[Je sais pas pour les autres, Julia, mais ça m'embête un peu quand tu fais jouer tout le monde comme ça. C'est sympa quand il s'agit de faire des blagues et des plaisanteries mais pour toutes les actions importantes, comme se battre, il vaut mieux attendre que les gens répondent, non ? On a chacun notre façon de réagir face aux attaques, la fuite, la défense, l'entraide, et quitte à faire ce Rpg, autant que chacun joue son propre rôle, non ? Ce n'est qu'une remarque hein bien sûr, mais moi ça m'embête un peu...]
- Tiens, Zusi a rendu son tablier ? Sont vraiments pas drôles les grands Dieux, ils viennent ici pour s'entretuer, font leur petit bonhomme de chemin et se font dégager par de simples mortels. Moi au moins j'ai réussi à te contrôler Nathan ! s'exclama Apollon, toujours caché dans sa forêt, tout en observant attentivement le changement autour de Zeus et Héra.
Intérieurement, je soupirais. Si j'avais vraiment voulu reprendre le contrôle de mon corps, je pense que passé l'effet de surprise, je l'aurais pu. Du reste, j'allais lui montrer que j'étais plus fort que le Dieu des Arts. En un instant, sans que je ne comprenne comment je faisais, mon corps m'appartenait à nouveau. Je marchais d'un pas vif vers l'attroupement de Dieux. Bien qu'encore prudent, qui sait, tout le monde n'avait pas rendu son tablier, comme disait Apo, j'avançais vite. Et Apollon, justement, tapait rageusement du poing dans ma tête, hurlait que j'allais l'empêcher de jouer les héros avec mon sale caractère de mortel stupide et... J'crois que j'vais sauter ce passage, c'est vraiment trop vulgaire de la part du Dieu de la Musicalité.
Elisa venait de faire disparaitre les oliviers autour d'elle. Julia serrait quelqu'un dans ses bras, quelqu'un de dos. Sauf que pour le moment, je me fichais totalement, mais totalement, de qui pouvait être cette personne. Seule comptait la flaque de sang qui maculait le rocher sur lequel était assis Elisa. Instantanément, Apollon reprit le contrôle. J'étais un Guérisseur, certes, mais je pratiquais surtout l'auto-guérison et ce n'était pas de ça qu'Elisa avait besoin. Sous l'oeil attentif et impassible de Zeus, je m'agenouillais devant Elisa, posais les mains sur sa tunique et laissais Apollon faire. Depuis le début, il en avait soigné pas mal des personnes, et, vu les flaques de sang que je voyais, il allait devoir continuer.
- Voilà, Elisa, c'est fait ! s'exclama le Dieu. Tu peux embrasser ton sauveur !
SBAFF ! Pendant une seconde, je crus que ma tête allait s'arracher de mes épaules. J'avais, mentalement, mis une claque à Apollon. Mais Zeus et Cowell, eux, l'avaient véritablement fait ! Ouch !