœur ; une seule traduction.

En la contemplant j’ai l’impression de me voir dans un miroir mais un miroir qui ne reflèterait que l’âme. Ce feu que j’ai vu brûler en elle, brûle aussi en moi. J’ai cru distinguer une chandelle mais ce n’était qu’un effet atténuant de la vitre froide qui nous séparait. Maintenant que nos regards se perdent l’un dans l’autre, j’oublie tout. J’oublie le temps, oublie l’espace, oublie l’instant présent et ma place. Moi, du genre humain, elle, absolument elfique. C’est bien là ce que ne nous n’avons pas en commun, mon égal est un être fantastique. Force et finesse mêlée, parfait mélange, parfaite équité.
Sa voix s’élève alors, douce et chaude. La langue qu’elle utilise semble faite de tout ce qu’il y a de plus doux. Un harmonieux mélange de soie, de miel et de parfum de rose. Mes oreilles ne comprennent pas, je ne connais pas la langue. Mon cœur sert d’interprète. Il sait, il ne l’a pas apprise ; il la connait. C’est presque un chant tant c’est mélodieux. Je ne veux même pas traduire à voix haute, mes mots briseraient la pureté de ceux qu’elle prononce. Sa voix et ses paroles se gravent définitivement dans ma mémoire mais un nom m’attire plus que tout : Meryan.

- Neryma, je réponds

Son sourire s’agrandit pendant que le miens fleurit sur mes lèvres. Son prénom est anagramme au miens.

Une elfe, une femme ; une guerrière, un écrivain. Les mots sont des armes ; au même titre que les lames.

Nous nous observons toujours, plus une ne bouge, ne parle ; cela ne nous est pas utile. C’est
comme si nous lisions l’une dans l’autre. Lire, c’est bien le mot qui convient. Je suis écrivain, mon travail consiste à lire en toute chose une histoire, puis à la coucher sur le papier. Elle, c’est une guerrière, je l’ai vu tout à l’heure avec ce combat qui m’a surprise autant qu’il m’a émerveillée, sa seule lecture c’est celle des gestes et des personnes. Nous manions toute deux des armes tranchantes et dangereuse que l’on ne maîtrise qu’à force de patience et d’entraînement. Des mots ajustés blessent autant qu’une lame effilée.

Un rêve, une réalité ; une vie nocturne, une vie diurne. Obscurité, lumière ; pointe de sang, pointe d’encre. Âme de nuit ; âme de lumière.

Je m’éveille au milieu des coussins du fauteuil suspendu de ma véranda. Le soleil du matin brille derrière la vitre, il a chassé l’obscurité de la nuit. Mon premier réflexe consiste à jeter un regard aux pieds des arbres, là où Elle s’est tenue la veille. Plus de trace du combat, l’herbe n’est même pas froissée. Rêve ou réalité ? Je veux croire que c’était réel, ou plutôt refuse de penser que j’ai tout inventé. Les mots me reviennent clairement, la sensation de plénitude que j’ai ressentie face à elle m’étreint de nouveau. Meryan. Ce prénom ne peut être le fruit de mon imagination, il a été prononcé par cette voix faite de douceur.
Un sourire serein éclaire mon visage comme le soleil du matin éclaire les montagnes. Je me lève calmement, sans voir les pupilles fendues qui m’observent d’entre les arbres. Je n’ai qu’une chose en tête : rejoindre mon bureau. Que c’eut été un rêve ou une réalité, j’ai de quoi écrire ce matin.

Le jour point et chasse l’obscurité qui lui est nécessaire. Lorsqu’elle la voie disparaitre, le visage calme, derrière le voile léger qui masque la porte de la véranda, la silhouette se lève à son tour. Elle aussi est sereine, elle a simplement découvert que les légendes étaient possibles, qu’il y a vraiment sur cette terre un être qui vous est semblable en tous points, même si on ne le voit pas au premier abord. Meryan se redresse tranquillement, saisit une branche épaisse et se hisse dessus sans un bruit. Le jour ne lui permet pas de s’éterniser comme la veille, elle disparait dans le plus grand silence. Jusqu’à la prochaine fois.

