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Rdv à Poudlard !

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Tessa Nolastraosvinsky
Elia Stalia
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31Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Lun 3 Juil 2017 - 15:57

Naiara M'anrill

Naiara M'anrill
5ème année
5ème année

La première semaine de cours avait été parfaite, Nolan avait oublié combien le château, ses amis et même la routine des cours lui avaient manqués. Il appréciait les vacances et de n’avoir rien à faire à part se détendre et profiter, mais cet été il avait surtout passé du temps en famille loin de chez lui. L’isolation n’était pas faite pour lui, et bien qu’il fût en compagnie de ses parents et de sa sœur, il n’avait pas pu s’empêcher de se sentir un peu seul. Et dieu sait combien il ne supportait pas la solitude. Être de retour à Poudlard, entouré de tellement de monde, ça en valait toutes les heures de cours du monde, même celles de botanique et de transfiguration. 

Malheureusement, c’était dans ces moments de pur bonheur que le temps passait au plus vite. Sans s’en rendre compte, c’était déjà le deuxième lundi de l’année scolaire. Et quel Lundi ! Cette année, l’emploi du temps des sixièmes années avait chargé le début de la semaine, puis bien que Nolan apprécie les cours de Potions, trois heures d’affilée ça avait quand même été un peu beaucoup. Par chance après le repas, ils avaient la pause digestion, et ce que Nolan appelait la « pause digestion », c’était tout simplement le cours d’études moldus. Il ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi ce cours était devenu obligatoire. D’accord, cela pouvait soi-disant contribuer à ouvrir de plus en plus la société à la culture moldue et de cette façon fomenter l’acceptation d’autrui et l’ouverture d’esprit, mais 17 ans après la guerre, pratiquement tous les sorciers de sa génération et de celles d’en dessous étaient des sang-mêlés. Le pourcentage de nés moldus n’avait pratiquement pas changé, mais le métissage moldu-sorcier était devenu courant et avait presque éradiqué les sang-purs. Puis à la base, d’où on parle encore de sans-pur ? Cela sous-entend qu’une autre généalogie serait encore vu comme « impure ». Bon, il y avait du coup encore du progrès à faire envers la paix sociétale. Nolan voulait donc bien croire au maintien de ce cours obligatoire. Cependant, obligatoire ou pas, ce cours restait inutile selon le Gryffondor et il le prouva en n’écoutant rien au cours. A la place, il continua à se faire ses propres réflexions à ce sujet tout en gribouillant sur ses feuilles.


***

 
Bien que ce ne soit à peine Mardi, Nolan était déjà fatigué après sa matinée de Métamorphose et de Défense. Il était content de retrouver le professeur McKellen pour deux heures de Runes. Il adorait cette option, tout autant que l’Arithmancie, à la grande surprise de ses amis qui l’auraient plutôt vus choisir les options plus pratiques comme Soins et Divination. Il avait néanmoins continué cette dernière option, mais tout le monde savait que c’était uniquement pour s’amuser avec son couple de serpents préférés. Il se fichait royalement de comprendre ce que voulaient lui dire les feuilles de thé. Nolan préférait les sciences plus exactes et adorait l’histoire – l’origine du monde, pas l’histoire du monde magique - donc étudier l’alphabet runique antique ainsi que l’origine des chiffres le passionnait. Dommage que ce ne soient que des options, c’était quasiment les seuls cours où Nolan écoutait attentivement tout le long du cours. Pour témoigner de son sérieux, c’était quasiment les seules heures où il apportait ses lunettes. Bien qu’ayant relativement une bonne vue, le jeune Gryffondor s’était fait prescrire des lunettes assez tôt pendant son parcours scolaire et il était censée les mettre systématiquement en cours, quand il lisait ou quand il étudiait. Evidemment, il ne les affectionnait pas plus que ça et les « oubliait » souvent. Personne ne croyait à ses oublis soi-disant « spontanés » puisque, bizarrement, il ne manquait jamais de les apporter ni en Runes ni en Arithmancie. Comme par hasard.

Les cours de Runes avaient été assez populaire l’année dernière, mais plusieurs élèves avaient lâché l’option pour les ASPICs, n’étant pas un cours très exigé pour accéder à un large éventail de formations professionnelles. Ceux qui avaient décidés de continuer étaient souvent passionnés, ou des perles rares qui avaient besoin de l’ASPIC en Runes. Chez Gryffondor, il était le seul, le reste de son année n’ayant jamais montré un fort attrait envers ce sujet. En général, les Gryffondors avait plus un attrait vers tous ce qui était pratique. Mais cela ne le dérangeait pas, de un il avait Archie avec lui, et de deux, il ne se laissait que très peu distraire en Runes. Il croisa tout de même d’autres visages familiers en allant s’installer à une table : celles de Casey, Lysandre et Elizabeth chez Poufsouffle et Dan chez Serdaigle. Les saluant poliment, il prit place à coté de Archie et se submergea complètement dans l’études des runes à en oublier complètement son entourage.


***

 
Nolan s’étira de tout son long tel un chat, puis exhala bruyamment en laissant retomber ses bras et faisant craquer quelques-uns de ces os dorsaux au passage.

- Je sais pas comment font ceux qui réussissent à se concentrer dans tous les cours, deux heures à fond et je suis lessivé, annonça-t-il d’un ton plaintif. Bien que j’avoue que ça fait du bien de se vider l’esprit.

- Tu te vides l’esprit en Runes toi ? demanda Archie dubitatif.

- Pas littéralement, répondit Nolan en levant les yeux au ciel. Mais tu ne vois pas ce que je veux dire ? Disons que ça occupe tellement ton esprit que tu n’as la place pour rien d’autre.

- Des choses te tracassent Nono ? l’interrogea le Serpentard.

Ce dernier nia rapidement de la tête et enchaîna sur un nouveau sujet assez spontanément.

A vrai dire, Nolan savait exactement ce qu’il le tourmentait et ce quelque chose se nommait Rose Weasley. Le Gryffondor avait passé le week end à réfléchir à sa situation dans ce pari. Après s’être excusée auprès de la belle Serdaigle, Nolan pensait qu’il allait être regorgée de confiance ainsi que d’impatience de pouvoir enfin faire évoluer leur « relation », mais cela ne s’était pas exactement passé comme ça. Au contraire, il était plutôt blasé et in intéressée à l’idée de faire avancer quoi que ce soit. Ce qui était bizarre. Rose était quand même hyper bonne, euh… attirante. Et il était sûre que derrière son apparence de préfète en chef sérieuse et modèle se cachait une jeune femme intéressante et attachante. Alors pourquoi n’était-il pas plus motivé que ça ? Il avait beau se creuser la tête et essayer, il n’arrivait pas à passer au-delà d’une simple attirance physique envers la Serdaigle. Sûrement parce-qu’il ne la connaissait pas assez se rassurait-il. Mais cela n’expliquait pas pourquoi au lieu de songer à elle tout le week-end, il avait surtout eu tendance à penser à quelqu’un d’autre, quelqu’un dénommait Casey Adams-Bening.

Depuis la fameuse soirée, le jeune Gryffondor culpabilisait. Il l’avait pourtant abordé à ce sujet Vendredi dernier, mais le malaise ne semblait pas être passé. Pourquoi est-ce que ça le tracassait ? A vrai dire, le Poufsouffle n’était pas proche de lui, ce n’était pas son pote. C’était à peine une connaissance, et encore, il pouvait compter le nombre de conversations qu’ils avaient eu ces cinq dernières années sur ces doigts. Donc pourquoi est-ce que ça l’énervait que ça soit plus ou moins malaisant avec lui ? Nolan associait cela à son incapacité à accepter que certaines relations ne soient justes pas faites pour se développer. Dans sa tête, l’amitié c’était simple, soit tu t’étendais bien, soit tu t’entendais mal, mais il n’y avait pas ce juste milieu de « on se croise, on se salue, on échange sur le temps qu’il fait, c’est malaisant, puis on continue notre route en se promettant de se recroiser ».

Il se promit de rectifier cette relation-là, pour son bien-être mental.

L’opportunité se présenta plus vite qu’il ne l’avait pensé. Quelle fut sa surprise quand Dési, Archie et lui trouvèrent Casey en compagnie de Lizzie en face de la porte de la salle commune des Serdaigle ce soir-là. Archie leur avait informé qu’il avait invité la jeune Poufsouffle à ce qui commençait à ressembler à un petit study groupe régulier, mais il n’avait rien précisé par rapport au jeune homme. Le Gryffondor se reprit assez rapidement de sa surprise passagère pour ne pas blesser le nouvel intégrant et pour face au silence de ses compagnons, annonça :

- Je t’avais dit qu’on se recroiserait !

- Elizabeth m’a dit qu’elle allait travailler avec vous, je m’étais dit que ça me serait utile aussi, répondit Casey. J’espère que ça ne vous dérange pas.

- Bien sûr que non, je suis content que tu sois la, assura Nolan sans réfléchir.

Le Gryffondor cligna vivement des yeux. « Je suis content que tu sois là ? Ah bon, et pourquoi donc ? » se questionna-t-il intérieurement. C’est vrai ça, pourquoi ? Il avait en effet décidé qu’il ferait de son mieux pour briser le malaise entre eux, mais de là à dire qu’il était content de le voir là. A vouloir trop arranger la situation, il en faisait à présent trop. « Bravo Nolan ».

Il profita de l’arrivée de Dan pour taire sa conscience.   


***

 
Les jours suivant réinstaurèrent la routine de l’année scolaire. Les élèves avaient laissé leurs vacances bien loin derrière eux et commençaient à s’habituer à leurs emplois du temps. Nolan ne fut pas l’exception à la règle et retomba rapidement dans son quotidien d’apprenti sorcier à Poudlard. Le Mercredi matin, il cassa deux bacs en terre cuite en Botanique, renversant ainsi de la terre partout. Le professeurs Londubat ne soupira même pas, habitué à l’allergie que Nolan avait envers sa matière préférée. Il se contenta d’un mouvement rapide de baguette pour rectifier les conneries du malheureux représentant de sa fière maison. L’après-midi, sa poisse continua et il eut du mal à répondre aux questions du Professeur Strong en Défense, malgré sa facilité en cette matière. Le pire fut la soirée de Quidditch. Nolan avait décidé d’organiser le recrutement des nouveaux batteurs puisque les deux derniers avaient fini leurs études l’année dernière. La séance se déroula parfaitement. Ils étaient cinq à postuler, trois garçons et deux filles, tous d’une année différente, ce qui arrangeait Nolan, puisqu’au moins comme ça, il y aurait moins de jaloux et de futures disputes au moment des résultats. Chacun repartirait de son coté, réjouis ou déçu. Les cinq se débrouillèrent tous très bien, mais Nolan décida de garder les deux filles, Polly Turner en sixième année et Nancy Bell en septième. Premièrement, ils savaient que toutes les deux convoitaient ce poste depuis longtemps et n’avaient pas pu tenter leurs chances auparavant en vue du succès et du talent qu’avaient les deux anciens. Et deuxièmement, Nolan les connaissait et savaient qu’elles étaient vraiment douées et motivées. Evidemment, bien que le reste de l’équipe parut satisfait de sa décision, James sembla vouloir rappeler au reste qu’il était bien et bien là et ne manqua pas de se faire remarquer, accusant Nolan de favoritisme et de mauvais jugement. Nolan évita une deuxième dispute parce-qu’il savait pertinemment que Potter ne disait ça que pour le faire chier. Il se contenta donc de lui répondre bien sèchement que « si tu fermes pas ta grosse gueule James, il n’y a pas que les batteuses que je vais recruter ». Néanmoins, ça le remis de mauvaise humeur pour le reste de la soirée. La saison de Quidditch allait être longue…

Heureusement que Jeudi arriva rapidement. Bien qu’il dû supporter une heure de Métamorphose, les deux premières heures de Sortilèges l’avaient déjà mis d’assez bonne humeur et la promesse d’une après-midi d’Arithmancie l’aida à bien se tenir. De plus, après ça, il allait pouvoir passer deux heures à prédire des conneries pour Archie et Dési en Divination, au plus grand malheur de Madame Patil qui avait bien compris qu’il n’était là que pour déconner bien qu’elle lui avait trouvé un don et une affinité exceptionnelle en troisième année quand elle avait lu son carnet de rêves. Lui qui avait toujours trouvé que ses rêves étaient bien trop étranges et surnaturels pour son bien-être mental, avait trouvé cette information complètement hilarante et, depuis ce jour-là, n’avait pas arrêté de prédire le futur de ses amis. « Dési, je suis inquiète pour toi. Hier j’ai rêvé que tu mutais et devenait un mélange étrange entre un serpent et un chat après avoir mangé des myrtilles. Si j’étais toi, j’arrêterais ce fruit pendant un moment. On sait jamais… »



***

 
Décidemment, leur petit groupe de révisions ne cessait de s’agrandir.

Le jeune Gryffondor n’avait pas pu retrouver ses deux serpents préférés avant la séance de Jeudi et il se rendit donc tout seul à la salle commune des Serdaigle. Evidemment, Archie et Dési étaient déjà là, cette dernière assise innocemment à coté de Dan – c’était sûr qu’elle n’allait pas être en retard celle-là. Mais à la place de Lizzie et Casey, le reste du groupe se composait de Roxane, Hugo et… Albus ? Nolan se frotta les yeux, mais le cadet de la fratrie Potter était bel et bien là. Le Gryffondor jeta un coup d’œil interrogateur à Archie qui le lui rendit. Apparemment, son meilleur ami ne semblait pas plus au courant que lui, bien que ça devait terriblement l’arranger.

Pour éviter d’attirer quelconque doute sur sa réaction, Nolan s’empressa de s’asseoir à droite d’Albus, en faisant en sorte de bien pousser ce dernier en direction d’Archie qui se trouvait à sa gauche. Il fut tout juste assis confortablement que Casey arriva et se plaça rapidement là où il restait encore de la place, c’est-à-dire, entre Dan et Hugo. Il fut rapidement suivi de Lizzie qui dut se faufiler à son tour à coté de Casey et donc assez proche de Dan, au mécontentement évident de Dési.

Ce petit groupe amusait Nolan. Et dire qu’à la base, c’était pour l’aider à approcher Rose. Rose qui n’était d’ailleurs toujours pas membre de leur groupe. L’idée était qu’elle veuille se joindre à eux de son propre gré, mais de là à inviter Roxanne et pas Rose ? Elles étaient copines ET cousines, ça n’aurait dû choquer personne si elles avaient été invitées en même temps. Il en parlerait à Dan.

En parlant de Dan, celle-ci semblait en pleine conversation avec Lizzie. Nolan lança un coup d’œil à Dési qui fulminait la Poufsouffle du regard. Il rigola intérieurement. Cependant, il ne put cacher son amusement longtemps lorsque Dési s’exclama :

- Tu ne veux pas arrêter de parler ? Ta voix me dérange.

Sacrée Dési.

- Tu n'es pas d'accord, Dan ? On est là pour travailler, quand même...

Le Gryffondor faillit s’étrangler sur ce coup-là. Elle feignait la sérieuse là ?

Il fut ramené à la réalité par Lizzie qui avait décidé d’ignorer le commentaire déplacé de Dési.

- Tu es au point sur la sortie pré-au-lard ? dit-elle en s’adressant à Casey.

Enthousiasmé par cette idée, il commença à se faire plusieurs scénarios dans sa tête. Il se voyait déjà aux Trois Balais avec Archie et Dési autour de bonnes Bièraubeurres. Malheureusement, il savait que la journée pouvait rapidement devenir déprimante s’ils avaient le malheur de tomber sur Albus et Chelsea ou Dan et n’importe quelle fille. Du coup, alors que les conversations poursuivaient autour de lui, il eut une idée. :

- On pourrait y aller ensemble ?

Le groupe hésita. Nolan savait bien que l’idée ne serait pas reçue avec grand enthousiasme, mais c’était la seule façon de réunir Albus et Archie, puis Dan et Dési sans soulever trop de questions. De plus, le Gryffondor comptait bien profiter de Dan pour qu’elle ramène Rose avec elle. C’était parfait. Ils pourraient tous se réunir aux Trois Balais puis tenter de se séparer en douce. Le « comment » ils y arriveraient n’était pas encore clair dans sa tête, mais au pire, ils improviseraient.

Voyant que Lizzie calait sur son devoir de potions, il lui proposa son aide, décidant que ce n’était ni le bon endroit ni le meilleur moment pour réfléchir à ça.


***

 
La fin de la semaine arriva sans trop de nouveautés, ce qui n’était pas choquant vu l’emploi du temps de Vendredi. A part la première heure de Sortilèges qui pouvait demander un peu de concentration de la part du Gryffondor, ce n’était pas le cas pour les deux heures qui suivaient. Entre la pause digestion, aka Etudes Moldus, et Histoire, Nolan se sentait déjà en week-end. Il était impatient de la première sortie à Pré-au-Lard et avait d’ailleurs passé la deuxième demi-heure d’histoire à faire une liste de ce qu’il avait (oublier chez lui) besoin d’acheter. Il avait passé un pacte avec Lorcan en troisième année quand ils avaient tous les deux compris que le cours d’histoire ne les enthousiasmerait pas plus que ça : chacun écoutait une moitié de chaque cours et ils partageaient ensuite leurs notes. Jusqu’à présent, ça avait plutôt bien fonctionné puisqu’ils avaient tous les deux eu un Acceptable aux BUSEs. Ce qui avait d’ailleurs fait rager intérieurement Cali qui s’était offusqué de leur stratagème depuis le début, bien trop passionnée par cette matière.  
 


***


Samedi matin, Nolan se réveilla avant ses camarades de dortoir. Un coup d’œil à son réveil et il fut surpris de voir qu’il était tôt, très tôt, ce qui expliquait pourquoi les autres dormaient encore. Chez les Gryffondors, il n’y avait qu’une seule règle sacrée dans le dortoir des garçons, toute année confondue, et c’était que les volets ne s’ouvraient pas avant que tout le monde ne soit levé, sans exception. Du coup, vu qu’il n’avait plus sommeil, Nolan s’extirpa silencieusement de son lit, enfila un sweat-shirt pour affronter la fraicheur du matin, attrapa son sac à dos et descendit dans la salle commune.

Vu qu’il était pratiquement seul et qu’il n’avait rien de mieux à faire, Nolan décida d’avancer sur ces devoirs restants. Il était au milieu de son devoir de potion lorsque son ventre se mit à grogner violement. Il avait repoussé le petit déjeuner, attendant une heure un peu plus raisonnable pour descendre et tenter de croiser ses potes, puisqu’il savait qu’il ne tiendrait pas s’il devait attendre ses confrères Gryffondors. Il jugea que 10 heures serait une bonne heure pour se diriger au grand hall, ce qui lui laissait une petite demi-heure pour se préparer.

Il rangea ses affaires et remonta tout aussi silencieusement dans son dortoir pour récupérer ses affaires et filer à la douche. Alors qu’il était penché au-dessus de sa valise, quelqu’un lui adressa la parole :

- Déjà debout Nono ?

Nolan sursauta. Coen venait de chuchoter depuis son propre lit, mais cela n’empêcha pas à son cœur de faire un bond.

- Putain mec tu m’as fait peur, l’accusa-t-il tout aussi bas.

- Tu vas déjeuner ? continua l’autre Gryffondor.

- Ouais, je pensais rejoindre Archie et Dési vu que vous étiez toujours couchés, expliqua-t-il. Tu veux te joindre à nous ?

De tous les Gryffondors, Coen était celui qui s’entendait le mieux avec son petit duo de serpents. C’était également le seul, à part lui, qui supportait tous les autres intégrants de cette maison, et plus précisément, le seul lion qui supportait Gwen. En effet, Coen était le plus calme de tous les Gryffondors de 6ème année (voir également des autres années). Ses amis le taquinaient souvent en disant qu’il avait été mal réparti. Calme, plutôt sage et réfléchis, il ressemblait plus à un Serdaigle. Il préférait écouter et observer à commenter et agir, et avait tendance à ralentir les impulsions de Nolan et Lorcan. Il n’en restait pas moins chaleureux et charismatique. Il avait cette facilité à être naturellement apprécié des autres, ce qui lui avait valu une place à la table des Serpentards quand il accompagnait Nolan, chose qui n’était pas donné à tout le monde.

- Avec plaisir.

Les deux garçons se préparèrent donc et furent rapidement dans le Grand Hall. Comme il l’avait calculé, Archie et Dési étaient déjà assis, face à face, à la table des Serpentards. Nolan prit place à droite de Dési alors que Coen se plaçait en face de lui, à coté d’Archie, et tendait déjà la main pour choper un petit pain. 

- Du coup Pré-au-Lard ? On s’organise comment ? lança Nolan en croquant dans un croissant dégoulinant de chocolat et se servant une bonne tasse de café au lait.

Finalement, aucun membre de leur groupe de révision ne s’était prononcé à ce sujet depuis la proposition de Nolan jeudi dernier. Il supposait alors que le plan était tombé à l’eau. Peut-être qu’ils se croiseraient directement sur place ?

- Après le petit déj vu qu’on est tous là ? proposa Archie entre deux gorgées de thé. Tu viens avec nous Coen ?

- C’est gentil, mais j’ai déjà promis à Alice que j’irai me baladerai avec elle, refusa-t-il poliment.

Archie acquiesça. Coen sortait avec Alice Jameson, une des poursuiveuses de l’équipe Poufsouffle, et cela depuis déjà un an.

Le reste des Serpentards se joignirent petit à petit à eux et les conversations s’enchainèrent, entre rires et taquineries.


***

 
Nolan grelotta légèrement en sortant dehors. Il ne faisait pas très chaud en cette fin de matinée de Septembre. Il oubliait souvent que Poudlard se situait au milieu de collines, dans les Highlands au Nord de l’Ecosse. Le Gryffondor frotta ses mains entre elles, soufflant dessus pour essayer de se réchauffer comme il pouvait. Il aurait peut-être dû prendre plus qu’un simple sweat shirt avec lui. Il couvrit sa tête avec sa capuche en espérant que l’après-midi se réchaufferai.

Le chemin vers Pré-au-Lard n’était pas long et on y croisait toujours d’autres élèves de l’école, puisque les portes étaient ouvertes depuis le petit matin jusqu’au soir. Dési, Archie et Nolan marchaient côte à côte et discutaient de ce qu’ils avaient prévus de faire aujourd’hui. Dési avait hâte de pouvoir enfin passer un bon moment avec ses deux garçons en dehors de Poudlard alors que Archie ne cherchait qu’à se vider l’esprit en leurs compagnie. La semaine avait été longue et il espérait que quelques heures dehors lui permettrait de penser à autre chose qu’Albus et Chelsea.  Nolan quant à lui était juste content de passer du temps avec ses potes et n’avait qu’une seule vraie envie : d’aller boire une bonne pinte de Bieraubeurre bien méritée au Trois Balais.

Complètement concentré sur leur conversation, Nolan ne remarqua pas que Lizzie s’était rapproché de leur petit groupe. Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, il remarqua que le reste de son groupe de Poufsouffles l’attendait quelques mètres plus loin. Il distingua Hugo, Lysandre et Casey. Nolan se surprenait toujours autant de voir Lizzie entourée de tous ces garçons. Il avait plutôt des souvenirs de la jeune fille accompagnée de deux autres filles. Mais il se souvenait d’une histoire chez les Poufsouffles comme quoi deux élèves avaient quitté l’école et se demanda si ces deux faits étaient liés ou pas. Le Gryffondor salua le petit groupe de garçons d’un geste de la main avant de se tourner vers la jeune Poufsouffle qui était en pleine discussion avec Archie.

- C’est dommage que l’idée de Nolan n’ai pas enthousiasmé plus les autres, enchaîna-t-elle en regardant ce dernier. Ça t’aurait permis de passer l’après-midi en compagnie de Albus.

- Hmm ce n’est pas plus mal, répondit le Serpentard. J’ai surtout envie de me vider l’esprit là en fait.

Lizzie acquiesça et lui tapota gentiment le bras, comme qui veut montrer son réconfort. A ce geste, Désideria se montra un poil possessive et tira Archie par l’autre bras, l’incitant à avancer.

- Je suis navrée Elizabeth mais nous avons un emploi du temps chargé aujourd’hui, affirma-t-elle pas du tout navrée, en affichant un sourire forcé. Et tes amis semblent t’attendre.

La jeune Poufsouffle se tourna vers son groupe qui discutait paisiblement ensemble. Elle fronça les sourcils tandis que Nolan pouffa de rire. Il adorait sa chère Serpentard et il adorait tout particulièrement son côté possessif. De l’extérieur, elle pouvait faire peur, mais le Gryffondor savait que c’était dans un élan de protection envers ses petits protégés.

- Tu tousses Nolan ? Aurais-tu besoin d’une petite tape dans le dos ? le questionna Dési, ou plutôt dit, le menaça-t-elle.

- Hum, euh, non, ça ira merci, s’empressa-t-il de répondre. T’es prêt Archie ?

La dernière chose qu’il voulait était de contrarier Dési. Il avait fini par comprendre cela au fur et à mesure des années à ses côtés.

Archie par contre, n’avait pas encore l’air d’avoir assimilé le message.

- Ça te dit qu’on se retrouve aux Trois Balais plus tard ?

Lizzie sembla ravie de l’idée, mais un coup d’œil envers ses trois camarades de maison la fit hésiter.

- Weasley, Scamander et Adams-Bening sont les bienvenus évidemment, ajouta-t-il.

- Je vais leur en parler, mais ce sera avec plaisir ! s’empressa-t-elle alors de répondre.

Ils s’accordèrent de se retrouver bientôt. La Poufsouffle rejoignit son groupe d’amis tandis que Archie se tourna vers ses amis.

- En route ?

- Sérieusement, tu ne trouves pas qu’on les voit déjà assez pendant la semaine ? soupira Dési. De plus, cette fille m’insupporte avec ses airs d’innocence et de naïveté.  

- Bah moi je l’aime bien, se défendit Archie. En plus, elle est prête à m’aider avec Albus donc je ne vais pas dire non quand même.

Pour détendre Dési, Archie l’embrassa sur la joue. Nolan éclata de rire et Dési se resigna. Elle se faufila entre ses deux garçons et passa ses bras autour des leurs avant de reprendre leur marche.
 

***


Après avoir estimé qu’ils s’étaient assez baladés entre les différentes boutiques, ils rentrèrent aux Trois Balais, au plus grand bonheur de Nolan qui se dépêcha d’aller au comptoir pour commander trois bierraubeurres. Il fut surpris de constater que le pub était complètement plein à craquer. Professeurs, élèves et habitants de Pré-au-Lard avaient tous décidés de se retrouver ici à cette même heure. Il espérait fortement que ses deux amis avaient réussis à se trouver une table.

Une fois servi, il chercha ses deux serpents préférés du haut de son mètre 79 et il fut surpris de les voir déjà assis à la table des Poufsouffles de tout à l’heure. A peine les eut-il rejoints qu’il remarqua que Dan, accompagné par Roxanne, se dirigeait vers eux.

 - Ça vous embête si on se joint à vous ? Toutes les tables sont prises…

Désidéria, qui jusqu’à présent avait plutôt l’air contrariée, lui adressa son plus beau sourire et s’empressa de lui répondre.

- Mais pas du tout !

La Serpentard se poussa le long de la banquette de façon à libérer la place à sa droite.

- Tiens, je t’ai fait une place.

Cependant, la jeune Serdaigle n’eut pas le temps de réagir qu’un fort bruit d’explosion retentit au loin, alarmant tout le monde. Tous ceux qui étaient assis se relevèrent, cherchant des yeux ce qui avait pu provoquer un vacarme pareil. Au lieu de voir quelque chose, ils entendirent un cri strident et la voix d’un homme.

- A l’aide !

Alarmés, les clients du pub commencèrent à paniquer et à se diriger vers la sortie. Le petit groupe se laissa entraîner par ce comportement et ils firent de même.

Dans la rue, la foule était incontrôlable. Les cris s’étaient intensifiés et ils purent admirer d’énormes flammes pas si loin d’eux que ça. L’incompréhension et la peur régnait, influençant le comportement des personnes présentes. Alors que certains étaient tétanisés sur place, d’autres fuyaient. Les élèves surtout, couraient en direction de l’école, malgré l’appel au calme des professeurs et surveillants. Les plus jeunes semblaient perdus, partagés entre les deux.

- Lizzie, il faut qu’on fasse quelque chose ! s’écria Casey, rappelant à la jeune fille son statut de Préfète.

Mais c’était trop tard, elle ne l’écoutait pas. A ses côtés, Archie s’était soudainement tendu. Nolan suivit le regard de son ami et observa avec horreur comment, loin devant eux, au plus près des flammes, Albus, complètement perdu, se faisait bousculer par un homme en panique et tomba au sol. Les gens autour de lui ne semblèrent pas le voir, ou alors décidèrent de l’ignorer, puisque personne ne tenta de l’aider. Au contraire, ils continuaient à s’affoler, en allant même jusqu’à lui marcher à moitié dessus.

Le Gryffondor réalisa avec un peu de retard ce que s’apprêter à faire son meilleur ami. Archie se lança dans la foule en direction d’Albus et avant que quelqu’un ne puisse la retenir, et Lizzie, contre toute attente, partit à son tour à ses trousses.

- Archie ! s’écria Dési affolée.

Nolan, reprenant rapidement ses esprits, la rattrapa avant qu’elle ne coure elle aussi derrière Archie. Malheureusement, personne ne retint Hugo, qui, ne supportant pas de voir Lizzie s’éloigner dans cette foule en direction des flammes, s’élança à la poursuite de la jeune fille. Dan réussit à agripper Roxanne par le bras avant que celle-ci ne se lance derrière son cousin.

Derrière eux, Casey, qui semblait être le seul à avoir réussis à garder son sang-froid pendant cet épisode, haussa la voix :

- Stop, arrêtez ! s’exclama-t-il brusquement pour les faire réagir. Mais vous-êtes fous ou quoi ? C’est super dangereux !

Roxanne se relaxa et acquiesça, comprenant son erreur.

A côté, Dési semblait complètement en panique, ses yeux balayaient la foule à la recherche d’Archie. Nolan la serra fort dans ses bras, tentant de la calmer.

A présent, tous les visiteurs étaient dans la rue et il était de plus en plus difficile de voir plus loin que quelques mètres. Les flammes se faisaient de plus en plus grandes et la fumée se faisait de plus en plus présente, au point qu’elle commençait à leur piquer les yeux.

- Il faut sortir de là, rajouta Casey en se couvrant les yeux.

- On ne peut pas les laisser là-bas ! gueula Nolan.

Il fit face à Casey, tendu et énervé, prêt à combattre le Poufsouffle s’il l’empêchait d’agir. Ce dernier restait calme malgré la situation, ce qui agaça d’autant plus le Gryffondor. Il y avait que lui qui se sentait complètement impuissant ? Cependant, à fixer intensément Casey, il capta que celui-ci n’était pas aussi calme qu’il ne laissait paraître. Son regard trahissait sa préoccupation. En effet, lui aussi avait perdu ses amis dans ce bordel. Nolan se détendit et se sentit étrangement proche du Poufsouffle.

- Je pense pareil que toi Nolan, mais Casey a raison, continua Dan. Si on reste plantés ici, on va juste finir enfumés.

Nolan hésita, mais fini par acquiescer. Il lâcha son emprise sur Dési, mais il la prit tout de même par la main, ne voulant pas la perdre. D’abord trouver un endroit plus sûr et ensuite ils chercheraient à retrouver leurs amis. Il déglutit difficilement : mais comment allaient-ils faire ça ?

32Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Dim 16 Juil 2017 - 11:24

Eva Bellini

Eva Bellini
Dictatrice

La première semaine de cours fut longue et fastidieuse, et Dan en vint presque à regretter son été plus qu’ennuyeux en Irlande. Presque. Les professeurs s’empressèrent de leur donner une montagne de devoirs, et Dan remercia Merlin pour la séance de travail avec Nolan qui lui avait permit de prendre de l’avance en Runes. La deuxième séance fut beaucoup moins productive, avec la présence de Redding et Lawson qui n’arrêtaient pas d’échanger des murmures et de détourner l’attention de Nolan. Dan réussit quand même à finir deux des trois parchemins demandés par Londubat, puis renvoya les trois autres dans leur Salle Commune respective, prétextant qu’elle était épuisée après son entraînement de Quidditch. Lawson continuait à se comporter bizarrement, et Dan ne savait pas quel était son problème, mais elle commençait à être sérieusement inconfortable en présence de la Serpentard.

— Donc non seulement Dwyer, mais aussi Redding et Lawson ? demanda Roxanne le soir après la deuxième séance de révision, le ton nonchalant.

Dan haussa les épaules et continua à ranger alphabétiquement les livres sur les étagères de la Salle Commune. Quelqu’un était passé pendant la nuit pour les réorganiser par taille en cachette. Les Serdaigle possédaient une collection personnelle, créée grâce à des décennies d’élèves laissant derrière eux un volume à chaque fin d’année scolaire. Si la tradition était adorée et respectée par tous les Serdaigle, ils n’arrivaient jamais à se mettre d’accord sur un système de classement, et les livres étaient réorganisés toutes les semaines.

—  Pour ma défense, je ne savais pas qu’ils allaient être de la partie. Ils sont un peu bizarres, tous les trois.

— Je ne te le fais pas dire. Surtout Lawson.

—  Elle a ses moments.

Roxanne la regarda d’un air peu convaincu et Dan grimaça et ajouta :

— Bon, d’accord, je suppose qu’elle a ses moments ? Elle était plutôt sympa, à la soirée.

— Sympa ?!  Mais enfin Dan, t’as vu comment elle a agi ? On aurait dit qu’elle essayait d’établir sa dominance partout où elle allait. Un peu plus et elle te pissait sur la jambe pour me tenir à l’écart, c’était gênant.

— Oh ça va, elle était bourrée, Rox. Va pas me dire que t’as jamais fait des trucs plus cons que ça.

Roxanne grimaça, mais se reconcentra sur ses devoirs et Dan retourna à ses livres.

— Vous révisez quoi la semaine prochaine ? demanda Roxanne après une dizaine de minutes de silence.

— Euh, Sortilèges. Je crois.

Roxanne désigna son parchemin de la main.

— Je galère bien sur le dernier parchemin que nous a demandé Vaughn. Je pourrais venir travailler avec vous, si ça te dérange pas ?

Dan lui jeta un regard intrigué, mais acquiesça. Roxanne n’avait pas de grosses difficultés en Sortilèges, même si ce n’était pas l’une de ses matières les plus fortes.

— Ça va faire du monde dans la Salle Commune, dit Dan après coup. Je pense que si ça continue, on va devoir déménager dans la Salle sur Demande.

La prochaine séance de révisions arriva vite, et avec elle arrivèrent de nouveaux venus. Dan discuta pour la première fois avec la batteuse de Poufsouffle, O’Brien, et fut ravie de découvrir que la jeune fille était non seulement sympathique, mais aussi bien calée en stats de Quidditch. Dan lui expliqua ce qu’elle avait prévu pour les sélections de Serdaigle (sans trop en dévoiler, il ne manquerait plus qu’elle dévoile ses secrets à l’ennemi) et Lizzie lui expliqua son entraînement pour garder la forme l’été. Elles parvinrent même à bien avancer sur leur devoir de Potions durant l’heure, et Dan la salua avec un sourire lorsque vint la fin de la session, heureuse d’avoir réussi à se faire une nouvelle connaissance.

Roxanne avait attendu que la porte de la Salle Commune de Serdaigle se ferme sur le dos de Redding avant de se tourner vers Dan et de la scruter du regard.

— Dis moi, t’as conscience que Lawson te drague lourdement ?

Dan, qui était en train de boire une gorgée de sa bouteille d’eau, manqua de s’étouffer.

— Pardon ?
                               
— Lawson. Pendant la soirée dans la Salle sur Demande, je m’étais dit qu’elle était juste particulièrement bourrée, mais elle a pas arrêté d’essayer d’attirer ton attention ce soir.

— Je croyais qu’elle avait juste besoin d’aide en Sortilèges.

— Mais oui, bien sûr, dit Roxanne avec sarcasme.

Dan ne répondit pas, hébétée, et Roxanne soupira avant de faire un effort visible pour mettre de côté sa rancœur vis-à-vis de la Serpentard :

— Bon, tu plais à Lawson, c’est cool. Mais toi, elle te plaît ?

Dan inspecta les nœuds du bois de la table avec plus d’attention que nécessaire, grattant une tache d’encre du bout de l’ongle. Elle n’avait rien remarqué de spécial dans le comportement de la jeune fille – elle parlait de la même manière à Redding et Dwyer parfois, quoique de façon plus familière. Dan réalisa avec surprise que Roxanne avait raison, et que ce qu’elle avait prise pour une marque de politesse voulait peut-être dire tout autre chose.  
                                                                                     
— Écoute, reprit Roxanne, t’es pas obligée de faire quoi que ce soit si t’es pas intéressée, elle comprendra le message assez vite.

Dan hocha la tête, et ignora la voix dans sa tête qui lui disait que peut-être elle n’était pas si désintéressée que ça.


* * *


Les meilleurs moments de sa semaine furent, sans aucun doute, les séances de Quidditch. Leur Attrapeur et une Batteuse avaient fini leur septième année l’année dernière, et il revenait à Dan de sélectionner les nouveaux membres de l’équipe. Elle avait déjà plusieurs personnes en tête, notamment un cinquième année qui avait déjà été refusé aux sélections par le précédent Capitaine, et une quatrième année qui était, d’après Maria, plutôt douée.

Le samedi matin, elle se dirigea sur le terrain de Quidditch, accompagnée de Jack et Maria, et installa le coffre contenant les balles sur le terrain. Jack, qui ne faisait pas partie de l’équipe de Quidditch mais aimait assister aux entraînements (apparemment, voir Dan gueuler l’amusait), alla s’installer dans les tribunes, un livre à la main. Maria sortit le souafle du coffre, et l’envoya sur Dan, qui l’attrapa d’une main.

— Connor et Amelia viennent ? demanda Maria, faisant référence au dernier Poursuiveur et à la Gardienne de l’équipe.

— Je leur ai demandé, oui. Ils ne seront peut-être pas trop utiles aux sélections en elles-mêmes, mais ils pourront en profiter pour se dérouiller après l’été.

— Et Gallagher ?

— Il a intérêt à se pointer, ou je vais le traîner sur le terrain à coups de pieds au cul.

Maria étouffa un rire. L’animosité entre Dan et le Batteur était bien connue de l’équipe. Ce n’était pas que Neil Gallagher était un mauvais joueur, loin de là, mais il n’était pas suffisamment doué pour justifier la taille de son ego, et sa mauvaise volonté durant les entraînements tapait sur les nerfs de Dan. Ils s’étaient engueulés plus d’une fois l’année dernière, et risquaient de recommencer cette année, mais Dan refusait de laisser ses sentiments personnels jouer dans l’équation.

Les potentielles nouvelles recrues n’arrivant pas avant une bonne demi-heure, Maria et Dan commencèrent à faire des tours de terrain à pied pour s’échauffer. Elles venaient de finir leur premier tour quand Gallagher, Connor et Amelia finirent par les rejoindre. Trois tours plus tard, ils se retrouvèrent à l’entrée du stade, où les attendaient une dizaine d’élèves de Serdaigle à l’air circonspect.

