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Vie Nocturne

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Lily la Tigresse
Elia Stalia
Cowell Bratley
Shiruka Kodaké
Kamira Manliot
Ashelia C. Osoralite
Tessa Nolastraosvinsky
11 participants

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16Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Jeu 21 Mar 2013 - 12:15

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année

Une journée entière d'appels cristalisés entre deux cours; voilà ce qui m'avait fallu pour me calmer. J'avais facilement dissimulé toute trace de stress et d'agitation même si le reflèxe de passer le bout des doigts sur mon coeur persistait. En me couchant le soir il me fallu plusieurs minutes à caresser Embri pour me vider la tête.

- Il ne t'aime pas, me répétais-je. Oublis ça maintenant.

Je finit par me persuader moi-même et sombrais de nouveau dans l'inconscient, mon lynx lové contre ma hanche.

Me voilà à l’extérieur, loin du château, loin d’Autre Monde ; dans un endroit qui m’est inconnus. Vue de ma hauteur je dirais que j’ai dix ans. Des enfants du même âge, cinq en tout, jouent et chantent à côté de moi. Ils font une ronde en sautillant pendant que j’observe les alentours.

Nous sommes au pied d’une haute colline au sommet de laquelle se dresse un grand manoir de grosses pierres grises. Bien que nous soyons en pleine journée le ciel est sombre et de gros nuages noirs y roulent, poussés par un vent fort. Sur mes côtés ce n’est que valons herbeux d’un vert uniforme, et presque irréel, qui se courbent sous les bourrasques. Derrière moi s’élève une forêt lugubre aux arbres si serrés que seul un enfant pourrait se glisser entre les troncs. L’atmosphère est lourde, électrique. Je sent venir l’orage pourtant je reste plantée là. Une silhouette apparaît alors sur le seuil de la demeure. Elle semble un point minuscule à cette distance mais à mesure qu’elle se rapproche je voie se dessiner une femme. De grande taille, son corps mince est moulé dans une robe de velours bleu nuit. Le col carré découvre une gorge blanche sur laquelle brille un saphir éclatant dans se paysage terne. Ses cheveux, d’un noir de jaie, sont relevés en un haut chignon à l’arrière de son crâne. Avec les traits fins de son visage elle est d’une beauté époustouflante. Quand elle arrive près de moi, elle s’accroupis pour se mettre à ma hauteur et me tend une bague d’un métal gris et froid qui m’est inconnu, sur laquelle est enchâssée une pierre d’un bleu obscur. Son visage est sérieux lorsqu’elle la dépose au creux de ma paume et referme mes doigts dessus.


- Ne la perd surtout pas, me dit-elle, et ne la met jamais au doigt.

Je hoche la tête et me retourne brièvement vers les enfants qui jouent toujours. Lorsque je veut revenir face à la jeune femme, elle a disparue. Une petite fille m’appelle alors.

- Tu viens ? On va dans la forêt.


Mes yeux se posent sur les arbres resserrés et l’obscurité totale entre eux. Un frisson de peur me parcours mais je suis quand même les enfants qui s’y engagent en riant.

Je passe la première rangée d’arbre et me retourne pour apercevoir le manoir en haut de sa colline. Deux pas de plus et un bruit sourd me fait sursauter. Derrière moi, les arbres se sont refermés comme la grille d’un cachot. Aussitôt j’entends des cris et des pleurs qui font s’emballer, encore plus, mon cœur déjà affolé. L’angoisse me prend aux tripes et le stresse me rend colérique.

- Mais fermez-là ! je cris

Ma voix fluette m’enlève toute crédibilité mais les sanglots se taisent brusquement. La voix de la petite fille s’élève alors.

- C’est de ta faute tout ça, c’est à cause de la bague. Prenez-lui ! ordonne-t-elle

Je sers le bijou contre moi avant de hurler.

- Arrêtez bande de trouillard ! Sois vous vous bougez pour trouver un moyen de sortir, soit je vous tue un à un.

Je ne sais pas pourquoi je les ai menacé mais je ressent des pulsions meurtrières malgré la peur qui m’étreins. Raisonnables, ils se décident à avancer et je les suis de nouveau.

Je ne sais pas depuis combien de temps nous marchons. La noirceur de la forêt m’oppresse de plus en plus et j’ai envie de hurler. A force d’aller au hasard entre les arbres nous tombons enfin sur quelque chose d’humain. C’est une vielle cabane aux vitres brisées. Sans réfléchir, nous nous y engouffrons. Un fil pend depuis le plafond, je tir dessus. C’est l’interrupteur d’une vielle ampoule qui diffuse une lumière jaunâtre au centre de la pièce. Le silence qui règne ici est terriblement pesant. Le peu de lueur nous permet d’apercevoir une grande forme blanche et rectangulaire au fond de la cabane.

- Un frigo ! s’exclame un garçon

Ce n’est pas normal, il ne peut pas y avoir un objet aussi neuf dans ce trou sordide. Lorsque le gamin se précipite pour ouvrir, le long cri de défense qui sort de ma bouche est l’expression même de la terreur à l’état pure. Je sais ce qui va se passer.
A l’instant même où la partie du haut s’ouvre, c’est l’enfer qui s’abat sur nous. Je n’ai jamais vu un monstre aussi horrible que celui-ci. Deux énormes yeux jaunes, un museau immense, des crocs comme des poignards d’entre lesquels s’échappe une salive mousseuse et nauséabonde. Les pattes avant peuvent être qualifiées de bras disproportionnés avec de grandes mains affublées d’épaisses griffes longues comme mes avant bras et couvert d’une crasse dont je ne veux pas connaître la composition. Le garçon qui a ouvert n’a pas le temps de crier, la gueule béante s’abat sur lui et se referme dans un craquement d’os et une giclée de sang. Les autres pleurs et gémissent de terreur tandis qu’ils assistent à la disparition de leur ami avalé en une fois. Ils sont collés aux murs, moi je suis plantée au milieu de la pièce, pétrifiée de peur, les yeux exorbités et la bouche ouverte sur un cri muet. Il y a du sang partout, le démon tourne ses yeux vers moi.

- La bague, grogne-t-il

J’ai envie de vomir. Dans son horrible voix grinçante on entend le gargouillement du sang qui lui est resté dans la gorge. Un hurlement bref m’échappe lorsqu’il sort complètement de la partie supérieure du réfrigérateur et se laisse tomber sur le sol. La fin de son corps se termine par une sorte de tourbillon de chaire, recouvert des mêmes poils gris et sales qui recouvrent la tête. Il se déplace seulement à la force de ses étranges bras. Ma nausée s’intensifie et se mêle à ma terreur ; c’est l’odeur de la mort, celle des membres en décomposition que je sens. Il se met en mouvement à une vitesse qu’on ne lui croirait pas possible. La distance qui nous sépare a beau être courte, elle me semble faire des kilomètres tant je suis horrifiée. Il me dégoûte et sa façon de se mouvoir encore plus. Un long hurlement s’échappe de ma gorge lorsqu’il fond sur moi, sa gueule aux relents de sang et de pourriture s’ouvre, j’entrevois les limbes et la plus horrible des morts…

Je hurle, encore et encore. Je me redresse comme un diable qui sort de sa boite et me jette hors du lit, bousculant Embri ettrébuchant dans les rideaux de mon baldaquin que je n’ai pas pris le temps d’ouvrir. En vitesse, je gagne la salle de bain pour y vomir tout ce que je peux.
Vidée, je me laisse tomber sur le carrelage froid des toilettes, pâle et tremblante comme jamais je ne l’ai été. Si j’avais été humaine, la sueur aurait trempée le short et le tee-shirt qui me servent de pyjama. Je ne peux plus, ne veux plus, bouger ni dormir. C’est le deuxième cauchemar en deux jours, je commence à avoir peur du noir. Au moment où j’ai cette pensée, la lumière s’éteint. Un cri aigu de panique m’échappe. Fébrile, j’incante un Luminus. J’ai soudain une pensée soudain pour Nina que j’ai dû réveiller, ou même Cowell. J’ai tellement mal à la gorge que j’ai du hurler à m’en arracher les poumons.
Pour une fois je mets toute fierté de côté et ne désir que voir un visage familier, n’importe qui, tout en sachant parfaitement qu’en plein milieu de la nuit ce n’est pas possible.

17Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Ven 22 Mar 2013 - 18:54

Lily la Tigresse

Lily la Tigresse

Les filles sont déjà parties se coucher, Lily est la seule à être restée avec les garçons. Elle leur a dit qu'elle n'était pas fatiguée, même si ses paupières tombent. Elle ne veut pas aller se coucher. Elle ne veux surtout pas dormir. Son rêve d'hier était trop horrible. Elle y a pensé toute la journée. La Salle Commune se vide peu à peu, et la rousse se sent obligée d'aller se coucher.
Lily s'allonge dans son lit. Elle essaye de ne pas s'endormir, mais c'est plus fort qu'elle.


Elle flotte. Elle se sent bien. Soudain, elle est prise d'un mauvais pressentiment. Elle ouvre les yeux et d'un coup, une odeur de sang l'assaillit. Ça la prend à la gorge. Elle essaye de nager vers la surface, mais plus elle nage, plus elle s'enfonce dans les profondeurs de l'océan. Elle touche soudain le sol. C'est une sensation bizarre. Elle a l'impression... Non, ce n'est qu'une illusion. Elle baisse les yeux. Ce n'est pas une illusion. Elle est debout sur des cadavres. Et pas n'importe quels cadavres. Premièrement, elle remarque des chevelures rousses. Peter et Ugo, les jumeaux Fowl. Puis deux autres, qu'elle n'identifie d'abord pas, puis qu'elle attribue à Kamira et Eva. Ensuite, elle remarque Jude, son frère aîné, Tessa, Shiruka, Ashelia, Nathan et Jazz. Elle sait pertinemment qu'ils sont tous là. Même Chris. Elle veut hurler. Elle veut appeler à l'aide. Mais elle n'y arrive pas. L'oxygène commence à lui manquer. Elle tombe à genoux, puis s'affale sur les corps.