Rêve ou réalité ?



Dernière édition par Kamira Manliot le Dim 30 Déc 2012 - 18:00, édité 1 fois

2Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Ven 28 Déc 2012 - 18:17

Tessa Nolastraosvinsky

Tessa Nolastraosvinsky
5ème année
5ème année

Youuuhouu !

Je t'avouerais qu'au début, je n'ai strictement rien compris, surtout qu'on ne sais pas quelle est le but du texte : c'est censé être quoi ? Une nouvelle à chute, un truc dark, dégueu, homo...? Mis à part ça, c'est pas comme si j'étais là depuis midi, mais un peu quand même, donc je pense que c'est normal que je n'ai rien compris (t'en fais pas, si ça se trouve, ton texte il est super logique \o/)
J'ai juste deux choses à dire :

1°) C'est pas le "ying et le yang", mais le "yin et le yang". Oui, bizarre hein, mais y en a un qui n'a pas de g.

2°) Je sais pas où est-ce que j'ai vu ce truc, mais à un moment, tu parles d'une ombre. Tu dis "La seconde blablabla" (oui, "blablabla" parce que je me souviens pas) mais tu n'as pas parlé de la première avant, et tu n'avais pas écrit le mot "ombre", ou un truc qui s'y rapproche. Pour ça que j'ai dû relire ce passage là. Enfin, c'était avant que tu n'édites, alors je sais pas où le retrouver, et peut-être que tu as modifié, mais bref, c'est tout n_n (désolée T__T)



A part ça, c'est pas que j'ai pas aimé, mais il faut vraiment rentrer dedans. Heureusement que tu as expliqué l'histoire à la fin, parce que au début je t'avoue que c'est pas simple. En plus, j'ai vraiment pas compris qui elle avait tué, ou si elle a tué quelqu'un ou quelque chose, enfin bon... Esprit Blonde Powa ! \o/
Mieux vaut pour toi avoir d'autres avis, le mien n'est absolument pas construit... n_n"

P.S. : On a le droit de participer de Paris ?

3Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Ven 28 Déc 2012 - 18:56

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année

Merci pour tes "arguments" Tessa X)

Effectivement pour le yin j'avais un doute et cette histoire d'ombre je vais vérifier. Ensuite le truc qu'elle a tué est sans importance, alors peut être que c'est un défaut que je n'en parle pas plus, je pense que ça c'est à revoir. Dans mon esprit ce truc est un loup-garou, mais ça n'a pas d'importance.

Malheureusement tu ne peux pas participer sans avoir été au moins une ancienne élève de Duruy. Sauf si je présente ton texte pour le prix de groupe X) (dans ce cas-là je m'attirerais une partie de tes mérites u_u)
Je me doute que tu plaisante mais je t'expose le problème ^^

4Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Dim 30 Déc 2012 - 17:29

Cowell Bratley

Cowell Bratley
2ème année
2ème année

J'ai adoré ton texte.
Au début je ne comprenais pas trop non plus mais en rentrant bien dedans je l'ai trouvé plutôt clair. Tu as été très habile avec tes métaphores, je pense que c’est ça qui gêne un peu au début mais au final c’est comme tes deux personnages, elles se confondent pour ne faire plus qu'une. (Je ne suis pas sûr d'avoir été très clair).
Pour moi tu as donné une interprétation personnelle de l'expression "âme sœurs", ça pourrait peut-être aider pour le titre.

Sinon au début, tu as écrit "comme si il se fondait" mais "si il" c'est un faute, il faut écrire "s'il se fondait...", comme c'est pour un concours ça peut-être important parce que j'ai vérifié et c'est une des fautes que les profs de français corrigent le plus souvent.
Et encore au début, j'ai trouvé que tu répétais un peu trop souvent le mot "argenté", c'était un peu lourd.

Mais au final ton texte est superbe !

5Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Dim 30 Déc 2012 - 17:59

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année

Merci Cowell ^^

Alors, pour le "si il" j'avais, au départ, écrit "s'il" mais mon amie qui me sert habituellement de bêta reader m'a dit que ce n'étais pas français et m'a corrigée, raison pour laquelle j'ai mis "si il". Mais je pense que je vais plutôt te faire confiance surtout que "si il" est un peu lourd. Ensuite pour le truc "argent", "argenté" et autre je sais, mais je n'arrive pas à trouver des substitue ^^'

6Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Lun 7 Jan 2013 - 18:01

Elia Stalia

Elia Stalia
5ème année
5ème année

Très joli Mira'Ka ! Beaucoup de poésie dans ton écriture. J'aime particulièrement tes courts paragraphes où tu enchaînes les mots. J'ai eu l'impression de lire un poème sans vers. Une seule critique : lorsque tu parles de l'écrivain dans ce paragraphe :

Nous nous observons toujours, plus une ne bouge, ne parle ; cela ne nous est pas utile. C’est comme si nous lisions l’une dans l’autre. Lire, c’est bien le mot qui convient. Je suis écrivain, mon travail consiste à lire en toute chose une histoire, puis à la coucher sur le papier. Elle, c’est une guerrière, je l’ai vu tout à l’heure avec ce combat qui m’a surprise autant qu’il m’a émerveillée, sa seule lecture c’est celle des gestes et des personnes. Nous manions toute deux des armes tranchantes et dangereuse que l’on ne maîtrise qu’à force de patience et d’entraînement. Des mots ajustés blessent autant qu’une lame effilée.

J'ai perdu le fil du rythme à la troisième phrase. Si tu le travaillais en gardant le même rythme que tout au long du texte, je suis sûre qu'il pourrait être vraiment très beau ! Quant à l'histoire, elle est agréable à lire, j'ai assez bien compris (le mystère faisant qu'on ne comprend pas tout), et j'ai globalement apprécié ! C'est vraiment très beau.

7Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Mer 9 Jan 2013 - 17:05

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année

Merci du conseil Elia. Je vais m'en occuper ce soir et j'éditerais ensuite.
Je pense que ça va être plutôt compliqué mais j'aime bien les défis ^^

8Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Mer 9 Jan 2013 - 18:19

Elia Stalia

Elia Stalia
5ème année
5ème année

Avec plaisir Mira'Ka, ça fait toujours plaisir de te lire ! Smile

9Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Ven 11 Jan 2013 - 20:50

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année

La nouvelle version du texte, corrigée et titrée Wink





D’encre et de sang


A travers la vitre, j’observais toute la scène.
Cape noire, nuit noire ; lune d’argent, lame d’argent ; éclat rouge, sanglant.

Elle se fige, genoux pliés très bas, main gauche levée devant elle au niveau des yeux, doigts serrés, bras droit tendu à l’arrière, jointures blanchies tant elle serre le manche de son poignard. Le fil de la lame brille sous la lumière blafarde d’une pleine lune qui nimbe tout de son feu clair. Le sang a éclaboussé l’herbe verte en bordure de la forêt. Sous mes yeux, le cadavre disparait lentement, comme s’il se fondait dans le sol. La silhouette se redresse et abaisse son bras d’arme.

Mouvement furtif, geste rapide ; ombre soudaine. Coup brusque ; combat silencieux, brutal.

J’étais simplement venue contempler la pleine lune de cette soirée d’août. J’ai la chance de vivre sur un plateau en montagne où, malgré la forêt toute proche, j’ai la plus belle des vues ; loin de toute pollution la voie lactée éclate dans toute sa splendeur. Rien ne trouble ce fabuleux spectacle inconnu des citadins, sauf…
Alors que je m’affalais dans le confortable fauteuil suspendu de ma véranda de verre, l’odeur du lys m’enveloppant de toutes parts, une ombre massive et gauche a surgit d’entre les arbres. Dans un silence improbable, une seconde s’est détachée de la masse sombre de bois et de feuilles. Au contraire de la première, celle-ci était souple et féline. Rapide elle a frappée. La première s’est retournée, pataude mais puissante. Cinq griffes luisantes ont fendues l’air. La seconde n’était déjà plus là. Brusquement, elle est réapparue, un éclat métallique éclatant dans l’obscurité, éclat devenu éclaboussure, éclatant écarlate.