Dan les ignora le temps d’attraper une bouteille d’eau et de s’essuyer le visage avec une serviette, qu’elle jeta sur son épaule avant de leur faire face. Elle nota avec plaisir la présence des élèves qu’elle avait repéré (et peut-être légèrement harcelé pour être sûre qu’ils se ramènent. Légèrement).

— Bonjour à tous et merci d’être venus aujourd’hui. Je suis Dan Graves, Capitaine et Poursuiveuse de l’équipe. Comme vous le savez déjà, Serdaigle recherche un attrapeur et un batteur. Je choisirais les nouveaux membres selon leur technique et talent, mais aussi leur motivation, forme physique, esprit stratégique, et cohésion avec les autres joueurs. Nous allons commencer par un tour de terrain, puis, on verra ce que vous valez sur un balai. Allez hop, au boulot.
                       
Les nouveaux s’élancèrent sur la piste. Dan fit un signe de tête au reste de l’équipe, qui comprirent le message et sautèrent sur leurs balais. Un coup de pied au sol plus tard, ils virevoltaient dans les airs. Dan, quant à elle, suivit les nouveaux pour un dernier tour de terrain, prenant note de ceux qui n’avaient pas de difficulté à garder le rythme et ceux qui étaient à la traîne.
                                           
À la fin du tour, elle avait déjà repéré ceux qui s’amélioreraient avec un entraînement régulier, et ceux qui n’avaient pas le niveau de l’équipe. Parmi les derniers, trois étaient des deuxièmes années encore trop jeunes, mais avec du potentiel. Dan leur suggéra, avec toute la gentillesse dont elle était capable, de continuer à s’entraîner et de revenir aux prochaines sélections.

Une fois dans les airs, après les avoir observés voler après les balles pendant une vingtaine de minutes, elle élimina trois élèves de plus, dont un qui savait à peine tenir une batte correctement. Au final, il lui restait cinq recrues avec du potentiel : deux batteurs, qui s’entraînaient d’un côté du terrain avec Gallagher et Goldstein, et trois attrapeurs, qui zigzaguaient autour de Thomas et White. Parmi les attrapeurs, une élève de quatrième année sortait du lot de par l’agilité avec laquelle elle enchaînait les feintes et les plongées. Dan leur fit faire plusieurs exercices de dextérité, et la gamine s’en sortait toujours avec succès. Elle manquait un peu de vitesse et de confiance en soi – elle hésitait parfois à la dernière seconde avant de se lancer, et elle agrippait trop le manche de son balai. Rien qui ne pouvait s’arranger avec un meilleur balai et beaucoup d’entraînement.

Un Cognard traversa le terrain depuis le côté réservé aux batteurs et manqua de justesse d’aplatir l’un des attrapeurs. Dan se tourna juste à temps pour voir Gallagher abaisser sa batte, l’air amusé.

— Gallagher ! Dan gueula, l’air menaçant. Arrête de déconner et concentre-toi !

Gallagher lui jeta un regard énervé mais s’exécuta en allant rapatrier le Cognard qui s’acharnait toujours sur les pauvres attrapeurs.  Oluransi, un cinquième  année qui briguait le poste de batteur,  le suivit et ils échangèrent quelques mots, avant de se lancer à la poursuite du Cognard le plus proche. Oluransi l’atteint en premier, et exécuta un revers de Cognard nonseulement d’une puissance incroyable, mais aussi parfaitement maîtrisé, en direction de Gallagher. Celui-ci eut à peine à étendre le bras pour le renvoyer de l’autre côté du terrain. Maria s’arrêta à côté de Dan et émit un long sifflement admiratif.

— Il est doué, dit-elle.

Le commentaire était superflu, mais Dan hocha tout de même de la tête. Elle avait déjà eu un aperçu des talents d’Oluransi quand il s’était présenté aux sélections il y a deux ans. Déjà à l’époque, il avait un potentiel extraordinaire – mais le Capitaine à l’époque, un Serdaigle prétentieux nommé Seth, avait préféré choisir un joueur plus expérimenté, mais dont le talent n’arrivait pas à la cheville d’Oluransi. Dan avait traité Seth d’imbécile en plein milieu de la Salle Commune, et il l’aurait virée de l’équipe si ce n’était pour l’intervention du Professeur Vaughn. L’hostilité au sein de l’équipe leur avait coûté la Coupe des maisons cette année là. Mais avec un joueur de l’envergure d’Oluransi…

Dan siffla bruyamment, et ses joueurs s’arrêtèrent en cercle autour d’elle.

—  Trois contre trois, dit-elle, deux poursuiveurs et un batteur. White, tu prends le poste de poursuiveuse. Goldstein, Gallagher, avec moi. Thomas, White, Oluransi, vous prenez l’autre côté du terrain. L’équipe qui marque le plus de buts gagne. Les autres, vous observez.

Connor lui jeta un regard amusé, l’air de dire que son groupe n’avait aucune chance. C’était vrai, mais Dan resta de marbre. White était une gardienne, et Oluransi n’avait aucune connaissance de leurs tactiques – mais elle ne voulait pas qu’il gagne, elle voulait juste savoir s’il allait relever le défi.

Une fois les joueurs en position, Dan siffla à nouveau pour signaler le début du jeu, et s’élança en direction de Thomas, qui tenait le Souafle. A peine avait elle gagné possession qu’elle dû virevolter sur la droite pour esquiver un Cognard qui siffla à deux centimètres de son oreille. Elle échangea quelques passes avec Goldstein, donna un coup de coude à Thomas pour l’empêcher de récupérer la balle, puis parvint à hauteur des buts et marqua avec aisance. White s’empara immédiatement du Souafle et vola en direction des buts opposés, talonnée de près par Goldstein. Thomas fit signe à White de lui faire une passe, mais White, peu habituée à son poste de poursuiveuse, rata son coup et Goldstein parvint à s’immiscer entre eux pour lui voler la balle. Oluransi envoya un Cognard avec force et précision sur Goldstein, la forçant à lâcher le Souafle pour faire une roulade du paresseux.

Un sourire satisfait aux lèvres, Dan plongea dans les airs à la poursuite du Souafle.



* *  *



La visite à Pré-au-Lard arriva juste à temps pour permettre à Dan de relâcher la pression. Deux semaines de cours seulement, et les professeurs n’avaient qu’un seul mot à la bouche : ASPICs, ASPICs, et ASPICs. À les entendre, on pourrait presque croire qu’ils allaient les passer demain, et non pas l’année prochaine. Les BUSEs de l’année dernière étaient encore bien  trop fraîches dans sa mémoire. Elle avait réussi à décrocher deux O et plusieurs E, mais la tête de Redmayne quand Dan lui avait tendu une moitié de crapaud vivant après avoir loupé son sortilège de Disparition hantait encore ses cauchemars.

Une fois arrivées à Pré-au-Lard, Dan se dirigea immédiatement vers la boutique de matériel de Quidditch. Elle s’acheta de nouveaux protèges-genoux, et un autre tube de vernis pour balais dont elle n’avait pas techniquement besoin mais qui était fortement recommandé par Quidditch Weekly. Roxanne la suivit sans se plaindre pendant une bonne demi-heure puis traîna Dan hors du magasin quand celle-ci commença à soupirer un peu trop fort près du dernier Nimbus. Les jeunes filles retrouvèrent Rose à Honeydukes. Dan acheta un paquet de plumes en sucre et des bonbons au caramel pour elle, puis rempli son sac à dos de chocogrenouilles et fondants du chaudron pour Jack.  Le Serdaigle avait attrapé un rhume juste assez terrible pour le coincer à l’infirmerie pour la journée, mais pas assez pour l’empêcher de supplier Dan de lui ramener son poids en chocolat. Quelques boutiques de livres et vêtements plus tard, elles se dirigèrent vers les Trois Balais pour faire une pause, tout en débattant du dernier match des Canons contre les Tornades.

— De toute façon, les Canons sont tellement mauvais que c’est impossible de les détester,  dit Dan en ouvrant la porte et faisant signe à Rose et Roxanne de rentrer. Roxanne se faufila vers le comptoir pour commander trois pintes, laissant à Rose et Dan la charge de trouver une table dans le bar surchauffé.

— Arrête, les Canons sont pas mauvais, protesta Rose, d’accord, ils n’ont pas gagnés depuis quelque temps….

—  Quelque temps ? 1892, Rose. 1892.

— Mais leurs nouveaux joueurs ont énormément de potentiel ! Regarde Matthews, et Nylander…

— Matthews est un excellent poursuiveur, c’est clair, mais le management des Canons est beaucoup trop mauvais pour développer son talent correctement. Tu le mettrais chez Kenmare, ou Flaquemare –

— Oh tu me gonfle avec Kenmare, ils ne sont pas si bons que ça.

— Excuse moi, ce n’est pas comme si leur camp de développement avait produit les meilleurs joueurs des dernières décennies – Crosby ? Knight ? Bozek ?

— Les filles, interrompit Roxanne, guidant trois choppes flottantes du bout de sa baguette, je vous avais demandé de trouver une table.

Rose et Dan eurent la bonne grâce d’avoir l’air gêné. La journée étant particulièrement froide pour la mi-septembre, le pub était plein à craquer et il n’y avait aucune table de libre. Dan allait suggérer de sortir quand Tony Rosmerta, le fils des propriétaires, s’approcha de Rose, et lui signala qu’un élève avait été malade et devait être raccompagné à l’école.

Rose soupira et prit une gorgée de sa Bièraubeurre avant de tendre la boisson à Roxanne.

— S’ils vous proposent Préfète-en-Chef l’année prochaine, surtout, refusez, maugréa-t-elle, ce à quoi Roxanne leva discrètement les yeux au ciel. Je vous retrouve au château, ça risque de prendre un moment.

Rose s’éloigna à la suite de Rosmerta, et Roxanne et Dan se retrouvèrent seules pour chercher une table.

— Oh, y a Casey ! fit remarquer Roxanne. Avec Lawson et les autres du groupe d’étude.

Dan releva la tête et suivit son regard. Une large table près de l’entrée était en effet occupée de Casey, Elizabeth, et Hugo, ainsi qu’Archie et Desideria. Roxanne lui donna un coup de coude joueur quand son regard se posa sur la blonde.

Dan se considérait, en général, comme une personne logique. Réfléchie. Les atouts de l’équipe de Serdaigle avaient toujours été leur stratégie impeccable et une bonne dose de créativité, associés à une rigueur de fer. Elle s’était battue bec et ongles depuis deux ans pour rendre ses joueurs toujours meilleurs et faire grimper son équipe dans les rangs. Elle analysait la situation, créait des objectifs, et réussissait grâce à sa persévérance et son travail acharné. En un mot, elle n’était pas du genre impulsif.

C’est pourquoi elle avait du mal à s’expliquer pourquoi elle s’était dirigée vers Lawson d’un pas décidé, déterminée à lui demander face à face des explications.

— Ça vous embête si on se joint à vous ? demanda-t-elle poliment, avant que le regard étonné que lui lança Lawson ne la force à se justifier : Toutes les tables sont prises.

À peine les autres élèves s’étaient-ils déplacés pour leur laisser de la place, qu’une explosion retentit dans le pub, les faisant sursauter, accompagné de cris d’alertes.

Le chaos se déclara. Les clients, panique inscrite sur leurs visages, commencèrent à se bousculer en direction de l’unique sortie. Un homme âgé, qui utilisait sa canne pour libérer le chemin, poussa violemment Dan en arrière et elle serait tombée si ce n’était pour Desideria, qui attrapa son bras et l’aida à se stabiliser. Dan la remercia du regard, et vit l’air tendu de la jeune fille. Entraînés par la foule, le groupe se dirigea vers la sortie, essayant au mieux de ne pas se faire séparer par les clients affolés.

A l’extérieur, ce n’était pas mieux. Tout le village était sorti pour chercher la source du vacarme, et touristes et élèves affolés s’enfuyaient à toutes jambes le long de la rue étroite. Le groupe parvint à atteindre un coin relativement isolé dans l’entrée d’une des boutiques avoisinantes, hors de la foule en pagaille mais hésitant quant à la démarche à suivre. La panique augmenta d’un cran lorsque des flammes gigantesques, d’origine clairement sorcière, s’élevèrent des Trois Balais. Dan sentit le sang glacer dans ses veines. Un attentat, dans l’un des villages les plus protégés du monde sorcier ?

Roxanne lui attrapa le bras :

—  Albus, dit-elle avec urgence.

Dan releva la tête et vit le cousin de Roxanne au sol au milieu de la ruée. Elle jura lorsque Redding, puis O’Brien et Hugo, se précipitèrent à sa poursuite. Roxanne, qui venait de voir deux de ses cousins au centre d’un grave danger, tenta elle aussi de s’y précipiter, mais Dan la retint par le bras.

— Stop, arrêtez ! s’écria Casey d’une voix autoritaire. Mais vous-êtes fous ou quoi ? C’est super dangereux !

Roxanne acquiesça, et Dan put lâcher son bras avec soulagement. Elle ne savait pas ce qu’elle aurait fait si elle avait perdu sa meilleure amie de vue dans ce chaos. Archie, Elizabeth et Hugo avait déjà disparu, absorbés par la foule comme s’ils n’avaient jamais existés. Les flammes avaient engloutis le pub, et la fumée s’épaississait dans la ruelle étroite. Casey en était visiblement arrivé à la même conclusion :

— Il faut sortir de là.

— On ne peut pas les laisser là-bas ! s’énerva Nolan. Son regard était plein d’inquiétude pour ses amis alors qu’il serrait Desideria dans ses bras.

— Je pense pareil que toi Nolan, mais Casey a raison, dit Dan. Si on reste plantés ici, on va juste finir enfumés. Dirigeons nous vers la place centrale du village, l’air sera plus respirable. On lançera des étincelles de repérage et les autres nous y retrouveront.


— Et s’ils ne peuvent pas nous rejoindre ? demanda Desideria.

— Alors on ira les aider, affirma Nolan.

Chacun sembla tirer son réconfort de cet échange, et le groupe se mit en route en silence, sortant de l'encoche dans laquelle ils s’étaient réfugiés. Nolan et Desideria se mirent en tête, Dan et Roxanne suivirent, et Casey ferma la marche. Ils longeaient le mur en essayant de rester le plus proche possible des uns aux autres, lorsqu’un homme rentra violemment dans le dos de Roxanne, la poussant en avant. Elle tomba au sol brutalement, sa mâchoire heurtant les dalles de pierre avec un bruit écoeurant. Avant que les autres n’ait le temps de réagir, l’homme se releva et continua à courir sans même jeter un regard à Roxanne, qui restait à terre.

Le visage de Dan se vida de son sang, et elle se précipita aux côtés de sa meilleure amie. Roxanne n’était pas tombée dans l’inconscience, mais elle était visiblement en état de choc.

— Vite, faites un cercle autour d’elles, dit Casey sur le ton de l’urgence, alors que Dan aidait Roxanne à s'asseoir doucement.

— Je.... Je vais bien, dit-elle.

Il ne fallait pas un diplôme en médecine pour se rendre compte que c’était un mensonge. Sa mâchoire était en sang, et en train de gonfler. Dan utilisa la manche de sa chemise à carreaux pour l’essuyer avec précaution, déclenchant un sifflement de douleur.

— Oh, merde, jura Desideria. Dan suivit son regard jusqu’à la cheville de Roxanne, qui était tordue dans un sens pas tout à fait naturel. Dan releva l’ourlet de son jean pour dévoiler une cheville déformée et violacée. Roxanne se pencha légèrement pour observer les dégâts et grimaça, de douleur ou peut-être de dégoût.

— Oh merde, répéta Dan. Quelqu’un maîtrise des sorts de premier secours ?

—  Moi, répondit Roxanne, l’air toujours hébété, mais Dan l’ignora. Dans son état, il était plus probable qu’elle s’enchante la cheville à l’envers qu’autre chose.

Nolan ne dit rien, mais il avait l’air légèrement malade, phalanges blanchies autour de sa baguette. Casey, quant à lui, secouait la tête.

— Même si c’était le cas, c’est trop grave pour un Episkey. Il faut la ramener à l’infirmerie, et vite.

— Elle peut pas marcher dans cet état, objecta Desideria.

— On peut la faire léviter, proposa Nolan. Il fut bousculé par la foule qui se pressait contre son dos, mais parvint à garder son équilibre grâce à l’aide de Desideria.

Dan hocha la tête. Nolan leva sa baguette pour lancer le sort, mais Dan lui jeta un regard menaçant et sortit sa propre baguette pour lancer le Locomotor. Roxanne monta dans les airs à quelques centimètres du sol, et s’agrippa à sa jambe pour la protéger contre les accoups, la respiration saccadée et le visage tendu de douleur.

—  On restera en cercle autour d’elle pour la protéger,  mais il faut vraiment bouger, dit Casey, jetant un regard derrière lui. Si la foule s’évacuait peu à peu, la fumée était de plus en plus épaisse et leurs yeux et leurs gorges commençaient à brûler.  

— Courage, murmura Dan, et Roxanne lui rendit un sourire faiblard avant de pointer le menton en avant.

Le groupe se remit en marche, terriblement ralenti par ce nouvel handicap. Par chance, ils avaient presque atteint le bout de la rue, et avaient désormais beaucoup moins de scrupules lorsqu’il s’agissait d’empêcher la foule en panique de les atteindre : à l’abris derrière plusieurs protego, ils lançaient même parfois des mauvais sorts pour se débarrasser des gens sur leur chemin.

— Les Aurors sont probablement déjà en route, de toute façon, murmura Roxanne après une crise de toux. Ils sortaient enfin de la ruelle pour prendre une rue cochère, moins fréquentée, mais aussi moins enfumée.

— Pourquoi les Aurors se déplaceraient pour - commença Nolan, avant de s’interrompre subitement. Son visage se durcit. Tu pense que c’était un attentat ? repris-t-il, jetant un coup d’oeil derrière lui avant de serrer plus fort la main de Desideria.

Roxanne ne répondit pas, mais son regard trahissait son doute. Ils échangèrent des regards inconfortables, et ceux qui ne l’avaient pas déjà fait sortirent leur baguette. Dan raffermit son emprise sur la sienne, essuya ses yeux irrités et remplis d’eau, et se concentra pour ne pas faire tomber Roxanne. Il y avait encore du chemin à faire avant d’atteindre le centre du village.

33Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Jeu 20 Juil 2017 - 13:54

Lily la Tigresse

Lily la Tigresse

Le lundi suivant marque le début de la routine scolaire ; les enchaînements de cours et de pauses auxquels Archibald a souvent du mal à s’habituer. Heureusement, à Poudlard, et surtout en commençant par trois heures de potions en compagnie des Gryffondors, on peut être sûr que quelques événements inattendus peuvent casser la routine qu’Archie déteste tant. Dans un cours de potions avec le professeur Dolan ainsi que les Gryffondor et les Serpentard de sixième année, des piques et des taquineries sont échangées à la minute ; si en plus Dolan est de mauvaise humeur et qu’il force les élèves des deux maisons à se mélanger, ça fait généralement des étincelles. Littéralement. Archie se souvient d’une fois où Lorcan Lovegood-Scamander de Gryffondor avait été mis en binôme avec la Serpentard Gwen Jones pour une potion d’Aiguise-Méninges en quatrième année ; ils avaient oublié de couper leurs racines de gingembre et avaient mis trop de scarabées pilés, ce qui avait produit une explosion énorme que McGonagall avait comparée aux explosions légendaires de l’artificier Seamus Finnigan lorsqu’il était élève à Poudlard.
Malheureusement, puisque ce n’est que le second cours de l’année, Dolan se cantonne à la théorie tout en leur promettant de commencer la pratique la semaine prochaine. Les trois heures passent lentement, même si Archie est assis à côté de Nolan ; tout comme le cours d’étude des Moldus et celui d’histoire de la magie.



****




Le mardi, Archie commence par Défense ; et il en est ravi. Il adore le professeur Strong, ce qui est réciproque puisque la Défense est une des meilleures matières d’Archie ; il donne tout et le professeur le voit bien. Quand il est arrivé au début de leur troisième année, Strong a terrifié beaucoup d’élèves, mais pas Archie, qui s’est directement pris de fascination pour cet ancien auror devenu professeur. Grâce à son expérience, il sait complètement de quoi il parle pendant ses cours où il apprend aux élèves en mettant vraiment l’accent sur la pratique. Dès les premiers cours, Strong a pris Archie sous son aile, après avoir constaté son assiduité et sa passion pour son cours.



Le cours de Strong passe rapidement, à côté de Desideria qui est autant à fond que Archie. Son amie était elle aussi passionnée par ce cours et son professeur ; à la bouche duquel elle reste pendue pendant tout le cours, mais ce n’est pas la seule raison de sa concentration : la jeune fille essaye de tout faire pour impressionner une certaine Serdaigle. Généralement, Archie aime bien se placer à côté de Desi en cours ; elle est assidue et très concentrée, sauf dans certaines matières, et cela stimule la concentration d’Archie.



Leur concentration reste la même pendant le cours de Sortilèges et ils arrivent rapidement à l’heure du déjeuner. Puis vient le cours de Runes qu’il passe avec Nolan, qui a la tête ailleurs. Il réussit à se concentrer pendant le cours mais a l’air tracassé, et Archie ne se retient pas de lui faire remarquer. Même si le Gryffondor change de sujet rapidement, Archie n’en pense pas moins : son meilleur ami a trop de choses sur le coeur. Avec un peu de chance, le week-end va pouvoir le faire décompresser un peu.



****




Lorsque le jeudi arrive, Archie se sent déjà moins ennuyé ; Lizzie et Adams-Bening ont rejoint leur study group mardi, et le mercredi a été une journée calme.



La journée n’en reste pas moins intense ; après deux heures de Métamorphoses avec Redmayne, une heure de Défense avec Strong et deux heures passées à la bibliothèque avec Desideria après la pause déjeuner, à bosser les premiers devoirs que les profs leur ont donnés, Archie a deux heures de divination. Ce cours est un peu une récréation, surtout avec Nolan qui a pris l’habitude de prédire n’importe quoi. Archie a choisi cette matière parce qu’il aime vraiment cet art, surtout le tarot et l’astrologie ; et il s’entend bien avec le professeur Patil, avec qui il peut avoir de longues conversations sur la divination sans se sentir inférieur ou pris de haut, comme ça peut être le cas avec certains professeurs.



Après le cours de divination, lors duquel Archie s’est efforcé à tirer les cartes pour un Nolan qui ne tenait pas en place et qui a passé son temps à prédire des vies horribles pour chacun des élèves, faisant presque pleurer de rire Desideria, les trois amis s’en vont dîner ensemble. Ils ont rendez-vous avec les autres pour une nouvelle séance de révisions et ne veulent pas être en retard - enfin,
ne veut pas être en retard, pour faire bonne impression auprès de Dan.



En arrivant à la salle commune des Serdaigle, Archie est à deux doigts de faire demi-tour et partir s’enfoncer sous sa couette, pour ne jamais en ressortir. Bon, ok, peut-être qu’il dramatise la chose, mais en arrivant, il n’était vraiment pas prêt à voir Albus Potter se pointer au study group, la bouche en coeur, accompagné de deux de ses cousins. L’un d’eux, Hugo, lance un regard noir à Archie avant d’entrer dans la salle commune ; apparemment, il a le béguin pour Elizabeth et n’apprécie pas trop qu’Archie s’approche de la Poufsouffle. Amusé, Archie lui répond avec un sourire innocent accompagné d’un clin d’oeil tout sauf innocent.



Archie croise le regard intrigué de Nolan, qui se demande pourquoi Potter est là ; et Archie le lui rend. Au moment de s’asseoir, le Gryffondor s’asseoit rapidement à côté d’Albus en faisant un signe discret à Archie, l’encourageant à prendre la place qu’il reste de l’autre côté du Serpentard.



Archie voit Lizzie lui lancer un grand sourire, l’encourageant à engager la conversation avec Albus. La jeune fille a le don de redonner du courage et de la confiance à Archie, qui décide de poser la question la plus banale à son voisin :



-Comment t’es arrivé là, Potter ?



-O’Brien a proposé à Hugo de venir et c’est lui qui m’a ramené, répond Albus. Pourquoi, tu veux que je m’en aille ? ajoute-t-il en levant un sourcil, un sourire espiègle se dessinant sur ses lèvres.



-Nan, je me demandais juste. Tu sais qu’au début, c’était censé être seulement Graves et Nolan qui devaient réviser ensemble ? Nolan a ramené Desi et moi, j’ai proposé à Lizzie et Adams-Bening de venir, Lizzie a ramené ton cousin et Graves ta cousine.



-En effet, ça a rapidement dégénéré, acquiesce Albus. Je pense que ça pourrait me faire du bien, j’ai du mal à me concentrer sur les cours.



Le ton d’Albus pique la curiosité d’Archie.



-Pourquoi donc ? s’enquit-il, s’efforçant d’étouffer l’espoir qui naît dans son esprit à l’idée que les choses se passent mal avec Parrish.



-Ca va pas trop avec Chel en ce moment.



Et merde. Archie s’étouffe avec sa propre salive mais réussit à le cacher en toussant.



-Comment ça ? demande-t-il lorsque sa toux se calme.



-Ben, j’ai l’impression qu’elle commence à s’ennuyer avec moi… Je crois qu’elle va bientôt me quitter.



Le coeur d’Archie est actuellement en train d’effectuer un numéro de cirque dans sa poitrine.



, pense-t-il.
-Mais bon, je vais aller lui parler, ça va être réglé en deux minutes, la connaissant.



Bon. Albus Potter vient d’écraser tous ses espoirs en l’espace d’une seconde.



-J’espère pour toi, déclare Archie avec un sourire quelque peu crispé.



Du coin de l’oeil, il voit Hugo Weasley qui regarde l’échange sombrement. Il doit se dire qu’Albus est en train de fraterniser avec l’ennemi…



Les deux Serpentard retournent à leurs affaires et Archie regarde Desi draguer Dan. Son esprit est trop occupé pour pouvoir travailler à ce moment, et il faut dire qu’être aux premières loges pour les échanges entre Graves et Desi, ça vaut le coup.



Il est tiré de ses contemplations lorsqu’un morceau de papier atterrit sur sa manche droite. Albus l’attrape rapidement, le dépliant.



-C’est quoi ? demande Archie.



-Hugo vient de m’envoyer ça. Ne le prend pas mal, mais je pense qu’il ne t’aime pas beaucoup…



Discrètement, Archie jette un coup d’oeil sur le mot, et discerne : “Tu fraternises avec l’ennemi, Al…” Un rire moqueur lui échappe et Albus lui lance un petit sourire gêné, essayant tant bien que mal de défendre son cousin.



-T’en fais pas, Albus, le rassure Archie. Je sais qu’Hugo n’est pas méchant, c’est juste qu’il a le béguin pour Lizzie et qu’il n’aime pas me voir avec elle…



-Tu as remarqué ? demande Albus.



-Euh, ouais, il n’est vraiment pas discret.



-Et du coup, quelles sont tes intentions avec Elizabeth ?



Archie le regarde, surpris. Il demande pour son cousin, ou pour lui ?



-Tu peux rassurer ton cousin, je ne suis pas intéressé par Lizzie.



Il regarde le brun gribouiller une réponse au dos du papier : “T’en fais pas pour Redding, il est pas intéressé par ton crush. Et arrête de dire que c’est un ennemi, je l’aime bien, moi. Entre Serpentard, faut bien qu’on se serre les coudes.”



Lorsque Albus lève la tête pour renvoyer le mot à son cousin, Archie tourne brusquement la sienne, cherchant à tout prix à éviter de croiser le regard de Potter. Merlin merci, il ne rougit pas, mais presque.



Heureusement, Lizzie, bénie soit-elle, demande à Adams-Bening s’il est prêt pour la sortie de samedi à Pré-au-Lard.



-On pourrait y aller ensemble, propose Nolan.



Voyant Desi hocher la tête à côté de lui, Archie remercie le destin de l’avoir fait tomber entre les mains de si bons amis.



****




La matinée du vendredi passe relativement vite. A 17h15 tapantes, Archie se retrouve sur le terrain de Quidditch, en tenue, prêt à préparer son équipe à l’année qui va arriver. L’équipe de Serpentard a perdu un seul membre, le capitaine et poursuiveur Joe Reynolds. Les prétendants à son poste sont au nombre de trois : Day, un garçon de septième année ; Cook, une quatrième année ; ainsi que la soeur d’Archie, Bianca, en troisième année.



-Bienvenue aux sélections de Quidditch de cette année, commence Archie. Puisqu’on était à peu près tous dans l’équipe l’an dernier, je vais me présenter uniquement aux prétendants : je m’appelle Archie Redding, je suis le batteur et nouveau capitaine. Reynolds étant le seul à avoir quitté Poudlard, et le reste de l’équipe ayant gardé leur positions, on n’a besoin que d’un troisième poursuiveur.



Archie fait signe aux trois prétendants de s’avancer.



-J’essaierai de ne pas faire de favoritisme avec ma soeur, ne vous inquiétez pas, lance Archie à l’équipe. Je choisis pas la personne mais le talent. Day, Cook, Redding, vous allez commencer par voler un peu, histoire que j’évalue vos capacités, ensuite des passes entre vous puis avec Patil et Cheng, ensuite avec Ivar aux anneaux et enfin, on s’entraîne tous ensemble.



Après avoir vu voler les trois poursuiveurs ensemble, puis avec les septième année et avec Ivar, Archie est forcé de se rendre à l’évidence : la meilleure, c’est Bianca. Elle est naturellement douée, et elle a beaucoup de potentiel. Day est agile mais pas assez rapide, et Cook est trop tendue sur son balai, elle n’a pas l’air à l’aise. Bianca, ayant grandi avec deux grands frères jouant au Quidditch dont un Poursuiveur, remplit toutes les conditions pour le poste.



-Bon, les nouveaux, venez par là, demande Archie une fois que tout le monde est à terre. Je pense que Redding est la plus calée pour le poste.



Des grognements se font entendre dans l’équipe, accompagnés d’un “pistonnage !” lancé par Gwen.



-Je vais m’expliquer. Cook, tu es beaucoup trop tendue, ton jeu n’est pas fluide. Day, tu es agile, mais pas assez rapide. Redding, tu es à l’aise sur ton balai, rapide et agile. Je pense que c’est toi qui fera le plus l’affaire.



Bianca le remercie avec un sourire rayonnant.



-Lavande, Tim, c’est vous qui êtes les plus concernés par ce changement de poursuiveur. Vous êtes d’accord avec moi ou pas ?



-Complètement, répond Lavande. C’était plus facile avec Redding qu’avec Day et Cook. Je vote pour, ajoute-t-elle en adressant un sourire à Bianca.



-Moi aussi, dit Timothée.



-Bon, adjugé, vendu ! Bianca, bienvenue dans notre équipe. Day, Cook… Bossez un peu et vous pourrez peut-être prendre les places de Chang et Patil l’année prochaine !



Cook et Day quittent le terrain en remerciant l’équipe tandis que Archie se tourne vers les autres.



-Petit débrief rapide avant de partir, annonce-t-il à son équipe. Tim, Lavande, vous vous êtes entraînés pendant l’été ou c’est moi ? J’ai l’impression que vous êtes encore meilleurs que l’an dernier.



Le couple acquiesce d’un même geste, avec un sourire.



-On a passé tout le mois de juillet avec le père de Lavande à voler, affirme Tim.



-Vous avez bien fait. Ivar, faut que tu te concentres plus, t’en a laissé un peu trop passé. Gwen, calme-toi un peu, personne ne veut mourir sur le terrain.



Ivar acquiesce, sourcils froncés, tandis que Gwen lance un sourire innocent à Archie.



-Albus, ben… C’est parfait, comme d’habitude. Comment tu fais, merde ?



Albus lui répond avec un sourire malicieux et se tourne vers les gradins pour faire un signe à quelqu’un. Archie fronce les sourcils, puis son estomac se retourne lorsqu’il reconnaît Parrish.



-Il est déjà 19h30, annonce-t-il en regardant sa montre. Vous êtes libérés !



Le brouhaha envahit le terrain et Archie se dirige vers les vestiaires. Ce dont il rêve actuellement, c’est de rentrer, prendre un longue douche brûlante aux dortoirs, se mettre en pyjama et se blottir avec Desi dans un sofa de la Salle commune. Il prend une douche assez longue et se dépêche à se changer. Jurant en voyant qu’il a oublié de prendre un pull, Archie sort des vestiaires en serrant ses bras contre sa poitrine, essayant tant bien que mal de se protéger du vent froid. Tous les membres de l’équipe ont quitté les vestiaires, et, en se retournant pour fermer la porte à clé, il tombe nez-à-nez avec une scène qui lui donne la nausée : Parrish est plaquée contre le mur des vestiaires, les mains plongées dans les cheveux noirs d’Albus, tandis que celui-ci a une main passée sous le t-shirt de la Poufsouffle.



-Potter, c’est pas le moment ni le lieu, grogne Archie, exaspéré. Tu sais bien que McGonagall n’aime pas que les élèves soient sur le terrain de Quidditch en dehors des entraînements.



Albus a la décence d’avoir l’air gêné.



-Merde, désolé, je -



-Depuis quand tu te soucie du règlement, Redding ? le coupe Parrish d’une voix ennuyée.



-Personne ne t’a demandé, Parrish, répond-il sèchement. Alors soit vous partez, soit c’est moi qui vous fait partir.



-Ok, ok, c’est bon, dit la jeune fille en se décollant du mur.



Attrapant Albus par la main, elle quitte le terrain à grands pas. Archie laisse le couple prendre de l’avance puis s’élance à leur suite pour rentrer au château.



****




Lorsqu’il arrive à la Salle commune, Desideria l’attend sur un sofa, comme promis, avec un panier rempli de nourriture qu’elle est allée chercher aux cuisines. C’est la tradition depuis qu’Archie a rejoint l’équipe de Quidditch en troisième année : Desideria l’attend après l'entraînement et ils mangent ensemble dans la Salle commune.



-Oh, ça va pas, toi, annonce Desi en le voyant arriver. Qu’est-ce qui t’arrive ?



-Devine.



-Albus ?



Le regard que lui lance Archie suffit à lui faire comprendre. Elle décroise les jambes et Archie s’allonge, posant sa tête sur les genoux de la jeune fille. Il lui raconte la discussion de jeudi, le mot d’Hugo, et ce qu’il a vu en sortant des vestiaires.



-Mon pauvre, murmure Desideria d’un air compatissant, passant une main dans les cheveux du garçon. Tu commences à vraiment t’attacher à lui, n’est-ce pas ?



Archie se couvre le visage d’une main en gémissant.



-Qu’est-ce qui m’arrive, Desi ? Je pensais pas que j’allais avoir un crush sur lui au début de l’année… Mais c’est plus fort que moi, j’peux pas m’en empêcher.



-Je sais bien que c’est pas de ta faute, affirme la jeune fille. Tu le contrôles pas.



-J’ai aucune chance avec lui, il est trop obsédé par Parrish.



Desideria lâche un soupir.



-Qu’est-ce que je t’ai dit ? Parrish va se lasser de lui super rapidement, je leur donne même pas deux semaines. Et qui est-ce qui sera là pour recoller les morceaux quand elle aura quitté Albus ? Archie-chéri !



Archie esquisse un sourire face à l’enthousiasme visible de Desi.



-Mouais, je sais pas… Tu les aurais vus tout à l’heure, ils avaient pas l’air décidés à se lâcher.



-Mais, Archibald ! proteste la jeune fille. Tu ne comprends rien ! Je te dis et je te répète que Parrish ne tombe jamais amoureuse, et que pour elle, les mecs, ce sont des jouets.



-Et si Albus, c’était l’exception ? Si elle voulait plus le lâcher, si elle se disait qu’elle avait enfin trouvé le bon ?



Desi éclate de rire.



-Parrish ? “Trouver le bon” ? Pas possible, crois-moi. Tu peux même demander à O’Brien, je suis sûre qu’elle te dira la même chose.



-Peut-être que t’as raison. Toujours est-il qu’il va me rendre fou !



-Ah, mon pauvre Archibald… dit Desi de façon dramatique. C’est l’amouuuur !



****




C’est de bonne humeur que Archie se lève le samedi matin. Aujourd’hui, c’est la première sortie à Pré-au-Lard de l’année ; Desi, Nolan et lui ont prévu d’aller faire quelques emplettes avant de se poser aux Trois Balais, histoire de penser un peu à autre chose.



Après le petit-déjeuner, Archie, Desi et Nolan se retrouvent aux cachots pour partir ensemble. Une fois dehors, les trois amis discutent de leurs plans pour la journée lorsque Lizzie et son harem inversé de Poufsouffle s’avance vers eux. Nolan étant toujours passionné par sa conversation avec Desideria, Archie se détourne discrètement afin d’aller saluer la jeune fille.



-Dis, ma voix est vraiment insupportable ? lui demande Lizzie, inquiète.



Archie ne comprend pas sur le moment mais explose de rire lorsqu’il saisit enfin de quoi parle la Poufsouffle.



-Oh, non, t’en fais pas, la rassure-t-il. C’est juste Desi, elle est comme ça avec tout le monde…



Lizzie esquisse un petit sourire gêné.



-J’ai repensé à ce qu’a proposé Nolan, dit-elle. On pourrait, um… On pourrait se retrouver à un moment dans la journée ?



-Pourquoi pas.



-Mais c’est dommage que ça n’ait pas enthousiasmé plus les autres, dit-elle. Ca t’aurait permis de passer l’après-midi avec Albus.



Archie émet un grognement.



-Ce n’est pas plus mal, répond-t-il. J’ai surtout envie de me vider l’esprit. Je t’expliquerai.



Alors que Lizzie lui tapote le bras en signe de réconfort, Archie sent Desi lui tirer le bras pour l’attirer à elle.



-Je suis navrée, Elizabeth, mais nous avons un emploi du temps chargé aujourd’hui. Et tes amis semblent t’attendre.



Archie esquisse un sourire en envoyant un regard d’excuse, se rappelant ce qu’il vient de dire à Lizzie : “C’est juste Desi, elle est comme ça avec tout le monde.” C’est vrai que Desi peut être très possessive parfois, surtout quand des filles tournent autour de Nolan ou Archie.



-Ca te dit qu’on se retrouve aux Trois Balais, du coup ? demande Archie à Lizzie, recevant un regard noir de la part de Desi.



En voyant la Poufsouffle se retourner, hésitante, vers ses trois camarades, il se dépêche d’ajouter :



-Weasley, Scamander et Adams-Bening sont les bienvenus, évidemment.



-Je vais leur en parler, mais ce serait avec plaisir !



-Parfait, alors on se retrouve là-bas une fois qu’on a fait ce qu’on avait à faire, conclut Archie. En route ?



****




Archie, Desideria et Nolan prennent leur temps pour faire leurs emplettes. Les deux garçons traînent Desi dans le magasin de Quidditch tenu par Katie et Alicia Bell-Spinett, dans lequel ils passent beaucoup trop de temps à choisir de nouveaux gants pour Archie et du vernis pour Nolan. En retour, Desi traîne les garçons chez Miranda Burbage, la boutique de vêtements la plus prisée (et la plus chère) de Pré-au-Lard, dont la jeune fille sort avec un chemisier blanc, une nouvelle cravate aux couleurs Serpentard ainsi qu’une cape sans manche, non sans avoir essayé quatorze hauts, trois robes et sept manteaux. Ensuite, les trois amis se mettent d’accord sur Honeydukes, où Nolan achète son poids en sucreries, et Zonko, dans lequel ils piochent des idées de farces à faire.



