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Psyvius...Psyvius ! Ainsi était son nom, Psyvius !

Il semblait marmonner quelque chose avant d'écarquiller les yeux :

Votre ami ? Vous...vous vous êtes liée d'amitié avec cette créature infernale ? Quelle hérésie au genre humain, si vous saviez le nombre de personne qu'il a tué jusqu'à ce jour, votre "ami" vous surprendrai beaucoup.

Mais si vous voulez un nom, je me nomme Lazarius Erhart Balthazar Aristarchus, digne descendant et héritier des Aristarchus.

Il fit un signe de la main, signifiant une courbette

Toutefois, vous pouvez me nommer Erhart ou Lazarius, j'ai toujours détesté le prénom de Balthazar.

Elia eut un sourire. Quels drôles de noms que ceux du démon ! Mais puisqu'il fallait l'appeller ainsi, elle lui donnerait le nom qu'il voulait.

- Je n'étais pas exactement liée d'amitié avec cette créature, de nos jours, on apppelle ami n'importe qui.

Cruel mensonge. Elia espérait que Psyvius, s'il était encore vivant, comprendrait ce qu'elle faisait. Mais le démon disait que Psyvius était mort.
Ainsi, Psyvius est mort... ?Etrange réflexion. On ne pouvait pas mourir aussi soudainement, sans un cri, sans un mot. Elia ne pouvait se résoudre à cette évidence. Pour elle, Psyvius était juste prisonnier du démon, comme ce dernier avant lui. Mais tant qu'elle n'avait pas de solution, Elia devait jouer le jeu dangereux du démon.

- Lazarius donc ? Cela vous convient-il ? J'ai pour ma part un nom beaucoup moins glorieux et une descendance inconnue. Je me nomme Elia Stalia.

Elia recopia soigneusement le geste qu'avait eu le démon tout à l'heure et qui correspondait à une courbette.

Lazarus ? Me nommer ainsi, directement, me parait un peu familier, mais comme vous le dites, vous n'êtes pas de grande descendance, alors ma foi, pourquoi pas. Je me permettrai de vous appeler Elia, cela vous convient-il ?

Depuis qu'Elia avait imité sa courbette, Lazarus semblait la regarder d'un peu moins haut, ce regard qu'ont les nobles sur le peuple. Visiblement, Lazarus faisait partit du gratin.

Il attendait, avec un visage souple et poli, la réponse d'Elia

Intérieurement, Elia eut un sourire sans joie. Monsieur le Démon se prenait pour un noble... Et pourquoi pas un roi non plus ?

- Ce sera donc Elia, pour vous. Et je crois me permettre des familiarités avec vous, Lazarius, puisque vous vous êtes ici grâce à mon aide ?

Elia adressa cette fois un sourire réel au démon, sourire qui monta à peine à ses yeux. L'attitude du démon ne lui plaisait pas mais ne l'indisposait pas non plus, elle trouvait juste lassant qu'il ne vienne pas directement dans le vif du sujet.

Et bien, mademoiselle Elia, sachez que cet Absurdus, qui s'est baptisé Psyvius, si mes oreilles ne me trahissent pas, ma retenu enfermé pendant un bon moment.

Cependant, et par chance, le sceau que j'ai brisé, est fait pour retenir les démons parasites, notamment les Absurdus à l'intérieur de leur hôte, n'en étant pas un, je suis enfin parvenu à sortir.

Et...quelle était votre relation avec ce Psyvius ?

Lazarus semblait bien curieux, surpris par le fait que Psyvius ai eu des liens avec des gens, ou qu'il ai survécu jusque là

Elia ecouta pensivement Psyvius, ses yeux gris scrutant les traits du démon. Elle nota a nouveau les cheveux gris du démon et ses prunelles oranges. Pourquoi avait-il les cheveux gris ? A part elle-meme, Elia ne connaissait personne ayant les cheveux de cette couleur si etrange, de ce gris si brillant.
Lorsque le démon lui posa une question, Elia redescendit sur Terre. Elle commencait a en connaitre un peu plus au sujet de Psyvius mais se demandait toujours pourquoi il avait cherché a capturer ce foutu démon.

- Psyvius et moi n etions que des camarades de classe.

Elia adressa un sourire au démon.

- A moins que... murmura-t-elle, ses yeux quittant une seconde le visage du démon pour vagabonder vers le sol. A moins que... ce soit avec vous que je suis si proche.

Un léger sourire se forma sur le visage de Lazarus, la réflexion l'avait amusé

Et bien, sachez Elia que si je vous avait vu auparavant, je n'aurai aucun mal à m'en souvenir.

Toutefois, pendant mon "emprisonnement", les émotions de l'Absurdus, je m'y suis raccroché, l'obligeant à aller de plus en plus loin.