La lune est faite d’argent pur mais rien ne vaut celui de la longue chevelure lisse qui cascade soudain du capuchon noir abaissé de la cape. Sans que j’aie pu voir ou comprendre quoi que ce soit, la lame avait disparue. La silhouette détend ses épaules en les bougeant légèrement. Même là, derrière la vitre, je sens à quel point ces muscles fins dissimulent une force peut être supérieure à celle d’un boxeur. Une brise nocturne s’élève, agitant doucement la flamme argentée que forment ses cheveux. Cette silhouette, cette femme si puissante, me semble être une douce chandelle luisant dans l’obscurité, une chandelle sur fond de velours noir piqué de diamants. Soudain, un nuage couvre la lune, poussé par ce même souffle qui donnait vie à ma flamme irréelle et maintenant la tue. Il me tue en même temps. En la voyant s’éteindre, mon cœur ratte un battement, il me semble mourir. Je m’affole, mon cerveau tourne à toute vitesse, mes pensées se chevauchent ; je suis brusquement prise d’une agitation mêlée de terreur, si cette flamme s’éteins, si sa lueur disparait je crois que je n’y survivrais pas. Je me lève en hâte. Vêtue d’un pyjama blanc satiné, pieds nus, je me rue sur la porte et me jette à l’extérieur. L’air nocturne de la montagne picote mes joues brûlantes d’agitation. Je la cherche, je refuse de la perdre ; pas maintenant. Comme s’il avait entendu mes pensées, le vent éloigne les nuages, laissant la lune reprendre ses droits. Elle réapparait, ronde et lumineuse. Je m’aperçois alors que nous sommes face à face.

Elle est moi, je suis elle ; nous sommes deux, nous ne sommes qu’une. Cœurs égaux ; alter-égo.

Ce qui m’a semblé chandelle tout à l’heure m’apparait maintenant comme un feu irradiant dans l’obscurité. Elle m’observe, un léger sourire aux lèvres qui me rend mon calme en une fraction de seconde. Elle ne semble pas surprise de me voir, et contre toute attente, moi non plus. Je fais une tête de moins qu’elle, pourtant nous sommes au même niveau. Ses pupilles sont celles d’un chat, pourtant nous avons le même regard. Le vent, léger, se lève de nouveau, dévoilant une oreille pointue jusque-là dissimulée par ses cheveux. Tout nous oppose et pourtant je sens que l’on se ressemble. Physiquement nous sommes comme le diamant et l’onyx. Elle est le diamant, je suis l’onyx ; elle, aux multiples facettes travaillées, moi, surface plane et uniforme. Mes cheveux, boucles d’ébènes, s’opposent à l’argent lisse des siens. Ses yeux sont de cristal, les miens de pierre noire. Je suis vêtue de satin blanc, elle d’un tissu souple d’un noir profond. Nous sommes le yin et le yang ; opposées mais si semblables au fond ; aucune n’existe sans l’autre. Elle est moi, je suis elle. Plus que des âmes sœurs, un seul et même cœur ; nous nous complétons.

Deux voix, deux langages ; deux cœur, un seul battement. Paroles du cœur ; une seule traduction.

En la contemplant j’ai l’impression de me voir dans un miroir mais un miroir qui ne reflèterait que l’âme. Ce feu que j’ai vu brûler en elle, brûle aussi en moi. J’ai cru distinguer une chandelle mais ce n’était qu’un effet atténuant de la vitre froide qui nous séparait. Maintenant que nos regards se perdent l’un dans l’autre, j’oublie tout. J’oublie le temps, oublie l’espace, oublie l’instant présent et ma place. Moi, du genre humain, elle, absolument elfique. C’est bien là ce que ne nous n’avons pas en commun, mon égal est un être fantastique. Force et finesse mêlée, parfait mélange, parfaite équité.

