Eliot se dégagea de l’étreinte un peu trop longue de Théodora, les joues rouges, sous le regard incendiaire de Naiara qui fit claquer un peu trop bruyamment sa chaise contre le sol. Théodora poussa un soupir contrit et fit un grand sourire à Eliot qui rougit de plus belle :
-Mon cœur, pourrais-tu décaler ta chaise? Je ne peux pas bouger, c’est désagréable… dit brutalement Naiara. Eliot passa du vermeil à un rouge carmin plus sombre et marmonna quelque chose ressemblant à « Bien sûr, ma chérie… » en reculant sa chaise. Théodora eut un regard acide vers la jeune fille :
-« Mon cœur » ?
Naiara releva fièrement la tête :
-Eh bien, Eliot est mon petit ami…
Théodora fit une moue, plissant ses lèvres, et elles s’affrontèrent du regard, tandis que derrière, Elia et Eva faisaient leurs plus belles grimaces au dos de l’arrivante.
-Messieurs, Mesdemoiselles, j'ai grand plaisir à vous annoncer la venue d'une nouvelle élève dans cette école, Miss Théodora Monks, clama Siam avec un sourire bienveillant. Miss, continua-t-elle, je serais ravie de vous répartir après le dîner, et l’Intendante sera tout aussi ravie de vous guider dans le château le temps que vous preniez vos marques…
Alors que tout le monde se tournait vers elle, Eva arrêta soudainement de faire des grands gestes signifiant clairement « NOOOOON, NE ME FAIIIS PAAAS CAA ! » pour adresser un grand sourire hypocrite à Theodora.
-Bien entendu, Miss, j’en serais absolument ravie…
Théodora rendit son sourire à l’Intendante, qui se détendit, et son sourire se fit plus franc. Derrière, Elia observait avec de grands yeux Théodora charmer toutes les personnes qui l’entouraient. Elle serra les dents. Thèd avait toujours eu ce charme, ce charisme, qu’elle répandait comme du venin sur son passage…
Yuki, comme l’unique vampire sociable du monde qu’elle était, lui dit avec un grand sourire :
-Bienvenue, Théodora ! Ravie de t’avoir à l’école !
Il y eut un grand vide. Généralement, Naiara, en jeune personne sympathique et bienveillante, se présentait alors en faisant un maximum de bruit, quand ce n’était pas elle qui accueillait avec force d’effusions le nouveau venu. [HJ : J’exagère même pas… C’est qu’elle est accueillante, notre petite Nairy en sucre d’orge !]
-Et elle n’est pas la seule ! S’écria Shyla avec un léger temps de retard.
Beaucoup de sourires fleurirent et même les plus acariâtres firent un effort. [HJ : Bon, d’accord, je pense essentiellement à Tessa. Qui est super sympa, hein, Tessynounette, mais quand t’es de mauvaise humeur… Enfin, je dis ça, mais moi, je suis la première à être une abominable harpie mal-léchée… JE N’AI PAS DIT QUE TU ETAIS UNE HARPIE MAL LECHEE, HEIN TESSA…. Juste que JE l’étais… N’est ce paas ? ]
La jeune fille eut un grand sourire charmant, ses yeux verts rieurs :
-Merci beaucoup ! Vous êtes super sympa, dans cette école, vous savez ?
Un chœur réjoui la remercia, avant que ne s’instaure un concours maléfique pour savoir qui l’aurait à côté de soi, et mieux, qui la conseillerait pour remplir son assiette, et encore mieux, qui lui présenterait tout le monde. Durant la joyeuse débandade qui suivit, la jeune nouvelle dût s’éloigner d’Eliot, de sa sœur et sa petite-amie, ainsi qu’Eva qui était restée, sourcils froncés, pour attraper Elia par le bras et l’emmener à un coin de table vide.
*Pendant ce temps, à la table de Naiara et Eliot*Le silence était lourd. Très lourd. Très très très très très lourd.
Plus lourd qu’une armada de mammouths venant de déjeuner, ou encore qu’un trente-huit tonnes pirate qui en faisait en réalité quarante-deux.
Eliot hésitait franchement à bouger sous le regard noir et lourd de sa copine, même pour essuyer la petite gouttelette de sueur qui glissait sur son front. Il osait à peine respirait, et attendait avec frayeur le moment où elle lui demanderait des explications.
