Une jeune femme d'une trentaine d'années fixait la toile encore blanche devant elle sans vraiment savoir comment la commencer. Elle se déplaça, changea son pinceau de main, bougea le chevalet, mais rien n'y fit : l'inspiration la quittait. Prise d'un moment de panique, elle se rua dans la cuisine pour aller chercher le boitier noir où s'affichait le numéro de son frère.
-Allô ? Fit-il au téléphone.
-C'est moi. Je n'arrive plus à peindre.
Un soupir se fit entendre, et il commença avec une voix lasse :
-Mais non, c'est juste que là, maintenant, tu n'as pas envie de peindre, et qu'aucune toile ne t'intéresse vraiment.
-Pas du tout, reprit la blonde, j'ai envie de peindre, mais je n'y arrive pas. Ça me bloque, je pense qu'aucune peinture n'irait assez bien sur celle-ci.
-Alors essaie de la vendre sans rien dessus, peut-être que ça vaudra plus que ce que tu fais d'habitude, répondit-il avec amusement.
Elle fit quelques pas dans la pièce, se rendit compte qu'il avait raison. Après tout, pourquoi pas ? Elle pouvait faire un beige sur toute sa toile, puis ajouter différents marrons plus ou moins clairs, puis...
-Je te laisse, j'ai une idée fit elle en raccrochant précipitamment.
Un peu plus tard, elle recevrait certainement un SMS en lui disant « Merci de m'avoir raccroché au nez, surtout... J'espère que tu ne fais pas pareil avec tes clients, au moins ? » et où elle serais supposée répondre. Elle l'ignorerait, encore un fois, et y répondrait simplement que lorsqu'elle aurait terminé son tableau, en lui joignant une photo de son œuvre.
Prenant une palette sur du papier journal, elle mis de la peinture marron qu'elle mélangea avec du blanc, puis du gris qu'elle avait créé quelques jours auparavant qu'elle trouvait vraiment très joli. Avec amour et décontraction, elle en pris sur un pinceau et s'appliqua à en recouvrir toute la toile. Une heure après ce travail minutieux, bien qu'elle aurait pu procéder plus rapidement, elle essuya son front en mettant un peu plus de peinture sur ses vêtements. Elle soupira de plaisir, se disant que son frère était vraiment un génie.
-Je suis rentré ! Fit une voix dans l'entrée.
La tête blonde posa précipitamment sa palette pour sauter sur l'arrivant qui l'accueillit avec un immense sourire. Avec joie, elle l'embrassa avec passion et le laissa rentrer dans leur appartement.
-Je vois que tu as bossé, fit-il en louchant sur la tonne de papier journal ornant le sol. Tu nous refait le sol ? Tout compte fait, j'aurais préféré du PVC...
Tessa sourit de toute ses dents et l'amena jusqu'à son chevalet.
-Il faut encore que j'attende que ça sèche, puis je passerais une autre couche. Ensuite, soit je décide de le laisser comme ça, soit je rajoute des choses. Mais j'aime bien comme ça, ça fait... Classe, moderne, simple et épuré, sans le faire trop en même temps. Tu vois ce que je veux dire ?
Son compagnon hocha la tête en signe d'approbation sans pour autant que sa copine sache s'il comprenait vraiment ou s'il voulait seulement lui faire plaisir.
-Et toi, le boulot ? Demanda-t-elle en rejoignant leur cuisine ouverte.
Il la regarda faire, comme quasiment tous les soirs.
-Oh, comme toujours... fit-il évasif. Je peux t'aider ?
-Oui, bien sûr. Tu veux manger quoi ? Demanda-t-elle toute joyeuse. J'ai été faire les courses, ce matin, tu sais qui j'ai vu ? Notre ancienne voisine. Tu te rends compte ? C'est fou, je pensais jamais la revoir... Pourquoi tu souries comme ça ?