Sa voix s’élève alors, douce et chaude. La langue qu’elle utilise semble faite de tout ce qu’il y a de plus doux. Un harmonieux mélange de soie, de miel et de parfum de rose. Mes oreilles ne comprennent pas, je ne connais pas la langue. Mon cœur sert d’interprète. Il sait, il ne l’a pas apprise ; il la connait. C’est presque un chant tant c’est mélodieux. Je ne veux même pas traduire à voix haute, mes mots briseraient la pureté de ceux qu’elle prononce. Sa voix et ses paroles se gravent définitivement dans ma mémoire mais un nom m’attire plus que tout : Meryan.

- Neryma, je réponds

Son sourire s’agrandit pendant que le miens fleurit sur mes lèvres. Son prénom est anagramme au miens.

Une elfe, une femme ; un guerrier, un écrivain. Les mots sont des armes ; au même titre que les lames.

Nous nous observons toujours, plus une ne bouge, ne parle ; cela ne nous est pas utile. C’est comme si nous lisions l’une dans l’autre. Lire, c’est bien le mot qui convient. Écrivain, je lis en toute chose une histoire. La plume trempée dans l’encre, onde noire, j’emprisonne à jamais les mots dans le papier. Guerrière, elle a pour lecture seule les gestes et les personnes. La lame trempée dans le sang, faut-il qu’elle ait tué un homme, elle condamne ceux qui corrompent leurs âmes. Une pointe dans un liquide sombre, l’une annule la vie, l’autre la créée en nombre. Nous manions la plume et l’épée, tranchantes et dangereuses, qui ne se maîtrisent qu’à force de patience et d’heures douloureuses. Des mots ajustés blessent autant qu’une lame effilée.

Un rêve, une réalité ; une vie nocturne, une vie diurne. Obscurité, lumière ; pointe de sang, pointe d’encre. Âme de nuit ; âme de lumière.

Je m’éveille au milieu des coussins du fauteuil suspendu de ma véranda. Le soleil du matin brille derrière la vitre, il a chassé l’obscurité de la nuit comme le parfum des lys qui ne se manifeste qu’à la venue de celle-ci. Mon premier réflexe consiste à jeter un regard aux pieds des arbres, là où Elle s’est tenue la veille. Nulle de trace du combat, l’herbe n’est même pas froissée. Rêve ou réalité ? Je veux croire que c’était réel, ou plutôt refuse de penser que j’ai tout inventé. Les mots me reviennent clairement, la sensation de plénitude que j’ai ressentie face à elle, m’étreint de nouveau. Meryan. Ce prénom ne peut être le fruit de mon imagination, il a été prononcé par cette voix faite de douceur.

Un sourire serein éclaire mon visage comme l’aube embrasse les montagnes. Je me lève calmement, sans voir les pupilles fendues qui m’observent d’entre les arbres. Je n’ai qu’une chose en tête : rejoindre mon bureau. Que c’eut été un rêve ou une réalité, j’ai de quoi écrire ce matin.

Le jour point et chasse l’obscurité qui lui est nécessaire. Lorsqu’elle la voie disparaitre, le visage calme, derrière le voile léger qui masque la porte de la véranda, la silhouette se lève à son tour. Elle aussi est sereine, elle a simplement découvert que les légendes étaient possibles, qu’il y a vraiment sur cette terre un être qui vous est semblable en tous points, même si on ne le voit pas au premier abord. Meryan se redresse tranquillement, saisit une branche épaisse et se hisse dessus sans un bruit. Le jour ne lui permet pas de s’éterniser comme la veille, elle disparait dans le plus grand silence. Jusqu’à la prochaine fois.

Rêve ou réalité ?

10Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Ven 11 Jan 2013 - 21:52

Elia Stalia

Elia Stalia
5ème année
5ème année

J'aime vraiment beaucoup Mira'Ka, surtout la partie que tu as reprise, tu en as fait quelque chose de très poétique ! Félicitations Smile

11Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Ven 11 Jan 2013 - 22:03

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année

Merci ^^, ça a été un peu dur mais j'ai réussit \o/

12Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Mar 12 Fév 2013 - 20:10

Cowell Bratley

Cowell Bratley
2ème année
2ème année

Alors tu as participé au concourt ? Tu auras quand les résultats ?

13Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Sam 16 Fév 2013 - 22:26

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année

Je vous post la version définitive demain (quand j'aurais le temps) et je doit la rendre la semaine prochaine. En théorie on ne devrais pas avoir les résultats avant mai.

14Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Ven 22 Fév 2013 - 18:04

Eva Bellini

Eva Bellini
Dictatrice

J'ai beaucoup aimé ton texte ! Il est très original, et révèle une fois de plus ton talent... J'te ferais une critique éventuellement plus approfondie la prochaine fois, mais en attendant, j'te souhaite bonne chance pour le concours !

15Un texte de concours Empty Re: Un texte de concours Sam 16 Mar 2013 - 23:48

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année


Voilà ! La version finale (enfin) !

D'encre et de sang

A travers la vitre, j’observais toute la scène.

Mouvement furtif, geste rapide ; ombre soudaine, coup brusque. Combat silencieux ; brutal.

J’étais simplement venue contempler la pleine lune de cette soirée d’août comme je le fais souvent. J’ai la chance de vivre sur un plateau en montagne où, malgré la forêt proche, j’ai la plus belle des vues ; loin de la pollution des villes, la voie lactée éclate dans toute sa splendeur. Rien ne trouble ce fabuleux spectacle qui m'inspire autant qu'il me passionne, excepté…
Alors que je m’affalais dans le confortable fauteuil suspendu de ma véranda, avec la sensation d'être au cœur de la nuit grâce aux parois de verre, l’odeur du lys m’enveloppant autant que les coussins, une ombre massive et gauche a surgi d’entre les arbres. Dans un silence improbable, une seconde s’est détachée de la masse sombre de bois et de feuilles. Au contraire de la première, celle-ci était souple et féline. Rapide elle a frappé. La première s’est retournée, pataude mais puissante. Cinq griffes luisantes ont fendu l’air ; la seconde n’était déjà plus là, furtive comme un chat. Brusquement, elle est réapparue, un éclat
métallique éclatant dans l’obscurité, éclat devenu éclaboussure puis perles écarlates.

Cape noire, nuit obscure ; lune d’argent, lame d’argent. Éclat rouge, sanglant.

Elle se fige, genoux pliés très bas, main gauche levée devant elle au niveau des yeux, doigts joints, bras droit tendu à l’arrière, jointures blanchies tant elle serre le manche de son poignard. Le fil de la lame brille sous la lumière blafarde d’une pleine lune qui nimbe tout de son feu clair. Le sang a éclaboussé l’herbe verte en bordure de la forêt. Sous mes yeux, le cadavre disparaît lentement, comme s’il se fondait dans le sol. La silhouette se redresse et abaisse son bras d’arme. Rien ne s'est passé, le combat qui s'est déroulé à l'instant n'a jamais existé.

La vie ne tient qu'à un souffle, qu'à un geste ; un souffle l'invoque, un geste l'anime. Existence sur le fil ; fragile.

La lune est faite d’ivoire mais rien ne vaut celui de la longue chevelure lisse qui cascade soudain du capuchon abaissé de la cape. Aussi noir et velouté que l'obscurité, le vêtement s'y confond parfaitement. Avant que j’aie pu voir ou comprendre quoi que ce soit, la lame avait disparu. La silhouette détend ses épaules en les bougeant légèrement. Même là, derrière la vitre, je sens à quel point ces muscles fins dissimulent une force peut être supérieure à celle de n'importe quel Homme. Une brise nocturne s’élève, agitant doucement la flamme claire que forment ses cheveux. Cette silhouette, cette femme si puissante, me semble être une douce chandelle luisant dans l’obscurité, une chandelle sur fond de velours noir piqué de diamants. Soudain, un nuage couvre la lune, poussé par ce même souffle qui donnait vie à ma flamme irréelle et maintenant la tue. Il me tue en même temps. En la voyant s’éteindre, mon cœur rate un battement, il me semble mourir. Je m’affole, mon cerveau tourne à toute vitesse, mes pensées se chevauchent ; je suis brusquement prise d’une agitation mêlée de terreur : si cette flamme s'éteint, si sa lueur disparaît à jamais, je crois que je n’y survivrais pas. Je me lève en hâte. Vêtue d’un pyjama blanc satiné, pieds nus, je me rue sur la porte et me jette à l’extérieur. L’air nocturne de la montagne picote mes joues brûlantes. Je la cherche, je refuse de la perdre ; pas maintenant. Comme s’il avait entendu mes pensées, le vent éloigne les nuages, laissant la lune reprendre ses droits. Elle réapparait, ronde et lumineuse, me permettant de comprendre que nous sommes face à face.