Changement de décor. Elle est sur une place de village. Il y a une foule terrible. Elle a peur. Elle se fait bousculer, encore et encore. Une main attrape la sienne. Elle lève les yeux. Il est là. Encore lui. Elle n'en finira donc jamais ? Il la traîne derrière lui, lui crie de ne pas le lâcher. Ils arrivent enfin dans un endroit calme. Ils sont seuls. Soudain, elle se retrouve dos au mur, les lèvres de Victor plaquées contre les siennes. Elle se maudit intérieurement. Ils s'étaient promis... S'étonnant elle-même, elle répond avec fougue à son baiser. Puis Victor la repousse, avec une violence inhabituelle. Elle tombe et sa tête heurte le sol. Il la relève et l'envoie contre le mur, la faisant rester debout. Sa main vient la tenir au niveau du ventre. Quelque chose apparaît dans sa main libre. Quelque chose de brillant. Elle comprend tout de suite. Elle hurle. Elle essaye de mordre Victor à l'épaule mais il est trop fort. Se battre avec quelqu'un de un an et qui la dépasse d'au moins vingt bons centimètres, ce n'est pas de son ressort. Le poignard vient se presser sur sa gorge. Du sang coule dans son cou. Puis, le jeune homme retire la lame et la plonge dans le ventre de la fille en la regardant droit dans les yeux.



Lily se réveilla en hurlant, cette fois-ci. Elle attrapa sa baguette, murmura un Lumos et s'assit dans son lit. Elle souleva son tee-shirt : rien. Elle passa sa main sur sa gorge, rien non plus. Elle se leva, se rassit par terre et se recroquevilla contre le mur. Elle n'était pas prête à se rendormir.

18Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Ven 22 Mar 2013 - 22:21

Nathan Malis

Nathan Malis
2ème année
2ème année

Malgré mon étrange rêve de la nuit dernière, je n'étais pas du tout angoissé à l'idée de me recoucher ce soir. Je n'étais pas du genre peureux et je ne croyais pas non plus aux rêves. Ce n'était que mon imagination débordante qui s'emballait parce que je passais trop de temps sous la douche à me brûler la peau. En parlant de peau, mes plaques rouges s'étaient estompées. Ce n'était qu'un effet de mon imagination, j'avais sans doute dû me frotter le torse en rêvant pour tenter d'éloigner ces horribles fils qui m'entravaient. Un peu comme lorsqu'on rue dans son sommeil en rêvant d'une course.
J'eus un soupir. L'ambiance qui régnait dans la Salle Commune était propice aux bons délires mais j'étais crevé : seul effet que m'avait fait ce cauchemar brûlant. Je saluais donc mes camarades et partis me coucher.

Je nage dans une piscine scintillante. Un canard, un grand animal debout sur ses pattes arrières, le poil blanc et lisse, me regarde d'un air qui semble clairement désapprobateur. Lui aurais-je piqué sa piscine privée ?
Je secoue la tête, sceptique. On ne pique pas la piscine d'un canard, les canards n'ont pas de piscine. C'est idiot. Je décide donc de continuer à barboter dans l'eau. Qui prend une étrange couleur. Mince, le canard aurait-il fait ses déjections ? Je me retourne vers lui. L'animal à figure humanoïde se tient toujours debout au bord du bassin. Un grand sourire découvre des dents carrées. Je ne savais pas que les canards pouvaient sourire. Je crois que j'ignore beaucoup de choses sur les canards, en fait.

- Pourquoi l'eau a-t-elle cette couleur ?

Son bec jaune s'ouvre et se ferme, l'animal caquète mais je ne comprend pas. Enfin quelque chose de normal : je ne comprend pas le langage des coin-coin. C'est amusant quand même, cette histoire de canard humain. J'ai l'impression de voir Picsou en grandeur nature. Accompagné de ses petits neveux, les canards détectives, puisque mon canard vient d'être rejoint par des compagnons.

- Pourquoi l'eau a-t-elle cette couleur ?

C'est stupide de reposer la question. Mais je le fais quand même. Deux becs marmonnent dans leurs poils. Ces canards sont vraiment très bizarres.
Je baisse les yeux vers l'eau qui se teinte de doré. De l'or liquide...
Je relève mon regard - désormais plus bleu que l'eau - vers les animaux qui attendent calmement au bord de la piscine. Ils me sourient avec leurs dents carrées, bien trop grandes pour leur bec plat et jaune. Et puis l'un des canards saute à l'eau et tombe sur moi. Son poids m’entraîne au fond du bassin... Qui n'a pas de fond. Je continue de couler, encore et encore, tandis que le langage du canard me devient soudain compréhensible et que je l'entend se plaindre de moi. Une histoire de billets volés...
Le maudit animal pèse sur moi, il m'empêche de remonter. Je tente de respirer mais l'or liquide se bloque dans ma gorge. Il remplit mes yeux, mon nez, ma gorge, il s'infiltre partout. Il pénètre mon corps qui s'alourdit, s'alourdit...

Je suis désormais une statue d'or. Les canards m'ont sorti de l'eau dorée et danse autour de moi. Puis l'un d'eux lève une pelle et l'abat sur mon bras droit qui se fend. Ils veulent me décomposer pour être remboursés !

J'aimerais pousser un hurlement. Mais rien ne sort de ma gorge bloquée. Je suis condamné à assister à la décomposition de mon corps, immobilisé, inutile, impuissant.


J'émergeais brusquement du sommeil. Nerveusement, je serrais mes bras contre moi afin de m'assurer que j'étais bien entier, bien vivant, et que pas la moindre particule d'or ne subsistait sur mon corps. Rien. Rien d'autre que l'éclat naturel de ma peau.
Je poussais un immense soupir de soulagement. Puis, pris d'un soudain doute, je vérifiais autour de moi et sous le lit si aucun canard ni aucun trésor ne se cachait. Personne. J'étais seul dans mes draps. Ce n'était qu'un mauvais rêve sans aucune conséquence.
C'était bien la dernière fois que je lisais une BD avant de m'endormir, pensais-je en me rallongeant.

19Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Ven 22 Mar 2013 - 22:42

Cowell Bratley

Cowell Bratley
2ème année
2ème année

Mon rêve de la nuit dernière m'avait pas mal bousculé mais je n'étais pas plus inquiet que ça. Après tout ce n’était qu'un cauchemars, un cauchemars terrifiant mais un simple cauchemars. Alors pourquoi s'en faire ? Il y avait bien ces bruits de couloirs qui disaient que tout le monde avait fait de mauvais rêves. Mais personnes n'en avait véritablement parlé directement. Et puis les coïncidences son habituelles, non ?
Je me couchai donc pas totalement rassuré mais certains de ne pas revivre l'horrible aventure d'hier soir. Mes yeux se fermèrent succombant au sommeil.

Je suis assis sur une chaise en bois bordée de dorures placée au bout d'une grande table recouverte d'un nappe blanche immaculée. Des mets aussi succulents les uns que les autres parsèment la table, les assiettes sont en porcelaine et les couverts en argent. Malgré tout ce luxe je ne me sens pas à l'aise, c'est à ce moment que je remarque tous les visages braqués sur moi. Ma famille, sorciers et moldus réunis sont placés de chaque côtés de la table. Ils me regardent tous de haut avec un air narquois. Je ne peux pas dévier mon regard d'eux. Je me sens mal à l'aise, j'ai envie de pleurer.

Ils se mettent à chuchoter entre eux en me pointant du doigt. Certains rient. J’essaie de comprendre ce qu'ils disent mais je ne comprends pas un mot. Je n'entends qu'un fouillis incompréhensible. J'ai envie de partir en courant mais je suis fixé sur ma chaise incapable d'esquisser le moindre mouvement. Alors je fixe un point pour essayer d'ignorer comme je peux leurs remarques. C'est alors que je reconnais mes parents tout au bout de la table. Ils rient de tout leur soûl, s’esclaffant à s'en rouler par terre. Je me sens encore plus mal. Comment j'en suis arrivé là ?

C'est alors que je sens une drôle de sensation sur ma joue. C'est de la purée de carotte. Toute ma famille commence à me lancer toute la nourriture de la table. Je me reçois toute sorte de denrées sous les même rires de mes êtres chers. Mais ça ne dure pas longtemps. Mes parents se lèvent et tout le monde redevient calme. Ils marchent lentement, chacun d'un côté de la table, avançant dans ma direction. J'essaie une fois de plus de me lever mais c'est peine perdue. Ils sont déjà devant moi. Mon père découvrent un couteau qu'il tient maintenant en position d'attaque. La peur me prend au ventre, je donnerais tout pour être ailleurs, absolument tout. Il abbat le couteau droit sur mon abdomen. Bizaremnt je ne ressens presque aucune douleur. Il entaille mon buste de haut en bas puis sort littéralement mes tripes de mon ventre. Je reste là, toujours assis sur la chaise, stoïque d'épouvante. Il donne les tripes à ma mère. Ils ont les mains couvertes de mon sang, saisissant les boyaux à pleine main. Ma mère se penche vers moi me chuchote à l'oreille d'un voix claire et tranchante :

-Tu ne sentiras que la douleur que tu as pu nous infliger au cours de toutes ces années. A ton tours maintenant.

De quoi parle-t-elle ?
C'est alors qu'elle se place derrière moi et place lentement mes organes arrachés autour de mon cou puis commence à tirer. Je ressens une terrible douleur, d'abord le coup de couteau puis l'entaille. Je n'ai plus de souffle mais je n'essais même pas de me débattre, je n'en ai plus la force. Mon regard se porte sur mon corps meurtris. Mon abonnement est entièrement ouvert, le sang abonde de toutes parts. Je vois une main plonger dans cette rivière écarlate pour ressortir mon cœur. Je sens des dents le mordre malgré qu'il ne se trouve plus dans mon corps. Je sens d'autres mains arrachant ma chère. Je sens ma vision vaciller...

Le cri me réveilla immédiatement. J'étais en sueur, je respirais difficilement. Je portai ma main sur mon torse mais je n'avais rien. Je sautai de mon lit ne pouvant désormais plus rester immobile mais mes jambes fléchir. Je m'étalai sur le sol pris par de puissants sanglots.

20Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Sam 23 Mar 2013 - 10:48

Invité

Anonymous
Invité

J'étais toute seule désormais dans le dortoir, je n'avais pas envie d'aller me coucher ce que j'avais vécu la nuit dernière me bloquait. Si ça recommençait, si je refaisais un cauchemar ? Rien que l'idée de revoir cette femme me terrorise mais je décide quand même d'aller me coucher, j'étais fatiguée de ma journée. Je monta donc dans mon dortoir vérifiant qu'il n'y avait rien de suspect dans la chambre. La seule chose que je vis était Kamira en train de dormir je fis donc pareil, je remonta la couverture jusqu'à mon cou et ferma les yeux.


Il y avait du monde, on était en pleine heure de pointe tout le monde se bousculait pour passer, criant sur ceux qui les poussaient un peu trop. Je vis une petite fille toute seule, ce qui ne me choqua pas plus que ça mais c'est quand nous étions arrivé à un croisement que j'eus un déclic. L'allée était sombre et la petite fille se mit à suivre un petit cochon qui avait l'air perdu alors je n'y prêta pas attention, mais un cochon ne se promène pas en pleine ville, ce qui me fis me retourner d'un bond. Bousculant tout le monde, j'essayais de revenir en arrière et de rejoindre la petite mais il était trop tard elle était tombée dans un guet-apens. Je la vit partir loin derrière les débris et les encombrements. Je voulus la suivre mais une gargouille se dressa droit devant moi.

-Une gargouille qui apparaît en pleine ville ? C'est quoi ce délire ?

Je me mis donc simplement à la contourner mais ses yeux devinrent rouge et elle prit vie, me donnant un coup d'épée dans les cotes. Je m'écrasa contre la poubelle, j'eus a peine le temps de me relever qu'elle était là devant moi, me menaçant du regard. Je voulus crier à l'aide mais toute les personnes disparaissaient d'un coup de vent comme le vent balaye le sable, une illusion ! C'était moi qui m'était faite avoir, j'était tombée dans le panneau comme une débutante. La seule façon de briser l'illusion était de détruire la gargouille alors je me mis à lancer tout les sorts que je connaissais et elle disparut dans un tourbillon de sable. Je revins au même endroit que tout à l'heure mais cette fois dans l'allée alors je rejoignis tout de même la petite fille décidant de savoir qui m'avait jeté ce sort.

Je passais derrière le grand matelas et vis la petite fille prendre le cochon.

-Non ! Lâche le !

Mais il sauta de ses bras et se métamorphosa en femme, elle regarda la petite fille terrorisée et la pris par le cou, la transperçant d'un coup avec l'autre bras. Elle jeta le cadavre sans vie de la fillette et prit son cœur.

-Il a l'air délicieux mais j'en veux encore un autre ! Le tient !

Mon cœur se remit à battre la chamade mais je ne me laisserais pas vaincre par ce monstre, je lui fonçais dessus, voulant lui donner un coup de poing pour venger la pauvre fillette mais elle était plus rapide et visa mon foie, ce qui me paralysa et me stoppa. Je ne pouvait plus rien faire.

-Tu vas faire un tour au pays des merveilles ma chérie !

Elle prit mon cou et me poussa sur la plaque d'égout et je me fit aspirer. Je ne savais pas ou j'étais, on aurait dit des souterrains mais comment sortir ? Je me retournais, surprise par des bruit de pas et je la vit elle était la. Comment avait-t-elle fait pour venir, je ne le savais pas ce qui m'inquiétais encore plus c'est qu'elle semblait connaître ces lieux alors que moi non. Tout à coup une voix retentit dans les souterrains.

-Qu'on lui coupe la tête !

Ce que j'entendis me glaça le sang, on se croirait... Mais elle m'avait elle même dit bienvenue au pays des merveilles je voulut courir en détalant mais la tête d'un femme roula jusqu'à mes pieds, elle était arrachée et une reine teinte en rouge apparut devant moi.

-Qu'est-ce que tu fais là toi ? Qu'on lui coupe la tête à elle aussi !

Des haches apparurent de partout ! Elle foncèrent directement sur moi et je ne pouvais plus bouger le seul réflexe fut de mettre mes bras devant moi. Quand je les rouvrit, j'étais dans un noir intense on aurait cru le néant on ne voyait rien tout à coup des têtes venues de nulle part foncèrent sur moi me traversant comme des fantômes et là c'était des cartes qui courraient autour de moi. J'avais l'impression de devenir folle, comment tout sa était-il possible ? Je n'eus pas le temps de réfléchir à autre chose qu'un pupitre apparut devant moi et des corps flottèrent devant moi décidant de mon sort c'est à ce moment que des cartes en forme de cœur foncèrent sur moi me transperçant les bras.


Quand je me réveilla j'étais à l'endroit de départ mais toujours dans les souterrains, j'en avais marre de ces changements de décors mais quelque chose interrompit ma réflexion. C'était un lapin blanc au yeux rouge il courait partout dans les souterrains terminant sa course devant moi. Je pensais qu'il voudrait du bien mais ici rien n'était bon tout était maléfique et mes craintes se confirmèrent sa gueule s'ouvrit en trois et il se transforma en chien mutant géant; il me pourchassa mais il n'y avait qu'un mur devant moi j'était fichue il me sauta dessus mais disparu de justesse il ne me laissa qu'un griffure dans le cou.

Je ne voulait désormais qu'une chose mourir, je n'en pouvais plus de toute ces créatures sortit d'Alice au pays des merveilles mais malheureusement ce n'était pas finis il manquait le plus important le chapelier et il apparut comme je le sentais.

-Voulez-vous du Thé mon cher ami ? Dit t-il a un lapin
-Bien sur !

Le spectacle qui se passait devant moi me choqua, il trouvait le moyen de prendre le thé alors que ma vie était en danger. Le chapelier se leva et jeta du thé sur le lapin et il hurla, il était brûlé par ce thé mais ce n'était pas du thé car sa peau fondait au fur et à mesure. Je compris que ce n'était pas du thé mais de l'acide ! Il se retourna et me regarda c'était mon tour sa se lisait sur ses yeux.

-Toi ici ? Alors c'est l'heure...

L'heure de quoi ? Je ne comprenais rien mais son attitude m'inquiétais, ses yeux devinrent rouges et il se jeta à ma poursuite. Je courais comme je pouvais mais ces souterrains étaient en fait un labyrinthe je ne réussirais jamais à survivre. Il fallait que je trouve un moyen mais lequel ? Je n'eus pas le temps de le savoir, il se jeta mais dans un dernier élan de survie je le repoussa et il tomba dans le néant là ou il prendra du thé pour l'éternité.

Je décida de revenir sur mes pas pour vaincre ce démon qui jouait avec moi et comme je l'avais prévu elle m'attendait. Elle était dressée devant moi.

-Tu ne me reconnais pas ? Tu ne veux toujours pas venir avec moi à ce que je vois... Dommage je vais devoir te tuer alors mon petit démon

Je ne suis pas un démon enfin je ne le pense pas mais elle me fit douter comment aurais-je pu survivre alors ?
Le temps que je réfléchisse elle apparut avec une hache et me la jeta dans la poitrine je voulus l'esquiver mais elle se planta en plein milieu me faisant hurler. Elle reprit la hache et me la planta dans le dos me faisant tomber au sol.

-Tu vas mourir maintenant !

Elle fit apparaître une boule de feu et me l'enfonça dans les entrailles m'arrachant mes points vitaux un à un. Je sentis tout mon être brûler du feu sortait de mes yeux et de ma bouche me laissant me voir mourir j'hurlais de tout mon être pour supplier qu'on m'achève mais personne ne réalisa mon souhait. Des chenilles vinrent piquer ma peau de leur dards, laissant échapper un liquide noirâtre qui se dispersait dans mes veines, je ressemblais à un démon qu'on initie à la magie noir. Je sentis quelque chose voulant sortir de mon corps. Des milliers de bêtes étranges sortirent de tout mon corps laissant des trous dans ma chair, du sang noir se déversa de mon corps. Je sentis le dernier souffle de vie quitter mon corps et elle s'approcha de moi et m'arracha mon cœur encore battant.


J'hurla de tout mon être me réveillant en sursaut. Je me laissais tomber sur mon lit, terrorisée par ce rêve plus que atroce, tourna la tête pour voir si Kamira dormait mais elle n'était plus dans son lit. Je vis juste que la salle de bain était allumée mais j'étais incapable de bouger alors je décida de rester dans mon lit mais je ne rendormirais pas de sitôt.



Dernière édition par Nina Browne le Sam 23 Mar 2013 - 14:51, édité 1 fois

21Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Sam 23 Mar 2013 - 14:27

Alissa Béliss

Alissa Béliss

La journée avait été éprouvante à cause de la fatigue due à la nuit passée. Et même si je savais très bien que ce n'avait été qu'un cauchemar, j'évitais à tout prix les zones d'ombres où que ce soit. A mon grand malheur, le sommeil me prit rapidement et je ne restais pas longtemps dans la salle commune. Une fois dans mon lit, je ne voulais absolument pas fermer les yeux, mais ceux-ci se fermer seuls et je sombrais dans le sommeil.

Je ne vois rien, je ne sens rien et j'ai beau vouloir bougé, je ne le peux n'ayant aucune orientation. Je me raisonne car je ne veux pas ressentir de peur, et j'ai raison puisque quelques secondes plus tard une aveuglante lumière apparaît au milieu du décor. Mais, je me trouve dans un désert avec pour seul repère cette lumière que je ne peux même pas identifier complètement comme le soleil. Une conclusion tombe vite, je suis perdue.

J'avance tout d'abord en marchant, puis je cours, l'espoir de croiser autre chose que le sable qui s'étend à perte de vue et cette lumière qui réchauffe à chaque moment l'atmosphère m'obligeant à continuer. Alors je marche, cours sans m'arrêter, je ne sais pas où je vais mais je suis maintenant certaine d'une chose. Ce n'est pas le soleil qui se trouve au dessus de ma tête, non car sinon il ne se trouverait plus juste au dessus de moi depuis le temps que j'avance. J'en viens à me demander si ce sur quoi je progresse est vraiment du sable.

Je ne sais combien de temps j'ai passé à courir et rien ne peut me l'indiquer, la lumière éclairant toujours autant l'étendue sableuse. Je tombe à genoux, je n'en peux plus, la chaleur est insoutenable et je ressens de l'épuisement même si je ne semblais pas faire d'efforts pour avancer. Un bruit étrange est une sorte de nuit tombe sur le paysage. J'esquisse un léger sourire en faisant la comparaison de ce qui venait de se passer à quelqu'un éteignant une lampe.

Mon sourire ne dure pas, car en prenant dans ma main du sable que je laisse tomber petit à petit comme pour un sablier, je remarque une couleur étrange. Le sable n'a plus sa couleur originelle, il est désormais rouge. Je me relève avec l'impression qu'une voix lointaine me parle, m'ordonnant de courir encore. Je repartis, où je n'en savais toujours rien. Le sud, le nord, l'est, l'ouest ont tous disparus. Et je n'ai toujours que devant moi ce sable à la couleur du sang. Autre chose a changer, j'éprouve de plus en plus de mal à progresser, une forte impression de m'enfoncer un peu plus à chaque pas commençant à me faire paniquer.

Mais le pire n'est pas là, au contraire. Non, j'entends derrière moi un bruissement désagréable, comme si on lavait un verre avec du sable. Et le bruit s'intensifie. Je n'en peux plus, et je sais que je m'enfonce encore. Je n'ose pas me retourner et penser à ce qui se trouve dans mon dos. J'ai bien trop peur pour ça. Je bloque ma respiration en comprenant au bout de quelques pas que je ne peux plus avancer, et le bruit est maintenant proche. Je ne peux que me retourner pour voir une immense gueule aux crocs acérés approcher pour me déchiqueter.


Je tournais directement mon visage vers mon oreiller pour retenir un cri. Je tremblais, ne pouvant pas me contrôler, lorsque je sortis du dortoir. Il me fallait un endroit calme pour me détendre, alors je me rendis dans le parc malgré la fraîcheur.

22Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Dim 24 Mar 2013 - 11:18

Jazz Riley

Jazz Riley
2ème année
2ème année

La journée venait de devenir extrêmement bizarre. Elle avait cependant bien commencé, malgré son air étrange de déjà-vu, mais tout bascula lorsque Nathan, l’air extrêmement préoccupé, m’avait accosté dans le Réfectoire. Il m’avait donné rendez-vous dans le parc (ce qui était inhabituel). Pire encore, il m’avait promis une sucette si je venais. Nathan ne promet jamais de sucettes, il les garde pour lui tout seul. Puis quand je m’étais rendu au lieu de rendez-vous, il n’était pas là. C’était étrange, mais je savais pertinamment qu’il ne serait pas là, mais je ne savais pas pourquoi j’avais tenu à aller dans le parc quand même. Question de loyauté, peut-être ? Et là, pendant que je débattais avec moi-même, la nuit était tombée.
D’un coup.
Il n’y aurait eu aucun problème s’il y avait de la lumière, mais… Je n’y voyais rien. Malgré mes sens surdéveloppés, et donc mon acuité particulière. Le noir était total, malgré mes yeux grands ouverts. Je les frottais vivement, tentais de réanimer mes pupilles… En vain.

J’étais aveugle.

Ce qui était totalement impossible. Je serais devenu aveugle, comme ça ? Si c’était encore une mauvaise blague de Nathan, il allait m’entendre… Je pris une profonde respiration, sachant que l’odeur de la nuit avait un drôle d’effet apaisant sur moi. L’acte me paru artificiel et inutile, comme une habitude trop vieille qui n’a plus d’effet, mais je le fis… Quand même.

Sans étonnement, je ne sentis rien. Rien du tout. Comme lorsque en reniflant un parfum trop fort, l’alcool te remplit le nez et tu ne sens plus que ça. Sauf que là, je ne sentais même plus l’odeur de l’alcool, je ne sentais rien.
Plusieurs choses me frappèrent ensuite. Premièrement, tout était devenu silencieux, d’un coup. Deuxièmement, j’avais perdu toutes sensations dans mes doigts.

Rectification. J’avais perdu toutes sensations dans mon corps entier.
Mon cerveau vira au blanc, cherchant désespérément à quoi comparer cette sensation. C’était étrange, j’avais tellement l’impression de l’avoir déjà ressentie…
Puis l’horreur me frappa. Que se passait-il ? Je me sentais enfermé, étouffé, prisonnier de mon corps qui ne répondait plus à mes demandes.
Etais-je toujours dans le parc ? Tombais-je, joue contre l’herbe humide, tandis que la lune s’élevait dans le ciel ? Les grillons se mirent-ils à chanter ? Est-ce que mes poumons continuaient à enfler, mon cœur à battre, mon sang à circuler ?

Peut-être étais-je mort, qui sais ?

Puis aussi soudainement que cela avait commencé, la lune réapparut, et tous mes sens avec. Je pris conscience avec soulagement que j’étais recroquevillé par terre, mais vivant ! Je voulus m’étirer, mais mes muscles ne me répondirent pas de manière habituelle : J’étais sous ma forme de loup.

de nouveau détendu, je poussais un hurlement joueur, et démarrais au quart de tour pour une petite course nocturne.
Seulement les choses ne tournèrent pas comme je l’espérai.
Mes sens fonctionnaient de nouveau à plein régime, et j’en profitais allègrement : Je goûtais l’air épicé de la nuit, un senteur de pin, de terre humide, de vie animale et de sang.
De sang ?
Mes pattes boueuses dérapèrent sur un rocher couvert de mousse alors que je faisais brusquement demi-tour, en direction de cette odeur inhabituelle. Il arrivait bien sûr qu’un animal en tue un autre. Mais je préférais vérifier, par acquis de conscience ou curiosité glauque.
Lorsque je découvris l’origine de cette odeur de sang, je me pétrifiais. Un corps, un petit corps, minuscule au milieu de cette forêt d’arbres immenses. Un corps qui malgré la flaque de sang qui l’entoure, respire encore faiblement. je fis un pas en avant.
Puis soudain, le loup prit le dessus. Je le sentis distinctement, comme si le fil ténu me liant à mon humanité se rompait soudain après un coup de ciseaux… Je tentais de le combattre, de résister, mais il était vraiment trop fort, et je me perdis peu à peu dans les sensations du loup.


Sang, chair, proie.
NON !
Faim.
Faim. Faim. Faim.
NON !
Crocs. Peau fragile. Déchirer. Déchiqueter. Tuer.
Manger.
Manger.
Manger…
NON ! NON ! NON !


Je repris le dessus. J’étais humain de nouveau. Mais il était trop tard. J’étais déjà couvert de sang, et il me restait même le goût âcre de la chair humaine dans ma bouche.
Je tremblais tout entier, et ce n’était pas à cause du froid. Je tremblais parce que je connaissais cette main, pour l’avoir serrée tant de fois. Je continuais à la serrer convulsivement contre moi, comme pour oublier le moignon sanglant qu’il y avait au bout, comme pour oublier que c’était mes crocs qui l’avait arraché de son corps.

Mais je ne regardais pas. Je ne pouvais pas regarder. Les mèches argentées poisseuses de sang étaient la seule chose qu’il y avait dans mon champ de vision, et rien que leur vue m’était insupportable.
Je croyais avoir fait du loup mon ami. Que comme le petit prince, j’avais apprivoisé la bête sauvage. Mais qui peut vraiment dompter un loup ?
Et le loup s’était vengé. Il l’avait tuée, je l’avais tuée.
Je l’avais tuée…


Je me réveillais en sursaut, comme électrocuté. Une sorte de frénésie me prit alors. Je me levais, m’habillais à moitié, puis courut hors du dortoir, sans prendre conscience que des yeux bien éveillés me suivaient, sourcil levé. Même arrivé devant la Salle Commune des Tisseurs, impossible de me calmer. Je tremblais de tous mes membres, et toquais comme un fou à la porte.
Elle s’ouvrit presque immédiatement sur Elia. Le reste fut vague, mais je sais que je finis à genoux, le visage enfoui dans son épaule, la serrant plus fort que je ne l’avais jamais fait. Peut-être ai-je pleuré. Probablement, mais je ne m’en souviens pas. Je savais juste qu’elle était là, vivante, et que pour l’instant, c’était la seule chose qui importait.

23Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Lun 25 Mar 2013 - 5:55

Shiruka Kodaké

Shiruka Kodaké

La journée s’était bien passée, comme quasiment toute les autres à vrai dire. A la seule différence que les gens semblaient ne pas avoir le moral. Pourquoi ? Je n’en savais trop rien, comme à mon habitude il me tardait juste de finir les cours. La soirée fut plus courte que prévue chez les chasseurs. Nous étions tous fatigués, nous sommes donc partis dormir. Une fois sous la couette, je me suis souvenu du cauchemar que j’avais fais hier soir. Certes, c’était un cauchemar, mais il fut éprouvant. Quand j’ai vu cette pomme, je n’ai pas pu y…


Je me réveille soudainement, par terre en plein milieu de nulle part. Mince, que c’est t’il passé, je ne me souviens pas de m’être endormi ? Je me lève et me rend compte que je ne suis pas vraiment en plein milieu de nulle par, je suis en dehors de Bertie Crochue. Alors que je me demandais pourquoi j’étais en train de dormir par terre, je vois une énorme explosion à l’intérieur de château puis j’entends son vacarme assourdissant. Je me précipite directement à l’intérieur et c’est une fois que je suis à la grande place de l’entrée que je comprends ce qu’il se passe : Le château s’est fait infiltré par des monstres. Il y en a partout, des petits, des gros, tous différents mais tous noir, noir comme la terreur elle même.


Je vois ensuite mes amis sortir de Bertie Crochue en criant. Jazz sous sa forme de loup garou est immaculé de sang, Elia sur son dos semble inerte, puis je me rends compte qu’il lui manque un bras. Tessa sort juste ensuite mais adossée à Kamira, il lui manque une jambe. Je reste ébahi devant la scène. Puis les uns après les autres, sortent de notre école, tous mal en point. Mais qu’est ce qu’il s’est passé ?! Je cours voir Cowell pour lui demander.

- Cowell, qu’est ce qu’il se passe, pourquoi vous êtes tous dans cet état ?!
Dès qu’il me voit, il crie :
- Il est là ! Attrapez ce traitre !
- Hein ? Mais de quoi tu parle ?
- C’est ta faute si tous ces monstres sont là, c’est toi qui les as fait entrer !
- Shiruka, je vais te tuer ! Me crie Nathan en courant vers moi.

Il est armé, je n’ai d’autres choix que de le frapper en plein visage, il n’esquive même pas. Puis viens le tour de Jazz qui me saute dessus en faisant bien attention à me montre ses crocs. Il me donne un coup de griffe en plein visage en criant : « Pour Elia ! ». Sa griffure me fait mal, tellement mal. Je n’ai d’autre choix que d’utiliser mes pouvoirs pour me dégager de là. J’annule la gravité et lui donne un coup de pied. Il valse loin et une fois qu’il n’est plus affecté par le changement de gravité, il s’écrase sur Eva qui venait de sortir. Des larmes commencent à ruisseler le long de mes joues, je suis dégoulinant de sang. Je viens de tuer Eva, de frapper Nathan et Jazz et ils m’accusent tous d’être celui qui a amener les monstres ici. L’un d’eux saute sur Cowell, lui mange la moitié de son corps avant de se désintégrer. Je tente de crier son nom mais aucun son ne sort de ma bouche. Je n’en peux plus de rester dans cette école, je m’enfuis dehors, laissant les autres seuls, condamnés à mourir. Depuis quand suis-je comme ça ?


Le ciel est sombre dehors, et au loin il y a un pommier. Mon corps est comme attiré par cet arbre, il est magnifique. Ce n’est pas le moment de manger, mais je ne peux y résister. Je prends une pomme, l’admire pendant quelques secondes avant de la croquer. Elle est fade et elle a un goût de sang en même temps à cause de la griffure. Elle me donne soif, extrêmement soif. J’ai une impression de déjà vu, puis je me souviens, mais il est trop tard. Mon corps s’écrase à nouveau contre le sol. Un homme apparaît, se rapproche de moi et me donne un coup de pied en plein visage.


Je me réveille en sursaut, encore une fois. Puis je lâche un long soupir, ce n’était qu’un rêve. Je sors de mon lit, et je vais dans la salle de bain pour me laver le visage. Je pense que je ne pourrais plus dormir ce soir.

24Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Lun 25 Mar 2013 - 19:30

Ashelia C. Osoralite

Ashelia C. Osoralite
2ème année
2ème année

La journée avait été longue pour Ashelia. Elle avait paru plus distante que d'habitude. La griffure sur sa joue n'avait jamais existé aux yeux des autres à cause de la tonne de fond de teint qu'elle s'était étalée sur le visage et sa morsure à l'avant-bras était dissimulée par un t-shirt manches longues.

Le soir, après les cours, les Chasseurs s'étaient, une fois de plus réunis dans la Salle Commune. Moins longtemps cette fois ci. Ou peut être pas, finalement. Mais cela parut tellement court pour la Vampire. Elle se retrouva si vite seule, allongée sur le canapé de la pièce éclairée par de petites loupiotes et remplie de photos. Ashelia était tellement seule et ne le voulait tellement pas... Le cauchemar de la nuit dernière refaisait surface. Il fallait qu'elle s'occupe. La brune se leva d'un bond du canapé et alluma un feu dans la cheminée.

Une bonne demi-heure après, elle s'allongea dans le même sofa et regarda attentivement les flammes qui dansaient. Elles étaient envoûtantes. Elle l'étaient tellement qu'elles bercèrent la Chasseuse. Ses paupières étaient lourdes. De combien de temps datait la potion de sommeil, au juste ? Etait-elle périmée ? Surement, car Ashelia s'endormit une seconde fois.

Elle est allongée dans l'herbe fraîche. Une douce brise vient lui caresser le visage. Elle ouvre les yeux. Le ciel est rempli d'étoiles plus brillantes les unes que les autres. Elle se lève en s'appuyant sur ses avant-bras et découvre qu'elle est dans un jardin. Le jardin qui appartient au propriétaire de la maison qui se trouve juste en face d'Ashelia. Elle est intriguée par cette immense bâtisse en ciment de couleur blanc cassé. La maison doit faire trois étages et a un toit triangulaire. Elle n'a rien de joli, mais elle lui rappelle quelque chose... Quoi ? Elle n'en sait rien.

Elle se lève doucement et se dirige vers la demeure d'un pas sur. La porte est entre-ouverte et quand Ashe la tire vers elle, celle ci s'ouvre dans un grincement sinistre. La jeune fille fait une moue incrédule et met un pied dans la maison. Il n'y a pas de lumière, hormis la clarté que la lune et les étoiles projettent dans la maison.

Ashelia avance droit devant elle, sans un bruit. Elle sent un e odeur particulièrement douce de brulé. Cette odeur a pour effet de rapugner la Vampire, habituellement, mais là, elle la trouve vraiment agréable. L'odeur provient du premier étage. La Vampire monte les escaliers à une vitesse fulgurante et se retrouve dans le couloir le plus qu'elle n'est jamais vue. Il y a des portes tout le long des deux côtés du couloir.

Une explosion de verre retentit dans une des pièces. Ashelia commence a avoir peur. Elle n'est pas seule. Bizarrement, elle n'avait pas pensé une seule seconde qu'elle était entrée chez quelqu'un par effraction. Qu'est ce qu'elle allait faire quand le propriétaire de la demeure la verra ?

Un autre bruit de verre brisé se fit entendre venant, cette fois ci, du fond du couloir. La Vampire ne sait pas vraiment quoi faire. Serait il plus sage de sortir d'ici et de rentrer par n'importe quel moyen au château ? Bien entendu. Mais quand elle se retourna pour prendre l'escalier, il avait disparu. Plus rien. Une nouvelle fois piégée. Il faut qu'elle sorte. Une idée lui vint à l'esprit. Elle passera par n'importe quelle fenêtre qui mène vers l'extérieur. Elle espère quand même que le détenteur du lieu ne soit pas bête au point d'acheter une maison avec des fenêtres dans toutes les salles.

La jeune fille pousse la première porte assez proche d'elle et ce qu'elle voit lui glace le sang : une dizaine de personnes assises en rond à même le sol. Ils ont le regard totalement vide et respire avec difficulté, comme s'ils allaient mourir d'un moment à l'autre. Ils n'ont pas l'air d'avoir remarqué la présence de la brune et c'est tant mieux. Elle regarde s'il y a une vitre, mais que nenni. La Vampire referme la porte et se laisse glisser sur le sol et se recroqueville sur elle-même. Il faut qu'elle s'en aille.

Ashelia lève la tête une ou deux minutes plus tard et décide de continuer le chemin ; il n'y a plus que ça à faire. Et si dans aucune des pièces il n'y a d'issues où passer ? Et puis, elle ne veut pas courir le risque de recroiser d'autres légumes. Alors, elle avance dans le noir. Soudainement, une lumière s'allume. Elle n'en tient pas compte ; elle pense même qu'elle était mieux dans le noir.

Elle est presque au bout du couloir qui tourne à droite. plus elle se rapproche, plus les cristaux sur le sol sont visibles. Ce sont des morceaux de verres. Elle se baisse pour les regarder. Grâce à la lumière, elle les voit luire de milles feux. C'est à ce moment là qu'elle sent un liquide couler le long de sa nuque. Elle se retourne et voit une femme qui flotte à dix centimètres du sol grâce à de grandes ailes de corbeaux qui lui servent de bras, le tout raccroché à un corps squelettique. Elle a de longs cheveux noirs et crasseux qui lui tombe sur les yeux (en a-t-elle ?), mais son immense bouche remplie de dents aiguisées comme des rasoirs est bien visible. C'est d'ailleurs sa bave qui a du couler dans le cou de la Chasseuse.

La jeune fille lâche un cri et court. La harpie vol jusqu'à elle, moins vite, mais assez pour garder la même distance entre elles. Ashelia arrive au virage et tourne à droite. De nouveau un couloir, moins long cette fois ci, mais tout de même. Tout au fond, il y a une porte qu'elle ouvre, s'engouffre dedans et la referme. Elle est dans une cuisine. La Chasseuse regarde partout autour d'elle. Au centre de la pièce se trouve une table ronde en bous sur laquelle est disposée une miche de pain. Rien de bizarre étant donné le lieu où elle se trouve. C'est là que la faim se fait sentir. La jeune fille oublie qu'elle est suivie par un monstre et qu'il faut qu'elle sorte d'ici, tout ce qui lui importe est de se nourrir, quel met soit-il.

Elle s'empare d'un bout de pain qu'elle approche vers sa bouche et qu'elle fait entrer d'un seul coup. Elle le mâche, ou du moins, elle essaye. Ashelia se rend compte, un peu tard, que c'est de la cire avec un arrière gout d'amande amère. Du cyanure. Elle essaye de recracher le faux pain, mais cela est coincé au fond de sa gorge qui commence à la brûler. Sa tête lui tourne et elle a du mal à respirer.

L'odeur de brûlé se refait sentir et la Chasseuse sort de la cuisine de la même façon qu'elle y est entrée. Et puis là, elle ne comprend plus rien. La harpie est là, elle l'attendait. Derrière elle, il y a de gigantesques flammes. Elles font peur. Ashelia essaye de crier mais le poison qu'elle a ingurgité lui bloque la gorge. La jeune fille se retourne pour courir, mais les personnes lobotomisées sont là. Elles lui bloquent le passage. Ashe ne peut plus rien faire, hormis souffrir. La femme-corbeau s'approche d'elle, l'attrape et se jette dans les flammes avec elle, suivie de la dizaine de légumes. Elles crament toutes, les unes après les autres. Seraient-elles en enfer ? Ashelia ne peut pas répondre à la question et ne peut même pas s'en poser tellement la douleur est atroce.

La harpie refait soudainement apparition et tord les deux bras de la jeune fille, comme si c'était une vulgaire poupée de chiffon. Mais si ce n'était que les bras... La femme-corbeau continue avec les jambes. Ashelia brûle et se fait arracher les membres un à un. C'est quand il ne lui reste plus que la tête qu'elle arrive à lâcher un cri.

La Vampire ouvrit brusquement les yeux, totalement affolée. Elle regarda autour d'elle, elle était bien dans la Salle Commune. Sa respiration s'était accélérée et elle n'avait pas l'air de vouloir se stabiliser. De grosses gouttes de sueur ruisselèrent le long de son front et elle éclata en sanglot.

25Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Mer 27 Mar 2013 - 17:51

Tessa Nolastraosvinsky

Tessa Nolastraosvinsky
5ème année
5ème année

Troisième rêve


Elle se sentait bien. Là, seule, tranquille. Elle n'expliquait pas pour autant ce bien-être. Et elle ne le voulait pas, de peur que tout s'arrête. Qu'elle se sente de nouveau mal, qu'elle se sente faible, et fragile. En fond, elle entendait William Sheller, qu'elle avait connu depuis peu. Elle, la Russe, écoutait du William Sheller. Parce qu'un de ses chansons était magnifique, et qu'elle l'adorait. Parce qu'elle avait décidé qu'elle ne déciderait pas de ce choix là.

-Nathan ?

Elle ne l'entendait plus, et elle sorti de la salle de bain, un sourire aux lèvres. Où était-il allé ? Qu'était-il parti faire ?
Tessa avait toujours su qu'elle avait quelque troubles mentaux. Sa possessivité, son caractère bi-polaire. Toutes ces choses qu'elle essayait de cacher, de peur qu'on la déteste. « Ta faiblesse, c'est de vouloir être forte », lui avait dit son frère lors d'une dispute. Elle avait été tout d'abord choquée, puis était partie dans une crise de larme où il l'avait laissée à l'agonie. Elle avait toujours été incapable de faire les choses normalement, et d'être logique. Certaines personnes l'aimaient pour ça. D'autres la détestaient.

Elle tourna la tête à droite, à gauche. Elle ne le vit pas. Elle sorti dans le parc de l'école, intriguée. La nuit était tombée, il faisait beau, ça devait être le mois d'Août.
Rien à l'horizon. Elle se dirigea vers la bordure de forêt. Est-ce que Bertie Crochue avait une forêt ? Elle ne se rappelait pas de l'avoir vue. Pas dans ce coin là du parc, du moins.

Les choses se firent de plus en plus bizarres. Aux pieds des arbres, de la neige. Blanche, immaculée, d'une bonne épaisseur. Se pouvait-il qu'on trouve de la neige au mois d'Août ? Tessa en doutait, bien qu'en Russie, il arrivait qu'elle voit encore de la neige dans certaines régions très au Nord.

Elle s'engagea dans l'ombre des arbres, faisant crisser la neige sous ses pieds. De plus en plus haute, Tessa avait de plus en plus de mal à marcher, faisant un peu plus d'efforts à chaque pas. Mais elle n'était pas au bout de ses surprises. Lorsqu'elle daigna relever les yeux, son cœur s'emballa.

Il était là, allongé sur une table de cuisine. Autour de lui, des lutins semblaient lui retirer ses vêtements, en les déchirant avec violence. Il ne bougeait pas. Ou il ne bougeait plus.
Leurs grandes oreilles, leur petite taille, tout pouvait dégoûter Tessa. Elle s'appuya à un arbre, le souffle court. Elle parla doucement, des murmures soufflés qui auraient dû être hurlés.

Elle s'avança, la panique visible sur son visage tout en sentant que ses jambes la lâcheraient dans quelques mètres. Il fallait qu'elle le voit, qu'elle soit sûre, qu'elle le défende. Qu'elle se batte pour lui, qu'elle soit digne de lui. Il fallait qu'elle le protège.

-Vous ne...

Elle se figea. Autour d'elle, les arbres semblaient faire un cercle. Une deuxième table était apparue après un claquement de doigts, et les lutins la regardaient. Elle aurait pu faire un rêve, les conditions n'étaient pas si mal, au fond. Elle aurait pu faire un rêve sans que les lutins ne soient là, et Nathan autrement que sur une table de cuisine, prêt à se faire découper en morceaux.

Les lutins parlaient entre eux. Tellement vite que Tessa ne comprenait rien, jusqu'au moment où elle se rendit compte qu'ils ne parlaient ni le français, ni le russe. Une langue qu'elle ignorait. Ils se dirigèrent vers elle, courant sur leurs petites jambes. Un instant, elle paniqua. Puis elle prit sur elle. Et tout en pensant qu'il serait mieux qu'elle sauve sa peau, elle se dit que Nathan méritait qu'elle le sauve, ou tout du moins qu'elle essaie.

Des lutins lui grimpaient dessus, et elle essayait de les virer le plus rapidement possible. Son seul but était de se rapprocher de Nathan, le retrouver, le réveiller, qu'ils s'enfuient. Tout se terminerait dans le meilleur des mondes.
Un lutin s'accrocha à ses cheveux, et elle grogna. Un autre lui attrapa les épaules, et elle se rendit compte qu'il ressemblait étrangement à Shiruka. Elle tourna la tête, choquée. Derrière elle, Ashelia. À côté, Jazz.
Elle se sentit partir en arrière, et son pouls accéléra de plus belle. De ses yeux coulaient des larmes, sans qu'elle ne puisse les arrêter, les contrôler.

Elle se jeta littéralement sur la table, sentant ses hanches cogner violemment contre le métal froid. Elle aurait pu dire que c'était de la pierre que la situation aurait été identique. Elle expira son air d'un coup, bloquée par les lutins et la table, tout en se disant que ces situations n'arrivaient que dans les films. Elle s'enquit de défaire les liens qui retenaient Nathan à la table, le touchant le plus possible dans l'espoir qu'il se réveille.

-Nathan, Nathan, Nathan, Nath..

Les sons se bloquèrent dans sa gorge. Elle venait de remarquer les légers flots de sang couler le long de l'abdomen du garçon. Les doigts tremblants, elle effleura son ventre pendant qu'Ashelia lutinisée lui mordait le mollet.
La peau se détacha avec des bruits de succion, et Tessa mis sa deuxième main devant sa bouche, retenant des flots de larmes qui menaçaient de lui faire perdre complètement la raison. Toute la partie supérieure du ventre de son copain était visiblement coupée au couteau, et à l'intérieur, des serpents y avaient pris place, remplaçant ses organes.
La blonde donna un coup de pied à un lutin qui essayait de lui grimper dessus, tout en retirant les serpents du ventre du jeune homme. Essoufflée, paniquée, elle retirait les serpents par brassées, alors qu'elle avait l'impression que plus elle en retirait, plus il en restait.
Balançant les animaux partout autour d'elle, se faisant mordre au passage, elle retrouva les organes du garçon à côté d'elle. Sans réfléchir, elle remit le tout à l'intérieur, sans penser à comment tout serait placé. Tout faire vite, de peur qu'il ne meurt. Alors que tout était déjà fini.

Tessa referma le ventre, essayant vainement de retrouver le calme. Sa vue, brouillée par le flot de ses larmes, ne vit pas que les lutins s'étaient affairés autour d'elle et qu'elle commençait à être sérieusement ligotée.

Il la mirent sur la deuxième table de cuisine, qu'elle aurait pu prendre comme un autel.
Violemment, ils lui ouvrirent le ventre pendant que ses yeux se révulsaient, tournant dans leurs orbites. Son cœur s'affola de plus belle, laissant le sang gicler de partout. Elle vit le lutin d'Ashelia se lécher les doigts, les yeux rouges sang. Et elle eut vraiment peur.

Ils lui retirèrent ses organes. Foi, estomac, tout y passa. Mais elle n'eut pas droit aux serpents.
En essayant de se débattre, elle n'eut droit qu'à un coup de coude dans l'œil ou dans le nez, elle n'aurait su le dire. Elle avait l'impression qu'on la gavait en même temps de son propre sang, à cause du goût métallique qui se répandait dans sa bouche. Elle se recroquevilla sur elle même, sentant la peau de son ventre se craqueler. Ils la remirent droite, sur le dos, et elle n'eut aucun autre choix que de se laisser faire.
Elle les vit sortit une aiguille et du fil, et elle sut la suite des évènements. Elle lâche des « Non, non, non », les yeux roulant, mais la douleur qu'elle ressent ensuite la dissuade de bouger.

Puis, son ventre gonfle. Sans qu'elle ne puisse comprendre pourquoi, ni comment, les lutins la regardent, elle et son ventre gonflant. Ce ne fut que lorsque les lutins estimèrent qu'il avait assez enflé qu'il grimpèrent sur la table pour lui percer son abdomen de part et d'autre. Du pus en sorti par flots, enfin libéré, et Tessa cria.


Elle se redressa en vitesse, couru jusqu'aux toilettes. Elle ne réussit qu'à recracher du sang, tremblante à l'idée de vomir. D'un coup de pied, elle referma la porte, de peur de réveiller le reste du dortoir.
Tessa se releva doucement, apeurée à l'idée de vomir une nouvelle fois. C'est là qu'elle se rendit compte que quelque chose n'allait vraiment pas. Elle avait vomit du sang. Hors, à part en en avalant, elle ne pouvait pas en vomir.
Elle se retourna lentement, se regarda dans la glace. Le nez ensanglanté, un œil qui aurait une jolie teinte bleue dans quelques jours la regardaient. Elle regarda ses mains, rouges elles aussi.
Son cœur reparti à fond, et elle s'obligea au calme.

-Prend une douche, se dit-elle à voix haute pour se persuader elle-même que c'était ce qu'il fallait faire.

Elle retira son T-shirt, et remarqua les coupures sur tout son ventre. Ainsi qu'un cercle dessiné sur son ventre. Comme de la couture. Fait avec ce qui lui semblait être du fil.

26Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Mer 27 Mar 2013 - 21:14

Lily la Tigresse

Lily la Tigresse

Elle les entend hurler. Elle sait qu'ils vont la trouver. Mais elle court. Elle zigzague entre les arbres, prise d'une agilité soudaine. Elle n'a jamais couru aussi vite, à part peut-être les jours où elle faisait la course avec Jude, Peter et Ugo ; elle courait comme si sa vie en dépendait. C'est pareil aujourd'hui, à la seule différence que cette fois, sa vie en dépend vraiment. Les hurlements se font de plus en plus proches, et elle perçoit le bruit de leurs pattes dans la neige. Ils sont derrière elle, maintenant. Elle se retourne brusquement, trop brusquement peut-être. En tombant, sa tête heurte un tronc d'arbre et sa vision se trouble. Elle reconnaît soudain les lieux. Et c'est le noir.

La petite fille court dans la forêt.
Ses longs cheveux flamboyants virevoltent derrière elle. Parfois, ils s'accrochent même dans des branches d'arbre trop basses. Mais elle s'en fiche, elle veut à tout prix gagner. Elle sait pertinamment contre qui elle joue, et elle sait comment les amadouer. Des grands frères, aussi intraitables soient-ils, ne laisseront jamais leur petite soeur perdre à la course. La petite rousse voit enfin ses frères. Elle se jette sur le plus grand des trois, et tombe par terre. Les garçons se retrouvent alors à genoux dans la neige à torturer leur petite soeur à coups de chatouilles. Elle rit aux éclats, et crie aussi, les supplie d'arrêter. Soudain, l'un d'eux enfonce ses dents dans l'épaule de la petite fille qui hurle de douleur.

Lily ouvre les yeux. Ce n'était pas un rêve, c'était un souvenir, se dit-elle. Elle se trouve toujours dans la même forêt. Et les créatures sont toutes là, à ses pieds. Sauf une, qui vient de lui mordre l'épaule. La jeune fille essaye de se retourner sur le ventre. Deux des choses s'acharnent sur elle. La douleur est insoutenable. Lily sent une odeur de bête, de bave, de sang et de forêt mélangées. Elle a envie de vomir. Soudain, la dernière créature, la plus grande, s'assoit sur le thorax de la jeune fille. La rousse ne peut plus respirer. La chose ouvre la gueule et fond sur son visage.




Lily se réveilla en sursaut. Encore une fois, pensa-t-elle. Lorsqu'elle se leva, un liquide chaud coula dans son cou. De la sueur, sûrement, après le cauchemar qu'elle venait de faire... Prise d'un doute, elle courut dans la salle de bain et se planta devant le miroir. Elle releva ses cheveux. Ce n'était pas de la sueur, mais du sang. Qui s'écoulait de deux petits trous, comme des traces de crocs. Elle avait la même chose sur l'épaule. Elle retir son pyjama et nettoya ses plaies avec de l'eau. Au moment de se rhabiller, elle remarqua que le T-Shirt avec lequel elle avait dormi était imbibé de sang. Elle se retourna et se tortilla pour pouvoir regarder son dos. Il avait été lacéré à grands coups de griffe. Lily retint un hurlement, enfila le T-Shirt à la va-vite et couru dans la Salle Commune. Elle ne voulait pas se retrouver seule, elle avait besoin de voir des gens.

27Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Sam 30 Mar 2013 - 13:53

Elia Stalia

Elia Stalia
5ème année
5ème année

La jeune fille frissonna dans sa chemise de nuit blanche. Les yeux grands ouverts, elle repensait à la journée d'aujourd'hui mais surtout à son horrible rêve de la veille. Un léger sourire éclaira son visage : pour une raison mystérieuse, Jazz était venu cette nuit la voir au moment où elle se réveillait. Avait-il senti sa détresse ? Avait-il fait un cauchemar semblable ?
En se rappelant la puissance de son étreinte, Elia se sentit seule dans son dortoir. Jazz lui manquait. Allongée dans le noir, elle fixait obstinément le plafond de son lit à baldaquin, luttant contre le sommeil. Si elle ne pouvait pas se battre contre lui, au moins pouvait-elle retarder le moment de s'endormir.
C'est ce qu'elle croyait.

Elia se tient assise face à sa mère. Eloria lui sourit, très gentiment. Très simplement.

- Tu m'avais manqué, Elia.

La Dessinatrice eut un instant de flottement. Cette phrase lui disait quelque chose. Comme si ce n'était pas la première fois qu'on lui faisait cette déclaration.


- Tes tantes veulent te rencontrer. Toute la famille t'attend. Ne les fais pas attendre et surtout sois sage, mon ange...

Eloria disparut. Autour de la table, ils étaient désormais dix, vingt, trente. Grands et pâles, froids et impressionnants, ils la regardaient d'un regard glacial. Des vampires.
Déglutissant, Elia se rappela vaguement que sa mère descendait de ces immenses créatures à demi-immortelles.


- Oh mais quelle horrible enfant !
- Qu'elle est laide !
- Elle ne peut pas être de notre famille, c'est une honte !
- Comment Eloria a-t-elle pu mettre au monde une enfant si dégoûtante ?


La jeune fille frémit. Les mots tranchaient sa faible résistance, les mots coupaient son armure et déchiraient son coeur. Ce n'était pas de sa faute...

- Elle a besoin que nous nous occupions d'elle.
- Il était grand temps que nous la rencontrions.

Les vampires jacassaient, indifférents à leur nièce qui tremblait de peur et de douleur. Les femmes étaient belles mais terribles, les hommes majestueux mais terrifiants. Leurs yeux rouges détaillaient sa silhouette fine, sa peau blanche et son regard gris perdu, légèrement moqueurs, légèrement dangereux. Les femmes possédaient de longs ongles vermeille, leur longue chevelure oscillaient entre le pourpre et le noir.

- Viens-là, mon enfant.

Ils tournaient autour d'elle. Ils levaient les bras et incantaient. Ses oncles se tenaient en arrière, les bras croisés, psalmodiant d'inaudibles paroles. Ses tantes riaient en chantant et en dansant.
Elia frissonnait.

- Qu'elle devienne notre ! dirent-ils tous soudainement.

Alors Elia eut mal. Du sang - le sien - s'écoula de son corps. Sa peau devint pâle. Ses deux canines s'allongèrent. Elle tomba à terre, brûlante de douleur, glaciale de peur.
Clac, clac.
Des mèches grises l'entouraient.
Clac, clac.
Comprenant enfin, Elia se retourna brusquement. Ils s'attaquaient à elle !
Elle tourna son visage vers eux... La lame du ciseau dévia et pénétra son oeil.


Douleur immense.
Elia poussa un cri en se réveillant. Elle porta les mains à son visage, apeurée, terrifiée, terrorisée. Elle sentait du liquide sous ses doigts. Sans doute avait-elle pleuré dans son sommeil.
La Préfète poussa un soupir, tentant de rassembler ses pensées. Certes, une partie très lointaine de la famille de sa mère comprenait des vampires, certes il faudrait qu'elle les rencontre un jour. Mais jamais ils ne s'en prendraient à elle. Elle était déjà des leurs, elle faisait partie de leur famille. Elle ne craignait rien.
Pour calmer ses tremblements, Elia se leva en direction de la salle de bain. Boire un peu d'eau lui ferait sans doute du...

- Non ! Ce n'est pas possible...

Elia s'approcha en courant du miroir, détaillant son corps. Là où elle avait hier une longue chevelure grise et bouclée, elle ne possédait plus désormais que de courtes mèches ébouriffées. Mais le pire était son oeil gauche. Ensanglanté, il ne distinguait plus les couleurs.

28Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Sam 6 Avr 2013 - 21:09

Kamira Manliot

Kamira Manliot
2ème année
2ème année

J'ai peur de m'endormir soudain. Lorsque le jour s'était levé au matin, un intense bonheur de soulagement m'avait emplit à la vue de la lumière. L’aurore chasse les doutes. Il y a trois jours encore la nuit m'apaisait comme rien ne le pouvait, aujourd'hui elle m'effraie. Je sais ce qui m'attend cette nuit, je sais que je vais faire un cauchemar. Sur Terre comme sur AutreMonde on dit toujours "Jamais deux sans trois" et après deux nuits de cauchemar, au sens propre du terme, une troisième s'impose. Embri saute sur ma couette et me pousse du nez, rassurant. Je lui réponds d'un sourire en caressant ses oreilles à longs pinceaux. Calme, sachant parfaitement ce qui m’attend, je me laisse de nouveau sombrer dans l'inconscient.

Ils tournoient, valsent, brillent, dansent avec élégance. La lumière dorée qui m'environne rend l'immense pièce dans laquelle je me trouve très chaleureuse. Je bouge ; un froissement. Un mur couvert de miroirs me fait fasse et je comprends que je porte une longue robe noire et verte. Mes épaules sont nues tandis que mes pieds restent invisibles sous le tissu. Si ma tenue est inhabituelle, je suis encore plus surprise par mes cheveux coupés à l’épaule en dégradé. J’avais toujours refusé de les couper et me voilà avec mon roux lisses plus court que je ne l’aurais imaginé. C’est en réfléchissant sur le sort de mes cheveux que je remarque ce que j’aurais dû voir en premier ; j’ai vieillis. Mon visage est celui d’une jeune femme plus que d’une ado, je dois bien avoir vingt ans.
Derrière moi ce n’est que couples tournoyant au rythme d’une musique douce et élégante. Les femmes portent des robes fantastiques, les hommes des uniformes d’apparat qui semble être ceux des régiments terrien. Perdue, ne sachant absolument pas comment je suis arrivée là, je me décide à faire le tour de la salle pour tenter de trouver un visage familier. Je déambule parmi les danseurs pendant un temps qui me semble infini. La musique a changée sans que je me sois aperçu de la coupure. La pièce également semble infinie, je n’ai pas l’impression d’en avoir fait le tour.

- Mademoiselle ?

Je ne prête pas attention à la voix. J’avance ; je bloque, trébuche ; des bras me rattrapent. Je fixe, les yeux ronds, le sol qui s’est brusquement rapproché. Les mains qui me retiennent par le poignet et la hanche me tirent en arrière et me ramènent dans ma position initiale.

- Vous allez bien ?

Je me retourne pour mettre un visage sur cette voix. Face à moi se tient un homme vêtu d’un costume d’apparat crème, galonnés avec épaulettes. Il porte le sabre de parade des chefs, utilisé uniquement comme accessoire, et des gants blancs. Ses cheveux blonds lui tombent dans les yeux qu’il a d’un vert pâle, comme dilué par de l’eau.

- Mademoiselle ? redemande-t-il

Je l’observe encore quelques secondes et secoue la tête.

- Oui je vais bien.

Avec un sourire il me tend une coupe de champagne qui se trouvait sur la table à côté. Il semble mi-amusé, mi-intrigué. Je saisis le verre en me demandant comment j’ai fait pour trébucher. Je n’ose pas le lui demander et je porte la boisson à mes lèvres.

La chaleur, la danse et l’alcool m’ont donnés chaud, beaucoup trop. Je sors de l’immense salle de réception dans laquelle je me trouvais en compagnie du jeune homme qui m’a évité une chute humiliante tout à l’heure. Il s’appelle Jeremiah Davenil, c’est un jeune gradé de l’armée française et cette fête se déroule en l’honneur de leur victoire lors d’un combat à l’étranger. Je n’ai trouvé personne de connu dans cette soirée mais cet inconnu quelques heures plus tôt me rassure.
Je soupir de soulagement lorsque le froid de la nuit picote mes joues brûlantes. Avec un second soupir je me débarrasse de mes chaussures douloureuses et reste pieds nus dans le gravier de la petite cour où j’ai atterrit. Je m’adosse contre le mur du bâtiment et soupir une dernière fois.

- C’est vraiment pas pour moi ce genre de soirée, je lâche

Il sourit en me faisant face et pose le bout de ses doigts gantés sur mes joues.

- Tu ne vas pas me dire que tu t’es ennuyée quand même ? ironise-t-il

Ses doigts descendent sur mon menton, son index se balade autour de mes lèvres.

- Non, je ne me suis pas ennuyée, mais je préfère des soirées plus calment.

Cette fois ses mains son sur mon cou. Alors qu’il se penche à mon oreille, je sens le contact de tissus doux qui recouvre ses paumes, sur ma gorge.

- Je vais t’offrir la tranquillité alors, murmure-t-il

Je n’ai pas le temps de me demander ce qu’il a voulu dire. Ses mains jusqu’à lors si douces deviennent dures. Je commence à manquer d’air, ses doigts se serrent de plus en plus autour de mon cou qui devient alors un objet fragile. Je veux crier ; je ne peux pas. Je veux respirer ; c’est impossible. Je tente désespérément de défaire ses mains qui m’étouffent sous leur pression ; en vain. Je m’échine, les doigts de plus en plus tremblant, à agripper les siens mais les images deviennent de plus en plus floues à mesure que l’oxygène me manque. Ses regard dur est noyé dans le miens qui doit sembler hystérique. L’étouffement est la pire sensation que j’ai jamais ressentie. Ma bouche s’ouvre, ma poitrine imprime le mouvement de la respiration rapide mais l’air ne passe pas. Il m’achève dans un dernier appuie violent et les points rouges qui dansaient devant mes yeux depuis un moment deviennent une obscurité totale. En quelques secondes c’en été finit de ma vie.

J’inspire violemment et me redresse. Mon premier réflex est de porter les mains à ma gorge. Trois sensations m’attaquent en même temps : lorsque je pose mes doigts sur mon cou, une violente douleur me prend, je me mets soudain à tousser et une autre douleur vient ronger l’intérieur de ma gorge. Je me sens mal, nauséeuse, comme dans mon rêve et je me lève à tâtons. Je gagne la salle de bain le plus vite possible en chancelant avant de me maintenir sur les lavabos. Là, dans le miroir, l’horreur me frappe. Sur la peau blanche de mon cou, de larges marques rouges, ayant nettement la forme de mains, s’étalent. C’est bien les traces laissées par Jeremiah, aucun doute à cela, elles sont si profondes que la trace des coutures des gants est visible.

29Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Lun 22 Avr 2013 - 20:36

Cowell Bratley

Cowell Bratley
2ème année
2ème année

J'émerge du noir que j'ai tenté de fuir si longtemps mais qui m'a finalement rattrapé.
Je sens le vent souffler sur mon visage, mon corps bougeant de lui même par à-coup. J'ouvre les yeux, une plaine s'étend devant moi. Je ne vois rien d'autres que le sol calcaire dont la blancheur m’éblouit. J’entends un souffle, un autre que le mien. Je sens quelques chose de doux sous ma main comme des cheveux lavés après un shampoing. Et je réalise soudain que je suis en train de monter un cheval qui fille au galop vers l'horizon. Ma monture est si blanche que je la distingue à peine avec le sol. Je commence à peine à trouver cette petite balade en plein air agréable quand j'entends un bruit d'épée qu'on sort d'un fourreau derrière moi.

Je me retourne, je distingue cinq silhouettes enroulées dans des capes noires montant des chevaux aussi sombres que leur tenue. Épée à la main il avancent tambours battant dans ma direction. C'est pourquoi mon cheval était au galop, il savait qu'on était pourchassé. J'ordonne au cheval d'aller encore plus vite, nos poursuivants gagnant du terrain. J'adopte tous les réflexes d'un cavalier expérimenté alors que je n'ai pratiqué l'équitation qu'à de rares occasions. Je me retourne pour voir l'avancer des silhouette. Elles ne sont plus qu'à quelques mètres de moi ! J'aperçois furtivement l'intérieur d'un des cavaliers, je ne distingue absolument rien dans la cape noir. Qu'est ce que c'est que ces trucs ? Des sortes de spectres ?

Peu importe ils sont tout juste derrière moi je dois trouver un moyen de leur échapper. Il y en a un qui vient se placer à ma hauteur, il commence à brandir sa lourde épée. Dans un geste désespéré j'arrête mon cheval d'un coup et tire les rênes vers la droite. Mon changement de direction brusque déstabilise les...spectres qui me regardent leur filer entre les doigts. Je vois une forêt ou plutôt un groupement d'une dizaine d'arbres droit devant moi, c'est ma chance. Je relance ma monture à plein galop. Je la sens respirer avec douleur mais nous y sommes presque encore un dernier effort. Les spectres revienne vite vers nous, il faut faire vite. Les arbres arrivent bizarrement plus vite que prévu, tellement brusquement que le bout d'une branche vient me gifler la joue droite. Je sens un filet de sang couler de la plaie.

Je me retourne encore une fois pour analyser ma position, je vois deux spectres à distance raisonnable. Mais où sont les autres ? Je sors de la forêt et réalise le défaut de mon plan. D'accord, je passe dans une forêt mais après je fais quoi ? Je ne sais pas où aller, j'ai soudain presque envie de m'arrêter malgré l'urgence de la situation. Quand soudain les trois autres spectres se dressent devant moi. Mon cheval est obligé de s'arrêter avec douleur et se cabre devant notre ennemie. J'entends les deux autres arriver derrière moi, je leur jette un coup d'œil. Ils ont chacun une épée tenue à l'horizontal, les deux assemblées en font une lame mortelle avançant vers moi à vive allure prête à me décapiter. Je ferme les yeux, j'attends le coup venir mais il ne vient pas. J'ouvre alors les yeux...


Je me réveillai avec un cri étouffé. Ma gorge se serra encore sous le choc du rêve. Je sentis une pointe de douleur sur ma joue droite. Je la touchai, je sentis un liquide poisseux dessus. Je regardai mes doigts ils étaient imbibés d'un fluide écarlate. Ma blessure onirique était devenue réelle. Mon cœur s'emballa cherchant désespérément de l'aide autour de moi.

30Vie Nocturne - Page 2 Empty Re: Vie Nocturne Mar 23 Avr 2013 - 22:11

Eva Bellini

Eva Bellini
Dictatrice

Eva sortit d’un pas traînant de la salle de classe pour se diriger vers le local de réserve.
Le local de réserve était une petite salle, à côté de la salle des potions, dont les armoires en verres étaient remplies de kyrielles de potions de toutes les couleurs et toutes les sortes. Eva parcourut les étagères, époussetant du doigt les étiquettes recouvertes de poussière, avant de s’arrêter devant une armoire dont une étagère était vide.
Elle se figea et vérifia à nouveau qu’elle ne s’était pas trompée, ses mains commençant à trembler nerveusement. La potion de ratatinage, de reconstitution sanguine, des flacons de Sérumium, la potion tue loup… Les potions étaient classées par ordre alphabétique, il n’y avait donc pas d’erreur. Il ne restait plus de bouteilles de potions de Sommeil Sans Rêves.
Eva retourna d’un pas automatique à sa chambre. Elle n’autorisa ses nerfs à lâcher qu’une fois derrière la porte de son appartement, écroulée sur son lit, ses membres secoués de spasmes de peur. Elle n’allait pas pouvoir dormir, elle n’allait pas pouvoir dormir…

Elles étaient dans une salle remplie de bureaux d’écoliers recouverts de poussière. Le tableau noir était rempli d’inscriptions en quenya, mais même si Eva maîtrisait à peu près la langue, elle ne comprenait pas le sens de ce qui était inscrit.
Devant elle, assise sur un bureau, Elia traçait des arabesques du bout du doigt dans la poussière. Ses cheveux argentés brillaient doucement dans la faible lumière, et elle chantonnait à voix basse.

– Où sont les autres, Lilounne ? demanda-t-elle en tâtant ses poches. Où avait elle mis sa baguette ?

– Je ne sais pas, répondit-elle sans lever la tête.

Eva haussa un sourcil. La voix d’Elia était étrange. Plus aigue, avec un accent un peu plus marqué.
Ce n’était pas la voix d’Elia. C’était la voix d’Alice..

– Il t’en a fallu du temps, fit elle remarquer, la voix suintante d’ironie. Elle leva la tête, et Eva retint son cri de surprise.

Sa peau avait perdu toutes traces de couleurs. Sa peau, ses lèvres avaient la couleur de la craie. Les anciennes tâches de rousseurs qui recouvraient son visage, son cou et ses épaules n’étaient plus que des petites traces argentées, tout comme les cicatrices qui zébraient son corps. Ses cheveux, autrefois flammes, étaient devenus neige.
Alice la fixa de ses yeux rouges :

– Surprise ? Je trouvais mon apparence beaucoup trop banale, j’ai donc opéré quelques… Changements. J’ai aussi choisi un prénom, autre chose que ce ridicule « Alice ».

Elle sauta à bas du bureau, sa robe aussi blanche que sa peau flottant autour d’elle :

– Je me suis décidée pour « Lullaby ». La berceuse, celle qui endort, mais surtout celle qui tue ! continua-t-elle avec un sourire inquiétant.

Eva se mordit la lèvre.

– Oh ? Tu trouves ? Oui, c’est vrai que c’est assez guindé comme prénom. Tu n’as qu’à m’appeler Lulla... Maman.
Elle éclata de rire et disparut.

Eva resta dans la salle, enfermée. Silencieuse. Elle savait que c’était un avertissement. Qu’Alice… Lulla… Reviendrait. Et qu’elle sèmerait la douleur derrière elle.


Elle se réveilla le lendemain matin, un goût métallique dans la bouche. Ce rêve là n’était pas aussi cauchemardesque que les précédents. Mais il n’en était pas moins inquiétant. Elle s’habilla rapidement et sortit de sa chambre avec un but précis :
S’enfermer dans le laboratoire et n’en sortir qu’une fois qu’elle aurait préparé des litres et des litres de potions de sommeil sans rêve.

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