"Comme ils sont mignons, à discuter comme ça !"
Si Tessa avait été humaine, elle aurait souri.
Si Tessa avait été humaine, on l'aurait remarquée depuis longtemps.
Si Tessa avait été humaine, ils l'auraient sentie depuis longtemps aussi.
Sauf que Tessa n'était pas humaine. Car oui, la jeune fille avait laissé la place à la renarde. Toute blanche, le poil doux et épais, on ne pouvait la distinguer des autres renards de Sibérie par ses yeux gris, que les autre renards -les normaux- avaient noirs.
Sa queue effleurant doucement le sol à un rythme régulier, la renarde était assise, bien droite. Elle croyait que Taoh allait arriver, mais par ce froid de Décembre et avec la neige, elle avait bien vu qu'il ne viendrait pas. Lui, l'animal du désert, n'était pas fait pour cet environnement là.
Lors de sa sortie solitaire, elle n'avait pas attendu une quelconque personne. En se levant elle avait d'abord cru être la seule à être réveillée, mais lorsqu'elle s'était levée et était passée devant le lit de Jazz, elle avait bien vu qu'il était vide. Le Loup devait être dehors, en train de faire une promenade digestive/matinale. Nathan n'avait même pas bronché lorsqu'elle s'était levée, et elle avait vite oublié l'idée de sortir avec lui. Au début un peu déçue, elle avait finalement été heureuse de se retrouver seule.
Enfin, le fait était qu'elle n'avait pas manqué un mot des deux Elfes -même demis. A plusieurs reprises, elle avait voulu montrer sa présence, voir repartir vers un autre endroit pour chasser quelques lapins ou petits animaux qui la feraient se sentir... animale. Car oui, Tessa avait beau être assez sauvage et animale avec ses amis, elle avait besoin d'avoir des coussinets sous des pattes ainsi qu'une queue et plein de poils pour être entière, vraiment entière. Et les promenades du matin était pour elle quasiment exclusivement en Hiver : étant Russe, la jeune fille ne pouvait pas se permettre de sortir l'été avec autant de fourrure. Et même si ses poils finiraient bien par tomber pour laisser passer ceux d’Été, elle ne savait pas combien de temps ça prenait, et préférais ne pas sortir du tout.
La renarde se leva, interrompant le mouvement de sa queue. Sans un bruit, elle leva une patte, puis la reposa plus loin dans la neige avec le "pschoutt' " -ou l'espèce de grincement, appelez ça comme vous voudrez- sonore qu'avait le don de faire la neige. Bien qu'elle n'ai jamais aimé ça, elle était bien obligée de faire avec. Et en quelque sorte, la neige la sauvait.
En avançant à petits pas, elle essaya de se frayer un passage dans les endroits où la neige n'avait pas pu faire une grosse épaisseur. Mais les arbres étant complètement dénudés, elle ne put faire autrement que faire un détour pour arriver à son point d'arrivée qui aurait été atteint nettement plus rapidement si elle avait tracé sa route toute droite.
En face d'elle, elle vit les deux élèves se tendre. Autant Kamira et son lynx paraissaient détendus -hormis des bêtes sauvages ou des personnes du château, il ne pouvait rien avoir qui vienne a leur rencontre-, autant le garçon paraissait prêt à bondir sur la première chose qu'il verrait.
"Oh, se dit Tessa. Je crois qu'il est temps de se changer."
Préférant se montrer plutôt que de finir en brochette par un Elfe -oui, elle avait bien vu ses armes-, la renarde finit par grandir et se transforma en une jolie jeune fille. Elle vécu heureuse et eu beaucoup d'enfa... Ermh.
Mmmh, en gros, à la place du renard se trouvait Tessa, un grand sourire aux lèvres. Oui, oui, elle était heureuse de sa petite démonstration, et alors ? Si cela pouvait lui faire plaisir, où était le problème ?
-Salut, Neal, fit-elle en s'approchant doucement quand même -il avait encore la main posée sur son arme T__T-. Vous me pardonnerez, tout les deux, mais je vous ai écouté depuis...
La blonde se retourna pour suivre des yeux les traces de pas dans la neige.
-... là-bas.
Avec un sourire, elle s'approcha de Kamira. Oui, Embri lui avait toujours fait un peu peur -étant renarde, elle n'avait jamais su si, un jour, il aurait la possibilité de lui sauter dessus ou non pour la ramener gentiment à Kamira, la peau de son cou dans sa gueule-, mais elle avait tâché de l'ignorer, et ça passait pour ainsi dire, très bien.
Avec les doigts de sa main droite, elle s'amusa avec la bague à son annulaire gauche, une habitude qu'elle avait fini par prendre.
-Sinon, vous comptiez faire quoi ? demanda-t-elle soudain en trouvant que l'atmosphère était trop tendue.