Cette année je participe de nouveau aux Plumes de Duruy, le concours de nouvelles de mon lycée. Je post ici mon texte pour avoir vos avis et critiques afin de l'améliorer si nécessaire. Ouais ouais, je sais, vous me servez de cobayes mais bon, c'est plus facile pour moi de vous le faire lire qu'à mes parents u_u
Je vous remercie d'avance pour les commentaires que vous pourrez apporter et surtout n'ayez pas peur d'être franc. Si vous n'aimez pas ou si c'est trop compliqué, faites-le savoir ^^
Ah et j'oubliais, je ne trouve pas de titre T_T
A travers la vitre, j’observais toute la scène.
Cape noire, nuit noire ; lune d’argent, lame d’argent ; éclat rouge, sanglant.
Elle se fige, genoux pliés très bas, main gauche levée devant elle au niveau des yeux, doigts serrés, bras droit tendu à l’arrière, jointures blanchies tant elle sert le manche de son poignard. Le fil de la lame brille sous la lumière blafarde d’une pleine lune qui nimbe tout d’argent. Le sang a éclaboussé l’herbe verte en bordure de la forêt. Sous mes yeux, le cadavre disparait lentement, comme s'il se fondait dans le sol. La silhouette se redresse et abaisse son bras d’arme.
Mouvement furtif, geste rapide ; ombre soudaine, coup brusque ; combat silencieux, brutal.
J’étais simplement venue contempler la pleine lune de cette soirée d’août. J’ai la chance de vivre sur un plateau en montagne où, malgré la forêt toute proche, j’ai la plus belle des vues ; loin de toute pollution la voie lactée éclate dans toute sa splendeur. Rien ne trouble ce fabuleux spectacle inconnu des citadins, sauf…
Alors que je m’affalais dans le confortable fauteuil suspendu de ma véranda de verre, l’odeur du lys m’enveloppant de toutes parts, une ombre massive et gauche a surgit d’entre les arbres. Dans un silence improbable, une seconde s’est détachée de la masse sombre de bois et de feuilles. Au contraire de la première, celle-ci était souple et féline. Rapide elle a frappée. La première s’est retournée, pataude mais puissante. Cinq griffes luisantes ont fendues l’air. La seconde n’était déjà plus là. Brusquement, elle est réapparue, un éclat métallique éclatant dans l’obscurité, éclat devenu éclaboussure écarlate.
La lune est faite d’argent pur mais rien ne vaut celui de la longue chevelure lisse qui cascade soudain du capuchon noir abaissé de la cape. Sans que j’aie pu voir ou comprendre quoi que ce soit, la lame avait disparue. La silhouette détend ses épaules en les bougeant légèrement. Même là, derrière la vitre, je sens à quel point ces muscles fins dissimulent une force peut être supérieure à celle d’un boxeur. Une brise nocturne s’élève, agitant doucement la flamme argentée que forment ses cheveux. Cette silhouette, cette femme si puissante, me semble être une douce chandelle luisant dans l’obscurité, une chandelle sur fond de velours noir piqué de diamants. Soudain, un nuage couvre la lune, poussé par ce même souffle qui donnait vie à ma flamme irréelle et maintenant la tue. Il me tue en même temps. En la voyant s’éteindre, mon cœur rate un battement, il me semble mourir. Je m’affole, mon cerveau tourne à toute vitesse, mes pensées se chevauchent ; je suis brusquement prise d’une agitation mêlée de terreur, si cette flamme s’éteins, si sa lueur disparait je crois que je n’y survivrais pas. Je me lève en hâte. Vêtue d’un pyjama blanc satiné, pieds nus, je me rue sur la porte et me jette à l’extérieur. L’air nocturne de la montagne picote mes joues brûlantes d’agitation. Je la cherche, je refuse de la perdre pas maintenant. Comme s’il avait entendu mes pensées, le vent éloigne les nuages, laissant la lune reprendre ses droits. Elle réapparait, ronde et lumineuse. Je m’aperçois alors que nous sommes face à face.
Elle est moi, je suis elle ; nous sommes deux, nous ne sommes qu’une. Cœurs égaux ; alter-égo.