Il y a peu, il y eu une terrible émotion, quelque chose de très fort. Etant donné que ça a précédé ma sortie et que c'est vous qui êtes là, je pense que c'est avec vous qu'il a partagé ce moment.

Comme quoi, c'est en effet grâce à vous si je suis ici, je veux dire, si je suis sorti de mon emprisonnement.

Lazarus changea d'expression au fur et à mesure qu'il approfondissait son raisonnement, plus d’étendu, un peu moins formel sans doute

Alors c etait a cause du démon, qui avait fait le forcing sur les emotions de son hote, que Psyvius l avait embrassé ? Pensive, Elia se passa la main sur les levres, oubliant que le démon pouvait voir tout ce qu elle faisait.

- Le sceau qui vous retenez prisonnier... Il n etait pas destiné aux démons comme vous ? Combien de temps etes vous resté privé de vos sens, enfermé dans un corps qui n est pas le votre, dans ce cas ?

Elia se prenait a son propre jeu. Elle etait tres interessée par ce que racontait le démon. Une part de son esprit toutefois était alerte et se tenait pret a reagir. Elle reflechissait aussi sur la maniere de sauver Psyvius, si c etait encore possible.

Lazarius fronça les sourcils :

Comment oses-tu, toi, une parfaite inconnue, me traiter, moi, Lazarius Erhart Balthazar Aristarchus, de démon ? Une telle injure, tu salis mon rang, ma lignée, mes convictions et mon devenir !

Lazarius perdait son sang froid, il n'avait pas du tout apprécié la réflexion d'Elia

Cachant bien son agacement, et sa peur, Elia s excusa :

- J ai employé le mot démon dans un sens bien différent du votre. Loin de moi l idée de vous offenser, au contraire, tres cher Lazarius. Veuillez me pardonner mes paroles maladroites.

Loupé. J'ai besoin d'en savoir plus sur lui avant de trouver une solution, s'il existe une solution... Dommage que Psyvius ne m'en ait pas dit davantage.
Elia adressa un sourire repentissant au démon, espérant qu il continuerait de lui parler.

Lazarius ferma les yeux et passa ses mains derrière la tête :

Au fait, où sommes nous ? Quand ce Psyvius m'a volé ma famille, ma quête et ma liberté, je me trouvais en Pologne, à la limite de la Russie, il à du voyager un peu, depuis le temps.

Le souffle de Lazarius s'affaiblissait, doucement, il glissait dans un sommeil paisible, un grand soulagement se lisait sur son visage, cependant il entrouvrit un oeil, regardant Elia dans l'attente d'une réponse

Sa famille, sa quete et sa liberté ? Depuis quand les démons ont-ils des familles ? Et quelle est donc cette quete ? Serait-ce la raison pour laquelle Psyvius et son grand-pere l'ont capturé ? Mystere... Elia cogitait fort, tentant de rejoindre les deux bouts.

Où etaient-ils ? Elia n allait certainement pas lui révéler qu'ils se trouvaient dans une Ecole de Magie remplie d'élèves surdoués mais jeunes. Elle opta pour une demie-vérité. Puis se demanda ce que faisaient Eva, Naiara, Tessa et les Directrices. Elia remarqua alors le regard fatigué du démon. Tant mieux, pensa-t-elle.

- Nous sommes dans une Infirmerie. Votre hote, Psyvius, se trouvait dans un état de grande fatigue.

Elia n'en dit pas plus, prête a laisser Lazarius s'endormir. Elle ne pouvait pas régler ce problème toute seule.

Psyvius, mon hote ? Quelle blague...

Lazarius sombra ensuite dans le sommeil

Elia regarda Lazarius sombrer dans le sommeil. Elle n'était pas certaine que le démon dorme vraiment mais prudemment elle se méfiait. Elle descendit doucement du lit, prenant soin de ne pas réveiller Lazarius.
Une fois debout, elle trouva une chaise pour s'asseoir au chevet de Lazarius. Peut-etre que Psyvius pouvait-il se manifester pendant le sommeil du démon ?

Elia passa la main au dessus du corps endormi, veillant a ne pas le toucher. Comment inverser le processus ?

- Psyvius... murmura-t-elle, espérant de toutes ses forces que le garcon lui réponde. Tu ne peux pas etre mort, hein ?

Lazarus poussa un soupir :

Tu comptes me laisser dormir tranquille ou tu comptes l'appeler encore longtemps ton Psyvius chéri ?

Mais ne t'inquiète pas, les démons tels que lui sont dur à tuer, il n'est pas mort, juste enfermé. Maintenant, si tu souhaites veiller, arrêtes ce jeu et laisse-moi m'endormir au moins.

Il avait dit ça d'une voix paisible, très calme, posée et réfléchie