Il attendit longtemps. Enfin, du moins, à ses yeux, même si en réalité, cela n’avait duré que trois courtes minutes. Mais, lorsqu’on attends que quelqu’un parle, quand ce quelqu’un peut d’une minute à l’autre signer votre arrêt de mort, trois pauvres minutes, c’est très long. Surtout quand on ne peut pas bouger. Et à peine respirer.
-Explique.
La voix de Naiara, coupante comme la lame d’un poignard, retentit sèchement. Mais… Pourtant calme. Eliot, en jeune homme pondéré, ne sonna pas le gong de la victoire tout de suite. Il avait suffisamment dégusté avec sa très chère sœur pour savoir que ce n’était très certainement que le calme avant la tempête. Et si Naiara avait la même tendance que sa sœur, à savoir être trèèèès impatiente quand elle est en colère, il ferait bien de répondre.
…
…
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…
Maintenant, là.
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…
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…
…
Roh, flûte, ce n’était pas une faible femme qui allait lui faire peur, non ?
Eliot regretta un instant ces paroles sexistes et débiles, mais cela suffit pour lui faire redresser les épaules et garder un peu de dignité. Quelques miettes, traînant par çi, par là…. Il leva les yeux, arrêtant de contempler son assiette et ouvrit la bouche, décidé :
-Euh… Ben, en fait…
Et hop, les miettes avaient été emportés par le vent (ou plutôt le regard impitoyable de Naiara) aussitôt la bouche ouverte. Il re-baissa aussi sec le regard vers l’assiette, tortillant ses doigts comme un enfant pris en faute.
-Eliot…
La menace était franchement très claire. Eliot déglutit :
-Ben, disons que Théodora… Bah… C’était la meilleure amie d’Elia.
Il leva un œil hésitant vers le visage de sa petite-amie. Elle était impassible, bien qu’une légère crispation du coin de sa lèvre inférieure droite indiquait qu’elle avait capté l’information, et réagit. Il ne savait cependant pas si cette réaction signifiait : « Ah, ouais, et c’est pour ça qu’elle l’a snobée comme ça… » ou encore « Espèce de résidu de veracrasse gluant en décomposition, tu sais très bien que c’est pas ça que je te demandais, abruti des fin fonds du désert du Sahara ! ».
Tout bien réfléchi, ça pouvait également être : « Continue ». Il décida de prendre la troisième option :
-Voilà, donc, sauf que, ben, on à encore une fois déménagés, quoi. Et, euh, ben, elles se sont éloignés, et euh… Plus revue.
Ah ! Différence notable, la paupière gauche de la jeune fille venait de se plisser de quelques millimètres.
-Voilà, sauf que, ben, à un moment, et ben elles se sont revues.
Un sourcil haussé moqueur. Eliot était si soulagé de voir que sa petite-amie était encore capable de bouger que tout le sarcasme du mouvement lui passa loin au-dessus de la tête.
-Donc, eh bah, le problème, c’est que… Ben…
Eliot se tut, sans arriver à prononcer un seul mot sous le regard foudroyant de noirceur de sa petite-amie.
-Théodora, en peste qu’elle était, m’as totalement ignorée, comme elle le fait aujourd’hui, pour sortir avec mon crétin de frère, coupa la voix glaciale d’Elia. Il se retourna avec soulagement vers elle, mais déchanta bien vite en voyant sa tête. La tête des mauvais jours. Celle du « Vient pas m’chercher si tu veux pas finir dans un sale pétrin ». Le visage, froid, ironique. En retrait derrière elle, Eva lui adressa un sourire sarcastique et articula sans un son : « Là, mon gars, t’es dans la merde… »
Sur ce, en croisant le regard vert de jalousie de sa copine (Lui qui croyait qu’elle avait les yeux bleus, ben il venait de découvrir deux couleurs à rajouter à toutes la magnifiques nuances qu’il adorait contempler) Eliot voulait parfaitement la croire…
[i ]*Pendant la discussion d’Eliot et Naiara, du côté d’Elia et Eva *[/i]
-Elia, explique-moi, pourquoi tu lui en veux autant, à cette fille ? Surtout qu’elle à l’air parfaitement adorable, si on exclut le fait qu’elle s’est jetée sur Eliot… Chuchota Eva en jetant des regards à la ronde. La réponse d’Elia ne tarda pas :
-Ce n’est qu’une sale garce, une peste de la pire espèce, et elle n’est absolument pas adorable, cracha la jeune fille, ses yeux argentés brillant de fureur.
-Wooo, doucement, pourquoi tu l’accables comme ça ? Qu’est ce qu’elle t’as fait ?