Elle est moi, je suis elle ; nous sommes deux, nous ne sommes qu’une. Cœurs égaux ; alter-ego.

Ce qui m’a semblé chandelle tout à l’heure m’apparait maintenant comme un feu irradiant dans l’obscurité. Elle m’observe, un léger sourire aux lèvres qui me rend mon calme en une fraction de seconde. Elle ne semble pas surprise de me voir, et contre toute attente, moi non plus. C'est comme si je la connaissais depuis toujours, comme si nous nous étions quittées hier. C'est la première fois que je la voie, pourtant ses traits me sont familiers. Je fais une tête de moins qu’elle, pourtant nous sommes au même niveau. Ses pupilles sont celles d’un chat, pourtant nous avons le même regard. Le vent, léger, se lève de nouveau, dévoilant une oreille pointue jusque-là dissimulée par ses cheveux. Tout nous oppose et pourtant je sens que nous nous ressemblons. Physiquement, nous sommes comme le diamant et l’onyx. Elle est le diamant, je suis l’onyx ; elle, aux multiples facettes travaillées, rare et presque irréelle de beauté. Moi, surface uniforme, banale. Mes cheveux, boucles d’ébène, s’opposent à l’ivoire lisse des siens. Ses yeux sont de cristal pur, les miens de pierre noire. Je suis vêtue de satin blanc, elle d’un tissu souple couleur de jais comme celui de la cape qui lui protège les épaules et touche ses chevilles. Nous sommes le yin et le yang ; opposées mais si semblables au fond ; aucune n’existe sans l’autre. Nos différences nous rapprochent. Elle est moi, je suis elle. Plus que des âmes sœurs, un seul et même cœur.

Deux voix, deux langages ; deux cœurs, un seul battement. Paroles du cœur ; une seule traduction.

En la contemplant j’ai l’impression de me voir dans un miroir mais qui ne reflèterait que l’âme. Ce feu que j’ai vu brûler en elle, brûle aussi en moi. J’ai cru distinguer une chandelle mais ce n’était qu’un effet atténuant de la vitre froide qui nous séparait. Maintenant que nos regards se perdent l’un dans l’autre, j’oublie tout ; le temps, l’espace, l’instant présent et ma place. Moi, du genre humain, elle, absolument elfique. C’est bien là ce que ne nous n’avons pas en commun, mon égal est un être fantastique. Force et finesse mêlée, parfait mélange, parfaite équité.

L'air froid de la nuit me ramène un instant à la réalité et je reprends conscience de ce qui m'entoure. La forêt bruissant doucement sur ma gauche, les reflets de lune sur les vitres de la véranda à ma droite, l'odeur d'herbe humide qui monte du sol et tous les bruits nocturnes qui accompagnent le ballet de nuages et d'étoiles comme une étrange symphonie. J'ai perdu tout contact avec la réalité pendant ce qui m'a semblé toute une vie. Plus rien n'existait autour, le temps étais suspendu. Mon retour au monde est bref, sa voix s’élève soudain, douce et chaude, et je replonge, créature marine dans un océan de rêve. La langue qu’elle utilise semble faite de tout ce qu’il y a de plus doux. Un harmonieux mélange de soie, de miel et de parfum de roses. Mes oreilles ne comprennent pas, je ne connais pas son langage. Mon cœur sert d’interprète. Il sait, il ne l’a pas apprise ; il la connait. C’est presque un chant tant c’est mélodieux. Je ne veux même pas traduire à voix haute, mes mots briseraient la pureté de ceux qu’elle prononce. Sa voix et ses paroles se gravent définitivement dans ma mémoire, marquées au fer rouge mais sans la moindre douleur. Seul un nom m’attire plus que tout : Meryan.