Une fois leurs emplettes finies, Nolan, Desideria et Archie se rendent aux Trois Balais où ils se séparent : Nolan est affecté au comptoir pour aller commander leurs pintes de Bierraubeurre tant attendues, tandis que Desi et Archie se mettent en quête d’une table. Du coin de l’oeil, Archie remarque Lizzie assise à une table avec ses trois camarades.



-Allez, viens, on va s’assoir avec Lizzie, fait Archie en tirant sur la manche de son amie.



-Pourquoi ? J’ai pas envie de traîner avec ces Poufsouffle, répond Desi en geignant.



-Ca va pas te tuer de passer une heure avec eux. En plus, toutes les autres tables sont prises, on va galérer à en trouver une vide.



Desi ouvre la bouche pour parler, mais Archie se retourne et attrape la main de la jeune fille, qui le suit à contre-coeur.



-Ca vous dérange si on s’assoit avec vous ? demande le Serpentard en arrivant devant leur table.



-Non, non, bien sûr ! s’exclame Lizzie. Faites-leur de la place, les garçons.



Les trois Poufsouffle s’exécutent et Archie et Desi s’assoient côte à côte.



-Dwyer n’est pas là ? demande Adams-Bening, les sourcils froncés.



C’est au tour de Archie de froncer les sourcils. Qu’est-ce qu’il lui veut ?



-Il est parti nous chercher à boire, répond Desi. Pourquoi, tu as un problème avec lui ? ajoute-t-elle sèchement.



-Oh, non, je me posais juste la question, puisque vous êtes toujours ensemble, tous les trois.



Archie hausse les épaules ; il va falloir qu’il ait une petite discussion avec Nolan.



Comme s’il avait été invoqué, Nolan arrive avec trois pintes dans les mains, et se laisse tomber à côté d’Archie en saluant les Poufsouffle.



-Ca vous embête si on se joint à vous ? Toutes les autres tables sont prises.



Archie lève la tête vers la nouvelle arrivante - ou plutôt les nouvelles arrivantes. Graves et Weasley se tiennent devant eux, et le Serpentard étouffe un rire en imaginant la réaction de Desi. D’ailleurs…



-Mais pas du tout ! s’écrie-t-elle. Tiens, regarde, je t’ai fait une place, ajoute la jeune fille en glissant sur la banquette et en poussant Archie.



Mais Dan n’a pas le temps de s’installer, puisqu’une explosion retentit juste à ce moment là, suivi de cris. Le bar entier est en panique ; tout le monde se lève brusquement et se précipite vers la sortie. Le petit groupe se voit rapidement obligé à suivre le mouvement de la foule pour ne pas finir piétiné, et ils parviennent tant bien que mal à sortir du pub en un seul morceau.



Dehors, la panique est à son comble ; tout le monde crie, court dans tous les sens. Dan réussit à se frayer un chemin dans la foule et le reste du groupe la suit, avant de s’arrêter dans l’entrée d’une boutique. C’est une scène de guerre que les élèves et les touristes sont en train de vivre. Le pub des Trois Balais est en feu, tout le monde court dans tous les sens, il y a même quelques blessés.



-Albus, dit soudain Roxane en attrapant le bras de Dan.



Archie se tend, son regard se posant presque instantanément sur Albus, et la panique s’empare de lui. Le garçon est par terre, et il regarde autour de lui, l’air complètement sonné, alors que les gens courent autour de lui, sans faire attention au jeune homme.



Dans un élan très gryffondoresque, et sans pouvoir s’en empêcher, Archie se lance en direction d’Albus. Il entend vaguement Desideria crier son prénom d’un air paniqué et prie pour que Nolan la retienne.



-Archie ! Archie attends-moi !



-Attends-nous, merde ! Lizzie, pourquoi il a de si grandes jambes ?



Archie se retourne abruptement et tombe nez-à-nez avec Lizzie, suivie de près par Hugo Weasley, qui le percutent de plein fouet.



-Lizzie ?
? demande-t-il, incrédule.



Il s’attendait plutôt à ce que ce soit Nolan ou Desi, ou les deux, qui le suivent.



-J’allais pas te laisser partir comme ça, tout seul, dit Lizzie simplement.



-Et c’est quand même mon cousin que tu allais chercher, j’allais pas te regarder faire sans rien dire ni rien faire, ajoute Hugo.



-Mais… commence Archie.



La tournure des événements commence à devenir sérieusement bizarre : d'abord cette explosion inexpliquée, puis sa propre réaction et maintenant Hugo Weasley qui vient l’aider ? Archie se demande s’il commence à devenir fou.



-On s’en fiche ! le coupe Hugo, agitant un doigt devant le visage du Serpentard. T’as peut-être agit sur le coup de la panique, mais on est la
on peut pas reculer et il faut qu'on trouve Albus, donc ferme-la et aide nous !



Lorsqu'il ferme la bouche, Hugo est rouge et haletant ; et Archie est soufflé. Il ne pensait pas que ce genre de phrases pouvait sortir de quelqu'un aussi calme et composé que Hugo Weasley.



-Allez, au boulot ! s’exclame Lizzie.



Les trois se remettent en route : Archie ouvrant la foule, Lizzie au milieu et Hugo fermant la marche. Après quelques minutes de recherche, Archie entend une voix qui crie son prénom.



-Archie, c'est toi ? Merlin merci, j'ai cru que je m'en sortirais jamais ! Oh, Hugo et Elizabeth, aussi !



Archie baisse les yeux et son regard rencontre celui d’Albus, dont le visage est plus pâle que jamais. Quelques gouttes de sueur perlent à son front et il est en train d’appuyer un pull de toutes ses forces sur sa cuisse droite. Archie sent son visage se décomposer et se laisse tomber au sol à côté du garçon, rapidement suivi des deux Poufsouffle.



-Albus, qu’est-ce qui s'est passé ? demande Lizzie, paniquée. Fais-moi voir.



Quand Albus retire sa main pour montrer les dégâts aux autres, Archie entend Hugo prendre une grande respiration, et lui-même a un léger haut-le-coeur. Sa cuisse est entaillée sur toute la largeur, et son jean est plein de sang.



-On fait quoi? s’écrie Hugo, affolé.



-On ne panique pas, répond Lizzie. Albus, il faut que tu te concentre sur quelque chose, ok?



Albus acquiesce. De sa main gauche, il agrippe la cuisse d’Hugo et de sa main droite, la main d’Archie. Ce dernier commence à se sentir mal ; il a l’estomac retourné, la fumée lui pique les yeux et respirer devient de plus en plus difficile. Son coeur bat à cent à l’heure et la panique commence à s’emparer de lui, mais la main d’Albus dans la sienne a un effet calmant, alors Archie se concentre sur la sensation.



-Je vais ouvrir un peu ton jean et lancer un Aguamenti sur ta blessure, et ensuite on t’emmène à l’infirmerie. D’accord ?



Une fois de plus, le garçon hoche la tête. Lizzie découpe le jean et Albus blêmit en voyant l’étendue des dégâts. Il ferme les yeux et coupe sa respiration - mais c’est exactement la chose qu'il ne faut pas faire. Alors, de sa main libre, Archie attrape le menton du garçon et tourne son visage vers lui pour capter son regard.



-Albus, regarde-moi, dit-il désespérément. Il faut que tu respire, ok ? Si tu respires pas, ça va juste te faire encore plus mal. Allez, inspire, expire, lentement et profondément…



Albus réussit tant bien que mal à caler sa respiration sur celle d’Archie tandis que Lizzie lance un Aguamenti sur la cuisse du garçon.



-Oh merde, je crois que je vais être malade, marmonne Hugo en se détournant de la scène.



-Putain, Weasley, accroche-toi, merde ! jure Archie alors qu’Albus tente de regarder sa blessure. Non, Albus, regarde pas, merde !



-C’est si moche que ça ? demande Albus, la voix tremblante.



D’un coup, Archie a l’impression de voir une toute autre personne. Albus, qui est d’habitude renfermé, et dont les émotions ne se montrent que dans ses yeux, a complètement changé d’attitude. Son visage entier transmet toute la douleur et la panique qu’il ressent, et ses yeux cherchent frénétiquement quelque chose pour se rassurer. Une fois de plus, Archie capte le regard du garçon alors qu’Hugo répète :



-Regarde pas, Al, ça va aller, ça va aller…



-Je pense qu’on ferait mieux d’y aller, s’exclame Lizzie en se relevant. J’ai bien nettoyé la blessure, je propose qu’on s’en aille avant que la situation n’empire.



D’un même mouvement, Hugo et Archie se lèvent et attrapent chacun un bras d’Albus pour le soulever. Hugo étant plus petit que son cousin, la tâche s’avère plus délicate que prévue, surtout compte tenu de la blessure du garçon. Le Poufsouffle et le Serpentard passent un bras du blessé autour de leurs épaules ; et Archie passe son bras autour de sa taille pour le soutenir du mieux qu’il peut, tandis que Hugo agrippe le poignet passé autour de ses épaules. Tant bien que mal, le petit groupe fend la foule, Lizzie en tête, baguette levée.



Heureusement qu’elle l’a suivi, pense Archie. Si il s’était retrouvé seul avec Albus dans cet état-là, il n’aurait pas su réagir avec autant de sang-froid que la jeune fille. Maintenant qu’il n’a plus l’estomac retourné par la vue du sang et la panique, il sent l’inquiétude monter en lui et laisser un grand vide dans son ventre - il n’a pas réfléchi une seule seconde avant de s’élancer vers Albus et n’a pas pensé à Nolan ou Desideria, et il se maudit pour ça. S’il leur arrive quelque chose, Archie sera incapable de se le pardonner, et il espère de tout son coeur qu’ils sont sains et saufs.

Soudain, un bruit assourdissant tire Archie de ses pensées et une voix ressemblant fortement à celle d’Hugo Weasley s’élève dans un cri strident et paniqué.

34Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Dim 3 Déc 2017 - 21:10

Elia Stalia

Elia Stalia
5ème année
5ème année

En rentrant dans la salle commune des Poufsouffle le jeudi soir, Lizzie admira encore une fois l’immense pièce. L’espace était chaleureux, agréable, familier au bout de six ans. Des plantes étaient accrochées au plafond et parfois bousculées par les élèves les plus grands – c’était un héritage de la précédente directrice des Poufsouffle. Chaque directeur avait apporté sa pièce à l’édifice, lorsqu’il le souhaitait, pour faire de cette salle un endroit merveilleux.

Elizabeth sourit. Les confortables fauteuils lui faisaient envie mais elle savait que son lit était encore plus douillet. Se tournant vers les garçons, elle s’apprêtait à leur souhaiter bonne nuit quand Casey la prit de court :

-          On a cours à 9 heures demain matin, tâche de ne pas être en retard, dit-il à Elizabeth avant de s’éloigner.
-          Je ne suis jamais en retard en sortilège ! marmonna la batteuse.

Décidément, Casey ne faisait pas encore partie de ses amis. Il aurait su, sinon, qu’elle avait trop de respect pour Vaughn pour arriver autrement qu’à l’heure. Lizzie se retint de lui tirer la langue tandis qu’il lui tournait le dos. Mais le garçon, sûrement pressé d’aller se coucher, disparut trop vite.

-          Par le caleçon de Merlin, c’est pas le grand amour !
-          Evidemment, c’est monsieur parfait… qui veut dominer le monde, ajouta-t-elle plus bas.

Pour la peine, Elizabeth fusilla Hugo du regard. Elle se toucha ensuite le visage, et en particulier le nez, comme lorsqu’elle était mal à l’aise. Le garçon attendit calmement. L’ambiance dans la Salle commune était chaude et feutrée, agréable. La lumière tamisée ne permettait pas à Hugo de distinguer clairement la batteuse. Un léger parfum flottait dans l’air, dégagé par toutes les plantes au-dessus de leur tête. Elizabeth, qui avait suivi le regard de son ami, se rappela une vieille légende qui circulait chez les Poufsouffle. Leurs aînés racontaient qu’il y avait toujours une branche de gui au plafond mais que celle-ci n’apparaissait qu’au moment opportun. Les plus farceurs de la Maison allaient jusqu’à dire que le gui était un signe qu’il ne fallait pas louper, sous peine de malédiction. Les plus sages, comme David par exemple, précisaient que c’était seulement parce que les élèves ne levaient jamais la tête et que la branche était toujours au même endroit. Lizzie ne l’avait jamais vu. Elle rougit aussitôt.

-          Je… je vais me coucher ! s’exclama-t-elle en bafouillant.
-          Bonne nuit, répondit Hugo avec un sourire. A demain, 9h !

Il effleura les cheveux de son amie avant de s’en aller. Restée au milieu de la pièce, Elizabeth se tordit les mains. Elle avait vraiment passé une agréable soirée mais quelque chose, soudainement la perturbait. Elle se mordit les lèvres dans une vaine tentative de réflexion.

-          Qu’est-ce que tu fais debout à cette heure-là ?

Sursautant, Elizabeth se tourna vers le couloir et les tonneaux qui gardaient l’entrée. Chelsea se tenait là. Ses cheveux blonds brillaient dans la pénombre. Comme ses yeux.

-          J’étais à une séance de révision, marmonna la préfète. Et toi ?
-          J’étais avec Albus, répondit négligemment sa coéquipière avant de rentrer dans le dortoir.

Seule pour la deuxième fois, Lizzie se remit à regarder les plantes. Elle adorait la botanique. Et pas seulement pour le professeur. Soupirant, la jeune fille ne put s’empêcher de penser que son amitié avec Chelsea était en grand danger. Elles ne se parlaient normalement que lors des séances de Quidditch, parce qu’elles étaient trop passionnées pour laisser leur rancune gâcher leur potentiel.
 
Mais réfléchir dans la salle commune n’allait pas l’aider à régler ses problèmes. Tentant de remettre de l’ordre dans ses idées, Lizzie en vint à la conclusion que le mieux était d’aller se coucher – pour être à l’heure le lendemain et clouer le bec de Casey. Souriant à cette pensée, Lizzie haussa les épaules d’amusement. Se faisant, elle leva la tête un peu plus.

Son sourire se figea lorsqu’elle remarqua la branche de gui.

***


Ses boots violettes crissant sur le marbre, Elizabeth réussit à s’arrêter in extremis devant la salle de sortilège. Ses poumons étaient en feu, ses cheveux sortaient du chignon qu’elle avait rapidement fait après sa douche et ses joues étaient rouges.

-          Pile à l’heure, Lizzie ! s’exclama Hugo en lui donnant un coup de coude.

La jeune fille ne répondit pas immédiatement, trop occupée à récupérer ses poumons. Elle s’était levée en retard, avait couru jusqu’à la salle de potions, au sous-sol, avant de se rappeler qu’elle avait sortilège et de remonter quatre à quatre les marches jusqu’au troisième étage. 

-          Toujours à l’heure pour sortilège, réussit-elle à murmurer en toussant.

En voyant Casey soupirer, l’air dépité, David se tourna vers son amie avec un sourire compatissant. Il devinait sans mal la scène qui s’était jouée la veille. Il était partagé entre son souhait de voir Lizzie soutenir Casey en tant que préfète et l’amusement que lui procurait leur vieille rivalité puérile. Il attrapa Lizzie par les épaules et, avant que la professeure n’arrive, entreprit de la recoiffer. Comme toujours avec David, Lizzie ne manifesta pas sa méfiance habituelle à l’égard des garçons.

-          C’est mieux comme ça, fit le Poufsouffle une fois satisfait de lui.

Elizabeth arborait désormais une queue de cheval haute. Cela dégageait son visage et faisait paraitre ses yeux bleus encore plus grands. De son côté, Lizzie pensait surtout que cela faisait ressortir le défaut qu’était son nez. Elle remercia quand même David, parce qu’il était son ami et qu’elle aimait bien quand il se comportait comme un grand frère.

-          Tu es jolie Lizzie, commenta Lysandre avec un sourire espiègle. N’est-ce pas, Hugo ?

Le garçon eut une mimique de surprise en entendant le capitaine des Poufsouffle. Il regarda autour de lui, légèrement mal à l’aise, tandis que Lizzie remerciait Lysandre sans rougir. Elle s’étonnait presque que ce compliment ne soit pas suivi d’une comparaison à un animal fantastique, tant Lysandre mettait un peu de sa passion partout.

-          Euh, oui, très, marmonna Hugo en détournant le regard.

Malheureusement pour lui, Elizabeth ne l’entendit pas. Elle venait d’entrer dans la salle de classe.

-          Loupé mon gars ! s’exclama Lysandre avec une grimace.

Casey, tout en se demandant sûrement ce que son ami trouvait à Elizabeth, ne put s’empêcher de rire aussi.

***


Avant même que Lizzie ne le réalise, ce fut déjà le jour de Pré-au-lard. Elle était turlupinée par quelque chose, sans réussir à mettre le doigt dessus. En voyant Albus et Chelsea passer devant elle, une idée lui traversa la tête, mais trop vite pour qu’elle la saisisse. Râlant un peu, Elizabeth renversa sa cuillère de confiture d’abricot.

-          Eh Lizzie, fais gaffe ! s’exclama Isaac.

La jeune fille tourna un regard surpris vers son voisin de table. Le batteur soupira. Quand sa coéquipière avait ce regard, ce n’était plus la peine de lui parler. Il se resservit une couche généreuse d’œufs brouillés en contemplant la même direction que Lizzie auparavant.

-          Ils vont rester longtemps ensemble ? demanda-t-il à haute voix.
-          Je sais pas, ce serait la première fois qu’elle reste aussi longtemps avec quelqu’un, répondit Lizzie en croquant dans sa tartine.
-          Non, l’année dernière elle était restée un mois et demi avec Jones McGill.
-          … C’est qui déjà ?
-          Un septième année, un mec plutôt discret mais pas mal physiquement, commenta David en se mêlant à la conversation. Il est là, dit-il en désignant la table des Gryffondor.

Isaac se renfrogna imperceptiblement. La jeune fille le dévisagea avec attention, le mettant presque mal à l’aise. Un rouage venait de tourner dans son cerveau. Elle en lâcha sa cuillère. Elle se leva même à moitié de sa chaise, s’attirant quelques regards surpris. Elle se rassit tout aussi brusquement. Soupçonnant quelque chose de vraiment moche, la Poufsouffle préféra attendre d’être sûre avant de formuler son hypothèse.

-          Tu faisais quoi, jeudi soir, Isaac ? demanda-t-elle en se mordant la lèvre.
-          Je me suis entrainé au Quidditch avec Edmund et je suis rentré me coucher tôt, fit-il après un instant de réflexion.
-          Chelsea n’était pas là ?
-          Elle a décliné l’invitation.

Comprenant que son coéquipier avait le béguin pour la belle blonde, et depuis un moment à priori, Lizzie lui tapota gentiment l’épaule. Entre Archie et Isaac, elle commençait à faire souvent ce geste.

Hugo, Casey et Lysandre lui firent alors signe de partir pour Pré-au-lard. Attrapant David par le bras, Lizzie s’en fut rattraper les deux garçons. Leur programme de la matinée était chargé : la boutique d’équipement de Quidditch, la librairie et Zonko, évidemment.

En voyant Archie et ses amis marcher vers le grand portail de Poudlard, Elizabeth se porta rapidement à sa hauteur. Elle avait vraiment aimé la proposition de Nolan, jeudi soir ; elle était juste incapable de l’affirmer devant tant de monde. Archie se tourna discrètement vers elle, pour ne pas déranger Nolan et Desideria – ou pour que cette dernière ne se rende pas compte de son arrivée ? Mal à l’aise, Lizzie ne put s’empêcher de penser que la jeune Serpentard ne semblait pas l’apprécier.

-          Dis, ma voix est vraiment insupportable ?

Elizabeth faillit rougir devant tant de spontanéité. Par moment, elle parlait vraiment avant de réfléchir… Ce n’était pas parce que cette question la taraudait qu’elle devait la poser. 

-          Oh, non, t’en fais pas, la rassura-t-il. C’est juste Desi, elle est comme ça avec tout le monde…

La batteuse de Poufsouffle esquissa un sourire gêné. Elle enchaina rapidement sur son idée – ou plutôt celle de Nolan – de réunir tout le monde aux Trois Balais. Archie se montra réceptif, un peu moins quand elle parla d’Albus. Pour la deuxième fois de la journée, Elizabeth se retrouva à tapoter le bras d’un garçon mal aimé dans un geste dérisoire de réconfort.

Ils furent brusquement interrompus par Desideria. Songeant que cette fille lui faisait un peu peur, Elizabeth préféra prendre la poudre d’escampette. Non sans avoir convenu avec Archie de se retrouver pour boire une bièraubeurre.

En retournant vers Casey, Hugo et Lysandre, la préfète se sentit soudainement un peu triste. Elle n’avait pas dit à Archie ce qu’elle soupçonnait. Justement parce qu’il s’agissait de soupçons. Mais elle était sûre d’au moins une chose : en lui disant jeudi soir qu’elle était avec Albus, alors qu’Elizabeth se trouvait au même moment avec le cadet des Potter, Chelsea lui avait menti.

***


Elizabeth adorait Pré-au-lard. Pour une née-moldue comme elle, Pré-au-lard ou le chemin de Traverse étaient des lieux magiques. Des endroits plus simples que Poudlard dans l’architecture, moins chargé d’histoire et de sorcellerie, mais qui n’en étaient pas moins des endroits où la collectivité sorcière se rencontrait. Comme les moldus, les sorciers faisaient leurs courses ; mais l’ambiance était toute autre.

En revanche, un détail chagrinait la préfète. Pré-au-lard était un lieu de détente où les étudiants pouvaient se goinfrer de bonbons, acheter des livres qui s’enregistraient tous seuls dans la tête, s’extasier devant le dernier balai de Quidditch ou même s’extasier devant le dernier balai en se goinfrant de bonbons. Mais pour Lizzie, tout ceci tenait de l’illusoire. 

-          Tes parents t’ont donné combien ? demanda Hugo en aparté.

Souriant tristement, son amie ouvrit son portefeuille. Le garçon grimaça. Depuis que son père travaillait dans le magasin de l’oncle George et que sa mère avait été mutée à un haut poste au ministère, la famille Weasley, du côté de Ron tout du moins, ne manquait plus de gallions. Cela ne voulait pas dire qu’Hugo roulait sur l’or, son père étant un peu radin sur l’argent de poche. Mais à côté de Lizzie, il était aussi riche qu’Harry Potter.

-          Tu veux que…
-          Non ! répondit Elizabeth avec fermeté.

Voyant Hugo mal à l’aise, elle s’empressa d’ajouter :
-          C’est super gentil mais non, je ne pourrais pas te rembourser. Et pas la peine d’anticiper sur les cadeaux d’anniversaire ou de Noel, tu as déjà un an d’avance à force.

Le garçon haussa les épaules. Il ne se souvenait pas avoir faire tant de cadeaux à son amie mais Lizzie était douée pour tenir les comptes. C’était d’ailleurs sa seule manière de s’en sortir lorsqu’ils allaient à Pré-au-lard.

-          Vous venez ? On commence par le Quidditch ! cria Lysandre un peu plus loin.
-          On arrive ! répondit Hugo en attrapant de force Elizabeth qui cherchait à s’éclipser. Tu peux toujours admirer, lui dit-il plus doucement.

La préfète haussa les épaules. A quelques semaines de la rentrée, alors qu’elle avait dû acheter des livres et une nouvelle robe de sorcière pour se préparer à sa sixième année, elle savait d’avance qu’elle ne pourrait pas profiter pleinement de la sortie à pré-au-lard. Tant pis, c’était l’occasion de prendre l’air.

***


Les Trois Balais était le bar le plus connu du monde des sorciers. Sa patronne, madame Rosmerta, n’y était pas pour rien : elle alliait charme et efficacité depuis presque cinquante ans, ce qui était louche, d’après Lysandre. Hugo répétait à qui voulait l’entendre qu’elle était le premier crush de son père, au désespoir de Rose quand elle l’entendait.

-          Qui va chercher les bièraubeurre ? demanda Casey une fois qu’ils furent tous assis.

Ils n’avaient pas eu trop de mal à trouver une place, le bar était encore vide. Lizzie était contente de s’asseoir et cela se lisait sur son visage, si bien que ce fut Lysandre qui se leva pour aller chercher à boire. La préfète s’autorisa ce petit plaisir : la boisson était peu alcoolisée et surtout, à un prix raisonnable. Après avoir regardé pendant deux heures les vitrines de toutes les boutiques sans rien n’acheter d’autre qu’une plume en sucre, la jeune fille se sentait légèrement déprimée.

-          Tu as pris quoi dans la librairie ? dit-elle en se tournant vers Casey.

Lizzie tenta de masquer son malaise mais il fut malgré tout perceptible. Hugo en profita pour venir à sa rescousse – il n’allait quand même pas gâcher les efforts de ces deux-là !

-          Que des livres sur les animaux fantastiques, c’est une vraie obsession chez lui… et un manuel du premier amour sorcier, ajouta-t-il avec un clin d’œil.  

-          Uniquement pour que tu n’aies pas à l’acheter toi-même ! répliqua le préfet.

Elizabeth, d’abord surprise, éclata rapidement de rire. Elle donna un petit coup de poing dans l’épaule d’Hugo avant de froncer légèrement les sourcils.

-          Mais… Tu ne m’as jamais dit que tu avais quelqu’un en vue… ?

Le retour de Lysandre avec les Bièraubeurres évita à Hugo la lourde tâche de répondre pendant que Casey s’étouffait discrètement de rire. Lizzie, un peu décontenancée, ne préféra pas insister. Hugo et elle n’avaient jamais réellement parlé d’histoires d’amour. Pour Lizzie, c’était évident : elle n’avait été presque attirée que par des professeurs, il n’y avait pas lieu d’en parler sérieusement. Mais pour Hugo…

La préfète laissa son regard dériver pendant qu’elle avalait une première gorgée de sa boisson. Elle sentit une délicieuse chaleur se répandre dans tout son corps. Elle adorait ce petit goût de caramel qu’elle n’était pas parvenue à retrouver dans le monde moldu. Lizzie remarqua que le bar commençait petit à petit à se remplir et que de plus en plus de tables étaient prises. Autour de l’une d’elles se trouvait Chelsea. La jeune fille faillit avaler de travers en voyant qu’elle était à la table des septièmes années de Poufsouffle, et donc d’Edmund.

En espérant que ce dernier ne la remarque pas, Lizzie scruta le beau visage de Chelsea. Sa coéquipière lui avait menti et cela la perturbait. Elle aperçut alors, à deux places de la poursuiveuse, Jones McGill. Elizabeth, distraite, commença à pencher sa Bièraubeurre.

-          Ah non, pas deux fois dans la journée ! s’exclama Hugo.
-          Pardon ?
-          Tu as déjà renversé de la nourriture ce matin, ne fais pas pareil avec ta bièraubeurre !

Lizzie se mit à le fixer bizarrement, jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’il parlait de l’accident avec la confiture. Elle nota avec surprise que cela faisait deux fois qu’elle était distraite par Chelsea.

-          Tu en as sur la figure, répondit-elle à la place.

Hugo eut un léger sursaut. Il se passa immédiatement une serviette sur le visage pour enlever la mousse qui ornait le haut de sa bouche.

-          Ça vous dérange si on s’assoit avec vous ? demanda soudainement Archibald en arrivant à leur table et en joignant le geste à la parole.

Archie, Dési et Nolan s’installent à la table. Lizzie se fait vaguement la réflexion que le bar est désormais plein et qu’elle ne voit plus Chelsea. Tant mieux, cela lui évitera de renverser sa boisson à cause d’un stupide mensonge.

-          Ça vous embête si on se joint à vous ? Toutes les tables sont prises, dit Dan quelques minutes plus tard en apparaissant presque comme magie.

Les évènements s’enchainèrent ensuite rapidement, si vite que Lizzie fut incapable de se rappeler comment. L’instant d’avant, Archie s’asseyait à côté d’elle, Dan arrivait à leur table. L’instant d’après, Elizabeth et ses amis étaient dans la rue, entourés par une légère fumée et des étudiants qui couraient de tous les côtés. La jeune fille ne comprenait tout simplement pas ce qu’il se passait, son cerveau était comme figé. Elle avait vaguement conscience que Casey essayait de rétablir l’ordre mais…

-          Archie ! Archie attends-moi !

Elizabeth O’Brien n’était pas quelqu’un de rapide mais elle était souple et agile et pour se faufiler à travers la foule, c’était tout aussi pratique.

-          Attends-nous, merde ! Lizzie, pourquoi il a de si grandes jambes ?

Effarée, Lizzie fit face à Archie et Hugo. Elle se demanda, au milieu de toutes les pensées incohérentes qui lui traversaient l’esprit, pourquoi elle avait suivi Archie sans réfléchir, sans même se demander vers quoi il courrait, et pourquoi Hugo avait cherché à la rattraper.

-          J’allais pas te laisser partir comme ça, tout seul, dit Lizzie simplement en voyant le regard surpris d’Archibald.
-          Et c’est quand même mon cousin que tu allais chercher, j’allais pas te regarder faire sans rien dire ni rien faire, ajouta Hugo.

La légendaire loyauté des Poufsouffle était en œuvre, pensa Lizzie. Archibald tenta de protester mais Elizabeth savait d’avance qu’il était vain d’argumenter avec Hugo Weasley lorsqu’il avait une idée en tête. Sa mère n’était pas Hermione Granger pour rien.

En entendant le nom d’Albus, Lizzie se rappela brusquement après quoi Archie avait couru. Elle se retourna vers le Trois Balais, dans l’espoir d’apercevoir Casey – il était bien plus efficace qu’elle dans ce genre de situation. Mais, déjà, le bar était noyé sous les flammes et ses amis avaient disparu. La jeune fille se contraignit au calme. Mené par Casey, le petit groupe devait se diriger vers Poudlard ou un professeur. Ils étaient logiquement hors de danger. La priorité était désormais de retrouver Albus au milieu de ce nuage de fumée et de flamme.

-          Allez, au boulot ! s’exclama Lizzie en poussant Archie devant elle.

Heureusement pour les deux garçons, émotionnellement très attachés à Albus, ils trouvèrent le garçon rapidement. A moitié allongé sur le sol, son visage blanc témoignait d’une grande frayeur et d’une intense douleur. Lizzie comprit immédiatement pourquoi en baissant le regard vers la jambe droite de Potter.

-          Albus, qu’est-ce qui s'est passé ? demanda Lizzie, paniquée. Fais-moi voir.

Lizzie sentit l’angoisse s’emparer d’elle. Une fois de plus, elle se força à réfléchir de manière cohérente. Elle avait été nommée préfète à la place de Chelsea parce qu’elle était plus calme que cette dernière, moins prompte à la colère ou à la peur. Avec cette pensée en tête, Elizabeth parvint à sortir sa baguette de la poche de son jean sans trembler. 

La plaie d’Albus était hideuse. Sa cuisse était entaillée sur toute la longueur et l’os était sûrement cassé. Alors que les garçons retenaient des exclamations de dégoût, Lizzie se rendit compte qu’elle était la seule apte à aider Albus sans vomir tripes et boyaux. D’une voix calme, qu’elle ne se connaissait pas, Lizzie parvint à donner ses premières instructions.

-          Je vais ouvrir un peu ton jean et lancer un Aguamenti sur ta blessure, et ensuite on t’emmène à l’infirmerie. D’accord ? Ne panique pas, Albus.


Elizabeth se mit immédiatement à l’ouvrage. Le sort d’eau lui permit de nettoyer la plaie et de voir un peu mieux l’étendue des dégâts. Avec Archie, Albus et Hugo qui criaient autour d’elle, Lizzie ne parvenait pas à se concentrer suffisamment. Elle n’arrivait pas à se souvenir des sorts efficaces dans ce genre de situation. La médecine magique n’était pas enseignée à Poudlard mais Lizzie avait lu des bouquins sur le sujet, seulement elle était incapable de s’en rappeler.

-          Je pense qu’on ferait mieux d’y aller, s’exclama Lizzie en se relevant. J’ai bien nettoyé la blessure, je propose qu’on s’en aille avant que la situation n’empire.

Frustrée de ne pouvoir faire plus, la jeune fille prit le commandement des opérations. Une part d’elle nota avec affection qu’Archie faisait son maximum pour aider Albus. Elle échangea un regard avec Hugo et lui sourit. Même si Hugo était plus petit qu’Archie, il faisait son mieux pour porter Albus. Seule avec le Serpentard, Lizzie aurait sûrement employé la magie, ce qui était plus dangereux dans cette situation. La puissance des sorts avait tendance à varier dans l’angoisse.

Elizabeth se mit devant les trois garçons, ouvrant la marche. Il faisait de plus en plus sombre, les flammes dégageaient une fumée noire et épaisse. De gris et orange, le décor était passé de noir et rouge. Cela ne disait rien de bon à Lizzie. Même si elle était plus calme que ses amis et qu’elle ne criait pas, la jeune fille sentait lentement la peur s’épanouir dans son estomac. Elle avait la gorge sèche et ses yeux commençaient à pleurer. La fumée, réalisa soudainement Lizzie, il fallait…

-          AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Baguette levée, Lizzie se retourna immédiatement vers ses amis. Une fois de plus, le temps sembla ralentir et se distordre. Avant même qu’elle ne réalise que la personne qui criait était Hugo, Lizzie vit le pan de mur sur le point de s’effondrer. Ils étaient passés trop près d’une maison en flammes. Dans un fracas de fin du monde, les briques se détachèrent et tombèrent droit sur eux. 
Dans un sursaut, Archibald réussit à attraper Albus et à l’éloigner mais Hugo, resté à côté du mur, ne put rien faire d’autre que crier en portant une main désespérée à sa poche.

C’est à ce moment que Lizzie se rappela que son ami n’avait pas sa baguette. Il l’avait oublié dans le dortoir. C’était stupide mais Lysandre, trop pressé d’aller visiter le magasin de Quidditch, avait refusé que son ami retourne la chercher. Et cette erreur l’empêchait de réagir, alors qu’un mur s’abattait sur lui.

Lizzie avait souvent entendu dire qu’au moment de mourir, il était possible de revivre certains souvenirs. Alors qu’elle était la plus éloignée du danger, elle sentit pourtant son cerveau s’arrêter l’espace d’un instant. Un gamin aux cheveux châtain clair se présentait devant une fille recroquevillée dans le train. Le même garçon s’approchait d’elle en riant, ravi d’être dans la même Maison. L’enfant assurait naturellement son rôle de leader chez les noirs et jaunes et obligeait la fillette à parler. Petit à petit, ils devenaient amis, malgré toute la méfiance de la petite. Ils se retrouvaient ensuite, après deux mois de vacances, comme si rien n’avait changé. La petite fille s’attachait à lui, à son optimisme et à sa gentillesse. A cet humour qui la poussait à répondre, à parler, à se sociabiliser malgré elle. Les années passaient et les deux enfants, devenus adolescents, ne se quittaient plus. Il avait été le premier à voir ses bleus, ses blessures et à lui proposer de l’aide. Il avait été celui qui l’aidait à vaincre ses peurs. Et…

-          PROTEGO !

Le sort sembla déchirer l’air tant la voix qui le portait était désespérée. Et déterminée. Les briques qui s’abattaient sur Hugo s’arrêtèrent à un mètre du garçon avant de repartir en arrière, propulsées par le sort. Certains tombèrent jusqu’au sol en arc de cercle, entourant le Poufsouffle sans jamais le toucher. La lumière argentée disparue alors et Hugo porta une main à son cœur.  

-          N’oublie plus jamais ta baguette ! cria Elizabeth en se précipitant vers lui.

Elle se jeta dans ses bras avec l’énergie du désespoir. Ses yeux brillaient de larmes contenues. Après l’avoir serré très fort contre elle, elle se mit à le frapper de petits coups. Sa poitrine lui faisait mal et elle tremblait.

-          Plus jamais ça ! réussit-elle à dire dans un souffle.
-          Impressionnant, souffla Albus avec un petit rire. Même mon père n’a jamais lancé un sort de protection aussi puissant ! Tu as dû y mettre de sacrés sentiments !

La jeune fille le fusilla du regard. Après la peur, la colère s’emparait d’elle. Et, bizarrement, cela l’aidait à réfléchir. Elle se tourna vers le garçon, baguette levée.

-          Du calme Lizzie jolie ! s’exclama Archie en souriant. On admire juste tes compétences.
-          Ferula ! dit Elizabeth en pointant la jambe d’Albus.

Immédiatement, une attelle apparut du vide et vint enrouler la cuisse du garçon. Soulagé d’une partie de la douleur, Albus put enfin poser le pied par terre. Archibald le relâcha à regret mais le Serpentard n’était pas assez stable et faillit s’écraser par terre. Archie le rattrapa à temps et décida de ne plus le lâcher. Lizzie pouvait presque voir cette détermination dans ses yeux. Elle esquissa un sourire avant de se tourner vers Hugo qui n’avait encore rien dit.

Le regard du garçon était fixé sur elle. Malgré l’extrême urgence de la situation, Lizzie se sentit rougir. Les bras d’Hugo la serraient fort contre lui. Elle chercha en vain une boutade mais rien ne lui venait. Sa colère s’évanouit. Elle lui adressa un sourire d’abord hésitant puis, en voyant le garçon réagir, elle eut un grand sourire affectueux.

-          Si tu me fais encore une frayeur pareille, je te jure que je…
-          Merci, Elizabeth. Merci.

Hugo posa son front contre celui de son amie et ferma les yeux. Lizzie sentit, à travers leur proximité, toute la peur s’échapper du corps d’Hugo qui devint moins raide. Elle déposa délicatement un baiser sur sa joue avant de s’échapper. Ils n’étaient pas tirés d’affaire.

-          Il faut rentrer à Poudlard ou trouver un prof, on ne peut pas rester…

Une quinte de toux la saisit brusquement. Malgré elle, Lizzie ne parvenait pas à s’arrêter de tousser. Ses poumons étaient encrassés de fumée. Archibald fit un geste vers elle, voulant l’aider, mais Hugo, attrapant la baguette de Lizzie, fut plus rapide :

-          Anapneo !

Immédiatement, Lizzie put respirer plus librement. Elle adressa un merci bafouillant à Hugo avant que ce dernier n’applique le sortilège sur tout le monde, par mesure de sécurité. Vaughn serait fière d’eux, pensa Lizzie avec amusement. Hugo leur apposa ensuite le sortilège du tête en bulle.

-          Je veux pas casser votre optimisme, dit Albus brusquement, mais…
-          On se remet en route immédiatement, conclut Archie en l’aidant à marcher.

Ils reprirent la formation initiale. Lizzie se posta devant, une fois sa baguette récupérée, prête à réagir. Pourtant, elle ne cessait de trembler. Elle avait eu tellement peur… et elle continuait d’avoir peur. La plaie d’Albus était vraiment moche et nécessitait des soins qu’elle ne pouvait pas donner. Et même si la jeune fille s’efforçait de ne pas y penser, elle ignorait quelle était la cause de l’incendie. Etait-ce un simple accident magique ou plus grave, un attentat, comme il y en avait dans le monde moldu ? Rejetant cette dernière hypothèse, Lizzie tenta de retrouver son calme. Ils étaient proches de Poudlard, il ne pouvait rien leur arriver… La jeune fille sentit sa respiration se dérégler et une seconde avant qu’elle n’explose en sanglot, une main se glissa dans la sienne.

-          Tu te débrouilles très bien, dit Hugo en lui souriant.

Les yeux embués, le côté droit du visage recouvert de suie, les cheveux en pétard, le sortilège de tête en bulle comme une protection transparente autour de la tête, Lizzie sourit à Hugo comme si tout était normal. Ils pouvaient le faire.

-          Albus, accroche-toi encore un peu ! s’exclama Lizzie.

Elle se tourna vers eux. Maintenant qu’Albus pouvait s’appuyer sur sa jambe, la présence d’Hugo n’était plus nécessaire, c’est pourquoi il était venu se mettre à côté d’Elizabeth. Albus était toujours aussi blanc mais Archie lui chuchotait une litanie de mots à l’oreille qui semblait le calmer.

-          Le portail ! s’écria Albus en levant la tête.

Lizzie sentit une vague de soulagement l’envahir. Le portail de Poudlard était devant eux. Ils accélèrent le pas et le franchir rapidement. Immédiatement l’air fut plus respirable. Les protections du château avaient empêché l’incendie de s’y propager.

Le quatuor se dirigea rapidement vers l’entrée du château. Ils furent pris en charge par Vaughn au passage qui les dirigea vers l’infirmerie. La grande pièce était pleine de blessés ou de malades. La première sortie de Pré-au-lard attirait toujours une grande foule d’élèves. Quelques adultes, des visiteurs du village sorcier, se trouvaient aussi au milieu.

-          Casey ! s’écria Hugo en voyant son ami intact. Qu’est-ce que…

Il devint immédiatement blanc en constatant l’état de sa cousine Roxane et se précipita à son chevet. Brusquement libérée de la pression, constatant que personne n’était mort et qu’Hannah Abbott, l’infirmière, avait la situation bien en main, Lizzie se sentit beaucoup plus légère. Elle sourit même à Casey.

-          Contente de voir que tu vas bien. J’ai fait de mon mieux pour ramener ceux-là…

La jeune fille termina sa phrase dans un souffle. L’instant d’après, Casey se précipitait malgré lui pour récupérer Elizabeth O’Brien, évanouie, avant qu’elle ne touche le sol. 

35Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Mer 7 Mar 2018 - 19:14

Cowell Bratley

Cowell Bratley
2ème année
2ème année

-Dépêchez-vous de les afficher Casey, pour que les élèves aient le temps de s’organiser.
 
-Je vais le faire immédiatement, répondit le préfet. Bonne soirée professeur.
 
-Bonne soirée Casey.
 
Le Poufsouffle sortit du bureau du professeur Redmayne légèrement contrarié. Il avait bien dit à sa collègue préfète d’aller chercher les affiches pour la journée à Pré-au-Lard mais elle n’avait rien fait. La connaissant elle avait sans doute dû oublier. Son comportement tête en l’air concilié avec les entraînements de quidditch et ses manigances avec Archie, il n’y avait en fait eu aucune chance qu’elle fasse son devoir de préfète. Elle avait même failli rater le début du cours de sortilège le matin même alors qu’elle était censée ne jamais être en retard pour ce cours-là. Pour sa défense elle n’était pas techniquement en retard… juste très courte au niveau de l’heure.

Pour les affiches, Casey avait donc été obligé de rectifier ça et d’aller les chercher avec un jour de retard. Il faudrait qu’il en parle à la Poufsouffle pour lui rappeler de faire attention à ses obligations. En plus le professeur Redmayne avait bien constaté ce retard, n’ayant jamais eu se plaindre de Casey elle n’avait heureusement rien reproché. C’est ce que Casey espérait tout du moins.

Il était en train d’épingler les affiches aux panneaux de la salle commune quand une voix l’interrompit :

- Tu as des nouvelles de Liz et Archie ?

Hugo bien évidement. Ses inquiétudes concernant Liz et Archie lui faisaient penser à un mauvais arc narratif trainant en longueur. Et ça ne faisait qu’un peu plus de 2 semaines qu’ils étaient au château.

- Non toujours rien, répondit machinalement Casey.

Depuis que Hugo était venu à une séance de révision, il guettait encore plus Archie qu’avant. Pourtant ce n’était pas comme s’il c’était passé quelque chose de particulier. Ces séances n’avaient toujours aucuns sens du point de vue de Casey. Mais il devait y en avoir un, cela l’intriguait de plus en plus. Il faut dire que tout ça avait formé un groupe improbable. Sans aucun rapport aves ses réflexion, Casey se rappela un détail au sujet de Lizzie :

- Ah si, je me souviens de quelque chose finalement ! Mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas vraiment entre Elizabeth et Archie, précisa-t-il immédiatement en voyant le visage de son ami changeait de couleur. Mais bon c’est entre elle et… Edmund.

- Edmund ?! s’étrangla Hugo.

Il avait parlé un peu trop fort et se retourna pour voir si quelqu’un avait remarqué son malaise. La salle commune aussi bruyante qu’à l’ordinaire l’avait heureusement protégé des regards surpris. Casey lui mis une affiche dans les mains et lui fit signe de l’aider à l’accrocher pour le calmer un minimum.

- Calme toi, ce n’est pas la peine de réagir comme ça, lui intima le préfet.

En fait, il savait que ce qu’il allait lui dire allait le perturber alors il espérait faire passer ça le plus calmement possible.

- Euh… disons que je Elizabeth serait peut-être plus intéressée par Edmund. Elle a rougi quand je lui ai parlé de lui et ils s’entendaient bien lors de la soirée.

Hugo encaissa le choc en gardant un visage impassible, Casey constata que ça lui demandait un effort particulier.

- Et comme ils se voient souvent au quidditch ensemble, ce serait plus crédible qu’elle et Archie.

Il regretta instantanément cette phrase. Il avait franchi la limite, Hugo allait paniquer, c’était sûr. Il épingla le dernier coin de la dernière affiche et entraina Hugo dans le dortoir.

- Edmund bien entendu, pourquoi je ne l’ai pas vu venir ? se déplora le Weasley.

Parce que tu étais obsédé par Archie ? Que tu as un raisonnement déficient concernant Elizabeth ? Que tu n’as aucun sens des relations sentimentales ?

- Hugo pose toi une seconde, le calma Casey en forçant son ami à s’asseoir sur le lit. Tu es de loin le plus proche d’Elizabeth, tu es son ami depuis la première année, voire tu es peut-être maintenant son seul ami. Tu as une telle marge d’avance par rapport aux autres, ce ne sont pas même pas des concurrents.

- Justement c’est ça le truc. Je crois que je suis dans la friend zone.

Casey du se retenir d’éclater de rire mais tient bon. Puis en réfléchissant, il se dit qu’Hugo avait peut-être raison. Lui-même les voyait plus en amis qu’en couple mais ça ne voulait rien dire.

- La friend zone ça n’existe pas ! Tout peut arriver ! Et puis il serait temps de te lancer depuis le temps. A force de tergiverser, elle va vraiment finir avec quelqu’un d’autre !

- Mais j’aimerais bien… j’ai juste trop peur.

Le visage d’Hugo se chargea de tristesse et d’appréhension. Casey s’assit à côté de lui et mis la main sur son épaule.

-Avouer ses sentiments n’est déjà pas facile mais en plus je risque de perdre une amie. Ma meilleure amie. Je veux plus mais pas à ce prix-là.

Casey chercha quoi dire pour réconforter son ami. Il l’avait rarement vu aussi dépité, lui qui est si souriant et enjoué d’ordinaire. Il ne put lui dire que les mots suivants :

- C’est la règle du jeu. Tout le monde est à la même enseigne à ce niveau. Il faut savoir se montrer courageux. Fais ressortir le Gryffondor qui est en toi. Tu es un Weasley après tout.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres d’Hugo.

- Oui, tu as raison. Il faut se montrer courageux.
 
***

Le matin de la journée à Pré-au-Lard arriva sans que Casey parvienne à déterminer si Hugo était toujours aussi décider à faire avancer sa relation avec Elizabeth. Ce n’était en tout cas pas pour ce matin puisque la concernée déjeuner en compagnie d’Isaac. Ils devaient sûrement parler quidditch. Mais Casey ne doutait pas que son ami espérait réussir à lui parler pendant cette journée à l’extérieur du château. 
Ces pensées dirigèrent Casey vers sa propre situation sentimentale. Il regarda en direction de la table des Serdaigle, il repéra rapidement Ailys. Comme la plupart des élèves le week-end, elle portait des vêtements moldus mais elle dégageait toujours cette impression d’élève studieuse et propre sur elle. Elle releva la tête et croisa le regard de Casey, ils se sourirent pendant quelques secondes avant de reprendre leurs discussions respectives. Ailys semblait être une version féminine de Casey, leur couple a tout l’air d’une évidence.

Elizabeth vint les rejoindre et ils partirent en direction du petit village de sorcier. Sur le chemin ils croisèrent le trio Archie-Désidéria-Nolan et la Poufouffle convint avec eux de se rejoindre plus tard au pub. Casey ne savait toujours pas si c’était une bonne chose de trainer avec ces trois-là. Mais il devait avouer qu’il s’était habitué à leur présence et voulait en savoir plus sur eux même si Archie et Désidéria lui faisaient toujours une impression étrange. Concernant Nolan, Casey était aussi perdu que ces derniers jours, le Gryffondor était son opposé presque complet mais il sentait quelque chose de particulier chez lui. Il avait cette intuition que s’il perdait contact il le regretterait.

Le petit groupe de Poufsouffle arriva à Pré-au-Lard. Casey sentit une vague de bien être se répandre dans son corps à la vue de ces rues qu’il avait si peu l’occasion de voir. Etant né-moldu, ce petit village coincé dans les Highlands était le paradis. Il n’y avait pas l’ambiance internat de l’école, c’était un endroit où la magie était voyante et s’exprimait librement sans obstacle. Casey pouvait entrevoir ce que la vie de tous les jours d’un sorcier adulte pouvait ressembler.

Casey supporta pendant presque une heure les exaltations de ses amis devant les équipements de quidditch. De tout l’univers de sorciers c’est bien avec ce sport que Casey avait le plus de mal. Il trouvait les règles ridicules et le jeu incroyablement dangereux. Il avait cessé de trouver un sens à l’adoration des autres pour ce sport et essayait de supporter autant qu’il le pouvait les entrainements et les matchs auxquels participés ces amis. Au moins c’était la première boutique que le groupe visitait et il serait débarrassé pour la journée. C’était sans compter les nombreuses discussions quidditchiennes à venir bien sûr.

La librairie était plus le domaine de Casey, il aimait bien lire de temps en temps mais c’était surtout du côté papeterie qu’il aimait passer du temps. Il empilait les carnets, agendas et stylos en tous genres. Il adorait faire des listes, des plannings et tous les trucs du genre. Cette fois ci, il jeta son dévolu sur une plume-stylo bille. S’il avait pris l’habitude d’écrire avec de l’encre et une plume, le stylo bille restait largement plus confortable. Il était encore mal vu d’écrire avec autre chose qu’une plume alors la plume-stylo bille était un bon compromis.
Après avoir payé, Casey s’apprêtait à rejoindre ses amis à l’extérieur du magasin. Mais il aperçut entre temps Ailys au rayon des livres de métamorphose.

- Jamais loin des livres comme toujours.

La jeune fille leva les yeux et sourit à l’attention de Poufsouffle :

- Toujours et à jamais mon cher Casey, en matière de livre de cours tu n’es pas si mal non plus si je ne m’abuse.

- Je plaide coupable.

- On se retrouvera sûrement entre le rayon métamorphose et le rayon potion de la bibliothèque alors.

La jeune fille reposa le livre qu’elle tenait puis tourna le dos à Casey avec un petit gloussement pour disparaître au coin de la section des livres de sorts. Elle en faisait beaucoup trop niveau drague et elle le savait. C’était une sorte de jeu maintenant.

***

Le groupe arriva aux Trois Balais, le pub n’était pas encore très fréquenté et ils s’installèrent sur une des nombreuses tables de libre.

-Qui va chercher les bièraubeurres ? demanda Casey dès qu’ils furent tous installés, ils adoraient ces boissons.

Le jeune Scamander ne se fit pas prier pour partir à l’assaut du bar. Surprenant Casey, Elizabeth voulu démarrer la conversation :

- Tu as pris quoi dans la librairie ?

Avant qu’il n’ait pu répondre Hugo supposa qu’il était drôle d’ajouter :

- Que des livres sur les animaux fantastiques, c’est une vraie obsession chez lui… et un manuel du premier amour sorcier.
 
-Uniquement pour que tu n’aies pas à l’acheter toi-même ! répliqua aussitôt Casey.

Heureusement Lysandre revint avec leurs commandes avant qu’Elizabeth ne tergiverse trop. Casey prit une petite gorgée laissant le goût de la boisson lui remplir la bouche.

- Ça vous dérange si on s’assoit avec vous ?

C’était Archie qui venait de débarquer avec Desideria faisant légèrement sursauter Casey. Puis coup sur coup Nolan arriva avec 3 bièreaubeurres ainsi que Dan et Roxane venant se joindre à leur table déjà bien remplie. Mais avant que quiconque n’est eu le temps de s’asseoir, une forte d’explosion se fit entendre. Il y eut quelques secondes de silence angoissant, tout le monde se regardant sans savoir quoi faire. Puis ils purent entendre un cri strident et un homme appeler à l’aide.

Dans un même mouvement de foule, la salle entière se leva et se précipita dehors en état de panique. Le groupe d’élève fut porter par le mouvement et se retrouva à l’extérieur où une fumée noire montée au ciel et envahissait petit à petit le village. Les gens criaient et courraient dans toutes les directions de manière chaotique. Tout avait dégénérait. Casey sentit une montée de panique mais réussit à la bloquer, il voulut prendre une grande respiration pour se calmer mais s’abstint au dernier moment pour ne pas s’asphyxier avec la fumée. A la place il ferma les yeux une petite seconde et les rouvrit déterminer à garder son sang-froid et à ne surtout pas perdre sa lucidité.

- Lizzie, il faut qu’on fasse quelque chose ! Intima-t-il à sa collègue.

Mais celle-ci ne fit même pas mine de l’avoir entendu. Il était parti pour la secouer un petit peu afin de la faire sortir de sa torpeur mais même moment Archie s’élança tout droit vers le brasier. Casey aperçu alors Albus Potter en difficulté au milieu des flammes, il était à peine visible désormais. Puis ce fut au tour de Liz et de Hugo de partir jouer les héros dans le brasier. Le cœur de Casey rata un battement mais il ne pouvait plus rien faire pour eux. Il se retourna vers les autres et constata que Lysandre n’était plus là. Il avait dû être emporté par la foule.
Avant que la situation ne s’envenime encore plus, il s’adressa brusquement aux autres :

- Stop, arrêtez ! Mais vous-êtes fous ou quoi ? C’est super dangereux !

Les autres le regardèrent semblant enfin comprendre la situation ou alors étaient trop perturbés pour faire autre chose. La fumée était presque arrivée sur eux, la visibilité réduite à quelques mètres et encore ça allait s’empirer. Il faisait de plus en plus chaud et la panique régnait toujours. Le mieux à faire était de partir d’ici, ils ne pouvaient plus rien pour les autres et se mettre en danger inutilement n’était clairement pas une solution viable. Les secours allaient sans doute bientôt arriver, ils ne devaient pas les entraver. Le préfet dit aux autres de la voix la plus claire et rassurante possible :

- Il faut sortir de là.

Il commença à se retourner pour guider le chemin mais Nolan lui cria :

- On ne peut pas les laisser là-bas !

Casey ravala la colère qui montait en lui et fixa Nolan dans les yeux prêt à le traîner de force. Ne voyait-il pas qu’ils étaient en plein détresse et que la situation était urgente ? La panique remonta mais encore une fois il fit tout pour ne pas la faire exploser. Garder son calme à tous prix. Un sentiment de compréhension passa entre les 2 garçons. Casey comprenait la réaction de Nolan mais ils ne pouvaient pas se le permettre maintenant.

- Je pense pareil que toi Nolan, mais Casey a raison, résuma Dan. Si on reste plantés ici, on va juste finir enfumés.

Nolan acquiesça après quelques secondes de réflexion, il prit Desideria par la main et le groupe fut prêt à partir. Il essaya de repérer le meilleur chemin pour sortir de là et fit passer les 4 autres élèves devant lui afin qu’il puisse les surveiller.

Ils longeaient un mur pour ne pas se perdre et restaient bien en ligne. Ils avançaient assez rapidement et Casey eut bon espoir qu’ils sortent de là assez vite. Mais c’était être trop optimiste, au même moment un homme percuta Roxane avant de repartir de plus belle. La jeune Serdaigle tomba violement sur la tête avec un bruit alarmant.

- Vite, faites un cercle autour d’elle, réagit instinctivement Casey.

Dan aida son amie à s’asseoir. C’était vraiment moche, Roxane devait vraiment souffrir malgré le fait qu’elle disait qu’elle allait bien. Sa mâchoire était à peine discernable dans l’écoulement de sang. Mais ce n’était pas le pire. Casey remarqua que la cheville avait un angle totalement inhumain et commençait déjà à violacer. Il retient un mouvement de recul.

- Oh, merde, jura Desideria qui venait de remarquer aussi l’état de la cheville.

Roxane elle-même défaillit en voyant le résultat et les autres n’en menaient pas large.

- Oh merde, conclu Dan. Quelqu’un maîtrise des sorts de premier secours ?

- Moi, répondit Roxane d’un air hébété.  
                                                                                   
- Même si c’était le cas, c’est trop grave pour un Episkey. Il faut la ramener à l’infirmerie, et vite.

- Elle peut pas marcher dans cet état, objecta Desideria.

- On peut la faire léviter, proposa Nolan.

Ce n’était pas idiot, la foule était mois nombreuses et ils avaient plus d’espace en revanche la fumée gagnait du terrain. Une fois que Dan fit léviter Roxane, Casey intima aux autres de rester en cercle et de vite repartir.
Ils avançaient lentement et la foule devenait de plus en plus à mesure qu’ils s’éloignaient du foyer principal.

- Les Aurors sont probablement déjà en route, de toute façon, murmura Roxanne.

- Pourquoi les Aurors se déplaceraient pour - commença Nolan, avant de s’interrompre subitement. Son visage se durcit. Tu penses que c’était un attentat ?

Ils se regardèrent tous sans répondre quelque peu mal à l’aise. Casey avait fait exprès de ne pas penser aux raisons de cette situation. Mais objectivement un attentat était la cause la plus plausible. Il repensa au premier ministre moldu qu’il avait entendu à la radio le jour de la rentrée. Il se passait tellement de choses horribles en ce moment dans le monde. Les moldus étaient les premiers concernés mais les sorciers étaient de plus en plus impliqués. Si aujourd’hui était vraiment un attentat, le Royaume-Uni entrerait-il en guerre ? Pré-au-lard était un village sorcier, il était peu probable que les moldus en entendent même parler. Mais justement la communauté sorcière ferait-elle pression ? Casey chassa ses pensées pour se reconcentrer sur la situation présente, ils avaient encore beaucoup de chemin à faire.

***

La traversée du village fut pénible. Le Poufsouffle arrêta de compter le nombre de protego que le petit groupe lança. Ils avançaient lentement mais sûrement. Chaque pas était difficile mais petit à petit ils furent libérer de la fumée. Puis ils eurent plus d’espace, la foule devenant moins dense et plus calme. Lorsqu’ils arrivèrent à la sortie du village, des élèves étaient sur la route de l’école. Tout le monde était anxieux et se hâtait de rentrer. Casey prit la tête du groupe pour maintenir un minimum l’allure, ils devaient se dépêcher pour Roxane.
Un sentiment d’intense soulagement envahit Casey lorsqu’ils arrivèrent enfin à l’école. Ils l’avaient fait ! Son corps se décrispa légèrement et il se rendit compte qu’il avait mal pour ainsi dire partout. Mais surtout il était complétement épuisé mentalement, il ne rêvait que de se mettre en boule dans son lit et de dormir toute une journée. Mais ça devait attendre encore un peu.

Le préfet inspecta l’état des autres. Desideria et Nolan étaient toujours choqués mais ils étaient calmes, sans doute préoccupés par le sort de leur ami. Il capta le regard de Nolan sur lui qui tourna aussitôt la tête. Il ne voulait sans doute pas qu’il le voit dans cet état. Dan quant à elle était concentrée uniquement sur Roxane, sa détermination et son endurance était impressionnante. Pas étonnant qu’elle soit la capitaine de son équipe. Cette réflexion fit rire Casey, lui qui ne s’intéressait pas au Quidditch.

Ils prirent la direction de l’infirmerie après avoir conclu qu’ils resteraient ensemble jusqu’au bout. Puis de par son rôle de préfet, Casey se sentait moralement responsable de tout le groupe. Sur le chemin Casey se laissa à penser à ses amis. Il avait espoir qu’ils soient peut-être déjà rendus à l’infirmerie mais c’était peu probable. Hugo et Liz ensemble ne faisait pas une paire digne de confiance dans une situation dangereuse sans compter Lysandre qui avait disparu.

Arrivé à l’infirmerie, il put constater  que ses amis n’étaient effectivement pas arrivés. Madame Abbott s’occupa rapidement de Roxane. Casey lui expliqua précisément ce qui c’était passé.

- Bon, ce n’est rien que je ne puisse pas réparer, conclu Hannah d’une voix rassurante, mais il faudra que tu passes la nuit ici de façon afin que je puisse surveiller ton évolution.

Rassuré, le petit groupe eut à peine le temps de s’asseoir au chevet de Roxane que la porte de la salle s’ouvrit sur le reste du groupe. Casey sentit un poids sur ses épaules s’envoler à l’instant où il vit les 4 élèves entrer dans l’infirmerie.

- Casey ! s’écria Hugo.

Mais la réjouissance de son ami ne dura que quelques secondes, le temps qu’il aperçoive sa cousine blessée allongée sur le lit. Albus portait par Archie était aussi mal en point. Quant à Liz, elle se dirigea vers Casey :

- Contente de voir que tu vas bien. J’ai fait de mon mieux pour ramener ceux-là…

Mais avant qu’elle ait pu finir sa phrase, elle tanga dangereusement avant de s’évanouir.  Dans un réflexe, Casey la rattrapa de justesse. Réalisant qu’il tenait dans ses bras sa meilleure ennemie il la passa tout aussi instinctivement qu’il l’avait rattrapé à Archie qui venait de déposer Albus sur un lit. Le Serpentard passa à son tour Liz dans les bras d’Hugo. Casey se sentit un peu honteux d’avoir commencé cet échange de batteuse/préfète Poufsouffle.

- C’est parce-que je dois… m’occuper de défaire l’attelle d’Albus pour que Mme Abbott puisque mieux l’occulter, se justifia Archie.

- Ce n’est pas une raison pour la traiter comme un sac de patates ! riposta Hugo.

Mais Casey savait que la situation lui convenait parfaitement. C’était même étonnant qu’Archie lui ai « donné » Liz comme ça. Archie et Elizabeth s’étaient beaucoup rapprochés ces derniers temps. Au point qu’Archie la pousse vers Hugo ? lls en étaient déjà à s’arranger des histoires de couple ? Vraiment il y avait quelque chose de bizarre dans toute cette histoire. Mais ce n’était pas le moment de penser à ça.

Madame Abbott d’un coup de baguette magique réveilla Elizabeth encore toute confuse. Après une gorgée de potion elle reprit des couleurs. Malgré ce petit incident, Casey devait se rendre à l’évidence qu’il était impressionné par la jeune fille. Elle avait apparemment guidé les autres et donné les premiers secours à Albus. Il l’avait sous-estimé, elle était capable de faire le travail quand elle en avait envie. Ce qui était d’autant plus rageant qu’elle soit tellement inefficace habituellement. Enfin il y avait de l’espoir maintenant mais pour l’instant elle avait bien mérité un peu de repos. Comme tous les autres d’ailleurs.

- Je suis navrée les enfants, mais il va falloir que vous laissiez ces deux-là se reposer. Vous feriez mieux de retourner dans vos salles communes respectives en attendant des mots de vos chef de maison sur l’incident de cette après-midi.

Il avait furieusement envie de partir se coucher dans son lit mais d’un autre côté il ne voulait pas laisser les autres. Ils avaient vécu quelque chose de fort aujourd’hui et Casey n’était pas prêt à les laisser. Il croisa encore une fois le regard de Nolan. Comme à chaque fois qu’il y avait une décision à prendre, on aurait dit que le Gryffondor le testait. Casey répondit toutefois à contre cœur :

- Madame Abbott a raison, il est temps que chacun rentre chez toi.

Il fallut que Nolan lui lance « Euh, je ne suis pas sûr qu’on tienne tous dans mon lit, mais pourquoi pas ? » pour que Casey se rende compte de son erreur. Il rougit instinctivement, légèrement embarrassé. Il n’aurait jamais fait cette erreur en temps normal. Il regarda ailleurs le temps que la gêne passe et que les autres arrêtent de rigoler.

- Vous pouvez venir chez nous, avança Hugo. Ça semble le choix le plus logique vu le nombre de Poufsouffle ici présent. Enfin, que si ça vous dit...

Casey fut assez surpris de la proposition et fut premièrement assez réfractaire à cette idée. Deux Serpentard, un Gryffondor et une Serdaigle passant la soirée chez les Poufsouffle ça faisait beaucoup. Mais tout le monde tourna la tête vers lui attendant son verdict. Il réalisa qu’au final, il avait envie que tout le monde vienne même s’il connaissait à peine la moitié d’entre eux. Puis si un jour comme ça n’était pas suffisant pour bousculer un peu les limites du règlement, il n’en existerait pas d’autres.

- J’imagine qu’il n’y a rien de mal à ça, trancha-t-il, un peu comme les séances de révision chez les Serdaigle.

Les au revoir aux blessés furent difficiles mais ils prirent la route de la Salle Commune. Sur la route Casey aperçu Ailys qui était indemne. Ses vêtements étaient propres, elle avait dû partir avant l’incendie. Il espérait que Lysandre réapparaîtra dans le même état. Il se sentit mal de ne pas l’avoir cherché après que Hugo soit arrivé. Avec un peu de chance il était déjà dans la salle commune.

Arrivé devant le tonneau, Casey frappa sur le couvercle selon le rythme du mot de passe. L’ouverture de la salle se dévoila et le groupe pénétra chez les Poufsouffle.

-Lysandre est là ! s’exclama Hugo. Isaac et David aussi !

Le préfet laissa échapper un soupir de soulagement. Tous ces amis étaient en sécurité. Il se rendit compte qu’il était soudain très fatigué et s’assis lourdement sur un fauteuil en invitant les « étrangers » à faire de même. L’ambiance de sa Maison lui procura un sentiment de confort et de sérénité. Il n’avait jamais été aussi heureux de revoir cette salle commune.

36Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Sam 5 Mai 2018 - 23:22

Naiara M'anrill

Naiara M'anrill
5ème année
5ème année

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Le chemin de retour au château avait été éprouvant, stressant et lent. Nolan ne s’était même pas rendu compte qu’il avait à peine respirer avant d’atteindre les portes du château. A ce moment-là, il se rendit compte du mal de tête qui le terrassait à cause de manque d’oxygène, empiré par la fumée qui avait envahi le village de Pré-au-Lard. L’air pur de l’autre coté du portail fut accueilli par une symphonie de soupirs de soulagement et d’inspirations profondes.
Nolan jeta un coup d’œil furtif à Dan : elle tenait si fort sa baguette que ses mains en tremblaient, mais son regard ne flanchait pas, complètement fixé sur le corps de Roxanne en lévitation.

- Dan ? dit le Gryffondor calmement, ne voulant pas la surprendre. Tu ne préfères pas que je prenne la relève ? On est pratiquement arrivés et hors danger...

- Non, répliqua tout simplement Dan.

Son ton ne traduisait aucune animosité, mais tout simplement une détermination ahurissante qui en devenait intimidante. Nolan acquiesça d’un simple mouvement de tête et continua à avancer.

A ces côtés, Dési, qu’il tenait encore par la main, était toute muette et regardait ses pieds. Le doute planant sur la situation d’Archie l’avait plongé dans un silence profond depuis qu’ils avaient entrepris leur chemin vers le château. Nolan aussi était inquiet, mais se rassurait en s’accrochant aux compétences de son talentueux ami.

Devant lui, Casey guidait le petit groupe. Il avait baissé sa baguette dès qu’ils avaient pénétrés dans les enceintes de Poudlard et Nolan remarqua qu’il se massait discrètement les épaules. Il avait maintenu son calme tout au long de l’incendie et avait réussi à diriger le petit groupe avec sureté. Finalement, cela avait dû l’affecter plus qu’il souhaitait l’avouer. Nolan était tout de même impressionné par son sang-froid. Il en esquissa un léger sourire. Ce dernier du ressentir le regard du Gryffondor sur lui puisqu’il se retourna et croisa son regard. Surpris, Nolan détourna le regard et se surprit à rougir. Il fut ravi que Dan ait choisi cet instant précis pour briser le silence.

- Je vais amener Roxanne à l’infirmerie, vous pouvez rejoindre vos salles communes ou chercher vos amis si vous préférez.

Nolan fronça les sourcils et fixa Dan sérieusement.

- On vient avec toi.

Dési ne dit rien, se contentant de suivre Nolan de près, toujours enfouie dans son silence, et Casey marmonna quelque chose en lien avec ses responsabilités en tant que préfet. Il semblait plus troublé qu’avant et Nolan soupçonnait que ses inquiétudes l’avaient rattrapé. 

Dan acquiesça et tourna à gauche à l’entrée de Poudlard en direction de l’infirmerie, accélérant inconsciemment la marche. Le sort incertain d’Archie rongeait intérieurement le jeune lion, mais jamais il n’aurait laissé Dan toute seule. Pas qu’elle ne soit pas capable de s’en sortir toute seule, c’était une sorcière très douée, mais vu l’état de Roxane, il doutait qu’elle ne garde son sang-froid bien longtemps. Il ne serait pas surpris que ses émotions ne s’effondrent sur elles dès lors que Roxanne sera prise en charge. 

Dès qu’ils eurent franchit le seuil de la porte de l’infirmerie, l’infirmière, Hannah Abbott accourut à leur rencontre.

- J’ai appris ce qu’il s’était passé au village, je me disais bien qu’il ne serait qu’une question de temps avant qu’un blessé n’arrive…

Dan déposa rapidement Roxanne sur le lit qu’avait indiqué Hannah.

- Oh mon dieu, que s’est-il passé ? s’exclama-t-elle en regardant de plus près l’état de Roxane.

Elle commença son auscultation ainsi que ses soins pendant que Dan racontait l’histoire. Cependant, sa voix commençait à se casser et Casey décida de prendre la relève tandis que Nolan posa sa main sur l’épaule de la capitaine de l’équipe de Serdaigle. A sa grande surprise, celle-ci se détendit un peu sous cette action et Nolan décida de la prendre tout doucement dans ses bras, dans un élan de réconfort.

- Bon, ce n’est rien que je ne puisse pas réparer, conclu Hannah d’une voix rassurante, mais il faudra que tu passes la nuit ici afin que je puisse surveiller ton évolution.

Tout le petit groupe soupira à l’unisson. Nolan libéra Dan de son emprise qui pris place sur une chaise au chevet de Roxanne. Ils n’eurent même pas le temps de se recentrer sur le sort des autres que la porte de l’infirmerie s’ouvrait brusquement et ces derniers en franchissaient le seul.

- Casey ! s’écria Hugo, qui venait d’apparaître.

- Archie ! cria Nolan pratiquement au même moment en apercevant son meilleur ami qui portait un Albus très mal en point.

Tandis qu’Hugo se ruait vers le chevet de Roxanne, le Gryffondor se dépêcha d’aller aider Archie à positionner Albus sur un lit proche de celui où était installée Roxane pendant que Hannah préparait le poste. Ils avaient à peine aidé Albus à poser sa tête contre l’oreiller que leur attention fut captée par un événement inattendu.

 - Contente de voir que tu vas bien. J’ai fait de mon mieux pour ramener ceux-là…

Lizzie, qui venait tout juste de finir sa phrase, se diriger dangereusement, tête la première, vers le sol. Casey, répondant à son premier instinct, se précipita pour la récupérer vu qu’il se trouvait à proximité de la jeune fille. Il ne lui fallut pas plus d’une seconde pour réaliser qui il tenait entre ses bras, et, pris d’un élan de panique, se tourna vers Archie pour lui refiler la jeune Poufsouffle. Ce dernier esquissa un petit sourire avant de remettre Lizzie entre les bras d’Hugo, ajoutant rapidement, face au regard interlocuteur des autres :

- C’est parce-que je dois… m’occuper de défaire l’attelle d’Albus pour que Mme Abbott puisque mieux l’occulter.

- Ce n’est pas une raison pour la traiter comme un sac de patates ! riposta Hugo bien qu’il semblait content de cet arrangement.

Nolan trouva cela bien étrange. Madame Abbott était bien plus qualifiée qu’Archie pour réaliser cette action. Que tramait Archie ? Le jeune Gryffondor déposa son regard sur Hugo Weasley qui tenait Lizzie fermement entre ses bras, déterminé à ne pas la faire tomber. Il déchiffra un semblant de tendresse dans les yeux du jeune homme braqués sur la jeune Poufsouffle. C’était connu de tout le monde qu’Hugo Weasley avait un faible pour la batteuse de Poufsouffle, mais ce qui n’était pas clair, c’était pourquoi Archie semblait vouloir jouer cupidon dans l’histoire. Il n’avait pourtant jamais montré un rapprochement avec le jeune Weasley donc Nolan ne comprenait pas vraiment pourquoi son ami souhaitait rapprocher ces deux-là.

- Toi aussi tu vas devoir passer le nuit ici jeune homme.

C’était la voix de l’infirmière qui extirpa Nolan de ses pensées. Elle semblait avoir fini d’examiner Albus.

- D’ailleurs, laissez-moi féliciter celui ou celle d’entre vous qui a réalisé le sort Ferula à la perfection.

- Navrée de vous dire madame que ce ne sera pas possible, répondit un Archie fortement amusé. Voyez-vous, ce sort fut jeté par la charmante demoiselle évanouie là-bas.

Madame Abbott se retourna et sembla remarquer pour la première fois la jeune Poufsouffle inconsciente dans les bras de son camarade.

- Oh mon dieu, mais vous auriez dû me faire signe avant !

Sous le regard amusé du groupe, l’infirmière se plaça face à Lizzie et formula harmonieusement, accompagné d’un précis coup de baguette : « Rennervate ! ». A peine une seconde plus tard, Lizzie se réveilla tout naturellement, en clignant un peu des yeux et légèrement confuse.

- Que s’est-il passé ? demanda-t-elle innocemment.

- Tiens, bois ça, commanda Hannah Abbott en lui tendant une fiole remplie d’un liquide fuchsia. Ça devrait redonner de la couleur à tes joues.

Elizabeth acquiesça poliment et s’exécuta aussitôt, grimaçant à peine lors de la déglutition. Comme l’avait annoncé l’infirmière, Lizzie perdit rapidement son teint maladif post évanouissement et sembla retrouver des forces aussi instantanément. Alors qu’elle retrouvait ses esprits, elle remarqua pour la première fois les bras d’Hugo autour d’elle. Ce dernier se rendit compte à ce moment même qu’il tenait encore sa camarade et la lâcha d’un mouvement un peu trop brusque en rougissant.

Ces quelques scénettes firent oublier temporairement les derniers événements au groupe, mais malheureusement, la diversion touchait à sa fin et chacun du refaire face à la réalité de la situation : deux de leurs amis étaient blessés et personne ne savait vraiment quel était l’origine de l’incendie.

Plus personne ne dit rien pendant quelques minutes. Dan tenait la main de Roxanne, assise près de son lit, tandis qu’Archie reposait sa tête sur le matelas du lit d’Albus. Lizzie et Hugo étaient assis entre les deux lits et finalement, Casey et Nolan avaient préférés rester debout et faisaient face au groupe. Hannah Abbott avait refait les attelles et bandages de ses deux patients pendant que ces derniers avalaient les potions qu’elle leur avait prescrits.

-  Je suis navrée les enfants, mais il va falloir que vous laissiez ces deux-là se reposer. Vous feriez mieux de retourner dans vos salles communes respectives en attendant des mots de vos chefs de maison sur l’incident de cette après-midi.

Personne ne semblait très enthousiaste à l’idée de partir et de se retrouver, pour certains, seuls dans leurs salles communes.

Nolan balaya la salle dans une vaine tentative de croiser un regard tout aussi désespéré que le sien. Il ne voulait pas se retrouver seul dans son dortoir. Coen ne laisserait jamais Alice après un incident comme ça et il n’avait aucune envie de croiser les autres 6ème années avec qui il partageait le dortoir. Ses yeux finirent par se poser sur Casey qui se trouvait à quelques pas de lui. Ce dernier échangea un regard avec Nolan, et, sans rompre la connexion, soupira, obligé de respecter son rôle de préfet à contre cœur.

- Madame Abbott a raison, il est temps que chacun rentre chez toi.

Sur le coup, personne ne sembla réagir. Nolan cligna des yeux. Il était tout à fait conscient que c’était une simple et innocente erreur, mais quelque chose avait réagi en lui suite à l’affirmation et il n’arrivait pas à identifier l’émotion. Il mit ça sur le compte de la journée qui avait été très éprouvante et riposta enfin :

- Euh, je ne suis pas sûr qu’on tienne tous dans mon lit, mais pourquoi pas ?

En temps normal, il aurait fait semblant de flirter avec Casey en même temps, mais bizarrement, il n’avait pas réussi à se comporter de la sorte après avoir croisé le regard du jeune Poufsouffle. Ce dernier arborait une légère couleur rosée sur ses joues, surement gênée à la suite de son équivocation. Cela avait pris par surprise le Gryffondor qui n’avait pas pu s’empêcher de trouver cela mignon. Il déglutit difficilement tandis que son regard se déposa inconsciemment sur les lèvres de Casey. Les quelques pouffements et rires du reste du groupe l’extirpèrent de sa rêverie et il se rapprocha innocemment d’Archie, comme si de rien n’était.

- Mais plus sérieusement…

- Tiens, t’en es capable ? riposta Archie avant que Nolan ne puisse continuer...

Ce dernier le fulmina du regard.

- Hum… Comme je disais avant d’être si impoliment interrompu, vous vous sentez de rentrer là ?

Personne ne répondit, mais il était clair que ce n’était le souhait de personne.

- Vous pouvez venir chez nous, proposa timidement Hugo. Ça semble le choix le plus logique vu le nombre de Poufsouffle ici présent, rajouta-t-il comme s’il devait se justifier. Enfin, que si ça vous dit...

En une synchronie parfaite, toutes les têtes se retournèrent vers Casey qui sembla réfléchir quelques secondes avant de soupirer, un sourire aux lèvres :

- J’imagine ‘qu’il n’y a rien de mal à ça, un peu comme les séances de révision chez les Serdaigles.

Dan quitta Roxanne à contre cœur et Archie dû être pratiquement arraché du lit d’Albus par une Hannah Abbott qui perdait patience avant que le petit groupe ne se remettent en marche dans les couloirs du château. Sans l’urgence de toute à l’heure, ils purent avancer tout en douceur et avec calme. Hugo et Casey menaient la marche, suivis de près par Dan. Elle avait le regard un peu triste, et Nolan supposa que Lizzie s’était rapproché de la jeune Serdaigle afin de rectifier cela. Il ne put s’empêcher de sourire face à cet élan de générosité et bienveillance si caractéristique des Poufsouffles. Derrière elles, Nolan, Archie et Dési fermaient la marche.

- C’était quoi ça tout à l’heure avec Lizzie ? en profita pour demander Nolan à son ami.

- Oh juste une envie de faire avancer les choses, répondit-il en souriant.

Cela n’avança pas beaucoup le Gryffondor, mais il ne put pas approfondir le sujet car ils semblaient être arrivés à destination. Il connaissait déjà ce couloir car il avait l’habitude d’aller chercher de quoi manger aux cuisines, mais il n’était jamais entré dans la salle commune des Poufsouffle. Il ne s’était jamais lié d’une forte amitié avec aucun élève de la maison jaune, bien qu’il en connaisse et apprécie un bon nombre. Mine de rien, il avait hâte de voir à quoi elle ressemblait et il ne fut pas déçu.

Casey interpréta une mélodie inconnue sur un tonneau prostrée dans un coin et une entrée surgit de nulle part. Mais Nolan n’eut pas le temps de s’attarder sur cette particulière façon d’accéder à la tanière des Poufsouffles -qu’il trouve d’ailleurs très ingénieuse- puisqu’il pu enfin admirer le décor.

Jamais il n’avait vu une pièce aussi beignée de lumière, ce qui était assez extraordinaire puisque c’était déjà la fin de l’après-midi. Plein de fenêtres rondes, de tailles différentes, recouvraient cette salle, que Nolan ne pouvait que décrire comme une sorte de tanière. Recouverte de décorations joyeuses, dominée par le jaune et le noir et embellie par la couleur miel du bois des tables et des portes. Ces dernières étaient d’ailleurs rondes comme les couvercles des tonneaux qu’ils avaient dépassés pour rentrer. Le Gryffondor eut comme une vision de déjà vu – cette pièce le faisait penser aux habitations des Hobbits dans le Seigneur des Anneaux, le film préféré de son père moldu. Ce que cette pièce avait de plus impressionnant étaient les tonnes de plantes diverses ornant les étagères ou suspendues au plafond par des pots en cuivre, laissant déborder leurs tiges, feuilles et autres attributs.

- Tu devrais fermer la bouche Nolan, le taquina Lizzie.

- Purée, mais pourquoi vous ne nous avez pas invités avant ? répondit-il.

- C’est tellement… commença Archie dubitatif, différent de chez nous.

Lizzie et Hugo débordaient de fierté, esquissants de grands sourires à tout le monde. Même Casey, normalement plus réservé, avait du mal à cacher son amusement.

- Lysandre est là ! s’exclama Hugo. Isaac et David aussi !

Il se rapprocha d’eux, contents de les voir sains et saufs. Casey le suivit et s’assis lourdement sur un fauteuil.

- Et bien... Faites comme chez vous ! lança Lizzie.

La petite troupe s’avança avec bonheur dans cette salle et rapidement, ils se retrouvèrent dans un coin de la salle, en cercle, assis sur des canapés moelleux, fauteuils accueillants et autre poufs.

Personne n’avait l’air de vouloir revenir sur l’incendie, et le possible attentat, de cette après-midi. Nolan ne savait pas trop quoi penser. Cela sembler coller avec l’atmosphère de ces derniers temps, mais il espérait vraiment que ce ne soit qu’un simple incendie. Ce que ça voudrait dire pour le pays et la communauté sorcière, ce serait terrible.

Le jeune Gryffondor se racla bruyamment la gorge, tentant de faire revenir tout le monde sur terre.

- Qui pour une partie de Bavboules ? amusa-t-il.

- Ah non! s’exclama Lizzie. N’essaie même pas de faire empester notre salle commune !

- Désolé, mais elle est juste trop rayonnante, j’en serai presque jaloux !

L’atmosphère commençait peu à peu à se tendre, le dialogue se rétablissait et rapidement, tout le monde proposait une nouvelle activité, mieux que l’antérieure.

- Une partie de cartes explosives ? tenta Isaac.

- Je peux vous apprendre un petit jeu de cartes moldus, lança Lizzie.

- Et si on jetait James dans le lac ? proposa Nolan.

- C’est mon cousin je te rappelle, riposta Hugo en souriant. Un jeu d’échec ?

- Mais on ne peut pas jouer à plusieurs, répliqua Isaac.

- UN MATCH DE QUIDDITCH ! s’écria Nolan, se levant de son pouf soudainement.

- Brillant ! s’exclama Dan, tout aussi excitée.

- Chaud ! rajouta Archie.

- Euh, je ne veux pas pourrir votre groove, mais de un il est tard, et de deux, on a pas l’autorisation, rajouta Hugo à contre cœur.

Les trois quidditcheurs se rasseyaient déçus.

- Ca n’empêche pas qu’il faudra faire ça un jour, s’empressa de dire Dan, sure d’elle.

- Un quidditch clandestin ? Genial ! répondit Archie, high-fivant Dan.

- Oluransi et Gallagher avec moi ! s’écria Dan. On va vous détruire !

- Ah nan, on mélange les équipes, ce sera plus drôle comme ça, proposa Nolan, le sourire aux lèvres.

- On tente de se faire ça dans quelques semaines ? questionna Archie.

Tous semblaient ravis de cet événement. Même Casey, n’étant pas fan ni de Quidditch ni de rompre les règles, avait l’air de bien aimé l’idée et n’a rien vis-à-vis de la clandestinité de l’action.

C’est comme ça que commença une des conversations les plus étranges. Les différentes propositions pour rendre le match plus intéressant fusèrent à toute vitesse. Certains voulaient remplacer les Quaffles par des Cognards, d’autres proposèrent de monter leurs balais à l’envers. A un moment, quelqu’un proposa même un Naked Quidditch Clandestin et ils savaient qu’ils arrivaient à la fin de leur petite réunion. Néanmoins, malgré la nuit tombée et la salle commune pratiquement vide de Poufsouffle, personne ne souhaitait rentrer chez soi.

- Je sais que ce serait abuser de la gentillesse légendaire des Poufsouffles, mais il n’y a pas moyen qu’on passe tous la nuit ici ? tenta Nolan. Pas envie de faire face à tout le monde.

Lizzie, qui sans s’en rendre compte, avait fini avec sa tête sur l’épaule d’Archie, jeta un rapide coup d’œil à Casey :

- J’aimerais dire oui, mais ce n’est pas interdit… ?

Un par un, tous les regards se posèrent sur Casey qui soupira bruyamment.

- On aura qu’à dire qu’on a été traumatisé par l’incident.

Il avait un petit sourire amusé en coin de lèvre.
 

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37Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Mar 24 Juil 2018 - 17:07

Eva Bellini

Eva Bellini
Dictatrice

Les semaines suivant l’incendie à Pré-au-Lard passèrent dans un étrange brouillard pour Dan. Roxanne se remit vite de sa cheville, grâce aux miracles de l’infirmière, mais l’atmosphère à Poudlard était différente. Dan pouvait encore sentir la peur panique qui l’avait immobilisée lorsque Roxanne avait disparu dans la foule, le goût âcre de la fumée dans sa gorge, la chaleur de l’incendie sur sa peau et la sueur coulant dans son dos. Il lui fallu quelques nuits de sommeil agité avant de réussir à ne plus se réveiller la nuit. Elle savait que c’était la même chose pour les autres - Roxanne bâillait plus souvent que d’habitude, et les silences à la table du petit déjeuner lui semblaient plus longs.

 
C’est pourquoi lorsque Nolan annonça bruyamment en plein milieu d’une séance de révisions qu’il était temps pour la première session de Quidditch clandestin de l’année, elle se sentie soulagée. On pouvait compter sur le Gryffondor pour briser le status quo qui s’était instauré.
 
Le soir de la partie, Dan enfila un jogging troué et attrapa ses gants de Quidditch, puis descendit dans la Salle Commune, balai et sac de sport à la main. Roxanne était affalée dans un canapé, en train de tapoter sur son téléphone d’un air à moitié éveillée. Elle n’avait même pas fait l’effort d’enlever son pyjama (un t-shirt de Flaquemare et un pantalon en flanelle) et ses tresses étaient toujours enveloppées du foulard coloré qui les protégeaient lorsqu’elle dormait.
 
« — Pourquoi t’as pris ton sac ? lui demanda Roxanne, faisant un geste au gros sac de sport que tenait Dan.
 
— Oh, de l’équipement pour ceux qui n’en auraient pas, » mentit à moitié Dan. Elle avait pris les affaires de Quidditch de Roxanne, ayant bien l’intention de convaincre la jeune fille de jouer. Dan l’attrapa par l’avant bras pour la tracter hors du canapé et les jeunes filles se dirigèrent vers la Salle-sur-Demande. Elles grimpèrent avec précaution jusqu’au Cinquième étage, évitant la chatte de Rusard et devant emprunter un chemin détourné après qu’un escalier de mauvaise humeur n’essaie de leur faire rebrousser chemin.
 
« — Hey, regarde qui est là, » fit Roxanne à voix basse, lui donnant un coup de coude pour attirer son attention.
 
Dan suivit son regard jusqu’au bas des escaliers. Elizabeth et Casey se tenaient immobiles sur une marche mouvante, avec l’air pincé de personnes qui s’ignorent royalement. Lizzie tenait elle aussi son balai à la main. Roxanne laissa échapper un rire, puis fit un grand geste des bras.
 
« — Casey! Caseeeeey! elle chuchota aussi fort que possible, avec toute la discrétion d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.  Lizzie et Casey sursautèrent, puis eurent l’air soulagé en apercevant Roxanne et non pas un professeur. Dan était prête à parier qu’ils étaient tout aussi reconnaissants qu’elle interrompe leur tête-à-tête forcé, vu leurs airs constipés.
 
“Super discret, merci Rox » fit Dan, mais elle suivit sa meilleure amie quand elle se précipita au bout de l’escalier mouvant pour attendre Lizzie et Casey puissent les rejoindre.
 
« — Vous allez aussi au Quidditch de Nolan ? demanda Lizzie.
 
— Yup, répondit Roxanne, Je vais juste regarder, perso, pas question de faire du sport après minuit.
 
— Ça t’aiderais à dormir.
 
— Foutaises, Dan, foutaises.
 
— Oh, je ne vais pas jouer non plus, dit Casey, Nolan a insisté pour que je vienne.
 
— Dommage, tu devrais vraiment essayer, dit Dan.
 
— Je ne savais pas que tu t’entendais bien avec Dwyer, interrompit Roxanne. Casey haussa les épaules, l’air incertain.
 
— Honnêtement, moi non plus.
 
— Il comptait peut être sur toi pour rattraper à nouveau Lizzie si elle tombait, blagua Dan. Roxanne lui donna un coup de coude, mais c’était trop tard : les têtes constipées étaient de retour. C’était absolument fascinant à observer, comme phénomène.
 
— Deux fois, il faut pas pousser. Bon, on y va ? dit Casey. Lizzie lui jeta un coup d’œil offusqué.
 
— C’est pas comme si j’avais fait exprès, non plus, elle répliqua avec sècheresse. Et j’aurai préféré les bras de quelqu’un d’autre, de toute façon,” ajouta-t-elle d’un ton plus bas. Dan lui jeta un coup d’œil amusé et la jeune fille rougit. “Enfin bon, allons-y.”
 
Le groupe parcouru les couloirs qui les séparaient de la Salle sur Demande, Roxanne engageant la conversation avec Casey tandis que Dan et Lizzie échangeaient des regards gênés. Dan appréciait beaucoup Lizzie, de ce qu’elle connaissait de la jeune fille - c’est à dire, ses talents en Quidditch, et les quelques remarques qu’elles avaient fait lors de leurs sessions de révision. Elles s’étaient un peu rapprochées lors de la soirée chez les Poufsouffles, mais cette soirée était tellement spéciale dans l’esprit de Dan - tout le monde était épuisé, sur les nerfs. Même les caractères les plus récalcitrants avaient été adoucis par leur expérience partagée, et une entente fragile avait été formée. Mais maintenant, sortie de la chaleur accueillante de la Salle Commune des Poufsouffle, Dan n’arrivait pas à se sentir suffisamment à l’aise pour engager la conversation.
 
“Tu vas jouer à ton poste habituel ?” demanda Lizzie après un instant de réflexion. “J’ignore un peu qui Nolan a invité…”
 
“Je ne sais pas non plus, mais il m'a dit d'inviter qui je voulais, alors j'ai fait passer le message à Matteo Oluransi, tu le connais peut-être ? Et puis s'il manque des gens, je me débrouille correctement en gardienne…”
 
“Oh,  j’aimerais bien voir ça !” s’exclama Lizzie avec  surprise. Dan haussa les épaules avec un sourire.
 
“Et toi, t'as jamais considéré jouer comme attrapeuse ?” demanda Dan. “Ça t'irait bien, t'es plutôt petite…”
 
Lizzie lui jeta un regard amusé. La Poufsouffle faisait presque une tête et demi de moins que Dan, évidemment que cette dernière l’a trouvait petite.
 
"Le poste était déjà pris quand j'ai voulu intégrer l'équipe. Et j'ai été immédiatement attirée par les battes et les cognards"
 
Dan étouffa un rire. "Ça je peux le comprendre. C'est génial pour évacuer la frustration, hein ?"
 
"Tellement" répondit Lizzie avec un léger sourire carnassier. Elle n'avait ce sourire qu'à l'évocation du Quidditch.
 
Dan lui tapa le dos avec un sourire enjoué "Tant que tu n'évacue pas trop ta frustration sur moi au prochain match Serdaigle-Poufsouffle, aucun problème !"
 
"Je suis une Poufsouffle, ce genre de sous-entendus ne marche pas avec moi" répliqua Elizabeth en commençant à rire.
 
Devant, Roxanne et Casey parlaient de musique. Lizzie semblait intéressée par la conversation même si elle n'osait pas participer.
 
“Tu comprends de quoi ils parlent ?” Demanda Dan. Elle avait, après avoir vécu avec Roxanne pendant si longtemps, appris les basiques - quelques termes, les musiciens préférés de Roxanne, elle savait même faire la différence entre une gamme majeure et mineure depuis peu. Mais elle restait constamment perdue quand Roxanne commençait à parler avec un autre musicien.
 
“Un chanteur célèbre en Espagne,” répondit distraitement Lizzie. “Je sais pas si tu connais cette émission bizarre, l'Eurovision ? Bah c'est le grand gagnant de cette année. Ils vont faire quoi si ils jouent pas ?” Dit elle en changeant brusquement de sujet.
 
Roxanne l'entendit et se tourna vers les deux joueuses.
 
“Rire de vous en mangeant du popcorn, évidemment.”
 
“Sadique,” commenta Dan.
 
“Et on assume. ”
 
Dan ouvrit la bouche pour renchérir, mais leur groupe finit par arriver dans le couloir menant à la Salle sur Demande. Lizzie fut chargée d’invoquer la salle – trois aller-retours devant la tapisserie, en pensant au Quidditch, et la lourde porte de bois apparut.
La Salle sur Demande s’était encore une fois surpassée. La salle était immense, autant en longueur qu’en hauteur. Un terrain (à peine la moitié d’un véritable terrain de Quidditch) était délimité au sol à la craie, sur du parquet brillant.
 
« — Hey, Archie, Nolan, les salua Dan. Elle adressa un sourire un peu plus chaleureux à Nolan, se souvenant encore d’à quel point il l’avait soutenue alors qu’elle était proche de l’effondrement après que Roxanne fut blessée. Elle se contenta d’un signe de tête circonspect en direction d’Archie, qui le lui rendit.
 
— Vous n’avez pas eu trop de difficultés pour récupérer le coffre ?  demanda Dan, jetant un coup d’œil à l’équipement amassé dans un coin de la salle. Nolan grimaça.
 
— J’ai failli tomber sur McGonagall. Tu savais qu’elle faisait des balades nocturnes dans le parc ?
 
Dan fronça les sourcils.
 
— A minuit ? Toute seule ?
 
— On est probablement pas les seuls à avoir mal vécu l’accident à Pré-au-Lard, » fit remarquer Archie.
 
Les visages des trois capitaines s’assombrirent à la mention de l’incendie. Dan s’empressa de changer de sujet.
 
« — Tu as déjà fait les équipes ? demanda-t-elle à Nolan, jetant un coup d’œil aux élèves déjà présent. Elle pouvait apercevoir les frères Scamander dans un coin, ainsi que Ivar et Desideria en train de discuter. Roxanne avait abandonné Casey pour dire bonjour à son cousin Hugo avec Lizzie, et Albus Potter était collé aux talons de Chelsea Parrish. Pas beaucoup de monde, la plupart en pyjamas et avec l’air fatigué, mais assez de monde pour s’amuser.
 
— Pas encore, mais Isaac et David devraient bientôt arriver, dit Nolan.
 
— J’ai invité Oluransi, mais je ne sais pas s’il va se pointer.
 
­— Je veux Lizzie dans mon équipe, interrompit Archie brusquement.
 
Dan se retourna vers lui, sourcils haussés :
 
— Pas de problème, mais je prends Nolan.
 
— Euh, tenta d’intervenir l’intéressé, avant de se faire immédiatement interrompre de nouveau par Archie, qui fixait Dan d’un regard vaguement énervé :
 
— Ivar.
 
— Albus.
 
— Lorcan.
 
— Isaac.
 
— Lysander.
 
— Chelsea.
 
— Ça ne fait que des équipes de cinq, continua Archie.
 
— Roxanne et Hugo sont des poursuiveurs corrects, si on peut les convaincre de jouer.
 
Dan et Archie s’affrontèrent du regard pendant une poignée de secondes, alors que derrière eux, Nolan les regardait d’un air éberlué.
 
­— Roxanne, finit par lâcher Archie.
 
Dan hocha la tête.
 
— Alors je prends Hugo. Je vais aller convaincre Roxanne de jouer, à tout à l’heure, » dit-elle avant de s’éloigner.
 
« — Qu’est ce que c’était que ça ? » Nolan chuchota furieusement à Archie dès que Dan eu le dos tourné. La Serdaigle sourit et s’éloigna en direction de Roxanne sans écouter la réponse d’Archie.
 
Finalement, les négociations d’Archie et Dan furent rendues temporairement inutiles par la décision de Nolan de jouer le rôle du vif d’or pour la première partie. Il décréta ensuite nécessaire d’être costumé pour l’occasion, ce qui donna l’opportunité à Roxanne d’étaler sa connaissance en sortilèges d’arts plastiques. Un énorme jet de peinture dorée et pailletée plus tard, et non seulement Nolan fut recouvert des pieds à la tête, mais aussi une bonne partie du sol de la Salle sur Demande.
 
« — Je regrette vaguement cette décision, fit-il remarquer en tirant du bout des doigts son t-shirt doré.
 
— Des paillettes où il ne faut pas? » demanda Dan, compatissante. La grimace que fit Nolan en réponse était sans équivoque.
 
Dan jeta un œil à son équipe, dont tous les membres portaient un maillot orange. Faute de membres, le poste de batteur avait été supprimé et les Cognards remballés, et Dan se retrouvait avec Hugo, Isaac et elle même comme poursuiveurs, Albus comme attrapeur, et Chelsea comme gardienne. Nolan était armé de sa baguette, et tous les coups lui étaient permis, afin de rendre la partie plus ardue. Vu le regard malicieux du Gryffondor, il était prêt à s’y donner à cœur joie. Casey avait été désigné arbitre par vote unanime, même si les règles étaient peu nombreuses : seul Nolan était autorisé à utiliser sa magie, et s’il pouvait toucher tous les membres de l’équipe afin de leur mettre des batons dans les roues, seuls les attrapeurs pouvaient le toucher, mais devaient l’immobiliser au sol plus de trois secondes pour que la fin du jeu soit prononcée.
 
Un large sourire vicieux apparut sur le visage de Dan. En face d’elle, devant son équipe aux maillots violets, Archie le lui rendit de bon cœur. Ça allait être sanglant. Dan avait hâte.
 
« ­­— A vos balais… Prêt… Partez ! » s’exclama Casey. D’un coup de baguette, il fit léviter le Souafle entre Archie et Dan pour la mise en jeu.
                                                                                                                    
Dan décolla d’un coup de pied et fonça vers le Souafle en même temps qu’Archie. Elle l’attrapa de justesse sous le bras du Serpentard, mais alors même qu’elle se contorsionnait sur son balai pour faire la passe à Hugo, son balai fut remué d’une secousse qui la propulsa vers l’arrière et lui fit lâcher le Souafle entre les mains tendues d’Archie. Elle se retourna pour voir Nolan lâcher le bout du balai de Dan avec un sourire carnassier. Dan jura puis fonça en direction de Lizzie, qui zigzaguait avec le Souafle à la main en évitant d’un côté les offensives des poursuiveurs de l’équipe orange, de l’autre les sortilèges envoyés hasardeusement par Nolan. Finalement, alors qu’elle était dans la zone de l’équipe orange et se préparait à marquer, un des sortilèges entra en contact avec son dos, l’aspergeant d’un jet d’eau glacé. Lizzie laissa échapper un cri de surprise, son tir perdant de sa précision et la gardienne, Chelsea, le cueilli avec facilité. Elle  fit la passe à Isaac, qui se fit immédiatement tacler par Nolan et manqua de tomber de son balai. Dan récupéra le Souafle et se mit en route vers la zone violette. Derrière elle, les attrapeurs avaient enfin réussi à ralentir Nolan dans ses pulsions meurtrières, et l’occupait suffisamment pour qu’elle arrive à traverser la moitié du terrain avant qu’Archie ne la rattrape et qu’ils ne recommencent à se disputer le Souafle.
 
L’équipe violette fut la première à marquer un but – Lysandre poussa un cri de joie aussi tôt que le Souafle avait traversé le cerceau du but et attrapa Lizzie et Archie par les épaules pour célébrer. Derrière eux, Hugo faisait d’énormes grimaces dans le dos d’Archie. Aussitôt que le Souafle fut remis en jeu, Dan s’en saisit et fit une feinte sous le nez de Lizzie, puis un échange de passes plus tard et l’équipe orange réussit à marquer. Avec les équipes à égalité, l’atmosphère était électrique, quoique toujours bon enfant… Même si Dan sentait son esprit compétitif s’échauffer.
 
« — Hugo, ramène-toi ! » Dan invectiva son poursuiveur, qui était extrêmement mal placé sur le terrain. Roxanne, qui était assise contre le mur au bord du terrain avec Casey, lança des quolibets faussement moqueurs à son cousin et sa meilleure amie. Dan lui fit un geste grossier de la main et fit une passe à Isaac, mais Lizzie l’intercepta et le lança à Archie. Dan se jeta sur l’autre capitaine et les deux se disputèrent férocement la balle pendant plusieurs minutes, avant qu’un cri de rage ne retentisse. Dan et Archie stoppèrent leur mêlée pour voir Nolan débouler à toute allure sur eux en brandissant… Une batte ?
 
« — Bordel mais où c’est qu’il a trouvé ça ce con, » fit Archie, avant d’échapper de justesse à un coup de batte qui aurait brisé son balai en deux. Dan dû faire un soleil sur son balai pour ne pas se prendre le retour de batte dans le visage. Dans le bazar, le Souafle tomba par terre, et Nolan réussit à s’en emparer avant les autres. De l’autre côté du terrain, les deux attrapeurs, Albus et Lorcan, avaient été ligotés par un sortilège et roulés jusqu’aux pieds des spectateurs hilares.
 
« — POUR LA GLOIRE ! » s’époumona Nolan avant de continuer à les poursuivre avec sa batte dans une main et le Souafle dans l’autre.
 
« — Il a le droit de faire ça ?!  Lizzie protesta en direction de Casey, qui haussa les épaules d’un air amusé.
­
—  C’est pas exactement contre les règles non plus… » dit l’arbitre.
 
Lizzie poussa un cri de frustration, qui se transforma en cri d’horreur quand Nolan l’a pris pour cible avec sa batte. Finalement, les deux équipes décidèrent de s’allier pour mettre fin à la terreur semée par le Vif d’Or de remplacement – Isaac et Lysandre le distrayant pendant que Archie et Dan se jetèrent par derrière sur lui pour attraper son balai par la brosse de son balai et Lizzie lui vola sa batte.
 
Après cette épreuve, Casey siffla la fin du match et déclara Nolan grand vainqueur du match.
 
Dan, en sueur mais exaltée, fit atterrir son balai à côté de Lizzie.
 
« —  Je trouve ça injuste, Casey aurait pu nous laisser jouer un peu plus longtemps pour qu’on détermine un vrai vainqueur, bougonna-t-elle à la Poufsouffle qui laissa échapper un rire.
 
—  Oh non, je préfère un match nul que la batte de Nolan dans les côtes !
 
Dan devait reconnaître que Lizzie n’avait pas tort, et lui sourit.
 
— Tu crois qu’on pourrait négocier être dans la même équipe pour la prochaine partie ? J’aimerais bien voir comment tu gère, en tant que capitaine, dit Lizzie
 
— Je ne pense pas que ce soit possible, Archie avait l’air déterminé à  t’avoir à ses côtés, mais définitivement la prochaine fois ! » répondit Dan, touchée.
 
En regardant autour d’elle, Dan pouvait voir qu’Archie et Albus avaient décidé de faire payer à Nolan ses coups foireux à grand coup de maléfices, Roxanne et Casey se moquaient allègrement d’eux, tandis qu’Hugo rigolait avec les gardiens et Desideria. Il semblait que le poids lourd qui reposait sur les épaules des élèves depuis l’incendie s’était envolé.
 
Dan se tourna vers Lizzie pour lui tendre une bouteille d’eau, quand son regard se posa sur l’entrée de la Salle sur Demande, ou plus exactement les personnes qui venaient de franchir le pas de porte. Si elle était plutôt contente de voir la silhouette d’Oluransi, elle était beaucoup moins heureuse de voir Gallagher à ses côtés. Elle poussa la bouteille d’eau entre les mains de Lizzie et se dirigea à grands pas vers les deux batteurs.
 
« — Oluransi, contente que tu ai décidé de nous rejoindre ! Hey, Gallagher. Je ne me souviens pas t’avoir invité.
 
L’intéressé lui jeta un regard hostile et ouvrit la bouche, mais Oluransi s’empressa de répondre :
 
—  Oui, je l’ai invité. J’ai repensé à ce que tu m’as dit, sur la nécessité de travailler en équipe, et je me disais que ça pourrait améliorer notre cohésion. Je suis nouveau dans l’équipe, après tout, et il faut que je fasse de mon mieux pour m’intégrer…
 
Dan, qui était prête à jeter Gallagher et son sourire narquois dehors, referma la bouche et grimaça. Elle détestait se voir opposer ses propres arguments, mais ne pouvait pas les réfuter sans hypocrisie.
 
— Très bien, finit-elle par dire, l’air acerbe. Mais je te préviens, Gallagher, je suis ici pour me détendre, pas pour te superviser, alors essaie de ne contrarier personne ce soir, compris ?
 
—  A vos ordres, Capitaine, » répondit Gallagher d’un ton dégoulinant d’ironie.
 
Dan sentit son poing lui démanger, mais se retint de l’éclater dans la figure de Gallagher et se retourna. Depuis l’autre bout du terrain, Roxanne la regardait d’un air préoccupé. Dan avait passé de nombreuses soirées à faire les cent pas dans leur dortoir en invectivant Gallagher de tout les façons imaginables ; Roxanne était bien au courant d’à quel point Dan le détestait. Dan rassura sa meilleure amie d’un coup de tête, et retourna vers Lizzie, qui lui jeta un regard interrogateur.
 
« —  Euh… Tout va bien ? hasarda la Poufsouffle.
 
—  Ouais, ouais. C’est… Une longue histoire.
 
—  On a un peu de temps devant nous, si tu veux, » proposa Lizzie.
 
Dan hésita, mais avant qu’elle ne puisse se décider, Archie annonça brusquement le début du deuxième match. Elle s’excusa auprès de Lizzie, puis se redirigea vers son équipe, faisant un geste à Oluransi pour qu’il la rejoigne. Elle devait déjà supporter Gallagher trois heures par semaine, Redding pouvait bien se débrouiller avec pour quarante-cinq minutes.
 
Le match commença, cette fois-ci avec des équipes complètes et un troisième Cognard pour remplacer le Souafle. Même si Nolan n’y allait pas de main morte avec les maléfices lors du match précédent, il n’avait rien à envier à trois Cognards en furie sur le même terrain, pensa Dan en échappant de justesse à un Cognard qu’Oluransi et Isaac essayaient désespérément de rediriger loin des poursuiveurs. Elle tenait sa propre batte fermement, et essayait de suivre le Souafle-Cognard (peint d’un rouge pailleté, pour le rendre facilement reconnaissable) des yeux. L’autre équipe, composée de trois batteurs “professionnels”, avait un distinct avantage sur la leur, où seuls Isaac et Oluransi l’étaient. Mais Dan avait confiance en son équipe: Parrish était une excellente gardienne, Nolan était particulièrement à l’aise avec une batte, et Potter avait des meilleures stats que Lorcan. Ils avaient une chance.
 
Le match fut long, difficile, et épuisant, exactement comme Dan les aimait. Si Lizzie lui donna du fil à retordre avec des tirs complexes qui fusaient à un cheveu de son balai, Archie semblait étrangement fatigué. Ses tirs étaient aussi puissants que d’habitude, mais ils manquaient de leur précision habituelle. Le combo avec Lizzie restait mortel, et le match traîna en longueur avant que Dan n’arrive enfin à se démarquer et à donner assez de force au Souafle-Cognard pour qu’Ivar n’eut pas d’autre choix que de le laisser passer. La remise en jeu prenant du temps (il fallait bien cinq minutes pour que Casey arrive à contrôler le Souafle-Cognard, même en utilisant sa baguette), elle dirigea son balai vers Archie, qui regardait le sol en fronçant les sourcils.
 
« — Ben alors, déjà fatigué, Redding ? demanda-t-elle, railleuse.
 
Elle fut surprise quand elle vit le regard noir que lui dirigea Archie en réponse.
 
— Te fais pas des idées, Graves, vous allez perdre » dit-il avant de s’éloigner.
 
Dan le regarda partir, à la fois étonnée de sa réaction et agacée. Si elle avait l’habitude de voir les gens partir en claquant la porte après qu’elle ait dit juste ce qu’il ne fallait pas, elle pensait jusque là être sur la même longueur d’onde que Redding. Avait-elle été trop moqueuse, ou le Serpentard s'était-il vraiment levé du mauvais pied ce matin ?
 
Le match continua, et Dan oublia l’attitude étrange de Redding pour se concentrer à nouveau sur le match. Cette fois-çi, c’était Gallagher qui avait une dent contre elle, et il la bouscula plusieurs fois alors qu’ils se disputaient le Souafle. Dan serra les dents lorsque Lizzie l’a visa d’un revers de Cognard, et Gallagher profita de son inattention pour voler le Souafle et le passer à Lysandre, qui marqua. Déterminée, elle frappa le Souafle-Cognard de sa batte aussitôt qu’Ivar le remit en jeu en direction d’Hugo, qui était à l’autre bout du terrain. Quelques échanges plus tard, et Nolan réussit à marquer, poussant un cri de victoire aussitôt que le Souafle traversa le troisième anneau.
 
L’équipe violette redoubla d’efforts pour combler leur retard, mais les cinq dernières minutes s’écoulèrent et Casey siffla la fin du jeu. Dan et les autres membres de l’équipe orange célébrèrent leur victoire avec un enthousiasme tempéré par leur fatigue, Nolan (toujours couvert de paillettes) exécutant un petit looping de joie dans les airs et Isaac et Hugo se tapant dans les mains
   
Dan félicita son équipe, échangea un fist-bump avec Lizzie, puis descendit de son balai et s’écroula immédiatement au sol en poussant un gémissement plaintif.
 
« —  Je suis morte. Décédée. Rien que l’idée de monter les escaliers de la tour de Serdaigle me donne envie de pleurer.
 
—  Urgh, m’en parle pas, ma Salle Commune est beaucoup trop loin. Rappelle-moi pourquoi je pensais que ce serait une bonne idée ? fit Lizzie, qui n’avait même pas fait l’effort de descendre, s’affalant juste sur l’avant du balai en équilibre précaire.
 
—  Si tu tombe, je ne te rattrape pas, l’informa Dan sans daigner répondre.
 
—  Je ne vais pas tomber.
 
—  Tu penche, Liz.
 
—  Je ne vais pas tomber.
 
Le balai finit enfin par lâcher et Lizzie tomba la tête la première, atterrissant à moitié sur les jambes de Dan qui poussa un grognement de douleur.
 
—  Aïe, » fit piteusement la Poufsouffle en se massant la tête, qui avait cogné contre le genou de Dan.
 
Les deux jeunes filles échangèrent un regard puis explosèrent de rire. Lorsque leurs abdos faisaient trop mal pour continuer à rire, Dan roula pour se décoincer de sous Lizzie, qui resta inerte au sol.
 
« —  Je t’abandonne, j’ai soif, dit-elle en lui tapotant gentiment la tête.
 
—  Traitresse, marmonna Lizzie. Dis à Archie de me ramener des chips. »
 
Dan acquiesça, et chercha du regard Archie à travers la salle. Elle fronça les sourcils lorsqu’elle finit par le trouver dans un coin, à moitié caché derrière l’épaisse stature de Gallagher, l’air suprêmement inconfortable.
 
Oh, elle savait qu’elle aurait dû surveiller ce fils de Basilisk d’un peu plus près.
 
Elle s’approcha à grands pas, fatigue oubliée, juste à temps pour entendre Gallagher parler à voix basse.
 
« —  Et évidemment qu’on a perdu, t’étais trop occupé à mater le cul de Potter pour diriger ton équipe… J’ose même pas imaginer le massacre lors des entraînements de Serpentard, Archibald. »
 
Par dessus l’épaule de Gallagher, Dan échangea un regard avec Archie, qui avait l’air pétrifié sur place, et son sang ne fit qu’un tour.
 
« Tiens donc, Gallagher ! fit Dan, peinant à contrôler sa fureur. Je venais justement te dire à quel point j’étais déçue de ta performance. Tes passes manquaient de précision, aucune originalité dans tes manœuvres, et tu volais aussi lentement qu’un Nimbus 2000. Même Hugo jouait mieux que toi et il tenait sa batte à l’envers.
 
—  Je t’ai pas demandé ton avis, Graves, fulmina Gallagher.
 
—  Non, mais je suis ta capitaine, donc je te le donne quand même. Maintenant tu ferais mieux de dégager, avant que je ne décide d’aller discuter tes performances insuffisantes avec Vaughn demain matin. »
 
Gallagher s’éloigna en murmurant quelque chose qui ressemblait un peu trop à « connasse » au goût de Dan, mais qu’elle choisit d’ignore pour se concentrer sur Archie, qui regardait Gallagher s’éloigner, l’air de marbre.
 
« —  Ça va, Redding ? hasarda Dan. Elle était un peu gênée de son intervention – elle avait tellement envie d’engueuler Gallagher, qu’elle avait sauté sur la première occasion qui se présentait, sans vraiment savoir comment le Serpentard allait réagir. Elle n’était pas si proche d’Archie, après tout. Elle connaissait mieux Nolan et Desideria, et il semblait être plutôt proche de Lizzie, et même s’il titillait un peu trop l’esprit compétitif de Dan, il n’y avait pas de raison qu’il le prenne mal… Si ?
                                                                                                                    
Archie la fixa d’un regard furieux pour la deuxième fois de la soirée. Eh si, il l’avait mal pris.
 
— Je gérais très bien tout seul, Graves, t'étais pas obligée d'intervenir.
 
— Non mais c’est quoi ton problème ? s’énerva Dan. Ça fait deux fois que tu m’agresse sans raison, je t’ai rien fait que je sache ?
 
— Inviter gallagher c'était déjà bien assez. Tétais pas obligée de t'incruster dans notre conversation.
 
— C’est mon coéquipier, je suis supposée ne pas m’en mêler ? Et je ne l’ai pas invité !
 
— J'imaginais pas que tu traînais avec des connards pareil, Graves, mais visiblement je t'ai surestimé, » répondit sèchement Redding avant de s’éloigner à grands pas.
 
Dan resta sur place, bouillante d’indignation et sans avoir la moindre idée de ce qu’il venait de se passer.
 
Pour qui Redding se prenait-il, pour l’envoyer chier comme ça ? Non mais quel con. Et sans raison, en plus ! Absolument hallucinant. Et incompréhensible, surtout. D’accord, Dan n’était pas une grande sensible, mais il ne lui semblait pas avoir été particulièrement méchante… Si ? Elle se résolut à demander conseil à Roxanne plus tard, détachant ses cheveux plein de sueur avec un grognement. Ugh. Il allait encore qu’elle fasse preuve de diplomatie.
 
« — Il t’as accusé d’avoir invité Gallagher ? demanda Roxanne, alors qu’elles étaient dans la salle de bain de Serdaigle, à enlever la sueur et la crasse accumulée pendant la soirée. Dan hocha la tête sans répondre, brosse à dent à la bouche.
 
— Mmmh, fit Roxanne, l’air songeuse. Je pensais que tout le monde savait que tu ne pouvais pas le supporter, mais qui sait. En tout cas, il me semble clair qu’il à aussi un problème avec Gallagher, même si je ne vois vraiment pas lequel.
 
— Mmf, che mec est inchupportable, dit Dan avant de cracher dans le lavabo et de reprendre d’une voix normale, qui n’aurait pas un problème avec Gallagher ?
 
— Tu serais surprise. Il cache bien son jeu, tu sais. Si tu ne m’avais pas raconté comment il se comporte sur le terrain… Je pense que tu devrais demander à Redding directement. Ils ont évidemment du passif, tous les deux.
 
— Oh. Tu veux dire que je pourrais l’utiliser pour faire du chantage à Gallagher ?
 
Roxanne leva les yeux au ciel en appliquant sa crème de nuit.
 
— Je pensais plus pour vous entraider, avec Redding, mais si tu veux, Dan. »
 
Dan acquiesça, méditative. En voilà, une idée.
 
***************
 
Le lendemain matin, Dan se réveilla à neuf heures malgré les protestations de son cerveau en manque de sommeil et de ses voisines de dortoir, et se dirigea d’un pas lent vers la Grande Salle. Le Quidditch clandestin avait bien fini à trois heures du matin, et elle était la première à émerger pour le petit déjeuner. Elle s’assit lourdement sur un banc de Serdaigle, attrapa une tasse de café et un croissant, et orientant un regard éteint sur les grandes portes, attendant qu’un certain Serpentard y apparaisse.
 
Finalement, alors que l’aiguille de l’horloge s’approchait des onze heures et que Dan bavait presque d’ennui, ayant oublié d’emporter un bouquin, Archie fit finalement son apparition. Dan attendit une poignée de minutes qu’il s’asseye, avant de sauter sur l’occasion.
 
«— Redding, je dois te parler, dit-elle après s’être approchée, déterminée.
 
L’interpellé jeta un coup d’oeil par dessus sa tasse de thé et poussa un grognement irrité.
 
— Non, Graves. Je mange. Fous moi la paix.
 
Dan prit une grande inspiration. Bon, s’il refusait de lui parler, alors il ne restait plus qu’à faire ce qu’elle faisait le mieux.
 
— Tu sais, Gallagher racontait des conneries hier soir, c’était clairement pas de ta faute si vous avez perdu.
 
Silence. Archie lui jeta un regard vitreux.
 
— Hein ?
 
— J’ai dit que c’était clairement pas de ta faute, Andersen était déstabilisé par les Cognards et certes, vous manquiez peut-être un peu de cohésion avec Lizzie mais-
 
— Je suis au courant, Graves.
 
— D’accord. Donc si c’est pas ce qu’il te disait, qui te dérangeait, c’est quoi ton problème avec Gallagher ?
 
— Pas tes affaires.
 
Dan leva les yeux au ciel. Merlin, mais faites qu’elle reste calme.
 
— Je me doute bien que t’aie pas envie d’en parler, Redding. Mais crois-le ou non, Gallagher n’est pas mon pote. Il est exécrable, fait de ma vie un enfer et m’empêche d’exercer mon poste de Capitaine comme je le souhaite. Tu vois d’où je veux en venir ?
 
— Tu ne peux pas le blairer non plus, pris conscience Archie.
 
— Nope. C’est un trou du cul fini. Et je te propose une alliance.
 
Ils échangèrent un long regard, celui d’Archie remplit de doutes, et celui de Dan, inébranlable.
 
— Faut que j’y réfléchisse, finit par lâcher Archie.
 
Dan hocha la tête, et se leva de la table des Serpentards.
 
J’attends ta réponse, » fit-elle, avant de s’éloigner.
 
Le soir même, Dan était confortablement installée pour le dîner lorsqu'Archie déboula sans qu’elle le remarque et frappa brutalement la table du plat de ses mains, faisant sursauter plusieurs Serdaigles et trembler les couverts.
 
« — Je viens de le croiser dans les couloirs, et il m’a encore dit un truc dégueulasse, dit-il, la férocité de sa voix à peine camouflée. Je veux lui foutre la misère. »
 
Dan l’invita à s'asseoir, un sourire satisfait aux lèvres.

38Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Mar 1 Jan 2019 - 20:40

Elia Stalia

Elia Stalia
5ème année
5ème année

Elizabeth O’Brien ouvrit péniblement les yeux. Elle avait un goût de fer dans la bouche. Elle se sentit nauséeuse dès qu’elle essaya de se redresser. Le monde tanguait. L’infirmière, Hannah Abbott, lui mit immédiatement une potion entre les mains et ne la quitta des yeux que lorsqu’elle fut sûre que Liz avait fini le flacon. La jeune fille cessa immédiatement d’avoir la nausée mais la sensation de fatigue qui lui pesait sur tout le corps comme un poids physique ne voulut pas la quitter.

Allongée sur un lit, Lizzie constata avec étonnement qu’elle était à l’infirmerie. Il lui fallut un moment pour se remémorer les évènements de la journée. Elle déglutit brusquement, une vague d’angoisse la submergeant. Tout le stress qu’elle avait jusqu’ici régulé semblait la rattraper. Et son corps était lourd, si lourd… Elle avait l’impression de s’être fait écraser par des cognards. Elle en fit part à l’infirmière et constata au même moment que celle-ci était occupée à soigner Albus.

- Une fatigue anormale ? releva Hannah. Sûrement le stress des évènements. Tu t’es un peu surmenée, peut-être ?

- Oh ça oui, répondit Albus en riant.

Il grimaça l’instant d’après : l’infirmière venait de replacer les os de sa jambe.

- Elle a jeté un sort de protection digne d’entrer dans l’histoire !

- N’exagère pas, grommela Lizzie.

Elle était si fatiguée qu’elle en oubliait qu’elle n’était pas proche d’Albus. Elle le connaissait un peu, parce qu’il était le fils du Sauveur du monde sorcier mais surtout parce qu’il était le cousin d’Hugo. Pour autant, ils n’avaient jamais vraiment eu l’occasion de discuter seuls avant aujourd’hui. Lizzie sentit confusément que la journée qu’ils venaient de passer avait tissé un lien particulier entre eux.

- Venant du fils d’Harry, ce n’est pas une information à prendre à la légère, répliqua Hannah Abbott en rigolant doucement. 

Elizabeth faillit en tomber de son lit. L’infirmière se moquait d’elle ! Et Albus aussi d’ailleurs, ce qui lui permettait d’évacuer la douleur au passage. Lizzie eut un sourire grimaçant. C’était la deuxième fois qu’Albus lui adressait la parole, et pour lui lancer une pique à chaque fois. La jeune fille se demanda brièvement si Archie n’avait pas des goûts douteux.

- En revanche, cela peut vouloir dire que tu as utilisé une magie trop puissante pour ton corps. Je vais te donner une potion à prendre pour t’aider à récupérer et tu ne dois pas utiliser la magie avant lundi. Deux jours de repos ne seront pas de trop, ajouta plus sérieusement Abbott.

Lizzie hocha la tête, légèrement déprimée.

- Eh, Elizabeth…

La jeune fille, occupée à regarder ses mains qui tremblaient, releva la tête vers le Serpentard. Les joues d’Albus étaient à peine rouges, comme s’il était gêné, mais c’était peut-être l’effet de la potion que l’infirmière l’avait obligé à prendre.

- Me… C’était cool de venir m’aider, marmonna-t-il.

- C’est pas moi, c’est Archie, répondit Lizzie sans réfléchir. C’est lui qui t’as vu au milieu de la foule. Et je voulais pas laisser cet abruti tout seul, ajouta-t-elle plus bas.

Albus réussit quand même à l’entendre et éclata de rire. Fort heureusement, il fut le seul. A ce moment-là, Hannah décréta qu’il était temps qu’ils rentrent tous dormir. Lizzie fut la première à approuver l’idée tellement elle se sentait fatiguée. Elle eut un léger sourire en entendant la gaffe de Casey. La journée avait dû être particulièrement éprouvante pour qu’il laisse échapper ce genre de lapsus. Le préfet semblait hésiter à prendre les choses en main.

- Vous pouvez venir chez nous, avança Hugo. Ça semble le choix le plus logique vu le nombre de Poufsouffle ici présent. Enfin, que si ça vous dit...

Lizzie ne put qu’acquiescer vigoureusement. Elle avait sommeil, par le caleçon de Merlin, et cette discussion commençait à durer trop longtemps pour son pauvre corps. 


***


La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà quand Casey et Nolan invoquèrent des matelas géants au milieu de la salle commune des Poufsouffle. Lizzie s’écroula sur un lit avec bonheur. Même si le fait de discuter paisiblement avec tout le monde, dans une atmosphère étrange, presque post-apocalyptique, lui avait fait du bien, elle était encore fatiguée. Elle avala rapidement une gorgée de la potion recommandée par l’infirmière. 

Alors qu’elle avait passé une bonne partie de la soirée la tête sur l’épaule d’Archie, celui-ci choisit de s’installer à côté de Nolan. Elizabeth ne lui en voulut évidemment pas mais elle ressentit un brusque vide. Elle avait soudainement besoin de chaleur humaine. Naturellement, Dan s’installa à côté de Lizzie, les filles se regroupant entre elles. Le groupe de survivants était essentiellement composé de garçons. Lizzie avait fini par avoir l’habitude de ne vivre qu’avec des garçons mais elle était de toute manière trop fatiguée pour réfléchir à l’organisation de cette soirée improvisée.  

Quelqu’un apparut alors à côté d’elle, de l’autre côté de son lit, au mépris de Casey qui pestait à propos d’une histoire de règlement. Lizzie entendait vaguement les garçons discuter, l’esprit de plus en plus embrumé par la potion qu’elle venait de prendre.

- Euh… C’est peut-être mieux de laisser les filles seules, non ?

- Normalement, le règlement sépare les dortoirs des filles et des garçons, dit Casey – qui d’autre que lui pouvait s’inquiéter de ça à cette heure-ci ?

- Mais… protesta faiblement Hugo.

- Vous comprenez, c’est sa seule chance de dormir avec elle, plaisanta David. 

En se demandant de quoi ils parlaient tous, Lizzie finit par s’endormir. Elle se sentait bien. Hugo parlait à côté d’elle, essayant d’expliquer quelque chose aux autres garçons, mais elle n’écoutait rien, elle se sentait bien… bien…

***


Il fait noir, sombre. L’atmosphère est étouffante. Lizzie – est-ce Lizzie ? – avance péniblement. Elle cherche quelque chose, à moins que ce ne soit quelqu’un. Elle ne sait pas. Mais elle cherche. Elle regarde. A droite, à gauche. Elle appelle quelqu’un mais elle ne sait pas qui. Elle a mal à la poitrine. 
Comme si quelque chose de très lourd s’appuyait sur elle. Et puis elle le voit. Il est là. Cachée sous les décombres d’une maison, elle découvre un bout d’écharpe dont les couleurs sont encore visibles : du noir et du jaune. Son cœur bat de plus en plus, elle étouffe. Elle se précipite au sol et cherche à sortir la personne qui est cachée, la personne qu’elle doit sauver, la personne qui… Elle fouille ses poches mais ne trouve pas sa baguette, elle est démunie ! Que faire ? Elle veut pousser les briques mais elles sont trop lourdes, elle ne peut qu’entendre la personne souffrir et… Et… 

- Hugo ! Hugo, Hugo…

La voix paniquée de Lizzie retentit brusquement dans la salle commune des Poufsouffle. Quelques-uns des élèves ouvrirent les yeux, cherchant à comprendre ou à aider mais le jeune Weasley fut le plus rapide. D’un bond, il arracha la couette qui restreignait les mouvements d’Elizabeth avant de la prendre dans ses bras d’un geste doux.

- Tout va bien Liz, je suis là…

- Hugo, Hugo…

En voyant des silhouettes bouger autour d’eux, Hugo décida d’attraper sa baguette et de jeter une bulle de silence autour d’Elizabeth et lui. D’habitude, le sort lui servait plutôt à préparer des sales coups avec ses cousins, dans la grande maison des Weasley, mais il ne pouvait pas se permettre de laisser Elizabeth réveiller tout le monde. Et puis, peut-être voulait-il être le seul à veiller sur elle.

- Je suis là…

Elizabeth, encore à moitié dans ses songes, fixa son regard bleu sur le visage d’Hugo. Un visage intact de toute blessure, le visage qu’elle voyait tous les jours. Elle sentit un poids très lourd quitter son corps. Hugo… Il n’était rien arrivé à Hugo, elle l’avait seulement rêvé.

Sa main se posa sur la joue d’Hugo, cherchant à s’assurer que l’instant présent était réel. Le garçon tressaillit devant le geste mais ne lui opposa aucune résistance. Il la tenait doucement dans ses bras, étonné de constater à quel point elle était bouleversée. Cela faisait des années qu’Elizabeth n’avait pas fait de cauchemar.

- Tu n’as rien ? Tu vas bien ?

La voix de Lizzie était légèrement rauque, cassée d’avoir crié un peu plus tôt. Elle tremblait un peu.

- Bien sûr Liz, je vais bien. Tu m’as sauvé aujourd’hui, tu le sais ?

Des larmes montèrent immédiatement aux yeux de la Poufsouffle, créant une panique chez Hugo. Il posa son front sur celui de son amie et entreprit de la rassurer. Mais Lizzie était beaucoup trop confuse pour l’écouter.

- Je t’ai vu… Je n’ai pas pu te sauver, c’était horrible. Tu étais coincé et je ne pouvais rien faire pour t’aider… J’ai eu si peur pour toi quand j’ai vu la maison s’écrouler, murmura-t-elle.

- Je sais Liz mais tu m’as sauvé, je t’assure. Je suis vivant, je vais bien. Tu le vois, non ? Je… Je te tiens dans mes bras, tu ne le sens pas ?

Heureusement qu’il faisait nuit et qu’il avait jeté une bulle de silence autour d’eux, pensa Hugo en rougissant très fortement. Il rougit encore plus quand la main d’Elizabeth s’aventura doucement sur son visage. Elle cessa de trembler et sembla enfin se calmer un peu, même si ses yeux brillaient encore de larmes. Elle esquissa pour la première fois un sourire en chuchotant :

- Je le sens, je le sais. Reste avec moi Hugo…

Et puis elle s’endormit, en dépit de la respiration brusquement saccadée du jeune homme.


***


Les jours qui suivirent furent particulièrement brumeux pour Lizzie. En sauvant Hugo, elle avait utilisé toute son énergie magique d’un coup. D’après Hannah Abbott, elle aurait pu s’en sortir sans trop de mal si elle n’avait pas ensuite continué d’utiliser la magie pour aider ses amis et soigner Albus. Mais Lizzie, portée par l’adrénaline et la peur de perdre Hugo, n’avait pas réalisé qu’elle se mettait en danger. Elle en payait désormais le coup.

Elle n’avait jamais été particulièrement dynamique ou joyeuse, elle était désormais carrément sombre. Elle se noyait dans le Quidditch. Elle demandait sans cesse à Isaac de l’accompagner et le jeune homme, inquiet pour son amie, acceptait sans protester. C’était ça ou prendre le risque qu’elle ne rentre jamais se coucher. Sur le terrain, Lizzie ne voyait pas le temps passer.

Elle noyait toute son inquiétude dans l’exercice physique. Elle voulait s’arracher cette fatigue surnaturelle qui lui pesait sur le corps et le moral pour la remplacer par de la bonne fatigue, celle du Quidditch ; mais ses efforts demeuraient vains.

En la voyant se surmener, Abbott lui confisqua sa baguette deux jours de plus, si bien qu’elle ne la récupéra que le jeudi qui suivit l’incendie. Cela n’arrangea pas l’humeur de Lizzie. Seul Isaac parvenait à lui arracher quelques mots, elle ne parlait plus à personne.
Et surtout pas à Hugo.

La seule évocation de ce nom lui serra la poitrine et elle faillit tomber de son balai. Lizzie se rattrapa de justesse, aidée par Isaac qui lui criait quelque chose dans les oreilles. Elle n’entendait pas.
Il fait sombre, la poussière réduit la visibilité à quelques mètres seulement. Elle ne le voit pas immédiatement, elle l’entend seulement. Il crie. Elle se retourne, il est là. En danger. Et le mur qui…

- Lizzie ! Mais tu es folle ou quoi ?!

Le visage blême, Isaac criait. Lizzie se demanda inconsciemment si ce n’était pas ce qu’elle devait faire, elle aussi. Crier toute son angoisse et sa frustration.

- Ça va, je vais bien, répondit-elle en maugréant.

- Non tu vas pas bien, tu fais n’importe quoi et…

Le regard de Lizzie, d’un bleu presque noir, arrêta Isaac en pleine tirade. Il était pourtant furieux.

- Si tu n’es pas content, tu peux retourner te coucher. Il doit être presque minuit, ajouta Elizabeth en lui tournant le dos.

- Attends ! Liz ! Tu…

- Je quoi ? Fiche moi la paix, c’est moi qui m’en vais.

Au fond d’elle, une petite voix lui criait que ce qu’elle faisait était mal. Qu’Isaac ne méritait pas qu’elle lui parle de cette façon. Qu’elle ne devait pas se renfermer sur elle-même. Qu’elle ne devait pas ignorer Hugo et ses regards de plus en plus inquiets.  Mais elle en était incapable. Elle avait peur.

Elle avait sauvé Hugo en utilisant la magie. Cette magie qu’elle avait eu tant de mal à accepter. Et pourtant, désormais, elle en avait besoin. Pour protéger ses amis, elle avait besoin de sa baguette, elle avait besoin de sa puissance magique. Et alors qu’elle en découvrait une utilité primordiale, différente de l’apprentissage de Poudlard, elle s’en voyait privée par son propre corps. Elle le vivait comme une trahison. Elle n’arrivait plus à lancer le moindre sort compliqué. Alors comment réagir en cas de danger ? Comment sauver à nouveau ses amis ? Elle ne le pouvait pas. Elle était… faible.

- Merde !

Perdue dans ses pensées, Lizzie venait de se prendre les pieds dans les balais rangés dans le vestiaire. Elle s’effondra au sol en sentant les manches d’un balai s’enfoncer dans ses cotes. Des larmes s’échappèrent de ses yeux. Qu’est-ce qui clochait chez elle, par le caleçon de Merlin ?

Un long moment plus tard, Elizabeth se releva enfin. Elle essuya ses larmes d’un revers de manche rageur. Il fallait qu’elle se reprenne, bon sang ! Essayant de remettre de l’ordre dans ses esprits, elle s’obligea à établir la liste de ce qu’elle devait faire. D’abord ranger, puis rentrer au dortoir dormir, et demain affronter le regard d’Hugo. Elle n’avait pas fait deux pas pour ramasser un balai qu’elle trébucha à nouveau.

- Par la barbe de Merlin !

Allongée sur le sol, le corps bien trop lourd, Lizzie ferma les yeux pour contenir les larmes qu’elle sentait revenir. Elle avait beau se dire que ce n’était rien, qu’elle pouvait le faire, elle n’arrivait pas à contenir ses émotions.

- Et puis zut… murmura-t-elle avant de s’endormir en plein milieu du vestiaire.


***


Le jour du Quidditch secret, Casey et Lizzie se retrouvèrent par hasard à y aller ensemble. La jeune fille ne comprenait pas pourquoi le préfet était invité, lui qui n’aimait pas le Quidditch et encore moins ne pas respecter le règlement. Or, cette soirée promettait de briser de nombreuses règles. Lizzie s’en fichait, elle voulait juste jouer au Quidditch. Elle était vêtue de sa tenue d’entrainement habituelle, un grand t-shirt de l’équipe d’Irlande offert par le capitaine qui avait recruté Lizzie. Il était beaucoup trop grand pour elle puisqu’il avait appartenu au garçon mais cela ne gênait pas la Poufsouffle. Le souvenir de cette époque, quand elle débutait au Quidditch, ramena un léger sourire sur le visage d’Elizabeth.

- Tu es sûre que tu devrais jouer ce soir ?

- Pardon ? demanda Lizzie avec un temps de retard.

Elle dévisagea le préfet à ses côtés. Casey s’était arrêté quelques marches plus bas et l'observait. La jeune fille avait les cheveux attachés, des traits tirés et un visage pâle. Cela semblait inquiéter son camarade, ce qui dérangea profondément Lizzie.

-  T’as l’air d’un Infirius, tu sais les cadavres ambu…

- Je sais ce qu’est un infirius ! grogna Elizabeth en descendant à la hauteur de Casey.

- Tu ne devrais pas jouer ce soir, répéta le garçon.

- Ah bon et pourquoi ? De toute manière, ce que je fais ne te regarde pas.

La jeune fille détourna le regard et fit mine d’ignorer son camarade. De quel droit voulait-il lui interdire de jouer au Quidditch ? Ils n’étaient même pas amis, nom d’un sac à gargouilles !

L’arrivée de Dan et Roxanne permit à Lizzie de souffler. Décidément, elle avait l’impression de danser en présence de Casey. Un pas en avant, un pas en arrière… La blague de Roxane sur le malaise de Lizzie, le jour de l’incident à Pré-au-lard, ramena immédiatement une certaine tension entre les deux Poufsouffle.

- C’est pas comme si j’avais fait exprès, non plus, répliqua Lizzie avec sècheresse. Et j’aurai préféré les bras de quelqu’un d’autre, de toute façon, ajouta-t-elle d’un ton plus bas. Enfin, bon, allons-y, dit-elle en se sentant rougir.

Cet incident gênait énormément Lizzie. Elle n’avait clairement pas choisi de s’évanouir juste à côté de Casey. Elle aurait préféré… préféré… Elle ne savait pas qui exactement mais n’importe qui d’autre aurait mieux convenu, c’était certain !

Heureusement, Roxane entreprit de discuter avec Casey, laissant Dan et Lizzie chercher un sujet de conversation. Naturellement, Lizzie parla du match de ce soir. Le Quidditch était la seule chose qui la sortait de sa morosité en ce moment et Dan aimait ça autant qu’elle, si ce n’est plus. Tout en discutant avec elle, Lizzie se sentit progressivement mieux. Dan plaisantait avec elle normalement, sans s’inquiéter de savoir comment elle se sentait, physiquement et moralement. La jeune Poufsouffle ne supportait plus que l’on s’inquiète pour elle. L’arrivée dans la Salle sur Demande, incroyablement grande et parfaite pour jouer au Quidditch sans être découverts, acheva de faire oublier l’incident qui venait de se produire avec Casey.

- Salut Liz ! s’exclama Hugo en voyant arriver la jeune fille.

Laquelle se figea légèrement. Sans regarder son ami, elle échangea quelques banalités avec lui. Elle ne cessait de le voir dans ses cauchemars et… et… Elizabeth se mit brusquement à rougir ce qu’elle cacha en faisant semblant de vérifier l’état de son balai. Ce n’était pas un balais grand luxe mais elle y tenait : ses amis, son équipe et elle-même s’étaient cotisés pour le lui offrir en quatrième année. Elle n’avait pas besoin de le regarder pour savoir qu’il était impeccablement brossé et bien entretenu. Ce qu’Hugo savait parfaitement. Toutefois il préféra ne pas le faire remarquer et entreprit de discuter avec Casey.

Lizzie s’aperçut ensuite que Dan et Archie se battaient pour choisir leurs coéquipiers. Avec un petit sourire ravi, la jeune fille constata qu’elle était la première personne qu’Archie avait sélectionnée. C’était l’occasion pour elle de voir comment le Serpentard dirigeait son équipe… mais aussi de bien s’amuser.

Le premier match fut complètement fou. Lizzie faillit perdre le souafle à plusieurs reprises à cause d’un Nolan particulièrement en forme qui lançait des sorts de tous les côtés. Pour la jeune fille, c’était aussi l’occasion de s’essayer au poste de poursuiveur. Le temps d’un match déluré où les joueurs étaient presque frappés par le Vif d’Or en la personne de Nolan, elle ne s’en sortit pas trop mal.

Mais elle se déchaina sur le deuxième match dès qu’on lui attribua le rôle de batteuse. Une batte entre les mains, la jeune fille était… presque dangereuse. Son petit gabarit lui conférait un avantage puisqu’elle était beaucoup plus rapide que les batteurs habituels, des garçons pour la plupart. Et même si elle manquait de puissance comparée à eux, elle était d’une précision redoutable. Même si le but du match n’était pas de remporter la Coupe, la plupart des joueurs qui étaient membres d’une équipe jouaient très sérieusement, leur esprit de compétition prenant le dessus. 

Après un joli coup qui déstabilisa bien les poursuiveurs adverses, Archie et Lizzie échangèrent un grand coup de battes en se félicitant mutuellement :

- Bien joué !

- Tu te débrouilles pas mal Capitaine ! Même si j’ai l’impression que tu es déconcentré par l’équipe adverse pour une raison qui m’échappe totalement ! s’exclama Lizzie avec un sourire équivoque. 

Le Serpentard donna un petit coup de batte sur le balai d’Elizabeth en lui adressant un regard faussement noir. Il souriait pourtant.

- Tu as de la chance qu’on soit dans la même équipe !

-Oui ! Je suis…

Lizzie réceptionna le souafle-cognard sur sa batte avant de le relancer d’un coup puissant vers ses coéquipiers. 

- Ravie de jouer avec toi ! 

Et elle partit immédiatement à la poursuite du cognard envoyé par Isaac qui gênait les joueurs violets.


***


Lizzie était appuyée contre une des fenêtres du couloir du premier étage, regardant avec envie vers le terrain de Quidditch, lorsqu’elle s’aperçut que quelqu’un essayait de lui parler.

- Elizabeth O’Brien voulez-vous…

- Oui professeur ! répondit la jeune fille avant de se tourner vers son interlocuteur.

Elle faillit en tomber à la renverse et s’appuya sur le mur derrière elle pour retrouver une convenance. Edmund. Edmund était en train de lui parler. Et visiblement il se payait sa tête.

- Oui professeur ! s’exclama-t-il en l’imitant. Je fais si peur que ça ?

- Je… répondit lamentablement Liz en rougissant. Personne ne m’appelle jamais par mon nom complet à part les profs…

- L’erreur est compréhensible alors. Dis, j’ai bien envie de manger un petit truc mais j’ai pas envie de faire le morfale seul.

Lizzie le regarda sans broncher. Le septième année la regardait gentiment, quoiqu’un peu gêné de ne pas avoir été immédiatement compris. Ses cheveux étaient légèrement en bataille et il avait de la poudre noire sur une de ses joues. Cela faisait ressortir ses yeux. Et cela déstabilisait Elizabeth pourtant habituée à le voir couvert de boue après les entrainements de Quidditch.

- En fait je sors de Défense, j’ai la dalle et je t’ai demandé un peu trop subtilement si tu voulais m’accompagner goûter… dit-il en passant une main dans ses cheveux.

- Oh ! Je n’ai pas trop faim…

- Même pas pour un cheese-cake speculoos ? proposa Edmund avec un clin d’œil.

L’estomac de Lizzie choisit cet instant pour se manifester. Malgré ses nombreux entrainements de Quidditch avec Isaac, la batteuse ne mangeait presque rien et préférait quitter la table que rester avec ses amis. Elle parlait un peu plus depuis le match de Quidditch clandestin mais elle n’avait pas retrouvé son entrain habituel.

- Je prends ça pour un oui ! s’exclama Edmund en attrapant Lizzie par le bras et en riant à moitié. Le plus simple c’est d’aller dans les cuisines, les elfes auront ce qu’il faut pour…

Le poursuiveur s’arrêta juste à temps avant de commettre une gaffe. Même s’il était inquiet pour Lizzie, il avait bien compris qu’il ne fallait pas le lui montrer. En revanche, il ne comprenait pas pourquoi la jeune fille était si solitaire et triste, dernièrement. Et il avait bien l’intention de la faire sourire, n’en déplaise à certains…

- Pour remplir mon estomac ! Strong nous a obligé à aller dans la Forêt pour nous entrainer, j’ai couru pendant deux heures, je mérite largement un brownie caramel noix de pécan !

- C’est vrai que Strong est redoutable ! Cette année on va étudier les Détraqueurs en plus…

- C’est super intéressant comme cours, tu verras. Tu veux qu’on s’entraine ensemble ?

Lizzie tourna son regard vers le garçon. Chez les Poufsouffle, l’entraide était de mise et ce n’était pas la première fois qu’elle révisait avec quelqu’un. Edmund lui adressa un sourire charmeur.

- Qui sait, je pourrais même être ton patronus ?

- Plutôt mon épouvantard ! s’exclama Elizabeth en donnant un coup de coude au garçon. 

- Elizabeth ! fit-il en portant la main à son cœur. Je pensais que tu étais une fille douce !

- Alors tu ne m’as jamais vu une batte à la main…

Les deux Poufsouffle explosèrent de rire. Elizabeth en vint même à avoir les larmes aux yeux. C’était agréable de rire avec Edmund, il était beaucoup plus gentil que ce que son attitude laissait supposer. Sa manière de se comporter avec les elfes de maison une fois arrivés dans la cuisine ne fit que conforter cette impression. Il était attentif, souriant, il parlait avec les elfes, comme s’il les connaissait particulièrement bien.

Une fois attablés, Elizabeth entreprit de se régaler avec son cheese-cake speculoos. C’était vraiment un délice ! Et la présence d’Edmund n’était pas désagréable, bien au contraire. Il avait réussi à lui changer les idées.

- Tu… tu as l’air de connaitre les elfes ? demanda timidement Elizabeth au bout de quelques bouchées.

La née-moldue n’était pas habituée à côtoyer les elfes de maison. Chez les Weasley, la seule maison sorcière où elle s’était rendue, un couple s’occupait du ménage et de la cuisine mais ils étaient discrets et s’adressaient essentiellement aux membres de la famille. Lizzie n’avait pas osé leur parler à part pour les remercier du délicieux repas.

- C’est normal, mon père dirige la compagnie de recrutement des elfes de maison.

- Qu’est-ce que c’est ? fit Lizzie avec curiosité.

- Oh j’oublie parfois que tu es…

- Désolée ! le coupa-t-elle en détournant les yeux.

Edmund prit une seconde, le temps d’accrocher le regard de sa camarade. Puis il reprit :

- C’est rien, Liz. Bien au contraire ! Tu sais même chez les sorciers, beaucoup ignorent encore la condition des elfes de maison. Nous avons un passé légèrement colonial avec eux. Mon père fait partie des gens qui œuvrent pour changer les choses, expliqua le garçon avec une certaine fierté dans la voix. Il a créé une compagnie après la Grande Guerre pour libérer les elfes de l’emprise des sorciers. Son but c’est de protéger ceux qui veulent travailler dans des conditions différentes. Il les accueille, les forme à leurs droits et ensuite il s’occupe de leur trouver un travail mais surtout de vérifier dans quelles conditions ils travaillent, si l’employeur est respectueux, s’il les paye bien, s’il les loge…

- Il travaille avec Hermione Weasley ?

- Bien évidemment, Mme Weasley est une pionnière ! Mon père travaille en relation avec elle pour s’assurer que les sorciers respectent bien leurs devoirs et les droits des elfes mais aussi pour diffuser l’information auprès des elfes de maison qui souhaitent se libérer de leurs maitres. C’est un travail qui dure depuis des années, ce n’est pas simple de changer les mentalités. 

Le garçon se tut un moment. Son visage afficha un air gêné.

- Excuse-moi, j’ai un peu trop parlé...

Lizzie lui adressa un léger sourire. Elle était un peu émue, voire un peu envieuse, de voir Edmund si fier de son père. Elle ignorait aussi que les conditions des elfes de maison avaient tant de mal à évoluer dans la pratique alors que des droits leur étaient consacrés depuis presque 15 ans.

- C’est très noble comme travail ! Tu veux faire comme ton père ?

- J’aimerais bien travailler avec lui, oui. Tu le verrais il est vraiment !

Le garçon s’interrompit en voyant le regard d’Elizabeth devenir légèrement moqueur. Il se sentit rougir, ce qui ne lui arrivait que rarement. Il se racla la gorge pour retrouver une contenance, ce qui fit rire Elizabeth.

- Merci beaucoup pour le cheese-cake et la conversation, dit-elle en sortant de la cuisine.

- Tout le plaisir était pour moi, répondit Edmund avec un clin d’œil.
Les deux jeunes gens se séparèrent sur un sourire, Edmund retournant voir ses amis et Elizabeth entrant dans la salle commune des Poufsouffle, juste à côté de la cuisine.

39Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Lun 25 Mar 2019 - 10:04

Lily la Tigresse

Lily la Tigresse

Les fenêtres de la salle commune étaient grand ouvertes, laissant passer la lumière du soleil qui vint caresser les couettes et les oreillers qui jonchaient le sol ainsi que leurs occupants. Fronçant légèrement les sourcils, le jeune homme nicha sa tête dans l’épaule de la personne à côté de lui, tandis qu’un bras se resserrait autour de sa taille par derrière. Soudain, une porte claqua, privant Archie d’un réveil tout en douceur.


Le Serpentard ouvrit les yeux et, se décollant de Nolan et Hugo, il entreprit de s’étirer comme un chat, se dégageant de la couette toute fleurie sous laquelle il avait dormi.


Bonjour Archie, fit une voix douce. Désolée de t’avoir réveillé brusquement, c’est les courants d’air.


Archie sourit à Lizzie, qui était déjà douchée et habillée. Elle avait l’air fatiguée ; ses traits étaient tirés et elle avait des cernes sous les yeux. Je dois avoir la même tête, se dit Archie en la regardant.


T’inquiètes, fallait bien que je me réveille un jour ou l’autre, lui dit-il. En revanche, ça risque d’être plus dur pour ces deux-là, ajouta-t-il en désignant les deux garçons qui étaient encore endormis.


Tu penses qu’on va pouvoir les réveiller doucement, ou bien…


Un sourire machiavélique se dessina sur le visage d’Archie, qui se leva pour rejoindre la jeune fille, qui le regarda d’un air méfiant.


Tu penses à ce que je pense ? Demanda-t-il.


Archie ne voulait qu’une chose, actuellement : voir un sourire sur le visage triste de Lizzie. Tout le monde avait été secoué par l’incident la veille, et le jeune homme était prêt à tout pour trouver ne serait-ce qu’un semblant de normalité dans cette journée qui s’annonçait terne et lourde. Il donna un petit coup de coude à Lizzie, qui le regarda, un petit sourire commençant à poindre sur son visage.


Allez, Lizzie, l’encouragea-t-il. A trois on leur saute dessus. Un… Deux… Trois !


Les deux batteurs se jetèrent sur leurs amis endormis. A califourchon sur Nolan, Archie entreprit de le réveiller à coup de chatouilles, tandis que Lizzie secouait Hugo de toutes ses forces en riant enfin. L’espace d’un instant, Archie retrouva la jeune fille pleine de vie qu’était la jeune Poufsouffle, et pas une pauvre étudiante qui avait eu à sauver la vie d’un camarade la veille.


Allez, debout, bande de marmottes, s’exclama Archie. Vous avez bien assez dormi !


Grognant et pestant, Hugo tentait tant bien que mal de se dégager de son amie.


Lâche-moi, espèce de sauvage, cria Nolan. Sale serpent mal élevé, je vais t’apprendre à me réveiller comme ça !


Le Gryffondor renversa Archie qui se retrouva sur le dos, à la merci du jeune homme qui était bien parti pour lui rendre la pareille.


Stop, stop, arrête, s’écria Archie en rigolant, à bout de souffle. C’est trop !


Lizzie, qui avait enfin réussi à lever Hugo, regardait la scène en riant.


Bon, les enfants, fit-elle affectueusement. Il est temps de descendre, on va louper le petit-déjeuner. Les autres y sont depuis longtemps, ils vont nous attendre.


Les deux garçons s’exécutèrent, non sans grognements de la part de Nolan, et d’un coup de baguette, toute trace de la soirée et de la nuit s’étaient envolées.


Archie chéri, tu peux me porter sur ton dos pour descendre ? Demanda le Gryffondor avec une voix de gamin capricieux. Tu peux bien faire ça pour te faire pardonner de m’avoir réveillé comme ça…


Archie accepta machinalement et, Nolan sur son dos, il passa son bras autour des épaules de Lizzie, qui attrapa elle-même le bras d’Hugo. Ils descendirent dans la Grande Salle retrouver les autres, noués entre eux, comme si à plusieurs, ils pouvaient tout affronter.


**


Les jours qui suivirent fut difficile pour tout le monde. L’ambiance était étrange dans le château, autant chez les élèves que chez les professeurs. Certains qui étaient dans le pub ou dans les rues du village avaient été blessés et étaient restés quelques jours à l’infirmerie, comme Roxanne ou Albus ; d’autres avaient été plus chanceux et rien ne leur était arrivé. Ceux qui étaient restés au château ce samedi-là culpabilisaient de ne pas avoir pu être là pour leurs amis, ou bien se disaient qu’ils avaient bien fait.


Dans tous les cas, quelque chose avait changé. Pour tout le monde. Archie était rongé de culpabilité parce qu’il avait couru après Albus en laissant Nolan, Desi et les autres derrière lui, même si ces derniers lui répétaient qu’il avait fait la bonne chose. D’un côté, le Serpentard n’osait même pas imaginer ce qu’il serait arrivé à son camarade s’il ne l’avait pas suivi, accompagné de Lizzie et Hugo. Les images de la blessure d’Albus, du hurlement d’Hugo et des larmes de Lizzie se rejouaient constamment dans sa tête, l’empêchant de travailler, de s’endormir le soir, parfois lui coupaient même l’appétit.


Dans le dortoir des garçons, à Serpentard, la fatigue et les séquelles se faisaient ressentir plus qu’autre part. Wes, qui se trouvait lui aussi dans le pub au moment de l’incendie, avait fait une intoxication à la fumée et toussait sans arrêt ; Ivar, qui avait pour une fois fait l’effort de sortir, n’avait pas dit un mot depuis samedi. Mais le plus touché, c’était Scorpius. Le jeune homme avait préféré avancer dans ses devoirs plutôt que d’aller à Pré-au-Lard, laissant Albus profiter d’un après-midi en famille avec son frère, sa sœur et ses cousins, et culpabilisait de ne pas avoir été là pour son meilleur ami.


**
Archie !


Le jeune homme sortait d’un cours de sortilèges et était en pleine conversation avec Desideria lorsque Hugo Weasley arriva vers lui en courant, agitant les bras dans tous les sens et criant son nom.


Weasley ? D’où tu sors, comme ça ?


De Défense, mais on s’en fiche, dit le garçon, essoufflé. Archie, c’est Albus. Il vient de sortir de l’infirmerie !


Le Serpentard laissa échapper un soupir de soulagement. Cela faisait déjà quatre jours qu’Albus était sous les soins de l’infirmière, et Archie commençait sérieusement à s’inquiéter. Pourquoi avait-il dû rester aussi longtemps, alors que Roxanne était déjà sortie ?


Enfin, fit Archie avec un sourire.


Il avait bien pensé à feindre l’indifférence, afin que Hugo ne se doute de rien ; mais cette façade s’était envolée en fumée dès l’instant où il s’était lancé à la poursuite d’Albus sans réfléchir. Sans même la voir, il sentit le sourire de Desi derrière lui.


Tu veux venir le voir ? Demanda le Poufsouffle.


Bien sûr, qu’il veut aller le voir, répondit Desideria à sa place, un sourire satisfait sur les lèvres. De toute façon, j’ai rendez-vous avec les filles, je file, ajouta-t-elle en plaquant un baiser sur la joue d’Archie.


Archie sourit malgré lui en la regardant partir. Elle commençait à être un peu trop investie dans sa vie amoureuse…


Bon, on y va ? s’impatienta Hugo, tirant le jeune homme de ses pensées.


Tu as prévenu Lizzie ? Elle aussi, elle a aidé Albus. Peut-être même plus que nous deux réunis.


Euuuuh, je l’ai pas trouvée, répondit Hugo en rougissant.


Tu ne l’as pas trouvée, répéta Archie. Alors que vous êtes dans la même classe.


Elle était déjà… partie.


Dis-donc, Weasley, serait-ce un rougissement que je vois poindre sur ton visage ?


Archie se pencha vers Hugo pour voir sa tête ; le Poufsouffle avait l’air mortifié.


Pourtant, j’aurais juré…


Ferme là, Redding, marmonna Weasley en se retournant. Tu peux parler, toi !


Le jeune homme se figea. Lui qui pensait qu’Hugo Weasley était long à la détente…


Comment ça ? Demanda-t-il pour en être sûr.


Ben, toi aussi t’as le béguin pour Lizzie ! Répondit le garçon avant de se stopper net. Enfin, toi aussi…


Archie éclata de rire, à la fois rassuré que Hugo n’ait pas compris et amusé par son choix de mots.


« Moi aussi » ? Tu viens de te griller tout seul, mon pauvre…


C’est pas ce que je voulais dire ! Ma langue a fourché, c’est tout…


Le pauvre, il avait l’air de moins en moins convaincu. Archie lui ébouriffa les cheveux et tira son camarade par le bras, qui lui emboîta le pas. Lui qui cherchait à se remonter le moral, il s’était trouvé une nouvelle activité favorite : taquiner Hugo Weasley.


T’inquiète pas, Hugo, je dirais rien à Lizzie. Ah, et j’ai absolument pas de crush sur elle… Les triangles amoureux, coincé entre deux Poufsouffle, très peu pour moi, ajouta-t-il avec un clin d’œil.


Mais alors, t’es intéressé par qui ? Je suis sûr qu’il y a quelqu’un, je le sais !


Mystère, mystère… A toi de trouver !


Archie savait que bien que Poufsouffle, Hugo était avant tout un Weasley, et ne pouvait pas résister à ce genre de challenge.


Ok, Redding. Je te parie que je trouverai sur qui tu as un crush avant le nouvel an ! s’exclama-t-il en tendant une main à Archie.