Tessa n'avait pas changé, ou du moins c'est ce qu'en apparence elle donnait. Ses conversations étaient toujours aussi compliquée à suivre, et elle était toujours aussi hyperactive, voir un peu plus. Son métier n'arrangeait rien non plus, puisque dans tous les cas, elle restait chez elle tout le temps. Ce qu'elle appréciait, c'était qu'elle n'avait pas d'horaire : si elle voulait passer sa journée à rien faire, elle le faisait, et si elle voulait travailler sur un tableau sans avoir d'heure précise à dépasser, elle le pouvait aussi. Si il lui prenait au milieu de la nuit d'avoir une toile en tête, elle pouvait se lever et peindre, si elle voulait faire la grasse matinée, elle le pouvait aussi.
-Oh, pour rien, lui répondit Nathan tout en continuant de lui sourire (ce qu'elle prenait plutôt comme s'il la dévisageait). Tu as été prendre le courrier ?
Tessa hocha négativement la tête, car le courrier était une chose qu'elle avait tendance à oulier. Heureusement, Nathan ne lui en voulait pas pour ça, et c'est avec un sourire qu'il parti chercher les enveloppes dans les boîtes aux lettres en bas de leur immeuble. Il revint quelques minutes plus tard, avec dans les mains plusieurs enveloppes blanches. Deux attirèrent particulièrement l'attention de Tessa.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle en s'approchant de lui.
-Aucune idée, répondit-il en lui tendant une enveloppe identique à la sienne avec simplement leurs noms de changeants.
Tessa ouvrit son enveloppe en même temps que Nathan et la lut plusieurs fois sans vraiment en comprendre son contenu.
Chère Tessa Malis,
Voici maintenant dix ans que vous n'avez pas remis les pieds dans votre ancienne école, au Château Bertie Crochue. C'est donc pour cette raison que nous vous invitons, vous, votre conjoint et vos enfants à nous rejoindre dès la semaine prochaine pour retrouver avec joie vos amis d'enfance.
Nous vous remercions d'accepter cette invitation,
La Direction du Château Bertie Crochue
Sans faire de bruit, elle alla s'assoir dans le canapé face à la télévision ridiculement petite entourée de tableaux plus ou moins terminés. D'un coup, tout son petit monde s'était anéanti, et elle n'avait aucune idée de pourquoi cette nouvelle la mettait autant mal à l'aise. Peut-être parce qu'elle avait mis tellement longtemps à se détacher de la magie et de son côté Marchombre qu'elle ne voulait plus du tout en entendre parler ? Ses études lui avaient pris du temps, et elle s'était refait une vie sans la magie, sauf pour les tâches ménagères, la vaisselle et tous les autres trucs soulants qu'elle avait à faire. Elle n'avait aucune envie de se replonger dans un monde si compliqué, là où même les meilleurs bouquins ne vous fascinaient pas puisque vous pouviez faire des choses tellement plus extraordinaire. Oui, elle avait voulu la vie de Monsieur et Madame Toutlemonde, et maintenant qu'elle l'avait, elle n'était pas prête à la quitter.
-C'est pas possible, fit-elle dans un murmure. Elle ne peut pas nous appeler tous comme ça, dans un claquement de doigts...
Tessa regarda le vide tandis que Nathan la laissait à ses songes, lui aussi sûrement un peu étonné mais pas pour autant déçu.
-Tu verras, lui fit-il doucement. Ça va être cool.
Il l'embrassa sur le front et elle lui sourit en essayant d'être convaincante. Qu'est-ce qu'ils allaient faire ? Répondre ? Dire que non, ça n'était pas possible ? Biens sûr, si Nathan voulait y aller, elle le laisserais faire, mais en aucun cas elle ne voulait participer à ces retrouvailles. « De toute façon, les gens et moi ça fait deux » se dit-elle pour se rassurer. Sauf qu'elle savait que c'était faux, complètement faux. Elle regarda Nathan retourner vers leurs cuisine, contempla son chevalet, puis soupira. Elle repensa à toutes ses années qu'elle avait passé avec lui, aux gens qu'elle avait rencontré. Notamment à Cassandre, une fille avec qui elle avait partagé sa chambre aux Beaux Arts pendant deux années consécutives. Cette fille l'avait passionnée, étonnée, et elle la trouvait miraculeuse. Elle pensait souvent à elle lorsqu'elle peignait, et elles restaient en contact, s'appelant au minimum une fois par semaine. Même si la vérité se rapportait plus à une fois tous les deux jours environs...