Ce qui m’a semblé chandelle tout à l’heure m’apparait maintenant comme un feu irradiant dans l’obscurité. Elle m’observe, un léger sourire aux lèvres qui me rend mon calme en une fraction de seconde. Elle ne semble pas surprise de me voir, et contre toute attente, moi non plus. Je fais une tête de moins qu’elle, pourtant nous sommes au même niveau. Ses pupilles sont celles d’un chat, pourtant nous avons le même regard. Le vent, léger, se lève de nouveau, dévoilant une oreille pointue jusque-là dissimulée par ses cheveux. Tout nous oppose et pourtant je sens que l’on se ressemble. Physiquement nous sommes comme le diamant et l’onyx. Elle est le diamant, je suis l’onyx ; elle, aux multiples facettes travaillées, moi, surface plane et uniforme. Mes cheveux, boucles d’ébènes, s’opposent à l’argent lisse des siens. Ses yeux sont de cristal, les miens de pierre noire. Je suis vêtue de satin blanc, elle d’un tissu souple d’un noir profond. Nous sommes le ying et le yang ; opposées mais si semblables au fond ; aucune n’existe sans l’autre. Elle est moi, je suis elle. Plus que des âmes sœurs, un seul et même cœur ; nous nous complétons.
Deux voix, deux langages ; deux cœur, un seul battement. Paroles du cœur ; une seule traduction.
En la contemplant j’ai l’impression de me voir dans un miroir mais un miroir qui ne reflèterait que l’âme. Ce feu que j’ai vu brûler en elle, brûle aussi en moi. J’ai cru distinguer une chandelle mais ce n’était qu’un effet atténuant de la vitre froide qui nous séparait. Maintenant que nos regards se perdent l’un dans l’autre, j’oublie tout. J’oublie le temps, oublie l’espace, oublie l’instant présent et ma place. Moi, du genre humain, elle, absolument elfique. C’est bien là ce que ne nous n’avons pas en commun, mon égal est un être fantastique. Force et finesse mêlée, parfait mélange, parfaite équité.
Sa voix s’élève alors, douce et chaude. La langue qu’elle utilise semble faite de tout ce qu’il y a de plus doux. Un harmonieux mélange de soie, de miel et de parfum de rose. Mes oreilles ne comprennent pas, je ne connais pas la langue. Mon cœur sert d’interprète. Il sait, il ne l’a pas apprise ; il la connait. C’est presque un chant tant c’est mélodieux. Je ne veux même pas traduire à voix haute, mes mots briseraient la pureté de ceux qu’elle prononce. Sa voix et ses paroles se gravent définitivement dans ma mémoire mais un nom m’attire plus que tout : Meryan.
- Neryma, je réponds
Son sourire s’agrandit pendant que le miens fleurit sur mes lèvres. Son prénom est anagramme au miens.
Une elfe, une femme ; une guerrière, un écrivain. Les mots sont des armes ; au même titre que les lames.
Nous nous observons toujours, plus une ne bouge, ne parle ; cela ne nous est pas utile. C’est
comme si nous lisions l’une dans l’autre. Lire, c’est bien le mot qui convient. Je suis écrivain, mon travail consiste à lire en toute chose une histoire, puis à la coucher sur le papier. Elle, c’est une guerrière, je l’ai vu tout à l’heure avec ce combat qui m’a surprise autant qu’il m’a émerveillée, sa seule lecture c’est celle des gestes et des personnes. Nous manions toute deux des armes tranchantes et dangereuse que l’on ne maîtrise qu’à force de patience et d’entraînement. Des mots ajustés blessent autant qu’une lame effilée.
Un rêve, une réalité ; une vie nocturne, une vie diurne. Obscurité, lumière ; pointe de sang, pointe d’encre. Âme de nuit ; âme de lumière.
Je m’éveille au milieu des coussins du fauteuil suspendu de ma véranda. Le soleil du matin brille derrière la vitre, il a chassé l’obscurité de la nuit. Mon premier réflexe consiste à jeter un regard aux pieds des arbres, là où Elle s’est tenue la veille. Plus de trace du combat, l’herbe n’est même pas froissée. Rêve ou réalité ? Je veux croire que c’était réel, ou plutôt refuse de penser que j’ai tout inventé. Les mots me reviennent clairement, la sensation de plénitude que j’ai ressentie face à elle m’étreint de nouveau. Meryan. Ce prénom ne peut être le fruit de mon imagination, il a été prononcé par cette voix faite de douceur.
Un sourire serein éclaire mon visage comme le soleil du matin éclaire les montagnes. Je me lève calmement, sans voir les pupilles fendues qui m’observent d’entre les arbres. Je n’ai qu’une chose en tête : rejoindre mon bureau. Que c’eut été un rêve ou une réalité, j’ai de quoi écrire ce matin.
Le jour point et chasse l’obscurité qui lui est nécessaire. Lorsqu’elle la voie disparaitre, le visage calme, derrière le voile léger qui masque la porte de la véranda, la silhouette se lève à son tour. Elle aussi est sereine, elle a simplement découvert que les légendes étaient possibles, qu’il y a vraiment sur cette terre un être qui vous est semblable en tous points, même si on ne le voit pas au premier abord. Meryan se redresse tranquillement, saisit une branche épaisse et se hisse dessus sans un bruit. Le jour ne lui permet pas de s’éterniser comme la veille, elle disparait dans le plus grand silence. Jusqu’à la prochaine fois.