Celui-ci serra la main du garçon en souriant. Décidément, il devait avoir un point faible pour les Poufsouffle adorables et innocents. D’abord Lizzie, ensuite Hugo…


Dans tous les cas, même si tu trouves pas, je t’aiderai à conquérir le cœur de notre chère Elizabeth, promit Archie.


Hugo rougit une fois de plus, tirant un rire d’Archie. Lizzie et lui étaient vraiment fait pour être ensemble… Le Serpentard se jura qu’il ferait tout son possible pour que cette idée devienne réalité.


Elle s’en rendra – oh, Albus ! s’écria Hugo.


Archie ne s’était même pas rendu compte qu’ils étaient arrivés à l’infirmerie. Il regarda le Poufsouffle se jeter au cou de son cousin et le serrer dans ses bras de toutes ses forces, un sourire accroché aux lèvres.


Attention, Hugo, fit Albus en riant.


S’excusant, le jeune homme se sépara de son cousin en le tenant par les épaules, l’inspectant sous toutes les coutures.


Tu es sûr que ça va ? Tu es bien remis ? Tu devrais peut-être pas marcher sur ta jambe… T’as l’air un peu pâle, tu veux aller t’asseoir ?


Dis donc, Weasley, tu voudrais pas parler encore plus vite ? Demanda Archie en éloignant de force le garçon. Il va nous faire une rupture d’anévrisme avec toutes tes questions !


Oui, bon, ça va, je suis juste content de le voir, se justifia Hugo en croisant les bras.


Moi aussi, je suis content de te voir, Hugo, le rassura son cousin en souriant. Toi aussi, Archie.


Le cœur d’Archie loupa un battement en voyant le sourire de son camarade dirigé sur lui. Le jeune homme sentit comme un poids se soulever de sa poitrine : l’absence d’Albus dans les dortoirs, en classe, à table était comme un souvenir constant de l’incident, auquel Archie aurait aimé penser un peu moins. Le voir sain et sauf, en bonne santé, lui arracha un soupir de soulagement qui en disait long sur son état d’esprit.


Je suis content que tu ailles mieux, dit-il. Je commençais à m’inquiéter.


Foutu pour foutu, se dit Archie, autant jouer la carte de la sincérité. De toute façon, les deux autres garçons n’y verraient que du feu : juste de l’inquiétude pour un camarade de classe qu’il avait aidé à sauver.


Je pourrais jamais vous remercier assez, dit Albus en passant un bras autour des épaules de son cousin, qui était toujours scotché à lui. Je sais pas comment j’aurais fait si vous n’étiez pas arrivés tous les trois…


En fait, Lizzie et moi, on n’a fait que suivre Archie, expliqua Hugo. Le Gryffondor qui sommeille en lui s’est réveillé et il est parti en courant, du coup Lizzie l’a suivi, et moi, ben… j’allais pas laisser Lizzie ! Du coup je les ai suivis. Et, euh… J’allais pas te laisser non plus, Al, se rattrapa-t-il.


Pas pour la première fois depuis qu’Hugo et lui se connaissaient, Archie aurait préféré qu’il la ferme. Il sentit ses joues chauffer – il pouvait bien se moquer du Poufsouffle et de sa propension à rougir…


Merci, Archie, sincèrement, répéta Albus en posant sa main sur le bras d’Archie.


L’esprit du garçon court-circuita l’espace d’un instant en sentant la main de l’autre sur sa peau, mais il se reprit heureusement assez rapidement.


Vraiment, c’est Lizzie que tu devrais remercier le plus, lui dit Archie. C’est elle qui a tout géré, Hugo et moi on n’a rien su faire.


C’est vrai qu’elle a eu un sang-froid de dingue, acquiesça le Serpentard. D’ailleurs, Hugo, pourquoi elle n’est pas venue avec vous ?


Archie laissa échapper un soupir discret – l’attention d’Albus étant dirigée sur autre chose, il pouvait se ressaisir. Merlin, jamais il n’avait été aussi faible face à un crush. Pas même en seconde année, quand il avait rencontré Neil, ni la première fois qu’il avait vu Gwen. En même temps, pourquoi diable Albus était-il aussi déstabilisant ?


– … n’est-ce pas, Archie ?


Mmm ? Je t’ai pas écouté, Hugo, excuse-moi…


Je disais, Lizzie n’a pas pu venir, elle avait une furieuse envie de ragoût alors elle est partie aux cuisines.


Archie leva un sourcil en direction d’Hugo – il aurait quand même pu trouver une meilleure excuse… Mais sous le regard insistant du jeune homme, il préféra confirmer ses dires, hochant la tête en se retenant de rigoler.


Du ragoût ? Répéta Albus, incrédule. Mais il n’est même pas 15h30…


Oh, tu sais, dit Archie avec un sourire, les cours de Défense avec Strong, ça creuse.


Voyant Hugo hocher la tête vigoureusement, Archie manqua d’exploser de rire. Il croisa le regard du jeune Poufsouffle, qui avait l’air complètement paniqué par ce qui était sorti de sa bouche, et lui ébouriffa les cheveux, sous le regard incompréhensif d’Albus.


Dites donc, vous vous êtes bien rapprochés en quatre jours, dit-il l’air de rien. C’est pas Archie que tu qualifiais d’ennemi y’a même pas deux semaines, Hugo ?


Avoir un crush sur la même fille, ça rapproche ! s’exclama Hugo.


Archie se retint de faire un face-palm. Décidément, le Poufsouffle ne savait vraiment pas quand la fermer… Il regarda Albus, qui avait une expression indéchiffrable sur son visage. Archie décida d’en jouer et prit le visage d’Hugo entre ses mains, se penchant pour être au même niveau que lui.


Mais Hugo, il n’y a que toi que j’aime, tu le sais bien !


Attends… commença Hugo. C’est moi, ton crush ?!


Archie lâcha le garçon. Pourquoi avait-il dit ça à Hugo Weasley ? Il était habitué à faire ce genre de choses avec Nolan, qui entrait facilement dans le jeu ; mais le Poufsouffle était d’un autre ressort. Il n’était visiblement pas habitué au sarcasme, à l’ironie et au second degré qu’Archie utilisait si souvent. Le Serpentard se maudit et jeta un coup d’œil à Albus, qui avait l’air tiraillé entre le rire et les larmes.


Putain, Hugo, je déconnais… dit-il.


Alors que le Poufsouffle le regardait avec incompréhension, Archie croisa le regard d’Albus et ils explosèrent de rire.


J’en peux plus, dit Archie, à bout de souffle. Tu comprends rien… J’ai pas de crush sur Lizzie, ni sur toi ! C’était une blague !


Décidément, cette nouvelle amitié avec Hugo n’allait pas être de tout repos pour Archie…


**


Archie venait de terminer son devoir de Divination quand Nolan se racla bruyamment la gorge.


Votre attention s’il vous plaît, s’exclama-t-il, captant l’attention du groupe qui s’était installé autour de la table pour une séance de révision.


Ce groupe était constitué de Nolan, Archie, Desideria, Adams-Bening, Lizzie ainsi que Dan et Roxane, qui avaient insisté pour que la séance se passe dans la Salle sur Demande et non pas chez les Serdaigle. « Rose Weasley ne nous supporte plus », avaient-elle donné comme explication en lançant toutes les deux un regard terriblement similaire à Nolan.


Voici venir le temps…


Des rires et des chants, dit Lizzie à voix basse. Pardon, c’est un truc Moldu, ajouta-t-elle en rougissant lorsque tout le monde la regarda avec des airs d’incompréhension sur le visage.


Je vous remercierai de ne pas m’interrompre, miss O’Brien. Je disais donc, il est venu le temps…


Des cathédrales ?


Merde, Lizzie ! Le temps est venu, reprit le Gryffondor, pour notre premier match de Quidditch clandestin !


Archie, qui avait posé sa plume, se leva brusquement de sa chaise pour faire un high-five à Nolan.


Yes, je suis hyper chaud, s’exclama-t-il. N’importe quoi pour nous changer les idées !


Rien que l’idée de monter sur un balai et voler emplissait Archie d’une joie indescriptible ; il sentait l’excitation monter. Faire comme si rien ne s’était passé l’espace d’un instant, et simplement profiter de leur année semblait être la meilleure idée du siècle.


Tout le monde est toujours partant ? Demanda Nolan.


Autour de la table, tous acquiescèrent – même Casey, bien qu’avec un peu de réticence.


Ça pourrait nous faire du bien, c’est vrai, affirma-t-il.


On pourrait proposer à Lysander et Isaac, proposa Hugo à Lizzie.


Je peux ramener Andersen et Albus, ajouta Archie.


Et nous, Oluransi et Gallagher ? Dit Dan.


C’est acté, s’écria Nolan en tapant dans ses mains. Chacun propose à ses coéquipiers, on verra bien le jour même qui vient et qui vient pas. Quelqu’un a une idée de la date ?


Faudrait que ce soit un vendredi ou un samedi, dit Dan. Histoire de pas avoir trop la tête dans le cul le lendemain en cours.


Vendredi prochain ? Proposa Lizzie.


On va la faire à main levée, comme une vraie assemblée, annonça Nolan. Qui est pour ?


Toutes les mains se levèrent.


Bon, c’était rapide. Vendredi prochain, alors !


**
En rentrant aux dortoirs ce soir-là, Archie fut heureux de voir que Ivar et Albus étaient tous les deux déjà là : il pourrait donc faire d’une pierre de coup en leur demandant de venir au match.


Les gars, j’ai un truc à vous demander, lança-t-il en s’asseyant sur son lit pour enlever ses chaussures.


Albus, qui était en train de se brosser les dents, sortit sa tête de la salle de bain pour l’écouter tout en continuant sa tâche.


Ivar, répéta Archie en balançant sa chaussette sale à la figure du Danois qui n’avait pas levé le nez de son roman.


Putain, Redding, t’es dégueulasse, grommela-t-il en posant le bouquin, cornant la page. J’vais te la faire bouffer ta chaussette, espèce d’ingrat.


Tu nous menaces toujours, Andersen, mais tu fais jamais rien, railla Archie. Au fond, t’es un vrai Poufsouffle.


Un grognement échappa à Ivar qui renvoya le vêtement à son propriétaire, qui le reçut en plein dans le nez.


Bon, si ces messieurs ont fini de se chamailler comme des gamins, t’as un truc à nous dire non ? s’impatienta Albus en sortant de la salle de bain, une serviette à la main.


Il s’assit sur son lit et entreprit de se sécher les cheveux, et Archie fut déconcentré un instant par les gouttelettes d’eau qui tombaient sur ses clavicules découvertes par le t-shirt de pyjama tout détendu qu’il portait. S’il pouvait juste se rapprocher un peu, venir les essuyer avec un doigt… Un raclement de gorge le tira de ses pensées.


Oui, pardon, commença Archie. Avec Nolan on a prévu un truc…


Ca s’annonce bien, le coupa Ivar.


Ta gueule. Du coup, je disais : avec Nolan et les autres, on a prévu de faire un match de Quidditch clandestin.


Clandestin ? Comment ça ? s’enquit Albus. Comment vous comptez faire ça ?


Ben, vendredi prochain, on se donne rendez-vous vers 23h, minuit à la Salle sur Demande. On verra sur place pour les équipes, on s’est dit que ce serait cool de mélanger un peu tout le monde. Dan doit ramener des Serdaigle, Hugo et Lizzie ramènent des Poufsouffle, et Nolan un ou deux Gryffondor.


Sur le lit à côté de lui, Albus hochait la tête, l’air plutôt emballé ; et même Ivar avait l’air intéressé.


Tu peux compter sur moi, dit le premier. Ça me ferait du bien de remonter sur un balai.


Mmh, pourquoi pas, ajouta le Danois.


Parfait, je le dis à Nolan demain !


Satisfait des réponses de ses camarades, Archie se dirigea vers la salle de bain pour se préparer à se coucher. La soirée de vendredi s’annonçait mémorable. Si en plus Albus était là… Cela ne faisait qu’amplifier l’excitation d’Archie à l’idée du match.


Ce ne fut que plus tard, quand tout le monde était déjà couché, que la bulle de bonheur du jeune homme fut percée à l’aide d’une seule phrase, prononcée à voix basse par l’occupant du lit juste à côté :


Dis, Archie, je peux ramener Chelsea ?

40Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Lun 25 Mar 2019 - 10:06

Lily la Tigresse

Lily la Tigresse

Le premier match avait été épuisant, et s’était soldé par une victoire de Nolan. Archie se sentait mieux qu’il ne s’était senti depuis l’incident au village. L’adrénaline du match lui avait fait énormément de bien, et voir ses amis rire et s’amuser avec insouciance lui donnait toute l’énergie dont il avait manqué ces dernières semaines.

Le groupe qui s’était formé petit à petit depuis la rentrée devenait de plus en plus soudé ; et Archie, pour une fois, s’entendait bien avec chacun – même Casey, pour qui il avait eu plus de méfiance.

Alors, t’as aimé ma nouvelle façon de jouer ?

Archie, qui venait d’entamer sa deuxième bouteille d’eau, fit volte-face et tomba nez-à-nez avec le visage rayonnant de Nolan, un sourire fier sur le visage.

Mmh, pas trop, répondit Archie en fronçant les sourcils. Pas assez subtil à mon goût…

Oh, et qu’est-ce que tu entends par « subtil », Monseigneur ?

Je sais pas, un truc un peu plus comme… ça ! s’écria Archie en balançant le contenu de sa bouteille sur Nolan.

Archie… M’énerve pas, menaça le Gryffondor, trempé.

Bah alors, lionceau, t’as pris l’eau ?

Voyant que ledit lionceau était prêt à bondir, Archie prit ses jambes à son cou et se sauva de l’autre côté.

Vil serpent ! La seule chose que tu sais faire c’est t’enfuir !

Tu m’attraperas pas avec tes petites jambes, nabot, cria le Serpentard en riant.

Je vais t’apprendre, espèce de fils de Strangulot !

Archie courait le plus vite possible sur le terrain de Quidditch improvisé pour l’occasion, rigolant à gorge déployée. Une vague de bonheur le traversa alors que Nolan lui criait dessus. Il s’arrêta net, se retourna vers son meilleur ami et entreprit de lui jeter tous les sortilèges inoffensifs qui lui venaient à l’esprit.

J’vais te faire payer, criait-il. La victoire était à moi !

Archie manqua de se recevoir un éclair violet et vit Albus qui arrivait dans le dos de Nolan, en lui faisant signe de ne rien dire, et le jeune homme lui envoya un sort dans le dos qui le fit voler en avant. La baguette du Gryffondor atterrit dans sa main.

Misérables vipères, beugla-t-il. Frapper quelqu’un dans le dos, quel courage !

Le courage c’est sur-côté, se moqua Albus en le narguant avec sa baguette qu’il tenait entre ses doigts.

Archie croisa le regard du garçon qui lui sourit à pleines dents. C’était probablement une des premières fois qu’il le voyait sourire comme ça – un sourire soleil, qui fendait son visage en deux. Il sentit son souffle se couper, et lui rendit son sourire.

Alors que Nolan se relevait péniblement, un mouvement vers l’entrée capta l’attention d’Archie et il se figea. Et merde. Oluransi, camarade de Dan, venait d’entrer dans la Salle, Gallagher sur ses talons. Ils échangèrent quelques mots avec Dan, qui n’avait pas l’air franchement enchantée de voir le blond, avant de se diriger vers le centre de la Salle pour saluer les autres. Croisant le regard de Gallagher, Archie sentit son estomac se nouer et un nœud se forma dans sa gorge ; serrant les poings et la mâchoire, il décida d’annoncer le début du second match histoire d’empêcher une quelconque conversation avec le Serdaigle.

**
Gallagher s’était retrouvé dans son équipe. Et il ne s’était pas fait discret. À la fin du match, Archie se sentait lessivé, autant physiquement que mentalement : Gallagher n’avait cessé de lui envoyer des piques mesquines, et il lui en aurait fait bouffé son balai. Manche compris.

L’équipe de Dan gagna la partie ; alors qu’Archie venait de poser le pied à terre, Gallagher passa devant lui en l’attrapant par le bras. Le Serpentard tenta de se dégager, et l’autre s’arrêta.

Qu’est-ce que tu me veux, Gallagher ? Demanda sèchement Archie.

Oh, je voulais juste savoir si c’était comme ça que tu comptais faire gagner ta Maison pour la Coupe. T’as joué lentement, et t’étais pas concentré.

Attends une minute, t’es qui pour me donner une leçon ? C’est la première fois qu’on joue dans la même équipe, et c’est même pas un vrai match. Si tu pouvais me laisser retourner avec les autres, ce serait sympa.

Autant essayer d’être le plus diplomate possible, histoire de ne pas envenimer les choses.

Non mais vraiment, Archibald, t’as changé, je trouve.

Et pourquoi tu me dis ça ? Je me fous que tu trouves que j’ai changé.

De toute façon, évidemment qu’on ait perdu. T’étais trop occupé à mater le cul de Potter pour diriger ton équipe… J’ose même pas imaginer le massacre lors des entraînements, Archibald.

Le sang d’Archie se glaça dans ses veines. Comment avait-il pu comprendre ? Il vit Dan approcher derrière Gallagher, et espéra qu’elle n’allait pas mettre les pieds dans le plat.

Tiens donc, Gallagher ! Lâcha la Serdaigle. Je venais justement te dire à quel point j’étais déçue de ta performance. Tes passes manquaient de précision, aucune originalité dans tes manœuvres, et tu volais aussi lentement qu’un Nimbus 2000. Même Hugo jouait mieux que toi et il tenait sa batte à l’envers.

Et merde. Elle avait du remarquer qu’Archie ne se sentait pas bien, mais cela ne voulait pas dire qu’il avait besoin d’elle.

Je t’ai pas demandé ton avis, Graves.

Gallagher avait l’air remonté… Archie pria pour que les choses ne s’enveniment pas – un affrontement entre Dan et lui, ça devait pas être beau à voir.

Non, mais je suis ta capitaine, donc je te le donne quand même. Maintenant, tu ferais mieux de dégager, avant que je ne décide d’aller discuter de tes performances insuffisantes avec Vaughn demain matin.

Putain, voilà qu’elle sortait des menaces… Archie n’était pas une demoiselle en détresse, la jeune fille n’avait pas besoin de faire pression sur Gallagher pour qu’il s’en aille – le Serpentard aurait pu le faire lui même. Et en plus, elle allait probablement lui poser des questions. Si jamais l’histoire avec Neil s’ébruitait, Archie était mort, c’était sûr.

Ça va, Redding ? Demanda Dan.

Elle aurait pu s’abstenir. Après tout, c’était quand même à cause d’elle que Gallagher était venu. Vexé, Archie posa sur elle un regard furieux.

Je gérais très bien tout seul, Graves, lui dit-il sèchement. T’étais pas obligée d’intervenir.

Non mais c’est quoi ton problème ? s’énerva-t-elle. Ça fait deux fois que tu m’agresses sans raison, je t’ai rien fait que je sache ?

Inviter Gallagher c’était déjà bien assez. T’étais pas obligé de t’incruster dans notre conversation.

Une colère sombre commençait à monter en Archie. Au fond de lui, il savait bien que ce n’était pas entièrement de la faute de Dan ; mais à chaque fois qu’il parlait à Gallagher, il ressentait une colère et une frustration qu’il devait toujours déverser sur quelqu’un d’autre. Parfois c’était les garçons du dortoir – Ivar et lui s’étaient engueulés plus d’une fois après qu’Archie ait croisé Gallagher dans les couloirs – maintenant, c’était Dan.

C’est mon coéquipier, je suis supposée ne pas m’en mêler ? Et je ne l’ai pas invité !

J’imaginais pas que tu traînais avec des connards pareil, Graves, mais visiblement je t’ai surestimée, lâcha froidement Archie avant de s’éloigner.

**

Archie avait fait la grasse matinée mais n’était toujours pas bien réveillé lorsqu’il entra dans la Grande Salle à dix heures quarante-sept exactement, le lendemain matin. La soirée ne s’était pas si bien terminée pour Archie – déjà qu’il était en colère à cause de Gallagher et Dan, Albus et Chelsea avaient passé la nuit à se bécoter dans la salle commune de Serpentard. Archie s’était couché de mauvaise humeur, et s’était levé dans le même état. Nolan n’était probablement pas encore levé, et Desideria avait déjà mangé depuis longtemps. Elle l’avait prévenu qu’elle passerait probablement une partie de la matinée au Lac, et lui avait dit de la rejoindre une fois qu’il serait prêt.

S’asseyant lourdement à la table des Serpentard, Archie se servit un thé et porta la tasse à ses lèvres, lorsqu’il vit Dan Graves arriver vers lui d’un pas déterminé.

Redding, je dois te parler.

Agacé, Archie la fixa en grognant :

Non, Graves. Je mange. Fous-moi la paix.

Déjà qu’il était de mauvaise humeur, pourquoi venait-elle en rajouter une couche ? Qu’avait-il fait pour que le destin le déteste autant ?

Tu sais, commença Dan. Gallagher racontait des conneries hier soir, c’était clairement pas de ta faute si vous avez perdu.

Archie se figea, ne voyant pas où elle voulait en venir. Elle était peut-être en train de tenter de démarrer une conversation ? Ou bien c’était sa manière à elle de s’excuser…

Hein ? Lâcha Archie, toujours aussi éloquent avant midi.

J’ai dit que c’était clairement pas de ta faute, Andersen était déstabilisé par les Cognards et certes, vous manquiez peut-être un peu de cohésion avec Lizzie mais –

Je suis au courant, Graves, l’interrompit-il.

D’accord. Donc si c’est pas ce qu’il te disait, qui te dérangeait, c’est quoi ton problème avec Gallagher ?

Et bingo. Il l’avait bien dit, qu’elle allait poser plein de questions. La Serdaigle était beaucoup trop curieuse pour son bien, pensa-t-il. Archie se renferma comme une huître, tentant de garder une expression neutre.

Pas tes affaires.

Dan leva les yeux au ciel, l’air clairement agacé. Très bien, ils étaient deux, au moins.

Je me doute bien que t’aie pas envie d’en parler, Redding.

Alors pourquoi me demander ? Pensa Archie.

Mais crois-le ou non, continua la jeune fille, Gallagher n’est pas mon pote. Il est exécrable, fait de ma vie un enfer et m’empêche d’exercer mon poste de Capitaine comme je le souhaite. Tu vois où je veux en venir ?

Oh. Archie était à moitié surpris : il se doutait bien que Gallagher et Graves n’étaient pas les meilleurs amis du monde, tout le monde le savait ; mais il ne pensait pas que c’était à ce point-là. Elle avait l’air d’avoir vraiment envie de lui en faire baver, à en croire l’expression à la fois sombre et déterminée qui s’était dessinée sur son visage.

Tu peux pas le blairer non plus.

Nope. C’est un trou du cul fini. Et je te propose une alliance.

Archie pencha la tête sur le côté. Celle-là, il ne l’avait pas vu venir. L’idée de se liguer contre cette petite tête à claque de Serdaigle était séduisante, certes, mais Dan allait sûrement s’attendre à ce qu’Archie lui explique d’où venait son animosité vis-à-vis de l’autre garçon, et il n’était pas tout à fait prêt à tout raconter à quelqu’un.

Faut que j’y réfléchisse, dit-il en guise de réponse.

Pour l’instant, elle allait bien devoir se contenter de ça.

J’attends ta réponse, dit Dan en retournant à la table des Serdaigle.

Replongeant son nez dans sa tasse de thé, Archie repensa à sa confrontation de la veille, son esprit tournant à toute vitesse. Et si une alliance avec Dan était la solution au problème Gallagher ?

**
Archie avait passé l’après-midi dehors avec Nolan et Desi, profitant du temps clément pour probablement la dernière fois.

Ce soir-là, Desi était partie se changer et les garçons étaient en train de marcher – ou plutôt de courir – pour se rendre à la Grande Salle, lorsqu’ils tombèrent nez-à-nez avec un certain Serdaigle au détour d’un couloir.

Bah alors, Archibald, t’es pas en train de sucer la queue du petit Potter ?

Archie s’arrêta net, le souffle coupé, alors que Nolan faisait volte-face. Celui-ci semblait à deux doigts d’envoyer son poing dans le nez de Gallagher, mais un coup d’oeil de la part d’Archie suffit pour l’en dissuader.

Et toi, t’es pas en train de sucer celle de son frère ? Lanca le Gryffondor du tac-au-tac.

Archie était encore figé sur place, incapable de répondre. Ça ne lui arrivait pas souvent, de ne pouvoir rien dire, mais Gallagher avait ce pouvoir sur lui. Le Serpentard ouvrit la bouche, mais rien n’en sortit – la boule qui s’était formé dans sa gorge l’empêchait de dire quoi que ce soit.

Allez viens, Archie, dit Nolan alors que Gallagher s’apprêtait à répondre. Je sais pas toi, mais j’ai la dalle, je resterai pas une minute de plus dans ce couloir alors que la bouffe nous attend !

La voix de Nolan était pleine de fausse gaîté, complètement en décalé avec le regard qu’il lança à Gallagher.

Mais quel enfoiré, s’exclama-t-il une fois que l’autre était hors de portée. Je lui aurais fait bouffer ses cheveux de blondasse !

Ca lui retombera dessus un jour, promit Archie d’une voix furieuse. Il aura que ce qu’il mérite.

Le Serpentard repensa alors à la proposition que lui avait faite Dan au petit-déjeuner. Alors qu’ils entraient dans la Grande Salle, il aperçut la jeune fille en train de manger et commença à se diriger vers elle d’un pas déterminé.

Je te rejoins après, lança-t-il à Nolan. J’ai un petit truc à régler avant de manger.

Arrivé à la table des Serdaigle, Archie posa ses mains sur la table, faisant sursauter des première année qui ne l’avaient pas vu arriver, et se pencha vers Dan.

Je viens de le croiser dans les couloirs, et il m’a encore dit un truc dégueulasse. Je veux lui foutre la misère.

Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de la jeune fille qui lui fit signe de s’asseoir en face d’elle.

Raconte-moi tout, Archibald.


Gallagher et moi, on a un passif, commença le garçon à voix basse, afin de ne pas se faire trop entendre par les autres Serdaigle.


Dan comprit qu’il avait besoin de discrétion et, d’un coup de baguette de sa part, une bulle se forma autour d’eux – ils pourraient parler normalement sans que personne ne les entende.  


Tu disais ?


J’ai rencontré Gallagher en première année, dans le train avec Nolan. On est devenus potes mais vite fait, et Nono ne l’aimait pas du tout.


Je peux imaginer.


Il disait qu’il était trop blond – Nolan, quoi. Bref, on s’est rapprochés, mais en au début de sa cinquième année il a commencé à mal tourner, je sais pas si tu te souviens ?


Dan hocha la tête.


Ouais, c’est par là qu’il a commencé à me faire chier aux entraînements de Quidditch.


Donc il commençait à être pas super sympa avec moi, reprit Archie. Alors qu’on était devenus vraiment amis. Il a commencé à se sentir mieux que tout le monde, et à avoir de gros problèmes à gérer sa colère. Il était super susceptible, sauf que ça a pas trop marché avec moi : à chaque fois que je lui faisais des remarques sarcastiques, même si c’était pas méchant, il le prenait mal. Sauf que moi, je m’étais attaché à lui, et je commençais à avoir des sentiments pour lui ? C’est stupide, vraiment, mais je pouvais pas m’en empêcher…


C’est un peu stupide, en effet, confirma Dan.


Merci de me rassurer, Graves. Du coup un jour j’ai fait la pire erreur de ma vie : je lui ai dit que j’avais des sentiments.


Il t’a rembarré ?


Non, pire. On parle de Gallagher, là. Il m’a embrassé, et quand ça a commencé à devenir un peu chaud, il m’a poussé et m’a regardé en me disant ‘ah donc t’étais vraiment sérieux’. Et il a eu un fou rire.


Mais quel enfoiré, jura Dan. Putain, je lui ferais bouffer ses cheveux à cette blondasse.


Archie éclata de rire malgré lui.


Nolan a dit exactement la même chose tout à l’heure, expliqua-t-il en voyant que Dan le regardait bizarrement. Enfin bref, j’avais quatorze ans donc ça m’a un peu dégoûté de l’amour, du coup j’ai pas eu de relation durable depuis.


Ok, donc ça t’a vraiment foutu en l’air, lâcha la Serdaigle, toujours pleine de tact. Je comprends pourquoi tu veux rien à voir avec lui.


“– Je suppose que c’est ma faute de lui avoir fait confiance,” marmonna Archie en baissant le regard, un peu gêné de s’être tant épanché.


Il venait de se confier à une fille qu’il n’aimait pas trois mois auparavant, sur un des épisodes de sa vie qu’il avait gardé le plus secret ; même Desideria n’était pas au courant – Merlin merci, sinon Gallagher aurait été castré il y a longtemps. Archie, sentant la honte monter, remercia une fois de plus les gènes qui l’empêchaient de rougir.


Non. Non, c’est pas ta faute. Il a eu une attitude de bâtard, et…

Dan soupira, et posa la main sur l’épaule d’Archie.

C’est lui qui a trahi ta confiance, reprit-elle, et tu ne méritais pas ça.


Archie leva le regard. Dan avait l’air extrêmement inconfortable et vaguement énervée  C’était rassurant, d’un côté, de voir qu’il n’était pas le seul embarrassé par cette conversation. Au final, se dit-il, la Serdaigle et lui étaient relativement similaires, sur plusieurs points – notamment leur constipation émotionnelle.


Merci, Graves, dit-il avec amusement. Tu peux enlever ta main maintenant.


Oh, merci Merlin. Écoute, je suis clairement pas douée pour... réconforter les gens, mais je pense qu’on peut s’entendre, toi et moi.


Parce qu’on déteste la même personne, tu veux dire ?


Parce qu’on veut s’en débarrasser.


S’en débarrasser ? s’exclama Archie avec horreur. Par Salazar, Graves, tu débloque, je veux pas le tuer-


Non, bien sûr que non ! Tu pense direct au meurtre et c’est moi qui débloque ?! Bon dieu, Redding, je voulais juste dire le faire redescendre de son piédestal !


Oh. Oui, c’est plus logique. Il m’a vraiment déstabilisé aujourd’hui… J’ai pas envie que ça recommence, surtout pour nos matchs importants.


Je te rassure, j’ai pas plus envie de l’avoir dans mon équipe. C’est son attitude de merde qui nous a fait rater la Coupe de Quidditch l’année dernière.


Archie haussa un sourcil.


–  Ouais, j’aurai dit que la raclée qu’on vous a mise avec l’équipe de Gryffondor n’a pas aidé.


–  Courageux de dire ça, après ta défaite en finale de l’année dernière, renâcla Dan.


Archie la fusilla du regard. La finale de l’année dernière avait été difficile pour leur amitié, mais il aimait penser que cela l’avait aidé à se rapprocher encore plus de Nolan. Pour qui se prenait-elle, pour faire des commentaires, quand l’équipe de Serdaigle s’était ridiculisée ? Archie voulait bien que s’installe un confort entre eux deux, mais la jeune fille avait encore du chemin à faire dans leur amitié avant de pouvoir faire des réflexions pareilles sans que Archie ne s’énerve.


Nolan méritait cette victoire, dit-il entre ses dents, essayant de rester calme. Mais ce n’est pas le sujet. Je te propose de mettre Gallagher sur le banc de touche pour notre match en novembre -


–  Hein ? Mais pour le remplacer avec qui ? Serdaigle n’est pas rempli d’apprenti batteurs, je te signale !


Archie grimaça. C’est vrai que Serdaigle n’était pas réputée pour être constituée d’athlètes, plutôt le contraire.


Ailys, lanca-t-il.


La soeur de Nolan était plutôt bonne en Quidditch, Archie avait l’habitude de jouer contre ou avec elle quand il allait en vacances chez les Dwyer. Elle n’avait seulement jamais cru pouvoir entrer dans l’équipe, et avait préféré ne pas aller aux essais.


Ailys ? La soeur de Dwyer ?


–  Oui. J’ai joué avec elle et Nolan plusieurs fois pendant l’été, elle a énormément de potentiel.


Elle est jeune, et pas bien musclée… commenta Dan, les sourcils froncés.

Sous son air sceptique, Archie voyait bien qu’elle commençait à considérer l’idée.  


Elle a besoin d’entraînement, c’est clair. Mais elle adore le Quidditch, et d’ici novembre, si tu te débrouille assez bien, tu pourras en faire une batteuse de qualité. Un peu de vitesse ferait pas de mal à ton équipe.


Si on se débrouille assez bien.


On ?


Tu crois que j’ai le temps d’entraîner une gamine cinq fois par semaine pour qu’elle ait le niveau d’ici novembre ? Non. Si je risque mon poste de capitaine en écartant Gallagher sans raison, alors tu peux m’aider à entraîner Dwyer junior. Si elle accepte de rejoindre l’équipe.


Archie considéra la proposition de Dan. Il connaissait bien Ailys ; c’est vrai qu’elle serait plus à l’aise avec lui qu’avec la capitaine de l’équipe. Il pourrait la convaincre plus facilement, à la fois de rejoindre l’équipe et de se faire entraîner aussi intensément. Et puis, si c’était ce qu’il fallait pour mettre Gallagher sur la touche et ne plus l’avoir dans ses pattes pendant chaque match… Archie était prêt à tout - sauf au meurtre. Quoi que, sur un malentendu…


Il faut qu’on se prépare à avoir des réflexions de la part de Gallagher, prévint Archie. Si il nous voit parler régulièrement, tu le met sur la touche et comme par hasard, je commence à entraîner Ailys, il va forcément se douter qu’on est tous les deux derrière tout ça.


Et alors ? lâcha Dan en haussant les épaules. Le fait de le mettre sur la touche est légitime. S’il me fait une réflexion sur toi, je lui dirai juste que j’avais besoin de quelqu’un pour entraîner Dwyer, et que tu es le premier qui m’est venu en tête.


Tu avoues enfin que je suis le meilleur joueur de l’école, Graves ? la taquina Archie.


Je n’admet rien du tout, Redding. Il faudra que tu te contente de pas être un trop mauvais batteur.


On verra ça en novembre, quand grâce à moi tu n’auras plus Gallagher dans tes pattes. Je récapitule : je propose à Ailys de l’entraîner, tu trouves une excuse pour le mettre sur la touche, et Gallagher ne nous fait plus chier.


C’est ça, confirma Dan. Marché conclu ?


Archie regarda la main tendue de Graves, un sourire en coin se dessinant sur son visage. Qui aurait cru que le capitaine de l’équipe de Serpentard et la capitaine de Serdaigle feraient un jour équipe pour descendre Neil Gallagher ?


Marché conclu, affirma-t-il en serrant la main de Dan.



41Rdv à Poudlard !  - Page 3 Empty Re: Rdv à Poudlard ! Jeu 28 Mar 2019 - 18:12

Cowell Bratley

Cowell Bratley
2ème année
2ème année

- Bonsoir à tous. Avant que vous retourniez dans vos dortoirs, j’ai une annonce à faire sur les événements ayant lieu à Pré-au-Lard il y a de cela 10 jours.

Mcgonagall fit une légère pause laissant le temps aux élèves de se préparer mentalement à ce qui allait suivre.

- L’enquête du ministère de la Magie a aboutit à la conclusion que l’explosion et les feux qui ont suivi sont d’origine accidentelle. Un feu magique est resté allumé trop longtemps dans une maison du centre-ville. Cela a créé un serpencendre, une créature née de feu magique. Elle ne vit qu’une heure et ne cherche qu’à pondre des œufs avant de tomber en poussière. Sans intervention d’un sorcier, les œufs de serpencendre prennent feu. Dans le cas présent, les sorciers ont bel et bien trouvé le serpencendre mais ont mal formulé le sortilège pour le faire disparaitre. Cela a provoqué une explosion à l’endroit où se trouvé la créature qui a enclenché une réaction en chaîne avec les œufs déjà pondus. Les feux d’origine magique se sont dès lors propagés très rapidement à travers tout le quartier.

La directrice regarda tour à tour les 4 tables qui se dressant devant elle. Les élèves assimilaient petit à petit les informations.

- Heureusement aucune mort n’est à déclarer. Les sorciers se trouvant à la source de l’incendie ont réussi à se protéger de l’explosion et à sortir rapidement de leur maison. Ils souffraient de brûlures et d’intoxication à la fumée, leur vie n’est maintenant plus en danger. Le reste des blessés ont été soit touchés par la fumée de l’incendie ou blessés par les mouvements de foule. Dans les deux cas, ils ont été pris en charge et leur vie n’est plus à craindre.

Des soupirs de soulagement se firent entendre au sein de la grande salle.

- La thèse de l’acte terroriste est donc définitivement écartée. Ce n’est toutefois pas le temps de baisser sa garde. Le mouvement de panique qui a suivit l’incendie à causer plus de dégâts que l’incendie en lui-même. Le climat politique actuel attise les craintes qui ont trouvé une raison de se déchaîner. Et sur ce point croyez-moi, à la moindre occasion elles trouveront le moyen de se déchaîner à nouveau. Je vous demanderai donc à tous, d’avoir du recul et un esprit critique sur les informations que vous pouvez entendre dans la presse ou par d’autres élèves. Enfin par-dessus, garder votre sang-froid. Il est important d’être lucide dans les moments troubles.

Casey prit ces paroles en plein cœur. Mcgonagall avait joué un rôle déterminant dans les deux grandes guerres contre Voldemort. Son regard contenait à la fois de la souffrance et de l’abnégation.

- Néanmoins à la vue des récits que j’ai entendue et par le fait que vous avez tous eu le bon reflexe de revenir au château, je me dois de vous féliciter. Nombres d’entre vous ont été blessés mais par l’action rapide de vos camarades, vous vous en êtes tous sortis. Je suis fière d’être en charge de sorciers si responsables que vous. Au moindre besoin de parler ou de soutien, les professeurs et moi-même sont à votre disposition. Il est maintenant temps de regagner vos dortoirs. Bonne nuit à tous.

Les élèves quittèrent la salle petit à petit. Le discours avait replongé Casey dans l’anxiété alors qu’il avait réussi à apaiser ce sentiment ces derniers jours. Il l’avouera difficilement mais le quidditch clandestin avait beaucoup aidé. C’était contre le règlement mais au fond ils avaient tous besoin de faire une connerie d’adolescents pour oublier l’incendie quelques instants. Leur petit groupe l’avait bien mérité, à circonstances exceptionnelles on pouvait bien tordre un peu le règlement. Il faudrait quand même un bon mois de respect intensif aux règles de l’école pour enlever le sentiment de tâche noire sur une copie parfaite que ressentait Casey.

Le préfet se dirigeait avec les autres Poufsouffle vers le dortoir. Il croisa le regard d’Ailys dans le grand hall, elle lui fit un signe de la tête désignant les sabliers de points. Casey la suivit et ils se retrouvèrent derrière le sablier de Serpentard, légèrement caché par rapport aux autres élèves.

- On n’a pas pu trop se voir depuis Pré-au-Lard, je me demandais comment tu allais. On m’a dit que tu t’étais retrouvé au cœur de l’action, s’inquiéta la Serdaigle.

- Ça peut aller, au final je n’ai pas été blessé. C’était juste… impressionnant.

- Tant mieux. Je suis partie assez vite, c’est en voyant les autres revenir que j’ai su qu’il se passait quelque chose.

- Vous avez eu de la chance, répondit Casey avec un petit sourire.