Elia ferma les yeux et pinca l’arête de son nez en inspirant avec lenteur. Puis elle les rouvrit, chargés de tristesse, et lui expliqua :
-Avant… Théodora et moi, nous étions les meilleures amies du monde. On s’adorait, on ne pouvait rien faire l’une sans l’autre. C’était sœurs de cœurs, amies à la vie. Et puis… Comme d’habitude, j’ai déménagé. Ma mère connaissait notre amitié, elle avait tout fait pour que nous restions longtemps… Mais il à bien fallu repartir. Au début, ma famille et moi ne sommes pas allée loin, alors nous nous envoyions des lettres touts les jours, nous nous voyions le plus souvent possible… Jusqu’à un autre déménagement, encore. Trop loin, cette fois çi. Nous nous écrivions plus que périodiquement, nous voyions plus qu’une fois par année, puis… Tout à cessé, nous nous sommes oubliées. Nous étions encore petites, à l’époque. Cela nous as fait pleurer, au début, puis nous sommes passées à autre chose. Ce n’était pas grave, il n’y avait pas mort d’homme, c’était juste… Dommage.
Elia avait les yeux dans le vague, plongée dans ses souvenirs.
-Après… Par le plus grand des hasards, Théodora et sa famille sont venus près de notre ville actuelle. Nous nous sommes revues, une fois. Nous n’avons pas discuté longtemps, juste le temps de se demander ce qu’on devenait mutuellement. J’ai organisé une fête, avec mon frère, et pour essayer de renouer les liens, je l’ai invitée. Elle vint, mais passa la soirée collée à mes basques, et plus particulièrement quand Eliot était dans les parages. Elle le draguait outrageusement, mais je n’en pris pas vraiment ombrage, après tout, chacun sa vie, non ?
Elle vint à plusieurs sauteries, comme ça, mais seulement quand mon frère était présent. Puis d’un coup, aucune nouvelle. Je ne l’ai plus revue que très rarement, juste le temps de se dire bonjour, de temps à autre. Etrangement, à chaque fois que j’essayer de la voir plus longtemps, de nous donner rendez-vous, pour une quelconque fête, même en arguant qu’Eliot serait là, elle était mystérieusement absente ou occupée. J’ai finalement renoncé, puis appris qu’elle traînait avec la bande d’amis d’Eliot, et qu’elle était plutôt collée à mon frère, selon les dires d’un de ses amis. J’étais assez blessée, tout de même, qu’elle prenne le temps de voir mon frère, de le draguer, et qu’elle m’oubliait soudainement. Mais la goutte d’eau qui fit déborder le vase fut lorsque j’appris de la bouche de cet ami qu’ils sortaient ensemble. Depuis près de quatre mois. Je suspectais mon frère d’avoir une petite-amie, bien évidemment, mais je n’avais jamais imaginé que ce soit Théodora… Je suis allée demander des comptes à mon frère, évidemment, qui à d’abord tempêté que ce n’était pas mes affaires, avant de finir par avouer qu’elle lui avait interdit de me révéler notre relation, ce que je trouvais très stupide. Je lui fis une crise, et pour se racheter, il essaya de nous rabibocher, Théodora et moi. Ce fut un ratage total qui se conclut seulement par leur rupture. Quelques jours après, Théodora vint me trouver, écumante de rage, pour me dire des gentillesses de son cru : « Sale gamine, tu as tout fait foiré ! », « Tu n’es qu’une garce qui n’as aucune considération pour les autres ! », « Tu es manipulatrice, fourbe, et possessive envers ton frère, laisse le vivre, il en à plus qu’assez que toi, chaque fois que je le voyais, il passait cinq minutes à se plaindre de toi, la petite Elia qui est toujours en train de le suivre comme une ombre ! ». Ce fut surtout cette phrase qui me blessa le plus. Je fus tellement blessée qu’Eliot et moi… Nous nous sommes disputés plus violemment que jamais. Et je pris la décision de m’éloigner.
Eva resta silencieuse quelques instant, assimilant tout ce que venait de lui dire la jeune fille aux cheveux argentés.
-Tu veux dire que c’est à cause de ça que tu es venue à Bertie Crochue? Hésita-t-elle.
Elia eut un petit rire triste:
-Pas vraiment…
Elle ne rajouta rien et Eva n’insista pas. Un ange passa, et Eva s’exclama joyeusement:
-Eh bien, que dirais-tu de lui faire regretter avec classe et élégance sa venue, à cette briseuse de couple pot de colle?