Rêve ou réalité ?
Je vous remercie d'avance pour les commentaires que vous pourrez apporter et surtout n'ayez pas peur d'être franc. Si vous n'aimez pas ou si c'est trop compliqué, faites-le savoir ^^
Ah et j'oubliais, je ne trouve pas de titre T_T
A travers la vitre, j’observais toute la scène.
Cape noire, nuit noire ; lune d’argent, lame d’argent ; éclat rouge, sanglant.
Elle se fige, genoux pliés très bas, main gauche levée devant elle au niveau des yeux, doigts serrés, bras droit tendu à l’arrière, jointures blanchies tant elle sert le manche de son poignard. Le fil de la lame brille sous la lumière blafarde d’une pleine lune qui nimbe tout d’argent. Le sang a éclaboussé l’herbe verte en bordure de la forêt. Sous mes yeux, le cadavre disparait lentement, comme s'il se fondait dans le sol. La silhouette se redresse et abaisse son bras d’arme.
Mouvement furtif, geste rapide ; ombre soudaine, coup brusque ; combat silencieux, brutal.
J’étais simplement venue contempler la pleine lune de cette soirée d’août. J’ai la chance de vivre sur un plateau en montagne où, malgré la forêt toute proche, j’ai la plus belle des vues ; loin de toute pollution la voie lactée éclate dans toute sa splendeur. Rien ne trouble ce fabuleux spectacle inconnu des citadins, sauf…
Alors que je m’affalais dans le confortable fauteuil suspendu de ma véranda de verre, l’odeur du lys m’enveloppant de toutes parts, une ombre massive et gauche a surgit d’entre les arbres. Dans un silence improbable, une seconde s’est détachée de la masse sombre de bois et de feuilles. Au contraire de la première, celle-ci était souple et féline. Rapide elle a frappée. La première s’est retournée, pataude mais puissante. Cinq griffes luisantes ont fendues l’air. La seconde n’était déjà plus là. Brusquement, elle est réapparue, un éclat métallique éclatant dans l’obscurité, éclat devenu éclaboussure écarlate.
La lune est faite d’argent pur mais rien ne vaut celui de la longue chevelure lisse qui cascade soudain du capuchon noir abaissé de la cape. Sans que j’aie pu voir ou comprendre quoi que ce soit, la lame avait disparue. La silhouette détend ses épaules en les bougeant légèrement. Même là, derrière la vitre, je sens à quel point ces muscles fins dissimulent une force peut être supérieure à celle d’un boxeur. Une brise nocturne s’élève, agitant doucement la flamme argentée que forment ses cheveux. Cette silhouette, cette femme si puissante, me semble être une douce chandelle luisant dans l’obscurité, une chandelle sur fond de velours noir piqué de diamants. Soudain, un nuage couvre la lune, poussé par ce même souffle qui donnait vie à ma flamme irréelle et maintenant la tue. Il me tue en même temps. En la voyant s’éteindre, mon cœur rate un battement, il me semble mourir. Je m’affole, mon cerveau tourne à toute vitesse, mes pensées se chevauchent ; je suis brusquement prise d’une agitation mêlée de terreur, si cette flamme s’éteins, si sa lueur disparait je crois que je n’y survivrais pas. Je me lève en hâte. Vêtue d’un pyjama blanc satiné, pieds nus, je me rue sur la porte et me jette à l’extérieur. L’air nocturne de la montagne picote mes joues brûlantes d’agitation. Je la cherche, je refuse de la perdre pas maintenant. Comme s’il avait entendu mes pensées, le vent éloigne les nuages, laissant la lune reprendre ses droits. Elle réapparait, ronde et lumineuse. Je m’aperçois alors que nous sommes face à face.
Elle est moi, je suis elle ; nous sommes deux, nous ne sommes qu’une. Cœurs égaux ; alter-égo.
Ce qui m’a semblé chandelle tout à l’heure m’apparait maintenant comme un feu irradiant dans l’obscurité. Elle m’observe, un léger sourire aux lèvres qui me rend mon calme en une fraction de seconde. Elle ne semble pas surprise de me voir, et contre toute attente, moi non plus. Je fais une tête de moins qu’elle, pourtant nous sommes au même niveau. Ses pupilles sont celles d’un chat, pourtant nous avons le même regard. Le vent, léger, se lève de nouveau, dévoilant une oreille pointue jusque-là dissimulée par ses cheveux. Tout nous oppose et pourtant je sens que l’on se ressemble. Physiquement nous sommes comme le diamant et l’onyx. Elle est le diamant, je suis l’onyx ; elle, aux multiples facettes travaillées, moi, surface plane et uniforme. Mes cheveux, boucles d’ébènes, s’opposent à l’argent lisse des siens. Ses yeux sont de cristal, les miens de pierre noire. Je suis vêtue de satin blanc, elle d’un tissu souple d’un noir profond. Nous sommes le ying et le yang ; opposées mais si semblables au fond ; aucune n’existe sans l’autre. Elle est moi, je suis elle. Plus que des âmes sœurs, un seul et même cœur ; nous nous complétons.