S'absentant dans la minuscule salle de bain, Tessa appela son amie en lui expliquant très vite la situation.
-Et pourquoi tu n'as pas appelé Eva ? Demanda-t-elle après quelques secondes de silence.
-Mais je ne peut pas, réfléchi un peu ! Répliqua Tessa sur le point de s'énerver. Je ne vais pas l'appeler en lui disant « Oh, excuse moi Evy, mais je crois que je vais pas venir parce que j'ai pas envie de les revoir tous ! ».
-Eh, c'est bon, t'énerves pas, j'essaie juste de t'aider.
-Ben c'est pas tellement l'image que tu me donnes, là, figure-toi.
-Bon, si tu m'appelles pour m'engueuler c'est pas la peine, okay ? T'as qu'à en parler avec Nathan, il sait ne pas répondre au quart de tour lui.
-Salope, fit Tessa.
-Moi aussi je t'aime, ma belle, répliqua Cassandre avec un sourire visible par le téléphone.
Tessa sourit à son tour, dit un « Bonne nuit » à son amie et raccrocha. Elle détestait ce décalage horaire, et détestait être au Québec à ce moment précis. Elle aurait voulu être dans un endroit où on ne pouvait pas la retrouver, où même les chouettes ne pouvaient pas livrer le moindre courrier.
Elle ressorti de la salle de bain, retourna dans la cuisine. Mine de rien, une dizaine de minutes s'étaient écoulées, et Nathan avait déjà tout préparé, assis devant son assiette tout en lisant encore et encore son invitation. La blonde se planta dans l'encadrement de la porte coulissante, obligea Nathan à la regarder dans les yeux et demanda en levant son carton d'invitation de sa main droite :
-Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
-Allô ? Fit-il au téléphone.
-C'est moi. Je n'arrive plus à peindre.
Un soupir se fit entendre, et il commença avec une voix lasse :
-Mais non, c'est juste que là, maintenant, tu n'as pas envie de peindre, et qu'aucune toile ne t'intéresse vraiment.
-Pas du tout, reprit la blonde, j'ai envie de peindre, mais je n'y arrive pas. Ça me bloque, je pense qu'aucune peinture n'irait assez bien sur celle-ci.
-Alors essaie de la vendre sans rien dessus, peut-être que ça vaudra plus que ce que tu fais d'habitude, répondit-il avec amusement.
Elle fit quelques pas dans la pièce, se rendit compte qu'il avait raison. Après tout, pourquoi pas ? Elle pouvait faire un beige sur toute sa toile, puis ajouter différents marrons plus ou moins clairs, puis...
-Je te laisse, j'ai une idée fit elle en raccrochant précipitamment.
Un peu plus tard, elle recevrait certainement un SMS en lui disant « Merci de m'avoir raccroché au nez, surtout... J'espère que tu ne fais pas pareil avec tes clients, au moins ? » et où elle serais supposée répondre. Elle l'ignorerait, encore un fois, et y répondrait simplement que lorsqu'elle aurait terminé son tableau, en lui joignant une photo de son œuvre.
Prenant une palette sur du papier journal, elle mis de la peinture marron qu'elle mélangea avec du blanc, puis du gris qu'elle avait créé quelques jours auparavant qu'elle trouvait vraiment très joli. Avec amour et décontraction, elle en pris sur un pinceau et s'appliqua à en recouvrir toute la toile. Une heure après ce travail minutieux, bien qu'elle aurait pu procéder plus rapidement, elle essuya son front en mettant un peu plus de peinture sur ses vêtements. Elle soupira de plaisir, se disant que son frère était vraiment un génie.
-Je suis rentré ! Fit une voix dans l'entrée.
La tête blonde posa précipitamment sa palette pour sauter sur l'arrivant qui l'accueillit avec un immense sourire. Avec joie, elle l'embrassa avec passion et le laissa rentrer dans leur appartement.
-Je vois que tu as bossé, fit-il en louchant sur la tonne de papier journal ornant le sol. Tu nous refait le sol ? Tout compte fait, j'aurais préféré du PVC...
Tessa sourit de toute ses dents et l'amena jusqu'à son chevalet.
-Il faut encore que j'attende que ça sèche, puis je passerais une autre couche. Ensuite, soit je décide de le laisser comme ça, soit je rajoute des choses. Mais j'aime bien comme ça, ça fait... Classe, moderne, simple et épuré, sans le faire trop en même temps. Tu vois ce que je veux dire ?
Son compagnon hocha la tête en signe d'approbation sans pour autant que sa copine sache s'il comprenait vraiment ou s'il voulait seulement lui faire plaisir.
-Et toi, le boulot ? Demanda-t-elle en rejoignant leur cuisine ouverte.
Il la regarda faire, comme quasiment tous les soirs.
-Oh, comme toujours... fit-il évasif. Je peux t'aider ?
-Oui, bien sûr. Tu veux manger quoi ? Demanda-t-elle toute joyeuse. J'ai été faire les courses, ce matin, tu sais qui j'ai vu ? Notre ancienne voisine. Tu te rends compte ? C'est fou, je pensais jamais la revoir... Pourquoi tu souries comme ça ?
Tessa n'avait pas changé, ou du moins c'est ce qu'en apparence elle donnait. Ses conversations étaient toujours aussi compliquée à suivre, et elle était toujours aussi hyperactive, voir un peu plus. Son métier n'arrangeait rien non plus, puisque dans tous les cas, elle restait chez elle tout le temps. Ce qu'elle appréciait, c'était qu'elle n'avait pas d'horaire : si elle voulait passer sa journée à rien faire, elle le faisait, et si elle voulait travailler sur un tableau sans avoir d'heure précise à dépasser, elle le pouvait aussi. Si il lui prenait au milieu de la nuit d'avoir une toile en tête, elle pouvait se lever et peindre, si elle voulait faire la grasse matinée, elle le pouvait aussi.
-Oh, pour rien, lui répondit Nathan tout en continuant de lui sourire (ce qu'elle prenait plutôt comme s'il la dévisageait). Tu as été prendre le courrier ?
Tessa hocha négativement la tête, car le courrier était une chose qu'elle avait tendance à oulier. Heureusement, Nathan ne lui en voulait pas pour ça, et c'est avec un sourire qu'il parti chercher les enveloppes dans les boîtes aux lettres en bas de leur immeuble. Il revint quelques minutes plus tard, avec dans les mains plusieurs enveloppes blanches. Deux attirèrent particulièrement l'attention de Tessa.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle en s'approchant de lui.
-Aucune idée, répondit-il en lui tendant une enveloppe identique à la sienne avec simplement leurs noms de changeants.
Tessa ouvrit son enveloppe en même temps que Nathan et la lut plusieurs fois sans vraiment en comprendre son contenu.
Chère Tessa Malis,
Voici maintenant dix ans que vous n'avez pas remis les pieds dans votre ancienne école, au Château Bertie Crochue. C'est donc pour cette raison que nous vous invitons, vous, votre conjoint et vos enfants à nous rejoindre dès la semaine prochaine pour retrouver avec joie vos amis d'enfance.
Nous vous remercions d'accepter cette invitation,
La Direction du Château Bertie Crochue
Sans faire de bruit, elle alla s'assoir dans le canapé face à la télévision ridiculement petite entourée de tableaux plus ou moins terminés. D'un coup, tout son petit monde s'était anéanti, et elle n'avait aucune idée de pourquoi cette nouvelle la mettait autant mal à l'aise. Peut-être parce qu'elle avait mis tellement longtemps à se détacher de la magie et de son côté Marchombre qu'elle ne voulait plus du tout en entendre parler ? Ses études lui avaient pris du temps, et elle s'était refait une vie sans la magie, sauf pour les tâches ménagères, la vaisselle et tous les autres trucs soulants qu'elle avait à faire. Elle n'avait aucune envie de se replonger dans un monde si compliqué, là où même les meilleurs bouquins ne vous fascinaient pas puisque vous pouviez faire des choses tellement plus extraordinaire. Oui, elle avait voulu la vie de Monsieur et Madame Toutlemonde, et maintenant qu'elle l'avait, elle n'était pas prête à la quitter.
-C'est pas possible, fit-elle dans un murmure. Elle ne peut pas nous appeler tous comme ça, dans un claquement de doigts...
Tessa regarda le vide tandis que Nathan la laissait à ses songes, lui aussi sûrement un peu étonné mais pas pour autant déçu.
-Tu verras, lui fit-il doucement. Ça va être cool.
Il l'embrassa sur le front et elle lui sourit en essayant d'être convaincante. Qu'est-ce qu'ils allaient faire ? Répondre ? Dire que non, ça n'était pas possible ? Biens sûr, si Nathan voulait y aller, elle le laisserais faire, mais en aucun cas elle ne voulait participer à ces retrouvailles. « De toute façon, les gens et moi ça fait deux » se dit-elle pour se rassurer. Sauf qu'elle savait que c'était faux, complètement faux. Elle regarda Nathan retourner vers leurs cuisine, contempla son chevalet, puis soupira. Elle repensa à toutes ses années qu'elle avait passé avec lui, aux gens qu'elle avait rencontré. Notamment à Cassandre, une fille avec qui elle avait partagé sa chambre aux Beaux Arts pendant deux années consécutives. Cette fille l'avait passionnée, étonnée, et elle la trouvait miraculeuse. Elle pensait souvent à elle lorsqu'elle peignait, et elles restaient en contact, s'appelant au minimum une fois par semaine. Même si la vérité se rapportait plus à une fois tous les deux jours environs...
S'absentant dans la minuscule salle de bain, Tessa appela son amie en lui expliquant très vite la situation.
-Et pourquoi tu n'as pas appelé Eva ? Demanda-t-elle après quelques secondes de silence.
-Mais je ne peut pas, réfléchi un peu ! Répliqua Tessa sur le point de s'énerver. Je ne vais pas l'appeler en lui disant « Oh, excuse moi Evy, mais je crois que je vais pas venir parce que j'ai pas envie de les revoir tous ! ».
-Eh, c'est bon, t'énerves pas, j'essaie juste de t'aider.
-Ben c'est pas tellement l'image que tu me donnes, là, figure-toi.
-Bon, si tu m'appelles pour m'engueuler c'est pas la peine, okay ? T'as qu'à en parler avec Nathan, il sait ne pas répondre au quart de tour lui.
-Salope, fit Tessa.
-Moi aussi je t'aime, ma belle, répliqua Cassandre avec un sourire visible par le téléphone.
Tessa sourit à son tour, dit un « Bonne nuit » à son amie et raccrocha. Elle détestait ce décalage horaire, et détestait être au Québec à ce moment précis. Elle aurait voulu être dans un endroit où on ne pouvait pas la retrouver, où même les chouettes ne pouvaient pas livrer le moindre courrier.
Elle ressorti de la salle de bain, retourna dans la cuisine. Mine de rien, une dizaine de minutes s'étaient écoulées, et Nathan avait déjà tout préparé, assis devant son assiette tout en lisant encore et encore son invitation. La blonde se planta dans l'encadrement de la porte coulissante, obligea Nathan à la regarder dans les yeux et demanda en levant son carton d'invitation de sa main droite :
-Alors, qu'est-ce qu'on fait ?