Un éclat de rire lui répondit:
-Sur ce sujet, je te fais confiance…
*Peu après, une fois qu’Elia et Eva furent retournés près d’Eliot et Naiara*Le silence était encore une fois très lourd, et Eliot aurait volontiers soupiré d’agacement si il n’était pas entouré de deux personnes à haut risques d’explosion. Eva l’observais avec un regard compatissant mais aussi très amusé de sa déconvenue, et alors qu’il lui renvoyait un regard meurtier, Naiara pris le bras d’Elia et la tira à la table d’où les deux filles revenaient. Eliot se détendit sensiblement tandis qu’Eva s’asseyait nonchalamment en travers de sa chaise.
-Elle t’as raconté?
-Ouaip, dans les grandes lignes. Et la seule chose que je dirais et que franchement, là, tu vas devoir te faire pardonner, et que ce ne sera pas aussi facile. Mais…
Elle eut un sourire franchement inquiétant (Un sourire « Evassien» comme disait souvent les Directrices) et il hésita entre l’encourager et se mettre à l’abri:
-Mais… ?
-Mais j’ai une petite idée pour accueillir d’une manière tout à fait sympathique notre nouvelle élève, et je suis persuadée que si tu m’aide, les filles seront plus clémentes.
Eliot hocha simplement la tête, et Eva lui fit un grand sourire ravi:
-Je savais que tu serais d’accord! Suis moi!
Elle se leva à toute vitesse et disparut derrière la porte du Réfectoire, suivie par un Eliot plus que réticent…
*°*°*°*°*°*°
-Feux d’artifices?
-Check.
-Peinture?
-Check.
-Dragées Sauteuses?
-Check.
-Tourne-disque?
-Check.
-Le canard orange?
Eliot leva les yeux de sa liste, déconcerté:
-Un canard orange? Depuis quand y à un canard orange?
-Non, y en à jamais eu, c’était juste pour voir si tu sui…
Eva s’interrompit en pleine phrase, figée:
-Eh bien si, désormais, il y à un canard orange.
Elle incanta rapidement et fit apparaître un énorme canard orange, bien vivant, enfermé dans une cage. Puis elle reprit son énumération:
-Vernis à ongles?
-Check. Même si je ne vois toujours pas à quoi il peut servir… Comme la totalité des choses que nous sommes allez chercher.
-Passe le moi.
-Tu ne veux pas vérifier le reste de la liste avant?
Elle ne répondit pas, attrapa le flacon qu’elle pointa de sa baguette. Quelques seconde après, le pinceau s’animait pour venir peindre ses ongles d’un beau rouge sang.
Eliot leva les yeux au ciel:
-Je vois…
-Vinyle?
-Check
-Boursouflets?
-Check.
-Philtres d’Amortentia?
-Check.
-Très bien.
Elle resta silencieuse.
-Qu’Est-ce qu’on fait, maintenant? Demanda Eliot, impatienté.
-La ferme. Je réfléchis.
Il retint avec difficulté le grognement que lui inspirait la lunatique jeune femme et se tut. Après tout, c’était sa seule chance…
-Lethrow! Cria soudain Eva, comme une folle furieuse. Aussitôt, un Elfe de Maison bombant fièrement son petit torse recouvert de l’uniforme réglementaire apparut:
-Oui Miss Eva? Que puis-je pour Miss Eva?
-Vas me chercher la damoiselle Tessa Nola, s’il te plaît, Lethrow, dit-elle avec douceur, un ton qu’elle n’employait quasiment jamais. Oh, et si tu pouvais me récupérer une de tes délicieuse tarte au citron au passage, je t’en serais plus que reconnaissante!
L’Elfe rosit et s’exclama:
-Tout de suite Miss Eva! Lethrow est toujours ravi de s’occuper de la charmante Miss Eva!
Et il disparu dans un « PLOC » sonore. Eliot faillit s’étrangler de rage. Il n’était en aucun cas pour l’esclavage des Elfes, et avait du respect pour ces petits êtres, mais c’était assez vexant de constater qu’Eva avait, elle, plus de respect pour l’Elfe Lethrow, que pour lui, qui était quand même son ami, en quelques sortes…
-Bien, nous n’avons plus qu’à attendre… Fit Eva en s’installant confortablement dans
l’unique fauteuil de la pièce. Eliot la fixa un moment, les yeux orageux.
Jamais auparavant, Eva Bellini n’avait été aussi chieuse en sa présence.
Jamais, et ce n’était pas peu dire.