Deux voix, deux langages ; deux cœur, un seul battement. Paroles du cœur ; une seule traduction.
En la contemplant j’ai l’impression de me voir dans un miroir mais un miroir qui ne reflèterait que l’âme. Ce feu que j’ai vu brûler en elle, brûle aussi en moi. J’ai cru distinguer une chandelle mais ce n’était qu’un effet atténuant de la vitre froide qui nous séparait. Maintenant que nos regards se perdent l’un dans l’autre, j’oublie tout. J’oublie le temps, oublie l’espace, oublie l’instant présent et ma place. Moi, du genre humain, elle, absolument elfique. C’est bien là ce que ne nous n’avons pas en commun, mon égal est un être fantastique. Force et finesse mêlée, parfait mélange, parfaite équité.
Sa voix s’élève alors, douce et chaude. La langue qu’elle utilise semble faite de tout ce qu’il y a de plus doux. Un harmonieux mélange de soie, de miel et de parfum de rose. Mes oreilles ne comprennent pas, je ne connais pas la langue. Mon cœur sert d’interprète. Il sait, il ne l’a pas apprise ; il la connait. C’est presque un chant tant c’est mélodieux. Je ne veux même pas traduire à voix haute, mes mots briseraient la pureté de ceux qu’elle prononce. Sa voix et ses paroles se gravent définitivement dans ma mémoire mais un nom m’attire plus que tout : Meryan.
- Neryma, je réponds
Son sourire s’agrandit pendant que le miens fleurit sur mes lèvres. Son prénom est anagramme au miens.
Une elfe, une femme ; une guerrière, un écrivain. Les mots sont des armes ; au même titre que les lames.
Nous nous observons toujours, plus une ne bouge, ne parle ; cela ne nous est pas utile. C’est
comme si nous lisions l’une dans l’autre. Lire, c’est bien le mot qui convient. Je suis écrivain, mon travail consiste à lire en toute chose une histoire, puis à la coucher sur le papier. Elle, c’est une guerrière, je l’ai vu tout à l’heure avec ce combat qui m’a surprise autant qu’il m’a émerveillée, sa seule lecture c’est celle des gestes et des personnes. Nous manions toute deux des armes tranchantes et dangereuse que l’on ne maîtrise qu’à force de patience et d’entraînement. Des mots ajustés blessent autant qu’une lame effilée.
Un rêve, une réalité ; une vie nocturne, une vie diurne. Obscurité, lumière ; pointe de sang, pointe d’encre. Âme de nuit ; âme de lumière.
Je m’éveille au milieu des coussins du fauteuil suspendu de ma véranda. Le soleil du matin brille derrière la vitre, il a chassé l’obscurité de la nuit. Mon premier réflexe consiste à jeter un regard aux pieds des arbres, là où Elle s’est tenue la veille. Plus de trace du combat, l’herbe n’est même pas froissée. Rêve ou réalité ? Je veux croire que c’était réel, ou plutôt refuse de penser que j’ai tout inventé. Les mots me reviennent clairement, la sensation de plénitude que j’ai ressentie face à elle m’étreint de nouveau. Meryan. Ce prénom ne peut être le fruit de mon imagination, il a été prononcé par cette voix faite de douceur.
Un sourire serein éclaire mon visage comme le soleil du matin éclaire les montagnes. Je me lève calmement, sans voir les pupilles fendues qui m’observent d’entre les arbres. Je n’ai qu’une chose en tête : rejoindre mon bureau. Que c’eut été un rêve ou une réalité, j’ai de quoi écrire ce matin.
Le jour point et chasse l’obscurité qui lui est nécessaire. Lorsqu’elle la voie disparaitre, le visage calme, derrière le voile léger qui masque la porte de la véranda, la silhouette se lève à son tour. Elle aussi est sereine, elle a simplement découvert que les légendes étaient possibles, qu’il y a vraiment sur cette terre un être qui vous est semblable en tous points, même si on ne le voit pas au premier abord. Meryan se redresse tranquillement, saisit une branche épaisse et se hisse dessus sans un bruit. Le jour ne lui permet pas de s’éterniser comme la veille, elle disparait dans le plus grand silence. Jusqu’à la prochaine fois.
Rêve ou réalité ?
Dernière édition par Kamira Manliot le Dim 30 Déc 2012 - 18:00, édité 1 fois