- Neryma, je réponds

Son sourire s’agrandit pendant que le mien fleurit sur mes lèvres. Nos prénoms sont des anagrammes.

Une elfe, une femme ; un guerrier, un écrivain. Les mots sont des armes ; au même titre que les lames.

Nous nous observons toujours, plus une ne bouge, ne parle ; cela ne nous est pas utile. C’est comme si nous lisions l’une dans l’autre. Lire, c’est bien le mot qui convient. Écrivain, je lis en toute chose une histoire. La plume trempée dans l’encre, onde noire, j’emprisonne à jamais les mots dans le papier pour faire revivre ces contes qui peuplent notre monde. Guerrière, elle a pour lecture seule les gestes et les personnes. La lame trempée dans le sang, faut-il qu’elle ait tué un Homme, elle condamne ceux qui corrompent leurs âmes et les libère d'une souffrance certaine. Une pointe dans un liquide sombre, l’une annule la vie, l’autre la créée en nombre. Nous manions la plume et l’épée, tranchantes et dangereuses, qui ne se maîtrisent qu’à force de patience et d’heures douloureuses. Des mots ajustés blessent autant qu’une lame effilée.

Un rêve, une réalité ; une vie nocturne, une vie diurne. Obscurité, lumière ; pointe de sang, pointe d’encre. Âme sombre ; âme claire.

Je m’éveille au milieu des coussins du fauteuil suspendu de ma véranda. Le soleil du matin brille derrière la vitre, il a chassé l’obscurité de la nuit comme le parfum des lys qui ne se manifeste qu’à la venue de celle-ci. Mon premier réflexe consiste à jeter un regard aux pieds des arbres, là où Elle s’est tenue la veille. Nulle trace de ce combat qui m'a autant émerveillée que surprise, l’herbe n’est même pas froissée ou tachée. Rêve ou réalité ? Je veux croire que c’était réel, ou plutôt refuse de penser que j’ai tout inventé. Les mots me reviennent clairement, la sensation de plénitude que j’ai ressentie face à elle, m’étreint de nouveau. Meryan. Ce prénom ne peut être le fruit de mon imagination, il a été prononcé par cette voix faite de douceur.

Un sourire serein éclaire mon visage à la manière de l’aube qui embrasse autant qu'elle embrase les montagnes. Je me lève calmement, sans voir les pupilles fendues qui m’observent d’entre les arbres. Je n’ai qu’une chose en tête : rejoindre mon bureau. Rêve ou réalité ? Qu'importe, l'essentiel c'est de l'écrire pour ne pas oublier la beauté de cet instant magique.

Le jour point et chasse l’obscurité qui lui est nécessaire. Lorsqu’elle la voit disparaitre, le visage calme, derrière le voile léger qui masque la porte de la véranda, la silhouette se lève à son tour. Elle aussi est sereine, elle a découvert que les légendes étaient possibles, qu’il y a vraiment sur cette terre un être qui vous est semblable en tous points, même si on ne l'aperçoit pas au premier abord. Il faut parfois une vie pour le trouver, ou même bien plus si la mort nous le permet, une fois que l'enveloppe charnelle nous a libérée. Meryan se redresse tranquillement, saisit une branche épaisse et se hisse dessus sans un bruit, agile comme un félin. Le jour ne lui permet pas de s’épanouir ; semblable à la fragrance du lys, elle ne vit que la nuit, trop précieuse et subtile pour être mise à la vue de tous. Elle disparaît alors comme une ombre qui s'efface devant la lumière, dans le plus grand silence.




Neryma D’Orcel

Contenu sponsorisé



Revenir en haut  Message [Page 1 sur 2]

Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum