[Lieu RP]La bibliothèque

Elia cherchait un ouvrage dont elle ne se rappellait plus le nom. Elle espérait donc qu'il lui reviendrait si elle écumait toutes les étagères de la bibliothèque.
Elle adoorait, vénérait, aimait ce lieu. La bibliothèque ! Source inépuisable de contes, romans, poèmes, sorts, encyclopédies... Un lieu magique, où rien ne se perdait et où tout le savoir du monde était conservé.

Elle remarqua alors Psyvius, profondément absorbé dans sa lecture. Elia n'aimait pas être dérangée lorsqu'elle lisait mais elle aurait bien aimé faire un peu plus la connaissance de Psyvius et c'était rare de le voir seul. Il était le plus souvent en compagnie de Naiara ou d'une foule de filles curieuses.
Sautant sur l'occasion, Elia s'approcha du jeune homme, tentant de déchiffrer le titre de l'ouvrage.

- Je te dérange ? Que lis-tu donc avec autant d'attention ?

Elia souriait gentiment, ses yeux gris brillant de douceur. Il ne faisait aucun doute que si elle dérangeait le jeune homme, elle repartirait aussi silencieusement qu'elle était venue. Elia n'aimait pas s'imposer et savait que la plupart des gens préféraient lire en paix.

Psyvius remarqua Elia, il plaça son marque page et referma doucement le livre sur ses genoux. Il fit signe a Elia d'approcher et se s'assoir à coté de lui :

Salut Elia, hum...tu le dis pas hein, mais je suis en train de lire un livre...normalement interdit...juste un peu.

Psyvius fit alors glisser de deux centimètre la couverture pour montrer qu'elle n'avait rien avoir avec le reste du livre.

Je...je l'ai em...preinté dans la réserve, je cherche quelque chose que j'ai déjà vu, je veux savoir ce que c'est. Le bouquin c'est "Créatures démoniaques et d'outre-monde"

Psyvius regarda tout autour de lui, cherchant toute personne ayant pu entendre ses paroles, personne ne fut noté.

Je compte sur toi pour ne pas en piper un mot, tu veux ?

Elia s'assit prudemment près de Psyvius, le dévisageant de ses grands yeux gris. C'était plutôt déroutant de ne pas pouvoir voir ses yeux à lui. De quelle couleur pouvaient-ils bien être ? Sans doute quelque chose de bien étrange, une couleur anormale ou une forme bizarre, quelque chose de bien mystérieux en tout cas. Cependant, après sa mésaventure dans le réfectoire, Elia avait décidé de ne plus questionner le jeune homme tant qu'elle était faible.
Psyvius n'eut pas l'air de le remarquer mais les beaux yeux gris de la jeune fille était cerné, sa voix douce plus trainante, son souffle plus court. Elle était fatiguée, affaiblie par toutes ces pertes de mémoire et ces crises de conscience.

Psyvius déplaça alors de quelques centimètres la couverture du livre, lui montrant qu'il s'agissait d'une cache où il avait glissé un ouvrage venant de la partie interdite de la bibliothèque.

- En fait, je me suis toujours demandé pourquoi il y avait une section interdite dans les bibliothèques. On les interdit aux élèves mais elles sont quand même plus ou moins accessibles. Tu ne trouves pas ça étrange ? demanda Elia avec un grand sourire.

- En tout cas, tu peux me faire confiance, ajouta-t-elle après sa réponse. J'ai moi-même lu quelques livres dits interdit. Il faut juste connaitre ses propres limites et veiller à ne pas s'aventurer trop loin dans le monde sombre...

Elia passa sa main sur la fausse couverture, ses yeux gris retrouvant tout leur éclat. L'idée intéréssait fortement la jeune fille.

- Que cherches-tu exactement ? C'est plutôt étrange comme recherche, les créatures démoniaques...

Psyvius eu un mouvement, très court, très soudain, comme si la question avait eu l'effet d'un électrochoc sur lui. Il semblait troublé et surtout, réfléchissait à toute vitesse :

C'est...c'est parce que mon grand père a été tué par une de ses créature, juste sous mes yeux, c'est aussi à cause de ça que je les cache....mes yeux.

Psyvius ouvrit le livre au hasard

Je n'en ai plus qu'un vague souvenir, même si ça fait peu de temps que c'est arrivé, c'est comme si ce souvenir voulait disparaître de lui-même. Alors je me dépêche de lui trouver un nom à cette créature.

Psyvius semblait plus inquiet de convaincre Elia qu'attristé en parlant de la mort de son grand père.

Emue, Elia posa sa main sur celle de Psyvius. Elle lui adressa un sourire qui se voulait réconfortant et souriant puis enleva sa main avant que le contact ne se prolonge.

- Il n'est pas étonnant que tu ne te souviennes pas de cette créature, ton esprit tente d'effacer le souvenir de cette horrible image même si toi tu souhaites t'en souvenir. Fais-moi confiance, je sais ce que je dis, murmura Elia, une moue triste sur le visage.

Psyvius la regardait d'un air inquiet. Elia se demanda pourquoi il semblait si important pour lui de la convaincre et pourquoi il doutait tant. Lorsqu'elle le voyait d'ordinaire, en présence de Naiara ou d'une autre fille, Psyvius semblait le plus heureux du monde, souriant, fascinant, charmeur. Elia craignit un instant que ce soit à cause d'elle qu'il se montrait si sombre puis se rappella ses précédentes paroles. Qu'elle était bête ! Il lui parlait de son grand-père disparu et elle s'inquiétait pour des futilités.

- Peut-être... Tu pourrais me décrire cette bête ou la dessiner, peut-être que je saurais en retrouver le nom. A deux, nous irons plus vite ! lui proposa-t-elle sincerement.

Psyvius referma le livre, doucement, malgré tout, un léger nuage de poussière s'éleva, quand il éternua, il y eu comme un flash dans la pièce. Elia n'aurait put l'affirmer, mais elle était sûre et certaine qu'il avait été causé par Psyvius.

Il prit la main d'Elia entre les siennes :

Je suis touché par ta proposition, mais je ne voudrais pas t'imposer ses horreurs. Ils habitent déjà nos cauchemars, je ne voudrais pas qu'il hantent ta mémoire, tes souvenirs en plus, ce ne sont pas des choses faciles à faire disparaître.

Les mains de Psyvius étaient chaudes, sa voix c'était adoucie, son rythme cardiaque était rapide :

Mais...mais si tu veux quand même rester avec moi, là, je t'en serais vraiment reconnaissant.

Psyvius adressa un sourire triste à Elia

Lorsqu'il éternua, Elia crut voir un flash. Elle cligna des yeux, dévisagea Psyvius puis chassa de son esprit toute question. C'était la deuxième fois qu'elle croyait voir un éclair doré à cause de Psyvius. Elle ne savait pas ce que ça signifiait mais s'en moquait, elle écouterait ce que Psyvius voulait bien lui dire mais ne le presserait nullement. C'était assez de secrets pour elle, du moins pour le moment.

Elle lui laissa sa main, écoutant ses mots chargés de tristesse. Il craignait pour sa mémoire. C'était gentil de sa part et même si Elia pensait se sentir capable d'entendre son récit, elle n'insista pas. Elle lui avait fait cette proposition par amitié, sans aucune curiosité derrière.

- Mais bien sûr que je vais rester avec toi, Psyvius ! J'ai eu tellement de mal à trouver un moment où tu ne sois pas entouré de charmantes demoiselles ! essaya-t-elle de plaisanter.

Psyvius afficha un grand sourire et lui dit d'un ton enjoué :

Je crois que c'est encore raté alors, parce que suis encore en compagnie d'une très jolie demoiselle !

Dit-il en lui baisant la main, Psyvius ouvrit alors le livre en grand à l'index, il passa son bras autour d'Elia pour qu'elle puisse elle aussi lire à son aise

Alors, avec mon grand père, on était en train de chasser cette créature, c'est un parasite, il a besoin d'un hote pour survivre, mais parfois, il peut devenir tellement puissant qu'il fait changer l'apparence de l'hote...ça te dit quelque chose ?

Elia éclata de rire - doucement toutefois puisqu'ils étaient dans la bibliothèque - et se cala confortablement contre Psyvius pour lire avec lui. Le rouge lui monta un instant aux joues mais dès que Psyvius redevint sérieux, elle le fut à son tour.

- Un parasite ? lui demanda-t-elle, ses grands yeux s'écarquillant de peur.

Elle regarde l'index du livre, fouillant sa mémoire. A la place, ce fut un souvenir sans aucun rapport apparent qui lui revient.

- Psyvius... murmura-t-elle si bas qu'il eut du mal à l'entendre. Cette... créature, jusqu'à quel point peut-elle transformer son hôte ? Serait-il possible que... ?

Elia laissa sa phrase en suspens, n'osant pas regarder le jeune homme pendant une seconde. Puis elle attaqua sur une autre question :

- Comment t'es es-tu sorti ?

Hein ? Psyvius semblait ne pas comprendre, quand soudain il réalisa le doute d'Elia

Ah ! Ne t'inquiète pas...c'est d'ailleurs à cause de ça que mon grand père est mort...le démon est mort avec mon grand père...il ne pouvait survivre sans hôte...c'est pour ça que j'ai dû tuer mon grand père, sinon il m'aurait tué et continué à vivre...

Psyvius essayait de dire ça le plus naturellement possible, toutefois, Elia le sentait trembler, il resserrait aussi progressivement les bras

Mais bon je m'en suis sortit, c'est le principal nan ? Mais quelqu'un m'a dit que le démon pouvait survivre, même dans un corps défunt, je voudrais le vérifier...ou le démentir.

Lorsqu'Elia sentit trembler Psyvius contre elle, elle se dégagea de son bras pour l'enserrer à son tour. Ils avaient tous des démons du passé à vaincre et Elia ne doutait pas que Psyvius y arriverait un jour.

- Tu es très courageux Psyvius, je ne crois pas que j'aurais réussi à tuer mon grand-père pour le sauver. Toutefois... Es-tu sûr de te rappeller de tout ?

Elle laissa passer un silence, cherchant ses mots. Ne les trouvant pas, elle enchaina.

- J'ai conscience de ce que je dis... Toutefois, généralement, les démons sont plus coriaces qu'on ne le croit. Cette créature qui vous a attaqué toi et ton grand-père...

La Dessinatrice hésitait. Elle avait du mal à aller au bout de sa pensée. Elle ne voulait pas raviver de mauvais souvenirs au jeune homme mais ne pouvait non plus se taire.

- Ton grand-père, Psyvius... Tu l'as juste tué, pensant que la créature mourrait sans hôte vivant. Tu ne l'as donc pas tué elle ?

Elia scruta l'endroit où se situaient les yeux de Psyvius. Elle aurait aimé les voir au moins une fois, comme dans cet instant où elle avait besoin de se rassurer. Les yeux étaient les fenêtres de l'âme selon elle et il lui aurait été bien utile de pouvoir lire en lui tandis qu'il tremblait contre elle.

- Psyvius... J'ai entendu ce que disent les autres, ce qu'ils ont vus, et je sais ce dont je me rappelle. Tu es un garçon très étrange qui cache beaucoup de secrets. J'ai juste une question à te poser.

Elle attendit une seconde puis, comme il ne répondait pas, elle poursuivit :

- Quelqu'un connait-il tous tes secrets ? Sans doute quelques personnes en ont-elles percé un ou deux chacune, mais quelqu'un est-il capable de retracer tout ton passé, quelqu'un te connait-il vraiment ?

C'était une question plutôt intime mais Elia la posait sans mauvaises intentions, toujours aussi sincerement.

Psyvius avait tourné bien des pages du livre, il s'était alors arrêter à une page, l'instant d'après, Elia posa cette si importante question : "Quelqu'un connait-il tous tes secrets ?"

Il laissa tomber le livre et se mit face à Elia :

Une seule personne le sait, une seule et unique. Psyvius tapota de l'index sur le chapeau Mais il doit rester silencieux, parce qu'il ne doit pas parler.

Psyvius posa alors son doigt sur une ligne du livre :

livre a écrit:Le démon, une fois sans hôte, peut être extrait du corps et enfermé dans un objet. Il lui confèrera des propriétés incroyable et demeurera une prison pour lui. Tout contact d'un public non avertit avec la prison peut-être source de fuite, de contamination ou d'extraction du démon de sa prison.

Il est toujours là, mais je suis là pour l'enfermer, et trouver un moyen de le réduire au silence.

Elia lut attentivement le passage du livre, passant machinalement le doigt sur les écritures. C'était aussi morbide que fascinant.

- Cette personne... C'est ton chapeau ? Et c'est aussi...

La jeune fille dévisagea du mieux qu'elle pouvait Psyvius. Elle commençait à entrepercevoir ses secrets, juste. Sans le vouloir, elle avait démontré qu'être sincère fonctionnait mieux que d'être curieux.

- C'est aussi le démon, murmura-t-elle, à mi chemin entre l'interrogation et la déclaration.

Psyvius prit son chapeau entre ses mains et le posa sur le sol, suffisamment loin d'Elia pour qu'il puisse l'arrêter si elle voulait le prendre ou le toucher :

Il est enfermé dans le chapeau, je suis un peu le verrou de sa prison, du moment que je soit le seul et le dernier à le toucher. Si quelqu'un d'autre que moi le touche, il prendra ma place en tant que verrou, mais ne pourra le contenir.

Avec mon grand père, on chassait ce démon dans ce but, l'enfermer dans ce chapeau, et un jour, trouver un moyen de l’anéantir.

Ce qu'a fait Ashelia, dans le réfectoire, elle a prit ma place en tant que verrou, ce qui a libéré le démon l'espace d'un instant. Heureusement, j'ai réussit à le contenir à temps et à reprendre le chapeau.

Psyvius reprit le chapeau et le reposa sur sa tête et reprit un grand sourire :

Mais je ne suis pas complètement perdant dans cette histoire. Si nous chassions ce démon, c'est aussi pour ce qu'il nous apporterait tant qu'il serait en captivité. Cependant, cela, je ne peux pas vraiment te le révéler. Il en va de ma famille.