Finalement, il n’y avait pas que sa sœur et sa petite-amie qui lui feraient payer…
*°*°*°*°*°*°*°
Elia et Naiara avaient eu une bonne discussion.
Très enrichissante, à vrai dire.
Et quand elles revinrent à la table, Eliot et Eva avaient disparus.
Elles entre-changèrent un regard:
-ça ne sent pas bon, ça… Marmonna Naiara.
-Comme tout ce que prépare Eva, fit Elia avec un sourire assez sarcastique, ce qui était très étonnant quand on connaissait la douce jeune fille. Preuve que Théodora l’avait vraiment mise en colère.
*°*°*°*°*°*°*°
Théodora était ravie, bien qu’aussi très dédaigneuse.
Ces gens étaient si stupides qu’ils l’avaient accueillie sans la moindre remarque et le moindre soupçon, elle les avaient tous dans la poche. Sauf peut-être la brune à la cravate verte et brun, là-bas, qui avait à peine fait un effort pour lui sourire avant de retourner à son repas. Ou du moins, elle avait essayer d’attirer l’attention d’une autre fille, Shyla, qui trop occupée à effectuer des estimations sur Théodora, ne lui avait accordé aucune attention. La fille s’était donc résolue à faire un tête-à-tête avec son omelette. La très jolie Théodora était persuadée que la fille voulait transpercer son omelette par la force de la pensée, car sinon, que pouvait expliquer la raison de ce soudain acharnement à la fixer de ce regard féroce et déterminé?
Théodora haussa les épaules. Elle avait toujours eu le chic pour déterminer les ennemis coriaces, et celle-ci ne devrait pas lui poser de problèmes, du moins, si elle ne l’embêtait pas.
Soudain un « PLOC » retentit, et un Elfe de Maison apparut devant « la fille ». Théodora considéra avec curiosité la créature petite, verdâtre, avec une sorte de coton duveteux qui lui sortait des oreilles et attifée d’une sorte d’uniforme violet tâché d’un peu de farine sur la manche. Elle retroussa son nez fin en voyant la fille suivre la petite créature dégoûtante hors de la salle. Non mais franchement, et cette prétendue prestigieuse école qui employait des créatures comme ça…
*°*°*°*°*°*°*°*°*
Tessa entra dans la salle et retint un mouvement de recul instinctif en voyant le pur bordel qui y régnait. C’était indescriptible. Elle fit quelques pas dans la pièce, évita un carton, sauta par-dessus une boite remplie de bestioles poilues roses, marcha sur un énorme pavé de 1 000 pages et quelques, fit un écart en voyant le gros canard orange qui s’agitait dans sa cage, et arriva enfin face à Eva et Eliot. L’une était, comme à son habitude, étalée indolemment dans un fauteuil à l’air très confortable, chantonnant un rock pendant que des pinceaux animés lui peignaient les ongles, et l’autre regardait l’Intendante très méchamment, assis sur deux cartons menaçants de se casser la gueule au moindre geste, en tenant une longue liste encombrante. En entendant Tessa arriver, Eva se redressa avec un sourire ravi:
-Ah, mon héroïne! Assieds-toi, je t’en prie! Fit-elle avec un geste flou, faisait apparaître un fauteuil identique au sien. Là, Tessa se sentit tout autant visée par le regard furieux d’Eliot…
Mais ça ne l’empêcha pas de s’installer bien tranquillement, alors que l’Elfe qui l’accompagnait tendait une assiette pleine de tartelettes aux citrons à Eva, qui se servit, en proposa à Tessa et Eliot, avant de le congédier gentiment. Tessa mordit dans sa délicieuse tarte avant de demander négligemment:
-Alors, Evy, dis-moi en quoi j’peux t’aider?
L’Intendante eut un sourire diabolique, tout à fait Evassien, en se penchant vers la jeune fille brune:
-Eh bien…
*°*°*°*°*°*°*°*
Le plan était… Machavélique.
Parfait!
Il décrédibilisait Théodora, tout en la ridiculisant et démontrant sa face abjecte à chacun.
Lorsque Tessa l’entendit, elle éclata de rire. Eliot aussi.
Ils échangèrent un regard de connivence… Et se mirent au boulot.
[VOILAAAAAA! J’en ai mis du temps mais je l’ai PONDU! Ce petit bébé de Sept pages en police 12, que j’écrivais dès que j’avais deux minutes!
Et j’en suis vraiment très très très fière, si c’est pas malheureux! U_u. Bon, sinon, j’espère que malgré ce long délai, il y aura des réponses… n_n ]