- Oui on l’a échappé belle. Mais d’un autre côté je m’en veux un peu de ne pas avoir pu être là pour les autres.

- Je comprends. Après tout le monde a mis du siens comme l’a dit Mcgonagall, on a pu se débrouiller. Nolan a été très solide d’ailleurs.

Casey ne savait pas vraiment pourquoi il avait ajouté ça.

- Il peut avoir de bons moments, oui.

Il y eut un léger moment de flottement.

- Je dois vite retourner dans ma salle commune, j’ai un entraînement avec Archibald Redding.

- Avec Archibald Redding ? fit Casey surpris.

- Oui tu sais le copain de Nolan.

- Je vois qui c’est. C’est juste que… Tu vas t’entrainer avec lui ?

- Au quidditch. Il m’entraine avec Dan pour voir si je peux avoir le potentiel de rejoindre l’équipe.

- Je ne savais pas que tu voulais rejoindre l’équipe de quidditch.

- Oh mais j’adore le quidditch ! Je joue souvent avec mon frère, c’est un peu le seul moment où on s’entend bien, s’esclaffa-t-elle. Avec mon niveau j’étais pas sûre d’être prise alors je ne suis pas allé aux essais. Je n’avais pas envie d’être ridicule si j’étais laissée de côté.

- Tout pour ne pas perdre la face.

- Je vois que tu comprends.

- Je comprends aussi qu’en plus de majeure de promo et de préfète, tu pourrais ajouter joueuse de quidditch. Tu es sur tous les fronts.

- Et ça me plait ! Honnêtement… j’aime me sentir spécial.

Dis comme ça, c’était plutôt arrogant à dire mais Casey était pareil. Il se mentirait à lui-même s’il ne le reconnaissait pas.

- Tu penses pouvoir tout gérer en même temps ? s’enquit le Poufsouffle.

- Ça va être compliqué mais je devrais réussir. Puis ce n’est pas encore fait, il faut que je me débrouille bien dans les entraînements. C’est pour être batteuse, ce ne sera pas si facile.

Batteuse ? Ailys n’avait pas vraiment le profil. Au fond ça ne voulait rien dire, Elizabeth était une bonne batteuse et elle avait aussi une petite carrure. La Serdaigle semblait motivée, c’était le plus important.

- Tu imagines ? Dans 2 ans je pourrais être préfète en chef et capitaine de l’équipe !

- Commence par aller à l’entraînement déjà, lui dit Casey avec un petit sourire moqueur.

- Tu as raison, je file !

Avant de partir elle lui mit sa main sur l’épaule et lui donna un rapide baiser sur les lèvres. Casey n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il se passait qu’elle était déjà partie. C’est de famille d’embrasser les autres sans prévenir ?
Mais cette fois était différente. Casey ne ressentit absolument rien. Il s’était bien rendu compte qu’Ailys le draguait et que pour tout le monde ils étaient parfaitement assortis. Il était quelques fois attiré par elle, la future préfète en chef/capitaine de quidditch était belle. Mais après ce baiser, Casey savait avec certitude que ce n’étaient que des moments passagers. Au fond il ne pensait pas si souvent à elle. Il ne s’était jamais vraiment imaginé avec elle non plus.

Il sortit de sa cachette derrière les sabliers et se dirigea vers la porte menant aux dortoirs. Son frère était assis sur les marches du grand escalier avec Bianca, la sœur d’Archie. Celui là même qui allait entraîner Ailys. C’était drôle de penser aux façons dont au final, le « groupe de révision » était lié. Peut-être qu’ils étaient tous fait pour se rencontrer. Ou que le monde des sorciers était petit. Tout dépendait du point de vue. Casey fit un petit signe à Jeff qui lui répondit par un hochement de tête. C’était sa première sortie à Pré-au-Lard le jour de l’incendie. Heureusement son groupe d’amis s’était donné rendez-vous devant la maison Hurlante qu’ils voulaient absolument voir en premier. Ils étaient donc loin de l’agitation au moment de l’explosion.  Être des nerds les aura bien aidé.
Arrivé dans la salle commune, Casey réfléchissait encore au baiser d’Ailys. Il devait lui dire que ça ne pouvait pas aller plus loin. Mais comment faire sans la blesser ? Sachant qu’il avait un peu joué son jeu…  Les histoires de cœurs n’étaient pas pour lui, il ne savait pas y faire.

Il allait prendre les escaliers pour rejoindre les dortoirs quand une voix le héla. C’était Rebecca, la préfète de septième année. Elle était affalée à plat ventre sur un des poufs.

- Alors Casey ? On s’y est enfin mis ?

Elle avait un grand sourire et semblait surexcitée.

- De quoi tu parles ? demanda-t-il n’ayant aucune idée de ce qu’elle parlait.

- Je t’ai vu dans le hall avec la petite Serdaigle !

- Chut ! Pas si fort, s’alarma Casey.

Il eut un mouvement brusque et se jeta presque sur elle pour la faire taire.

- Ce n’est pas ce que tu crois, lui dit-il tout bas.

- Doucement. Je savais pas que c’était top secret, dit Rebecca en rigolant à moitié.

- On est pas ensemble, c’est elle qui m’a embrassé.

- J’ai déjà entendu ça tu sais.

- Je te dis qu’il y a rien ! Je n’ai pas envie de sortir avec elle.

- Vraiment ?

- Oui et je dois lui dire d’ailleurs, je sais pas comment faire.

Casey espérait secrètement que Rebecca lui donne quelques conseils en la matière. Elle n’était pas personne la plus fiable du monde mais elle était la référence en ce qui concerne les histoires romantiques.

- Il n’y a pas vraiment de recette miracle, tu sais.

Raté pour cette fois.

- Merci de ton aide.

Casey allait se lever quand Rebecca posa la question qu’il ne fallait pas.

- Donc si tu ne veux pas être avec elle, c’est qu’il y a quelqu’un d’autre ?

Il y avait quelqu’un d’autre ? Peut-être bien mais il ne voulait pas y penser pour le moment. Encore une histoire de baiser volé. Mais avec un Gryffondor. Avec le frère d’Ailys…

Rebecca sentit la gêne de Casey, un sourire s’élargit sur son visage. Le préfet ne savait plus où se mettre.

- Hum je vois. Ça m’a l’air d’une histoire compliquée. Donc intéressante. J’ai toujours su que quand tu ferais parler ton cœur ça ne décevrait pas.

- Tu as déjà réfléchis à ma future vie amoureuse ?

- Si tu savais Casey.

Sur ces paroles elle se leva et parti vers son dortoir, toujours un petit sourire aux lèvres. Casey fit de même, la tête remplit d’interrogations. Heureusement, cette fois il n’y eut personne pour l’interpeler dans une conversation impromptue. Il essaya de chasser toutes ses pensées, il s’en occuperait demain, il n’en pouvait plus.

Fuck.

Le Poufsouffle venait de se rappeler qu’il avait cours d’Astronomie ce soir. La nuit allait être longue.


***


Les yeux de Casey essayaient à tout prix de se fermer. Le sorcier luttait de son mieux pour chasser sa fatigue. Il n’avait presque pas dormi après le cours d’Astronomie, trop occupé par ses pensées. Un cours de défense avec Strong allait sans doute le réveiller un peu. Le prof semblait particulièrement en forme aujourd’hui. Il avait mis les tables sur le côté pour faire un grand espace au centre de la classe. Les élèves étaient debout à attendre que le cours commence.

- Très bien, je vois que tout le monde est là, on va pouvoir commencer. Aujourd’hui commence un cycle très important de cours. En effet nous allons commencer à étudier le sortilège du patronus.

Tous les élèves furent d’un coup plus attentifs, des exclamations de joie se firent entendre. La fatigue de Casey disparût laissant place à une vague d’adrénaline.

- Doucement, doucement. Je sais que vous attendiez tous ce moment mais vous n’allez pas lancer le sort aujourd’hui.

L’animation diminua brusquement.

-  Il faut tout d’abord que vous compreniez l’état particulier dans lequel il faut être afin de lancer ce sort et surtout son utilisation.

Le Professeur Strong partit dans un discours sur les propriétés générales du patronus et comment l’incanter.

- Rien que vous ne connaissiez pas déjà je suis sûr. Si vous voulez plus de renseignements, regarder votre livre au chapitre correspondant. Maintenant nous allons faire un petit exercice particulier.

Il agita sa baguette et une armoire vient léviter jusqu’à se poser à côté de lui.

- Vous reconnaissez peut-être l’armoire contenant l’épouvantard vue en troisième année.

Les élèves se regardèrent, ne comprenant pas pourquoi ils avaient besoin d’un épouvantard.

- Aujourd’hui je vais vous demander d’affronter votre épouvantard comme vous savez le faire mais je veux également que vous profitiez d’être devant votre plus grande peur afin de la combattre et de penser à la chose qui vous rend le plus heureux. Devant un détraqueur, toute notion de joie disparait, c’est en vous que vous devrez trouver un souvenir heureux. Nous allons mimer avec une force très réduite la rencontre d’un détraqueur avec un épouvantard.

On forma une file devant l’armoire. L’exercice était simple bien que révéler sa peur devant toute la classe n’était pas facile. En troisième année, la plus grande peur de Casey était de rater ses examens. Elle avait surement changé mais il n’arrivait pas à mettre exactement le doigt sur sa nouvelle grande peur. Le Poufsouffle allait devoir être réactif devant la créature.

En troisième année, tout le monde avait des réflexions plus simples sur eux même et leur peur. Il y a 2 semaines son frère Jeff avait suivi le cours. Sa peur était l’ennuie, il se voyait ne sachant pas quoi faire, le visage vide. Le petit Serpentard s’était alors imaginé jouant à Mario Bross. Si ça pouvait être toujours aussi simple.

- Tour à tour, vous allez regarder l’épouvantard pendant une minute – il désigna un sablier posait sur une petite table - en pensant au souvenir le plus heureux que vous ayez. Puis neutraliser la créature avec un riddikulus.

Regarder sa plus grande peur pendant une minute ?! C’était plus sérieux que ça en avait l’air. Casey croisa le regard de quelques Poufsouffle, ils n’étaient pas rassurés. Même les Gryffondor avec qui ils partageaient le cours n’en menaient pas large non plus.

Casey essaya de se recentrer. Il allait improviser pour la forme du riddikulus, ce n’était pas le plus compliqué. Quel était son souvenir le plus heureux ? La réception de son badge de préfet ? La réussite de son premier sortilège ? La fin des cours de vol sur balais ? Ils étaient tous heureux mais loin d’être assez forts. Le mieux était sans doute de penser à sa famille et ses amis. Ses vacances chez Hugo dans une vraie maison sorcier ou une sortie à la plage avec sa famille. Il verrait celui qui lui viendrait naturellement.

La première à passer était une Poufsouffle. L’épouvantard prit la forme de sa petite copine. Elle était en feu et criait à ce qu’on lui vienne en aide. La vision était glaçante. L’incident de Pré-au-Lard avait laissé des marques profondes. La sixième année n’attendit pas la fin de la minute et lança le sortilège. Sa copine se retrouva aspergée d’eau de la tête aux pieds et arrêta de crier. Personne ne rit, la Poufsouffle avait le visage fermé et alla s’asseoir au fond de la classe. Ce cours allait être éprouvant. Casey regarda le professeur, il ne laissait rien transparaître.

Certains élèves firent l’exercice sans problème tandis que d’autres étaient paralysés. Le climat actuel pesait lourdement sur le mental. Coen Hardy, le préfet de Gryffondor, réalisa l’exercice parfaitement. A l’inverse au tour suivant, Chelsea fut incapable de faire le moindre geste face à un serpent. Après cet autre échec, le professeur commença à s’impatienter.

- Bon sang, ce n’est pourtant pas compliqué ce que je vous demande ! Attendez de réellement commencer à lancer un patronus et vous verrai ce qu’est la difficulté. Tous ceux qui n’ont pas réussis repasseront à la fin du cours. Allez, on avance !

Clairement Strong n’était pas le professeur le plus compréhensif mais cette fois il exagérait. Casey croisa le regard de David qui souleva le sourcil n’exaspération. Son camarade s’exécutât tout de même et réussi l’exercice. C’était maintenant au tour d’Elizabeth. Elle était blanche d’inquiétude, n’osant à peine regarder l’épouvantard. Le préfet essaya de se rappeler sa peur de troisième année mais ça ne lui revenait pas. L’épouvantard se transforma en une masse sombre et plongea le devant de la pièce dans le noir.

Il y eut un grand silence, Casey osait à peine respirer de peur de le briser. Il ne voyait que la silhouette de Lizzie devant la masse sombre de l’épouvantard. Avec un petit tintement, le sablier indiqua que la minute s’était écoulée. La Poufsouffle ne bougeait toujours pas.

- C’est un épouvantard facile ça ! Un petit effort ! invectiva le professeur.
Elizabeth tandis sa baguette, elle murmura la formule mais rien ne se passa. Elle réessayera plusieurs fois sans succès.

- Fais au moins de la lumière, petite idiote ! Tu sais faire ça !

Il faut croire que c’était les paroles de trop pour Elizabeth. Avant que tout le monde ne puisse réagir elle quitta la salle de classe en courant. Toutes les têtes se tournèrent vers la porte où la préfète venait de disparaître. Hugo qui était juste derrière Casey parti la rattraper. Cela n’étonna personne. Le préfet se demandait s’il ne devait pas y aller non plus, juste pour voir si elle avait besoin d’aller à l’infirmerie. Mais elle ne voulait sans doute pas le voir dans cette situation, Hugo était le mieux placé.

Pendant l’accident, Casey avait entendu que la Poufsouffle avait été incroyable. Lizzie avait donc de la force en elle. Seulement pas en cet instant, elle avait surement besoin de plus de temps. Enfin de là à s’effondrer comme ça en cours, cette fille aimait bien les extrêmes. Il avait un mal fou à la comprendre.

- Bon quelqu’un est avec elle, ça va aller. On reprend les exercices, concentrez-vous.

Ce prof n’avait décidément aucune pitié. Les élèves suivants firent de leur mieux pour gérer l’épouvantard. Ils réussirent tous mais l’ambiance était bien différente qu’en troisième année où ils riaient à chaque sort réussi. Puis vint le tour de Casey. Il se plaça en face de l’épouvantard et essaya de se calmer le plus possible pour avoir l’esprit clair. Il cala l’image, dans sa tête, d’une après-midi à la plage avec sa famille quand il était petit. L’épouvantard prit directement la forme de sa mère. Elle le regarda le visage terrorisé.

- Casey aide moi ! Vite !

Le préfet ne s’était pas attendu à ça, il essaya de garder l’image de sa famille à la plage.

- Pourquoi tu ne m’aides pas ? J’ai besoin de toi et tu ne fais rien !

Sa mère laissa place à son père.

- Pourquoi tu n’interviens pas Casey ? Pourquoi es-tu tout le temps inutile ?

La famille à la plage. La famille à la plage.

L’épouvantard se changea en son frère.

- Tu sers à rien ! Tu te donnes de grands airs mais au fond, on peut bien se passer de toi !

Casey préféra passer au souvenir avec ses amis. Dans le dortoir quand il passait la nuit à jouer avec Hugo et les autres. Cette fois l’épouvantard prit la forme d’Hugo.

- Pourquoi tu n’irais pas ailleurs Casey ? Sérieusement on a pas besoin de toi ici.

C’est juste un épouventard. Pense à quelque chose d’heureux.

L’épouventard était un train de prendre la forme de David quand le sablier annonça la fin de la minute. Sans perde de temps Casey imagina le garçon parler avec une voix très aiguë comme s’il avait pris de l’hélium.

- Riddikulus !

Le faux David se mit à tenir des propos inintelligibles avec une voix suraiguë. Le préfet laissa la place à la personne suivante et se dépêcha d’aller au fond de la classe. Il avait passé l’exercice mais au fond il n’avait pas vraiment réussi à garder en tête un souvenir heureux. Quand il arriva au fond de la salle, David lui glissa à l’oreille :

- J’ai envie d’essayer l’hélium pour voir si ma voix serait vraiment comme ça.

Cela fit rire Casey qui en avait bien besoin. Il passa le reste du cours à regarder de loin les autres affronter l’épouvantard. Certains prirent exemple sur Elizabeth et quittèrent la salle après l’exercice. Le prof ne semblait pas s’en offusquer. Quand ce fut au tour de Nolan, Casey se fit plus attentif. Pour le Gryffondor l’épouvantard se changea en Archie. Son ami lui disait qu’il le détestait et finit par lui tourner le dos. Nolan avait donc peur d’être abandonné.


***


Le reste de la journée s’écoula doucement. Tout le monde avait encore en tête le cours de défense. Casey ne put parler à Hugo qu’après le repas dans la salle commune. Il avait dû manger rapidement à l’autre bout de la table, il n’était pas du genre à manquer un repas. Le Weasley était assis à une petite table, la tête dans les mains.

- Comment tu vas ?

Hugo releva la tête.

- Bof. Pas trop envie d’en parler, bougonna-t-il.

Il s’était passé quelque chose.

- Et comment va Lizzie ?

- Encore moins envie d’en parler.

Evidement ça concernait Elizabeth.

- Et toi ça va ? Tu es bizarre depuis hier soir ?

Son ami l’avait remarqué. Il avait évité Ailys toute la journée, il ne voulait pas gérer ça maintenant.

- Pas envie d’en parler.


***


Casey aurait préféré attendre un peu avant de revoir la salle de classe de défense contre les forces du mal et surtout leur cher professeur Strong. Mais malheureusement les deux cours de la semaine étaient sur des jours qui se suivaient. Les tables étaient sur le côté une fois de plus. Encore un cours de pratique donc.

- Rassurez-vous on en a fini avec les épouvantards. Aujourd’hui on va passer à la pratique du sortilège du patronus sans stimuli extérieurs. Vous penserez à un souvenir heureux en lançant l’incantation « Spero Patronum ». En vous concentrant suffisamment une lumière blanche sortira de vos baguettes. Si vous réussissez le sort à la perfection cette lumière prendra la forme d’un patronus corporel qui peut prendre la forme de n’importe quel animal. J’espère que ce cours donnera de meilleurs résultats que celui d’hier. C’était assez décevant je ne vous le cache pas. Allez au travail !

Cela avait le mérite d’être clair. Les élèves de dispersèrent dans la salle, le groupe habituel de Poufsouffle restant proche. Elizabeth était réapparue, Casey ne savait pas si elle s’était expliquée avec le prof. Elle restait en retrait avec David, pas réellement motivée à faire quoi que ce soit. Hugo jetait quelques coups d’œil de son côté mais cette dernière l’ignora.

Les élèves se mirent à tenter le sortilège du patronus. Au bout d’une demi-heure certains arrivaient à produire une faible lumière blanche. Casey, lui, n’arrivait à rien. Il n’arrivait pas à se focaliser sur un souvenir en particulier. Pire le souvenir du baiser d’Ailys parasitait toutes ses tentatives. Il fallait qu’il lui parle, ça ne pouvait pas continuer comme ça. Toutefois un autre élément le déconcentrait encore plus : Nolan était dans sa ligne de mire. Le Gryffondor réussissait déjà à générer de la lumière blanche. Casey n’arrêtait de le regarder faire. Cela semblait facile en le regardant, pourtant il n’arrêtait pas de parler avec les autres. Il avait peut-être un souvenir très fort qui rendait le sort plus efficace. Sous ces airs dégingandés, ce cachait un talent magique certains en tout cas. Casey devait peut-être prendre exemple sur lui. Être moins rigide dans sa concentration, avoir un esprit souple. A côté de lui, Hugo passait son temps à espionner Lizzie. Ce n’était pas avec lui que Casey allait se détendre. Au final Lysandre était avec son frère et Isaac, qui réussissait à invoquer de la lumière, était trop occupé à draguer une fille de Gryffondor.

Concentre-toi. Respire. Quel souvenir te rend heureux ? Quand as-tu ressenti quelque chose de spécial ?

Casey pensa immédiatement à la soirée de rentrée. A une certaine partie de bière pong qui s’était finie par un baiser. Il voyait Nolan à la fois dans sa tête et en personne, en face de lui.

- Spero Patronum

Sa baguette émit un filet de lumière blanche. Le cœur de Casey se mit à battre plus rapidement. L’effet ne dura que quelques secondes. Il regarda rapidement autour de lui. Le professeur Strong hocha légèrement la tête, signe qu’il était satisfait du résultat. Casey se sentit rougir, comme si le prof savait à quoi il avait pensé pour jeter le sort. Les autres élèves ne semblaient pas remarquer sa gêne, heureusement. Pour la suite du cours, il se plaça un peu en retrait. C’était idiot, personne ne pouvait se douter de quoi il pensait mais il se sentait mieux comme ça.

En arrêtant de se concentrer sur Nolan et en utilisant des souvenirs de sa famille, il arriva à reproduire un peu de lumière blanche. Il changea sur des souvenirs avec ses amis d’enfances ou des soirées à Poudlard. Toujours le même résultat : quelques secondes d’éclats avant que la baguette ne s’éteigne. Il arrivait à garder le souvenir mais ce n’était apparemment pas suffisant. La fin du cours approchait. A part quelques exceptions, tout le monde avait réussi à émettre un peu de lumière avec sa baguette. La plupart gardait même le sort actif pendant une bonne minute. Personne n’avait réussi à former de patronus corporel mais certains étaient en bonne voie.

- C’est la fin du cours. C’était bien mieux qu’hier, vous voyez quand vous voulez ! Certains ont même presque réussis à former un véritable patronus, je n’en attendais pas autant. Je veux que la semaine prochaine à la même heure, vous soyez tous capables de créer un patronus corporel. On pourra alors passer à la pratique dans des conditions plus difficiles. Vous avez encore 2 cours pour arriver à ce niveau. Pour certains, il serait avisé de s’entraîner en dehors des cours.

Strong jeta un regard appuyé sur Elizabeth et Hugo, les seuls n’ayant pas réussi à émettre quoi que ce soit. Casey savait également qu’il devrait s’entraîner de son côté. Son sortilège était parmi les moins puissants de la classe. Il avait l’habitude de devoir s’entraîner plus que les autres pour réussir un sortilège, ce serait une fois de plus.

La fin de ce cours signait également la fin de la journée. En partant de la salle, les garçons Poufsouffle se regroupèrent.

- Eh les gars ! fit Lysandre. Lorca m’a dit qu’une soirée d’Halloween était prévu. On a un peu plus de 2 semaines pour se faire des costumes.

Casey venait d’une ville où Hallloween n’était pas vraiment une fête importante. En arrivant chez les sorciers, il avait été surpris de l’ampleur de la fête. C’était quelque chose de très sérieux, tout le monde rivalisait pour avoir le meilleur costume.

- Je parie que tu sais déjà ce que tu porteras, railla Casey.

- Evidemment, j’ai eu l’idée lors de la fête l’année dernière. Ça fait un an que j’attends de tout mettre en place !

- Et quelle est cette idée extraordinaire ? demanda Isaac en exagérant sa voix.

- Tu devras attendre mon entrée triomphante à la fête pour le découvrir, annonça Lysandre fier de lui.

- Te connaissant ça doit être un costume référentiel. Tu as eu une phase films des années 80 l’année dernière, se remémora Casey, ça ne m’étonnerait pas que ce soit quelque chose comme ça.

Vu la tête que tiras Lysandre, il avait raison.

- Alors quelles sont les possibilités ? réfléchit Isaac. E.T, Terminator, Indiana Jones.

- Retour vers le futur il nous as bien bassiné avec celui-là, ajouta Hugo d’une voix trainante et blasée.

- Je te verrai bien en Doc, fit Casey.

- Je vous déteste tous autant que vous êtes, annonça Lysandre.

Apparemment ils avaient visé juste. Pour se consoler Lysandre voulu sortir dehors voir les animaux qu’Hagrid hébergeait en ce moment. Isaac les abandonna pour retrouver la fille de Gryffondor qu’il draguait pendant le cours. Casey se retrouva donc avec Hugo. Il aurait aimé en savoir un peu plus sur ce qu’il s’était passé avec sa « collègue » préfète mais son ami le coupa :

- Je vais me rouler en boule dans mon lit, on se voit au diner.

Casey était désolé pour lui, il avait l’air vraiment mal. Mais Hugo avait besoin d’être seul. Il laissa donc son ami partir broyer du noir. Au fond ça tombait bien, Casey avait quelque chose dont il devait s’occuper le plus tôt possible.


***


Casey passa la porte de la bibliothèque. Il avait besoin d’un livre afin de vérifier un détail pour son devoir de Runes. S’il ne se trompait pas, Ailys devrait être dans les parages. Quoi qu’il se passât entre les deux préfets, ça se terminerait maintenant. Le Poufsouffle fit rapidement le tour de la bibliothèque, Ailys n’était pas ici. Se doutant qu’elle ne devrait pas tarder, Casey pris le Dictionnaire des Runes océaniques et s’installa à sa table favorite. La Serdaigle et lui s’étaient déjà retrouvés pour travailler plusieurs fois à cette même table, si elle venait, elle viendrait ici.

Casey arrivait difficilement à se concentrer sur les Runes quand une personne tira la chaise devant lui. C’était belle et bien Ailys, le moment était venu.

- Toujours les mêmes habitudes à ce que je vois, dit la Serdaigle avec un petit sourire gêné.

- Hum, hum

Ils se regardèrent dans le blanc des yeux pendant quelques secondes.

L’atmosphère était tendue.

- Je suppose qu’on va parler de ce qu’il s’est passé lundi soir, assuma Ailys.

-Ce serait bien oui, répondit Casey.

La Serdaigle posa ses affaires sur la table, puis annonça avec assurance :

- Je t’ai embrassé parce que j’ai envie de sortir avec toi.

Casey ne s’attendait pas à cette déclaration soudaine. Ça ne l’arrangeait pas vraiment. Il ne trouva pas mieux que dire :

- Vraiment ? Tu es sûre ?

- Tu es préfet, hyper sérieux, on se ressemble beaucoup… et tu es plutôt bien foutu ce qui ne gâche rien.

- La première chose qui te plaît chez moi c’est que je sois préfet ?

Ailys regarda par terre le temps de réfléchir, elle finit par répondre :

- Disons-le comme ça : je veux réussir dans tout ce que je fais. Les examens, être préfète, bientôt le quidditch. Pour moi la réussite implique aussi une bonne relation. Je suis en cinquième année, je pense que c’est le bon moment. Tu as une bonne réputation à l’école, beaucoup de monde te respecte, on sait que tu es quelqu’un de fiable. Tu as le profil parfait pour un petit copain.

Casey ne s’était pas attendu à ça non plus. Au fond se n’était pas réellement surprenant. Ailys contrôlait chaque aspect de sa vie.

- Tu veux être avec moi juste pour solidifier ton statut à l’école ? Parce que ça s’inscrit dans ton plan de vie réussie ?

- Oui. Je ne vais pas te mentir et je suis sûre que tu peux le comprendre.
Il comprenait très bien oui, elle l’avait bien cerné. Il demanda néanmoins :

- Tu n’as vraiment aucun sentiment pour moi ? Dans le cas présent ?

- Honnêtement, non pas vraiment. Avec toi j’ai bon espoir que les sentiments arrivent plus tard si ça peut te rassurer. La plupart se mette en couple sans avoir réellement de sentiment. Enfin je pense…

Il était bien fixé sur la situation désormais.

- Je vois. De toute façon je voulais te dire que ne voulais pas me mettre avec toi.

C’était dit, Casey sentit un poids s’envoler.

- Oh bah… très bien.

Ailys hocha la tête plusieurs fois de suite avant de commencer à glousser.

- Tu dois me prendre pour une immense sociopathe maintenant.

- Tu es une immense sociopathe Ailys, répondit Casey en rigolant.

Ils se regardèrent avec un petit sourire.

- Je ne sais pas quoi dire. C’est censé être une situation gênante, non ? chuchota la Serdaigle.

Ça l’était oui mais ils pouvaient éviter tout ça. Au fond il comprenait ce qu’Ailys avait voulu faire, il aurait pu même accepter s’il avait été dans une autre situation. C’était tout de même flatteur qu’elle ait pensé à lui.

- Tout le monde me dit qu’on ferait le couple parfait. Ton plan aurait sans doute fonctionné, avoua Casey. Comme tu l’as dit on se ressemble, je vois. Enfin je comprends. Je te propose d’oublier ça et on reste ami.

- Ce serait parfait. Mes amies aussi disaient qu’on ferait un beau couple. Elles vont être déçues.

Ils restèrent dans le silence quelques instants. S’ils avaient décider de passer à autre chose, il faudrait du temps pour que la situation redevienne à la normale. Ailys repris ses affaires et se leva, rompant le silence :

- Je vais aller m’entraîner au quidditch, j’ai un entraînement plus tard mais je veux être prête. Merci d’avoir été compréhensif, tu es un des seuls qui peux comprendre tout ça… Et désolé de t’avoir embrassé sans prévenir l’autre jour.

Casey accepta ses excuses avec un petit hochement de tête. La jeune fille était presque hors de vue quand Casey l’interpella une dernière fois.

- Ailys ? Comment ça se fait que tu n’es pas à Serpentard ?

La Serdaigle émit un petit rire.

- Tout le monde me le demande.

Le Poufsouffle pouffa également.

- Moi aussi.


***


Dès qu’Ailys fut partie, Casey abandonna rapidement le travail et parti vers la salle commune. Rebecca était assise sur un des canapés avec d‘autres septième année. Le préfet passa rapidement dans la salle, il ne voulait pas qu’elle lui parle de sa vie amoureuse. S’il lui disait le moindre bout de ce qu’il venait de se passer avec Ailys, l’histoire ferait le tour de l’école en un rien de temps. A la place, il retrouva Hugo qui était bel et bien roulé en boule dans son lit. Casey s’assit par terre à côté du lit.

- Il s’est passé quelque chose de vraiment bizarre avec Ailys aujourd’hui, lui annonça-t-il dans l’espoir de l’intéresser un petit peu.

- Vous êtes enfin ensemble ?!

Ça n’avait pas été compliqué.

- Au contraire. Elle voulait juste être avec moi pour former une sorte de super couple pour enrichir son fantasme de réussite sociale.

- Genre sérieux ? Elle a peur de rien cette conne.

- Soit pas si dur avec elle, je suis comme ça aussi.

- Non c’est toi qui es trop dur avec toi-même. Tu es trop sensible pour ces conneries.

- Tu crois vraiment ?

- Après six ans je te connais bien. On dirait pas au premier abord mais tu as un petit cœur qui bat. L’autre a fait une erreur en ne le voyant pas. Tu aimes être préfet parce que tu es tourné vers les autres, pas pour le statut.

Ces paroles firent du bien à Casey. Hugo avait la capacité de le recentrer quand il était perdu, sauf pour les histoires d’amour évidemment. En y réfléchissant, Hugo avait raison. Après tout son épouvantard était d’être inutile, cela voulait bien dire quelque chose. Ailys ne voyait que les apparences, elle était presque robotique, de la pure efficacité. Casey n’était pas pareil, il était le petit préfet parfait sarcastique rigidement sensible. C’était une belle nuance.

- Elle m’a carrément embrassé sans prévenir l’autre jour, lui raconta Casey.

- Oh ne parle pas de ça s’il te plaît, se plaignit Hugo.

Après une légère hésitation, il continua :

- J’ai fait une grosse connerie… avec Liz.

- Allez raconte, l’encouragea Casey.

- Tu sais quand je suis partie à sa recherche pendant le cours de défense ? Eh beh je l’ai retrouvé dans un couloir. Elle paniquait, je savais pas comment la calmer. Je me suis mis à paniquer aussi et… je l’ai embrassé.

Oh Hugo, Hugo… Qu’est ce qu’on va faire de toi ?

Le Weasley enfonça sa tête dans un coussin, trop honteux.

- J’imagine que tu te rends compte maintenant qu’on n’embrasse pas quelqu’un en état de panique.

- Ouais, ouais merci de l’info, grogna Hugo toujours dans son coussin.

- Tu as bien merdé mais c’est pas irréparable non plus. Laisse du temps à Elizabeth, elle est bien secouée depuis Pré-au-Lard.

- Après ça, ce ne sera plus jamais pareil entre nous.

- Ça aura au moins permis de faire avancer les choses, tu es obligé d’avancer avec elle. Attend qu’elle revienne vers toi.

- Hmmmrrrrrhhh, je déteste ça. Pourquoi ça doit être aussi compliqué ?

Ça, Casey se le demandait aussi.


***


Le professeur Chang annonça la fin du cours. La semaine était enfin terminée ! Casey rêvait du week-end depuis quelques jours. La semaine n’avait pas été de tout repos. Mais avant de profiter pleinement du week-end, Casey voulait rattraper son retard sur le sortilège du patronus. Comme personne d’autre n’était motivé, il partit s’entraîner tout seul après le déjeuner. Il ne voulait pas être déranger, alors il monta jusqu’au septième étage trouver une salle vide. Une classe peu utilisée était disponible, Casey espérait qu’une heure suffirait pour avoir un résultat satisfaisant.

Sans Ailys pour lui brouiller les idées, il eut de plutôt bons résultats mais ce n’était pas encore au niveau. Il manquait quelque chose. Il alternait différents souvenirs mais aucun ne provoquait une grande illumination.

- Spero Patronum !

Le sort tint 20 petites secondes puis s’évanouit. Casey commençait à en avoir marre, ce sort était bien trop compliqué. Il entendit un bruit de respiration derrière lui. Il se retourna, Nolan Dwyer se tenait dans l’encadrement de la porte. Le cœur de Casey manqua un battement.

- Euh désolé, je t’ai entendu quand je passais le couloir. J’étais curieux de voir.
Nolan passa sa main dans les cheveux et se balança sur sa jambe droite légèrement gêné.

- Ne t’en fais pas… le sort est difficile… euh… alors je voulais m’entraîner un peu avant le prochain cours.

D’habitude Casey était un minimum éloquent, pourquoi n’arrivait-il pas à aligner deux mots ?

-  Ouais ce cours est chaud, surtout avec Strong. J’ai toujours pas dirigé son cours avec l’épouvantard.

Casey se remémora l’épouvantard de Nolan : sa peur de l’abandon. Le Gryffondor devait sans doute faire la même chose de son côté. Ce cours avait eu le don de mettre tout le monde a nu. Le regard des deux garçons se croisèrent. En un peu plus d’un mois, ils s’étaient plus rapprochés qu’en cinq ans de scolarité commune. Ils connaissaient la peur la plus intime de l’autre. C’était une drôle de situation. Pour casser le silence, Casey essaya de meubler la discussion :

- Tu te débrouillais plutôt bien lors du dernier cours si je me souviens bien.

- Ouais, ouais, je me débrouille pas mal avec les sorts. Celui-là est particulièrement tendu.

- Si tu veux en profiter pour t’entraîner, n’hésite pas, lui proposa Casey.

Qu’est ce que je viens de dire ? Pourquoi j’ai fait ça ? Il acceptera jamais.

- Pourquoi pas ouais, avec moins de monde on sera plus tranquille.

Casey ne comprenait pas ce qu’il se passait. Il avait invité Nolan Dwyer à s’entraîner avec lui et il avait accepté. Il n’avait pas mieux à faire ? Ou était Archie et Desideria ? Malgré toutes ses interrogations, les deux garçons commencèrent à s’entraîner. Casey vit rapidement que Nolan le réussissait beaucoup mieux que lui. Ce dernier l’avait aussi remarqué.

- Je peux te donner un petit conseil ? s’enquit le Gryffondor.

- Oui vas-y, répondit Casey.

- Je crois que tu réfléchis beaucoup trop, tu es tout tendu sur ta baguette. Laisse-toi aller, où est passé le pouvoir de la cravate ?

Le souvenir fit sourire Casey.

- J’étais bourré, lui répondit-il.

- Je peux aller te chercher une petite bouteille tu sais, la salle commune des Gryffondor est pas loin.

Casey ne réussit pas à deviner s’il était sérieux ou non. Dans le doute il déclina et osa demander :

- Sans vouloir être indiscret, à quel souvenir tu penses quand tu lances le sort ?

Le visage de Nolan se fit plus sérieux.

- Au début je pensais à la victoire de Gryffondor lors de la finale de la coupe de Quidditch l’année dernière. Mais ça ne suffit pas alors je cherche quelque chose de plus profond maintenant, sans trop saisir quoi.

- Je vois, je pensais à ma famille ou mes amis. Il faut aller plus loin.

Casey éluda la fois où il avait pensé à leur baiser pendant la fête.

- Ouais genre, qu’est ce qu’on ressent quand on est avec ceux qu’on aime et pourquoi ?

Les deux garçons se regardèrent une nouvelle fois.

- Houlà on part loin, s’esclaffa Nolan. Dire que je t’ai dit de moins réfléchir.

- J’aurais peut-être besoin de cette bouteille finalement, ironisa Casey.

- Trop tard, tu as loupé le coche. Tu vas être obligé de continuer à t’entraîner avec moi, sobre.

- Je crois que cette situation est mon nouvel épouvantard, le chambra le Poufsouffle.

- Aie Bening, tu attaques fort. Mon petit cœur va être en miette, sanglota faussement Nolan.

Ils continuèrent à s’entraîner tout en discutant de tout et de rien, sans oublier de se taquiner. Comme ils ne connaissaient pas grand-chose l’un de l’autre, ils avaient de la matière. Petit à petit leurs sorts gagnaient en intensité. Casey creusait un peu plus ses souvenirs, retrouvant leurs contextes et comment il se sentait exactement à ce moment précis sur la plage. Soudain un éclat particulièrement intense sortie de la baguette de Nolan. La lumière se balada à travers toute la salle et finit par prendre une forme canine. On distinguait quatre pattes et les contours d’une tête, le reste était flou.

- Tu as presque réussi à former ton patronus, s’extasia Casey.

- Oh putain ! C’est trop cool ! s’exclama Nolan. C’est une sorte de chien non ?

- Ça a l’air oui.

- C’est parfait !

Galvanisé par la réussite de son partenaire d’entraînement, Casey lança également le sort en se concentrant sur les émotions de cette journée à la plage avec sa famille. A son tour le sortilège était plus intense, la lumière s’éleva et pris une forme… canine. Comme Nolan, le patronus n’était pas entièrement formé mais c’était bel et bien une sorte de chien. Les deux garçons se regardèrent, surpris par le résultat final.

- Wahou c’est… intéressant, commenta Nolan.

Ils étaient tous les deux déstabilisés. Leurs deux « patronus » disparurent et un silence s’installa.

- Bon bah c’était une bonne séance, abrégea Nolan. On se revoit plus tard.

Il lui fit un petit sourire timide et commença à sortir de la salle.

- Euh…oui, à bientôt, répondit Casey pendant que le Gryffondor sortait.

Qu’est ce qu’il venait de se passer ? Le Poufsouffle venait de passer une séance géniale avec Nolan Dwyer qui s’était soldé par la conclusion qu’ils avaient tous les deux un patronus en forme de chien.

Dire que je pensais avoir passé une semaine surprenante.

Casey sorti à son tour de la salle. Il avait envie de prendre l’air, il descendit donc en direction du parc. Le Poufsouffle s’assit sur des escaliers en bordure du château en ramenant ses genoux sous sa tête. Le vent agitait les feuilles des arbres, la brise s’engouffra dans les cheveux et les poumons de Casey. Cette fois il ne pouvait pas le nier. Il fallait arrêter de se voiler la face. Aussi improbable que la situation puiss être.

J’ai des sentiments pour Nolan Dwyer.

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